Le 19 mai 2023, la Présidente de la République unie de Tanzanie, Samia Suluhu Hassan, avait annoncé la tenue, à Dar es Salaam, du premier Sommet des Chefs d’État africains sur le Capital humain, qui vient de s’achever ce 26 juillet 2023. Elle avait appelé ses homologues africains et la communauté du développement à accélérer les investissements dans les populations afin de poser les bases d’un continent productif et d’un avenir prospère.
Il s’agissait du tout premier sommet sur le Capital humain en Afrique organisé à un tel niveau de leadership, qui a offert une occasion sans précédent d’élever la discussion aux plus hauts échelons politiques et techniques. La finalité de ce sommet était de déboucher sur des engagements nationaux et des investissements urgents pour renforcer le capital humain, tout en veillant à la cohésion de l'action sur ce front.
Voici l’intervention du Président de Madagascar, Andry Rajoelina
" (...) Pour ce sommet, il s’agit de débattre et de trouver une solution durable sur le Capital Humain. Comme vous le savez, le continent africain, nous sommes le berceau de la croissance de demain car nous avons des atouts majeurs, car nous représentons un quart de la population planétaire constituée de Jeunes actuellement. Maintenant, pour pouvoir proposer une solution, il faut tout d’abord faire un bilan et regarder la problématique. C’est-à-dire, quand on parle de Capital Humain, il faudrait que l’État, que chaque Leader puisse proposer mais bien évidemment apporter des solutions afin que chaque citoyen puisse être utile au sein de sa famille d’abord. Il n’y a pas d’égalités tant qu’il n’y a pas d’égalité à l’accès à l’Éducation, à la Santé et à l’Emploi.
" C’est pour cette raison qu’à Madagascar, durant les quatre ans et demi que je suis à la tête du pays, en tant que Président de la République, nous avons construit 4.178 salles de classes pour scolariser plus de 200.000 écoliers et étudiants. C’est vraiment un défi énorme pour notre pays et, peut-être même, sur le Continent africain. En moins de quatre ans et demi, pour en terminer sur ce domaine de l’Éducation, vous savez, étudier avec des fascicules et des livres, c’est déjà difficile. Aussi, comment pourrions-nous éduquer nos enfants sans livres et sans fascicules ? C’est pour cette raison que nous avons distribué plus de 11 millions de livres et de fascicules en seulement quatre ans et demi. C’est très important. Donc, cela est dans le domaine de l’Éducation.
" Dans le domaine de la Santé, le Continent africain, mais aussi Madagascar, nous avons accumulé beaucoup de retard, puisque la population ne cesse d’augmenter mais les infrastructures tardent à se développer. C’est pour cette raison que, depuis donc 1960, année du retour de l’Indépendance de Madagascar, jusqu’en 2019 où j’ai été élu Président de la République, il y avait eu 15 hôpitaux pour 25 millions d’habitants. 15 hôpitaux de référence sur toute l’île, de 1960 jusqu’en 2019. Et, personnellement, nous avons lancé le défi, nous avons construit 28 hôpitaux en seulement quatre ans et demi. Je reviens à ce que je disais : il faudrait accompagner les jeunes, les adultes et il faudrait renforcer la présence de l’État.
" La présence de l’État, c’est la construction d’infrastructures proches de la population qui en a besoin. Pour conclure sur ce domaine, il y a eu un concours qui a été organisé par la BAD (Banque africaine de développement), le trophée Ndiaye. Quatre pays avaient été sélectionnés et, par rapport aux infrastructures que nous avons bâties et construites sur tout le territoire, Madagascar a eu le Trophée du Grand Bâtisseur en Afrique. Donc, cela marque notre volonté de changer les choses.
" Maintenant, pour en revenir à votre question : comment peut-on accompagner la Jeunesse à transformer notre Continent et nos pays respectifs ? Aujourd’hui, la Jeunesse c’est notre richesse. Je dis toujours, lorsque je fais un discours, qu’il y a des armes beaucoup plus puissantes que les bombes et les missiles pour transformer et développer notre pays : notre Terre, nous sommes riches, nous avons des terres arables, mais aussi notre Jeunesse. C’est avec ces deux éléments que nous pouvons transformer nos pays respectifs.
C’est pour cette raison qu’il faudrait investir énormément sur la Jeunesse. En la formant mais, comme je le disais tout à l’heure, il faudrait que chaque Citoyen, chaque Jeune, puisse être utile au sein de sa famille, au sein de sa communauté et, bien évidemment, au sein de son pays. Donc, il y a beaucoup de Jeunes, aujourd’hui, qui sont livrés à eux-mêmes. Ils n’ont plus de repères, et c’est le devoir de chaque Leader de les accompagner en investissant massivement dans la formation professionnelle, en accompagnant chaque secteur d’activités, que ce soit l’Agriculture, que ce soit les Nouvelles technologies, pour transformer notre pays.
Je vous remercie "./.
Recueillis par Jeannot Ramambazafy – 27 Juillet 2023