Hery Rajaonarimampianina et Jet Falcon 900EX immatriculé T7-ZOR, aperçu sur le tarmac d'Ivato, le samedi 21 mai 2016
INFO DERNIERE
Z. comme ZORMATI par "La Gazette de la Grande île"
ZOR comme Zormati. Oui, l’entrepreneur français d’origine libanaise n’a pas cherché loin pour l’immatriculation de son Falcon 900. Comme le veut la réglementation, un avion doit, en effet, porter obligatoirement le préfixe d’immatriculation attribué par l’OACI qui est 5R pour Madagascar et T7 pour Saint-Marin où le Falcon 900 prêté au président Rajaonarimampianina a été enregistré. Vient ensuite l’immatriculation proprement dite qui est libre pour les jets privés. Ainsi pour faciliter les choses, Sam Alexandre Zormati a choisi les 3 premières lettres de son nom, d’où le T7-ZOR qui a fait couler tant d’encre dans le pays.
Cet homme d’affaires est connu des milieux judiciaires français pour deux affaires qui ont défrayé la chronique. Selon un article de Paris Match du 31 décembre 2014, «tout commence en décembre 2012, juste après la chute du régime Kadhafi. Trois hommes d’affaires débarquent à Paris, munis d’un «mandat exclusif transactionnel» soi-disant signé par les nouvelles autorités libyennes, qui les autoriserait «à procéder à la récupération de tous les actifs de toutes les sociétés propriétaires d’immeubles» appartenant à la Libye. Forts de ce mandat, les trois prétendus émissaires – le Français Sam Zormati, le Libyen Mohamed Massoud Nuri Harati et le Tunisien Tahar Ben Hassine – éjectent le fonctionnaire libyen qui gérait l’immeuble de la Fnac et le remplacent par Mohamed Safraou, modeste entrepreneur de la banlieue parisienne. Mais, «le fameux «mandat exclusif» des autorités libyennes n’a jamais existé ». Et en novembre 2014, le tribunal de commerce de Paris annule tous les actes et actions menés par le trio contre lequel une information judiciaire pour tentative d’escroquerie fut ouverte.
Alors que l’affaire sur le faux mandat était instruite, Sam Zormati fait l’objet d’une plainte, en 2013, déposée par un certain Ziad Takieddine. Ce dernier est un homme d’affaires franco-libanais comme M. Zormati. Il est connu pour avoir négocié la ventre d’armement au Pakistan par la France et dont les rétro commissions ont financé la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995. Ziad Takieddine pour faux passeport diplomatique que Sam Zormati devrait lui fournir moyennant 200 000 dollars que le fournisseur aurait déjà perçu.
A lire les commentaires de la presse française à son sujet, on se demande où l’homme d’affaires a trouvé les sous pour s’acheter un Falcon 900 Ex. La même question se pose sur les 250 millions de dollars avec lesquels il a financé une centrale thermique de 75 MW au Guinée. En consultant le site de K-Energie qui a fourni les groupes au Guinée, les partenaires affichés sont tous des institutions financières qui ne prêtent pas à n’importe qui et sans faire des bénéfices et des crédits.
C’est peut-être à cause des contreparties exigées que selon la Lettre de l’Océan Indien, le ministre des Finances Gervais Rakotoarimanana se serait opposé aux projets de Sam Zormati qui aurait signé trois accords avec l’ancien gouvernement. « Selon lui (Zormati), Miami Capital a signé avec le ministre d’Etat Rivo Rakotovao et le ministère du Tourisme le contrat de gestion de l’hôtel d’Ivato en partenariat avec la SEHI (Etat malgache) et négocie avec Radisson et Accor pour l’administration du lieu ». Cet hôtel devait servir aux sommets du Comesa et de la Francophonie en octobre et novembre prochain, soit dans 4 mois seulement. Jusqu’à présent pourtant, aucun coup de chiffon n’a été apporté à l’hôtel. Hery Rajaonarimampianina espère-t-il trouver la solution avec Sam Zormati ?
En tout cas, il compte visiblement sur le franco-libanais pour combler la défaillance de Symbion Power. Avec 55 MW que Sam Zormati aurait signé avec Gatien Horace, on peut bien se passer des Américains et de leur engagement non tenu de réhabiliter la centrale thermique de 40 MW d’Ambohimanambola. Avec les 40 MW d’AF Power inauguré à Ambohitrarahaba puis transféré à Behenjy et le projet de K-Energie de Sam Zormati, le président de la République serait enfin tranquille avec sa promesse de régler le délestage (dans la capitale et ses environs uniquement). Reste à savoir les conditions exigées car Sam Zormati qui ne fait pas tout cela par philanthropie.
D’ailleurs, le troisième que M. Zormati déclare avoir déjà signé est la gestion de nos crédits par Afrikarbon qui est l’une de ses sociétés. C’est comme si nos environnementalistes en particulier et nos techniciens en général sont incapables de gérer ce projet qui a un volet technique très délicat avant d’être financé par les bailleurs de fonds. La Banque mondiale a financé 3,8 millions de dollars rien que pour les études préliminaires au projet. Elle ne va nullement accepter que ce projet si important soit confié à des aventuriers. Normal si on dit que le ministre des Finances soit contre les desseins de Sam Zormati, lui qui est en contact permanent avec les bailleurs de fonds pour parler de bonne gouvernance, de macro-économie et d’infrastructures comme l’électricité et les hôtels.
Visiblement, Sam Zormati veut mettre la main sur ces secteurs en prêtant gracieusement son Falcon T7-ZOR au chef de l’Etat. Il a même trouvé en Sékou Dabo une base sur laquelle il peut s’appuyer à Madagascar. M. Dabo n’est autre que le consul honoraire de la Guinée dans la Grande Ile. Le président guinéen, Alpha Condé, qui a été totalement séduit par Sam Zormati, aurait recommandé à ce dernier son consul honoraire. D’où la présence de Sékou Dabo dans le Falcon T7-ZOR lors des va-et-vient de l’appareil entre Conakry (capitale de Guinée) et Antananarivo. Il n’est qu’un passager comme Voahangy Rajaonarimampianina qui a déjà fait une petite escapade à Nosy-be à bord de ce jet. Le vrai propriétaire est Sam Zormati même si dans ses papiers, le propriétaire du Falcon T7-ZOR est déclaré inconnu. Pourquoi ?
Salomon Ravelontsalama - 07 Juin 2016
Deux jours auparavant, le 19 mai 2016, ce même Falcon 900EX avait fait le trajet Singapour-Antananarivo. Singapour où le président Hery Rajaonarimampianina se trouvait (ICI). Effarant comme "coïncidence", non? A ce moment-là, je n'étais pas encore tombé sur le site quora.com (lire plus bas). D'où "Unknown owner" (propriétaire inconnu) ici
On n’achète pas un Jet qui vaut des dizaines de milliards d’ariary comme on achète un 4X4 sur l’avenue de l’indépendance à Antananarivo. Surtout lorsque ce Jet est régi par les lois américaines qui exigent une transparence la plus large possible. Il y a quelques jours, les réseaux sociaux ont révélé que le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, avait acheté un avion. Au fil du temps, cette information a été relayée par des journaux locaux. Certains ont même avancé qu'il s'agissait d'un Jet «Citation». Du côté des dirigeants malgaches, l’habituelle inertie. Mais des signes de véracité de l’existence de cet avion et de son acheteur étaient palpables. Par exemple, le ministre des Finances et du Budget, Gervais Rakotoarimanana, qui avait lancé qu’il n’avait signé aucun papier concernant cet avion. Ce qui signifie qu’il ne nie pas son existence, déjà. La pression étant devenue de plus en plus forte, les fanatiques du régime Hvm sont montés au créneau -à la Tvm et la Rnm qui semblent être devenues leurs propriétés exclusives- pour crier à la diffamation («fanosoram-potaka»). Malheureusement, la réalité est toute autre. La voici.
Dès que l’information a été révélée, j’ai effectué des recherches sur une semaine. A dire vrai, l’investigation journalistique n’est pas faite pour les paresseux et les « dépendants »… Après quelques nuits blanches, j’ai enfin trouvé une preuve irréfutable que le Jet Falcon 900EX aperçu sur le tarmac d’Ivato, ce samedi 21 mai 2016 (oui!) a bel et bien été acheté par Hery Rajaonarimampianina.
La transaction a été tortueuse pour tenter d’effacer les traces. Peine perdue. Mais je peux vous affirmer que Me Henry Rabary-Njaka (Encore lui! Rappelez-vous de l'achat opaque à ce jour des deux ATR 72-600, à Toulouse) et le pilote Boto Enrico sont indubitablement dans le coup, d'une façon ou d'une autre. Et la vérité si je mens. Ils se connaissent pour la simple et bonne raison qu’ils ont fréquenté ensemble l’aéroclub d’Air France situé à Toussus-le-Noble (dans les Yvelines). Ils ont un ami commun. Le pilote Stéphane Geay, spécialiste des « Falcon » et des « Citation ». Nous y reviendrons plus bas.
Le premier propriétaire est Wells Fargo Bank Northwest aux U.S.A., et l'avion était immatriculé N166FB
Qui a soufflé l’idée à Hery Rajaonarimampianina de se doter d’un Jet privé en ce temps où la pauvreté étrangle littéralement la majorité des Malgaches? Qu’importe, c’est, de toute façon, dans son tempérament de parvenu. Deux mots-clés m’ont permis de suivre l’itinéraire de ce Jet Falcon 900EX: Wells Fargo et T7. C’est au début du mois d’avril 2016 que l’achat a été effectué aux Etats-Unis. Le premier propriétaire était la Wells Fargo Bank Northwest aux U.S.A., et l’avion portait l’immatriculation N166BF.
La transaction a eu lieu le 13 avril 2016, aux Etats-Unis et le transfert d'enregistrement a été effectué le 18 avril. Puis le Jet a été "exporté" vers Saint Martin (San Marino). Comme on le voit, ci-dessus, aucun nom du nouveau propriétaire
Le transfert vers le nouveau propriétaire a eu lieu le 18 avril 2016 (04/18/2016 en datation anglaise où le mois passe en premier). Ici, aucun élément ayant permis de connaître le nouveau propriétaire.
Et l’avion a donc été exporté vers la république de Saint Marin (San Marino) où il a reçu une nouvelle immatriculation, qui est T7-ZOR. Il faut savoir que Saint-Marin est un petit état situé dans la péninsule italienne avec une population estimée à 30.000 habitant. Le Registre des aéronefs Saint-Marin a été relancé le 7 Novembre 2012 et a été développé en partenariat avec « Aviation Registry Group » (ARG) qui gère également le Registre Aruba.
Le registre est ouvert à tous les jets privés et entreprises ayant un poids maximal au décollage au-dessus de 5,700 kg ainsi que des hélicoptères à turbine. Le préfixe de l'enregistrement «T7» est suivie de trois lettres attribuées à l'aéronef.
Toutes les tâches techniques sont externalisées à ARG qui ont un réseau mondial d'inspecteurs en vertu d'un accord d'exclusivité de 10 ans. Le registre fonctionne en conformité avec les normes et les pratiques recommandées de l'OACI.
Et hop! Le Jet immatriculé N166FM a fait place au Jet immatriculé T7-ZOR
Les bénéfices d'enregistrement à Saint Marin
Les principaux avantages de l'inscription d'un aéronef à Saint-Marin sont:
- Saint-Marin est une juridiction de confiance de l'OCDE
- Cadre réglementaires et des niveaux de services élevés
- Régime concurrentiel des charges
- Fuseau horaire d'Europe centrale
- «T7» est une nationalité qui est internationalement acceptée
- La combinaison d'enregistrement de suffixe de trois lettres peut être personnalisée, hors séquence, sans frais, et aussi transférée sur un autre avion.
- Propriété individuelle ou collective étrangère est autorisée (sous réserve de la nomination d'un représentant local)
- Exonération de la taxe d'importation si la masse maximale au décollage de l'aéronef est supérieure à 5,700 kg (à l'exclusion de turbines d'hélicoptères)
- Aéronefs verts admissibles à l'enregistrement à Saint-Marin
- Registre prend en charge des avions qui sont emmagasinés, stationnés ou en location
- Avec une bonne structure, un aéronef immatriculé T7 peut circuler librement dans l'UE.
Enfin, des personnes étrangères ou des sociétés étrangères sont qualifiées pour enregistrer et maintenir l'avion à Saint-Marin, une fois qu'ils sont élu domicile avec un représentant local. L'élection d'un représentant de domicile peut être faite en fournissant simplement le formulaire SM27.
Début mai 2016, ce Jet Falcon 900EX a atterri sur l’aéroport d’Ivato. Aux commandes, Stéphane Geay cité plus haut. Pourquoi cette certitude? Lisez son CV ci-dessus, tout en sachant qu’il connaît également Henry Rabary-Njaka et Boto Enrico.
L’avion qui coûte la bagatelle de 40 milliards d’ariary (un million USD pour arrondir) a-t-il quitté le pays depuis? Quoi qu’il en soit, il est bien allé à Nosy Be. Mais avec qui à bord? Mystère et boule de gomme. Certains disent qu’ensuite il est allé à Addis-Abeba. Quoi qu’il en soit encore, il a bien été aperçu au côté de deux gros avions d’Air Madagascar, ce samedi 21 mai 2016, en bout de piste de l'aéroport international d'Ivato.
Un Falcon 900EX est facilement reconnaissable et il faut dire que notre photographe en herbe a pris les photos à la sauvette, vers 13h45, ce samedi 21 mai 2016. Mais ce sont des preuves irréfutables.
FALCON 900EX. Jet privé intercontinental tri-réacteur offrant une capacité de 12-14 sièges. Taillé pour des vols longs courrier sur un plafond de service à 17.000 mètres, il présente un rayon d’action de 8.300 km sans escale. Il est capable d'atterrir sur des petits aéroports en haute altitude et par haute température.
L’avion est opéré par deux pilotes, et une hôtesse peut servir à bord des vols long courrier dans une cabine présentant de belles proportions: 11,90 mètres de longueur, 1,88 mètre de hauteur, et 2,34 mètres de largeur.
Conseil d'un pilote: "Très belle expérience de vol pour cet appareil bien connu, le Falcon 900, et particulièrement la version 900EX, reste un avion de prestige exceptionnel et une formidable machine pour des longues distances type Suisse-Russie". (aeroaffaires.fr)
Jusqu’ici, tous les membres de ce régime Hvm me traiteront de tous les noms d'oiseaux et jureront que le vénéré président n’est pas le propriétaire de cet avion. Manque de bol pour eux, mon acharnement a payé. C’est sur le site très sérieux de quora.com que la vérité a jailli.
Quora.com est un site anglophone tout ce qu'il y a de sérieux et qui répertorie les flottes aériennes des dirigeants du monde entier, en prenant les informations à la source. Concernant Madagascar, c'est net et précis (selon le slogan de "La ligne de Mire" de Rolly Mercia): Le président de Madagascar a récemment acheté un Dassault Falcon 900 qui servira de Jet présidentiel. Sachez que plus de 100 millions de personnes par mois, à travers le monde entier, visitent quora.com, un site sérieux, donc et, surtout, crédible. Cette crédibilité qui manque tant à nombre de journaliste malgaches, hélas... Surtout dans cette actuelle IVème république des mallettes dirigée par Hery Martial Rajaonarimampianina Rakotoarimanana
To buy. Ici le présent ni même le futur n’est utilisé. Le site parle au passé « brought »: a acheté. Et la marque du Jet est bien précise et précisée. Maintenant, ami(e)s de la Communauté internationale, la question est de savoir d’où provient l’argent de cet achat ? Etait-il opportun dans la conjoncture actuelle où le régime s’invente des coups d’état mettant la Capitale de Madagascar dans une situation de ville assiégée. Depuis quand des agents de la circulation routière œuvrent-ils avec un fusil en bandoulière? Ou bien est-ce cela le fameux « gouvernement de combat » du Premier ministre Olivier Mahafaly, le pitre et corrupteur? Mais contre qui, quoi et pourquoi?
Inconscient, insouciant face aux malheurs qui frappent les Malgaches à cause de son non-respect de la parole donnée et de son incompétence notoire à gérer une nation sous le joug de dirigeants beaux parleurs mais menteurs, véreux et voleurs, et de militaires corrompus
Enfin, vous espérez sincèrement qu'à bord de ce Jet de milliardaires -qui est une véritable insulte au peuple malgache- le pilote Hery Rajaonarimampianina va emmener Madagascar vers un développement rapide et durable? Si oui, que le FMI et la Banque mondiale lui octroient tout l'argent qu'il a mendié depuis plus de deux ans et laissons-le là jusqu'à sa mort.
Pour les sceptiques et les gens de mauvaise foi, il ne peut pas s’agir du Falcon 900EX de la société Eagle Express, établie en Suisse, où travaille Stéphane Geay. En effet, celui-là est immatriculé T7-MJB.
Un dossier de Jeannot Ramambazafy – 21 Mai 2016