COMMUNIQUE DE PRESSE
L’UNICEF présente une étude pour favoriser l'inclusion de tous les enfants dans les écoles primaires de Madagascar
Antananarivo, 15 mars 2012 – Avec plus d’un million d’enfants non-scolarisés, l’exclusion scolaire au cycle primaire est l’un des problèmes les plus importants du système éducatif malgache. Déjà problématique auparavant, la situation de l’exclusion scolaire a considérablement empiré depuis la crise de 2009 : le taux net de scolarisation au primaire n’est plus que 73,4% en 2010 contre 83.3% en 2005 (Enquête auprès des ménages 2005 et 2010). Pour l’année 2010, près de 700,000 enfants sont sortis du système scolaire entre le CP 1 et le CM 1.
Les résultats de cette étude sur l’ « Exclusion scolaire et moyens d’inclusion au cycle primaire à Madagascar » révèlent que les enfants victimes de l’exclusion scolaire du cycle primaire sont surtout les enfants orphelins, les enfants travailleurs, les enfants qui habitent loin des écoles, les enfants en situation de handicap. Seul un enfant en situation de handicap sur dix est scolarisé. Par ailleurs, les taux d’abandon sont plus élevés dans les écoles communautaires et les établissements au ratio élèves/enseignant élevé. Les catastrophes naturelles telles que cyclones, inondations, sécheresse augmentent les taux d’abandon scolaire.
L’exclusion scolaire est due à de nombreux facteurs. Au niveau des ménages, les difficultés financières, le travail des enfants, les problèmes de santé de l’enfant et la faible valorisation de l’étude en sont souvent les causes. Au niveau des écoles, le coût des études, la faible qualité de l’offre éducative, les conditions d’études, la distance et l’accessibilité des écoles expliquent l’exclusion scolaire. Au niveau des communautés, les préjugés sur les rôles sociaux, les blocages administratifs, le faible engagement à lutter contre le phénomène de l’exclusion scolaire, l’insécurité et la vulnérabilité climatique entretiennent des situations de forte exclusion scolaire.
Cette étude, basée sur une analyse approfondie des statistiques nationales disponibles, mais aussi sur une enquête nationale réalisée auprès d’un millier d’enfants, de parents, d’enseignants, de directeurs, de présidents d’associations de parents d’élèves et de chefs de communautés dans tout Madagascar sera donc partagée aux autorités éducatives et aux partenaires techniques et financiers. Elle a pour but d’éclairer les choix politiques à venir et de travailler à mettre un terme à toutes les formes d’exclusion scolaire à Madagascar.
« Nous sommes à la croisée des chemins. Soit nous continuons dans cette voie et nous prenons le risque de ruiner l’avenir d’un très grand nombre d’enfants et du pays dans son ensemble, soit nous utilisons le moment pour créer un système éducatif qui soit durable, inclusif et de qualité. Face à cette crise, il est urgent que le gouvernement et tous les partenaires de l’éducation, au niveau local, national et international, créent les mécanismes nécessaires pour inclure les enfants les plus vulnérables dans le cycle primaire », déclare Steven Lauwerier, Représentant de l’UNICEF Madagascar.
Cette étude propose des pistes d’actions à envisager dans l’avenir pour rendre l’éducation plus inclusive à Madagascar dont en premier lieu une mobilisation générale de tous les acteurs et une stratégie complète.