Andry Rajoelina à Paris. Speech écrit sur l'IEM au Petit Palais

Lundi, 29 Janvier 2018 03:47 A la une
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Discours de SEM  Andry Rajoelina
Président de l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar
Palais des Beaux-Arts - Paris  le 26 janvier 2018

Mesdames et messieurs, mes chers amis, bonsoir. Et merci de votre présence à toutes et tous. Elle nous honore.

À la fin de ce documentaire, nous avons pu apprécier l’animation du logo de initiative pour l’émergence de Madagascar qui nous rassemble ce soir. Ce logo veut symboliser une chaîne d’union des cœurs, qui depuis les quatre points cardinaux se relient en formant un socle fraternel pour bâtir harmonieusement le bien commun.

C’est, cette chaîne d’union qui rapproche nos cœurs et nous réunit ce soir, pour apporter à Madagascar un projet d’avenir, des solutions d’avenir.

C’est la raison pour laquelle, je tiens à vous remercier, vous tous ici présents, pour certains venus de très loin. Merci de croire en Madagascar. Merci de croire en nous, Mesdames et Messieurs. Merci de nous accompagner tout simplement dans cette initiative.

J’ai annoncé à Madagascar la semaine dernière le lancement de cette démarche. L’idée c’est de rassembler les volontés et les compétences pour bâtir le développement économique et social de notre Grande Ile.

Cette démarche repose sur deux jambes. D’une part la mobilisation du peuple malgache, et d’autre part l’engagement des partenaires de Madagascar : vous, mesdames et messieurs, responsables politiques, experts, universitaires, opérateurs économiques, je vous appelle donc  à nous rejoindre dans cette initiative !

La situation de notre pays l’exige.  Car depuis ces cinq dernières décennies, nous avons espéré et cherché la lumière pour Madagascar. Cette lumière, restait peu visible dans le brouillard, mais elle s’est éclipsée dans l’obscurité durant ces dernières années ; car effectivement, le peuple est sans repère.

Les malgaches se trouvent actuellement dans le désarroi, et même pour beaucoup dans un désespoir total. Nombreux ne croient plus en l’avenir, encore moins à une quelconque amélioration de leurs conditions de vie. Je veux leur redonner l’espoir,

Je veux leur redonner foi en l’avenir, un avenir meilleur, un avenir synonyme de progrès.

Pour cela, l’IEM ira à la rencontre de tous les citoyens malagasy pour les écouter, entendre la réalité de leurs attentes, pour prendre en compte leurs priorités.

Et en même temps, il est indispensable  de faire le bon diagnostic, définir les grands enjeux, tracer les bonnes perspectives, identifier les bonnes pistes de réflexion pour apporter des solutions précises, concrètes, rapidement applicables. C’est le rôle essentiel de ce groupe de travail, de cette plateforme de concertation dont nous posons ensemble le cadre ce soir.

Car tellement de questions se posent.

Où va-t-on ?

Quel sort réserver à nos enfants et à la génération future ?

Contexte :

Chacun sait pertinemment que le pays regorge de richesses, en quantité comme en diversité. Alors pourquoi la population vit dans une extrême misère ?

Est ce qu’il n’y a plus de solutions ? Et s’il y en a, pourquoi n’arrive-t-on pas à les réaliser ?

Comment rétablir la confiance du peuple et notamment sa confiance en soi ?

N’est-ce pas justement notre devoir ?

Nous sommes certains qu’avec les méthodes de gouvernance mises en place jusqu’ici, nous n’y arriverons jamais et Madagascar restera, malheureusement, toujours parmi les pays les plus pauvres de la planète.

Durant la période de la transition, quand j’étais à la tête de l’État de mars 2009 à janvier 2014, nous avons prouvé que malgré l’absence de financements des bailleurs de fonds traditionnels, il est possible de s’en sortir malgré un contexte politique et économique particulièrement difficile, sur le plan national et international. Nous avons démontré qu’avec une volonté réelle, du travail, nous pouvons bâtir, construire et réaliser de grands projets sociaux. J’aimerais simplement citer :

Voilà quelques exemples de ce que nous avons réalisé. Nous en sommes fiers. Certes mais, ce n’est pas suffisant, et beaucoup reste à faire.
Ensemble, nous pouvons et nous devons faire plus, et j’y crois fortement que nous pouvons apporter notre contribution de développement à notre Si Dieu a donné à notre beau pays une telle richesse, une telle potentialité, c’est qu’il veut que notre peuple vive dans le bonheur sur cette grande île.

Si Dieu nous accompagne, rien nous accompagne, personne ne pourra nous arrêter .

Oui : c’est ma conviction profonde, c’est ma conviction totale.

Et c’est pour cela que, depuis 4 ans, je me suis volontairement tenu à l’écart des batailles politiciennes pour m’atteler à réfléchir et à chercher les moyens qui permettront au pays de se redresser.

J’ai parcouru les 4 coins du globe  à travers des réunions et des conseils stratégique d’évaluation. De conférences en forums en passant par d’innombrables visites, j’ai exploré les solutions concrètes pour notre Grand île. Et c’est dans cette perspective que j’ai travaillé ardemment durant ces quatre années. Car apporter, et proposer une solution pour Madagascar est un devoir.

Un devoir devant la Nation,

Un devoir pour les générations.

Face aux querelles et tensions, à l’insécurité sociale, économique, juridique, les divisions et fractures sociales, ainsi que la disparition des valeurs morales et spirituelles, le peuple malagasy n’a plus de repères.

Nous ne pouvons pas rester les yeux fermés..

Nous ne pouvons pas rester les bras croisés et observer d’un œil passif et irresponsable face à cette situation qui prévaut.

Qu’allons-nous faire alors ?

Devons-nous baisser les bras ?

Allons-nous nous résigner ?

Il n’y a pire défaite que de penser qu’il n’y a plus de solutions.

La pauvreté n’est pas le sort de ce pays, de notre pays, de Madagascar, terre des ancêtres … car nous avons tout pour réussir

Est-il normal, qu’avec un potentiel énergétique de 7.800 mégawatts en hydraulique,

de 8 mètres/seconde de puissance en éoliennes et à seulement à 50 mètres de hauteur, de 2.000 kilowattheure par m2 / an en énergie solaire, Madagascar n’a seulement qu’une capacité énergétique de 320 mégawatts pour ses 25 millions d'habitants.

Seulement 15% des ménages et du secteur productif ont accès à l’énergie électrique, et le coût du kilowattheure allant jusqu’à 28 centimes d’euros, le Malagasy paie deux fois plus cher le prix qu’en Europe, qui est de 12 centimes d’euros..

Ce n’est pas tenable, c’est inadmissible… l’IEM

A titre de comparaison des puissances installées en Afrique .

Est-il acceptable, qu’avec ses 5.000 kilomètres de côtes maritimes, sa biodiversité naturelle, ainsi que ses faunes et flores endémiques, Madagascar n’enregistre que 280.000 touristes annuels, alors que l’île Maurice affiche 1.250.000 touristes, et réalise 1,450 milliard de revenus touristiques annuels.

Alors que Madagascar est 300 fois plus grande que l’île Maurice en termes de superficie sur un sol de 587.041 Km2 contre 1.865 Km2 (carré).

C’est très paradoxal… et c’est troublant.

Dans le domaine de l’Agriculture, Madagascar était le grenier rizicole de l’Océan Indien et de l’Afrique dans les années 70. Alors que nous importons maintenant près de 300.000 Tonnes de riz, annuellement.

Qu’avons-nous fait alors, de nos 18 millions d’hectares de terres arables ?

Sans rapporter les 114 Millions d’hectares de Zones économiques favorables à la culture des crevettes.

Devons-nous considérer cette situation comme une fatalité ?

Le sous-sol de notre pays regorge des gigantesques ressources minières, notamment de pierres précieuses. Nous trouvons de l’or dans plusieurs endroits dans l’île. Nous avons des matières premières, tels que du fer, du charbon de terre, du chrome, du cuivre ou encore de la bauxite et des terres rares...

Alors, il est grand temps de proposer et de mettre en œuvre de véritables solutions pérennes et efficaces, pour se donner un nouveau départ, qui rassemblent tout le peuple autour d’un projet d’avenir pour que Madagascar se relève enfin et se lève vers la prospérité.

Il est temps d’ouvrir la porte de l’émergence économique et sociale comme objectif unique pour le bien-être de la population.

L’Objectif c’est de rattraper le retard de développement de Madagascar.

C’est la raison pour laquelle, j’ai fondé l’INITIATIVE pour l’Émergence de MADAGASCAR (IEM), avec cette plateforme de concertation, qui nous réunit ce soir, rassemblant des experts nationaux et internationaux, des partenaires stratégiques et financiers, des fonds d’investissement, et des personnalités engagées, ainsi que de toutes les personnes de bonnes volontés en vue d’apporter des solutions concrètes à chaque problème.

En s’inscrivant dans cette vision, l’IEM, apportera des idées phares, des projets d’envergure comme moteurs de croissances pour le développement des secteurs clés de l’économie, de l’épanouissement social, afin de transformer notre VISION EN ACTION.

Nous sommes tous convaincus que Madagascar est une terre d’avenir, et que son peuple mérite un avenir meilleur, et c’est ensemble que nous allons rendre enfin possible l’Émergence de Madagascar.

Ainsi, s’il y a un vœu à formuler en ce jour, en cet endroit, dans ce Palais des Beaux-Arts à Paris, c’est que l’avenir radieux de Madagascar soit inscrit comme sur un tableau qui illustre sa beauté rayonnante et promet au peuple malgache une fierté nouvelle.

Masina ny Tanindrazana,

Mankasitraka Tompokolahy, Mankatelina Tompokovavy.

Misaotra Tompoko,

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Je vous remercie de votre aimable attention.

SEM Andry Rajoelina,

Président de l'Initiative pour l’Émergence de Madagascar

Ancien Président de la Transition de la République de Madagascar.

Mis à jour ( Vendredi, 09 Février 2018 02:22 )