COMMUNIQUE DE PRESSE CONJOINT
« Lancement de l’Enquête Nationale Emploi, une première dans l’histoire de Madagascar »
3 août 2012, Salle de conférence de la Vice-Primature Chargée de l’Economie et de l’Industrie
La Vice-Primature chargée de l’Economie et de l’Industrie, en collaboration avec le PNUD et le BIT, a lancé l’Enquête nationale Emploi et Secteur informel afin de contribuer à l’amélioration du système d’information à Madagascar et de mieux identifier et cibler les actions de lutte contre la pauvreté. Les travaux seront menés par l’INSTAT pour une durée de 5 mois, à partir du mois d’août 2012.
Malgré les efforts déployés, des lacunes dans le domaine des statistiques sur l’emploi et sur le secteur informel sont ressenties du fait de l’irrégularité des opérations statistiques et la restriction du champ géographique. Le dispositif statistique actuel ne permet pas de mesurer l’évolution de la situation de l’emploi et du secteur informel au niveau national. Or, il ne peut y avoir d'analyse socio-économique fiable sans un système d'information statistique performant. Cette enquête nationale permettra de contribuer à l’amélioration des informations sur l’emploi
La réalisation d’une enquête nationale dans le contexte de crise actuelle s’avère impérative car depuis 2009, un dysfonctionnement grandissant du marché du travail est enregistré. Ceci se traduit par une perte massive d’emplois dans le formel, une déstabilisation des demandes sur le marché du travail et de la productivité, une offre d’emplois disproportionnée avec un sous-emploi rural important, et une prolifération grandissante du secteur informel.
Spécialement conçue pour appréhender l’emploi et le secteur informel, cette enquête nationale permettra de disposer des informations fiables et actualisées sur la situation de l’emploi et du secteur informel et sa réalisation constitue une opportunité pour la mise à jour des données sur le travail des enfants à Madagascar.
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Allocution de Madame Fatma Samoura
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- Monsieur le Vice Premier Ministre en charge de l’Economie et de l’Industrie,
- M. Le Secrétaire Général de la Vice-Primature,
- Mesdames et Messieurs les Secrétaires Généraux,
- Mesdames et Messieurs les Représentants des Partenaires au Développement de Madagascar,
- Mesdames et Messieurs les Directeurs auprès des Ministères,
- Mesdames et Messieurs les Représentants du Secteur Privé,
- Mesdames et Messieurs les Journalistes,
- Honorables invités,
- Mesdames et Messieurs,
C’est un insigne honneur et un immense privilège pour le Système des Nations Unies dont je coordonne les opérations et pour moi-même de participer ce jour, en compagnie de mon collègue du BIT que je remercie de m'avoir associée a cette cérémonie, au lancement de ce grand chantier du gouvernement relatif a la réalisation d'une enquête sur l’emploi et le secteur informel sur l'étendue du territoire national.
Nous sommes tous conscients de l'importance de statistiques et d’un système d’informations fiables en matière de gouvernance et de lutte contre la pauvreté. Ceci est encore plus vrai dans nos pays en développement trop souvent confrontés aux défis d'une bonne planification. Nous savons tous que si nous ne maîtrisons pas les statistiques, en conséquence nos planifications. En effet, les statistiques constituent des références, des outils de décision incontournables pour mieux orienter, corriger les politiques de développement, que cela soit au niveau sectoriel, au niveau local qu’au niveau national.
Les Nations Unies leur accordent une grande importance. Je citerai à ce titre le rôle prépondérant que jouent les indicateurs des OMD et la mise en place de données DEVINFO pour surveiller les progrès accomplis par Madagascar dans l'atteinte des OMD, l’opérationnalisation d’un portail de données de l’ONU ou l’UNData dans le cadre de notre travail.
Le secteur de l’emploi et de l’informel est un secteur clé à suivre lorsqu'on a comme mandat de réduire la pauvreté et promouvoir le développement. Hélas ce que la plupart des décideurs regrettent c'est de ne pas disposer les données à jour sur Madagascar.
Aussi, quand le Ministère en charge de l’Economie, à travers INSTAT, a sollicité l’appui du PNUD et du BIT pour qu’une enquête sur l’emploi et le secteur informel soit menée au niveau national, nous ne pouvons que soutenir cette initiative et ce jour marque la concrétisation de l’accord de partenariat signé en début juillet par la Vice Primature en charge de l’Economie et de l’Industrie, le BIT et le PNUD.
En soutenant ce grand chantier de l’enquête sur l’emploi et du secteur informel, nous espérons que d’ici la fin de l’année, Madagascar pourra disposer d’informations mises à jour sur les caractéristiques de l’emploi, du sous-emploi et du chômage en relation avec la formation, le milieu ; les conditions d’activités aux mêmes niveaux géographiques, l’évolution de l’ampleur du travail des enfants et sa structure selon le secteur d’activité. Les comportements productifs des agents leur mode d'insertion dans le système productif local peuvent être mieux compris. Nous souhaitons également que les informations collectées lors de cette enquête puissent constituer un complément à la Comptabilité Nationale en établissant les comptes de production et de répartition du secteur informel jusqu'ici très mal connus.
Monsieur le Vice Premier Ministre,
Mesdames et Messieurs les Hauts Responsables,
Honorables invités,
« Les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques. On ne pleure pas devant les chiffres », disait l’Abbé Pierre. Certes, Abbe Pierre définit l’importance des statistiques et des données d’une manière très directe, toutefois sa citation interpelle. En voulant améliorer aujourd’hui le système d’informations à Madagascar dans le cadre du renforcement du système de gouvernance des actions de lutte contre la pauvreté, plus spécifiquement dans le domaine de l’emploi et du secteur informel, notre objectif est que « Les autorités nationales (ministères et institutions) et le secteur privé au niveau central et régional puissent utiliser des systèmes d’information multisectorielle améliorée et des outils performants de planification et de suivi-évaluation dans la prise de décision économique ». A court et à moyen termes, il s’agit de considérer l’urgence de l’intégration de l’emploi dans toute politique de développement.
Mesdames et Messieurs,
Sur ce point, je voudrais partager les recommandations du secrétaire général de l’ONU à l’occasion de la cinquantième session du développement social en février 2012. Je cite un extrait du rapport du
Secrétaire général sur l’élimination de la pauvreté : « Que l’instauration du plein emploi productif et du travail décent pour tous soit au centre des politiques visant une croissance soutenue, partagée et équitable. À cet égard, les pays sont encouragés à suivre les principes et objectifs du Pacte mondial pour l’emploi et à réorienter leur politique macroéconomique vers la création d’emplois meilleurs… Promouvoir les petites et moyennes entreprises, en particulier en milieu rural, peut, de surcroît, favoriser la diversification à partir de l’agriculture vers d’autres activités rurales contribuant à l’élimination de la pauvreté ».
Aussi, pour terminer, permettez-moi de féliciter encore une fois l’initiative de la Vice Primature à travers l’INSTAT et d’émettre le souhait que cette enquête puisse véritablement constituer un moyen pertinent pour disposer des statistiques actualisées, cohérentes et fiables sur l’emploi et le secteur informel et constitue une bonne base à l’élaboration des différentes politiques et stratégies en faveur de toute la population, notamment des jeunes et des femmes qui constituent la majorité de la population dont nous sommes les porte-voix.
Mesdames et Messieurs,
Vive la coopération internationale !
Je vous remercie de votre aimable attention.
Fatma Samoura
Représentante du Système des Nations Unies à Madagascar
Dossier de Jeannot RAMAMBAZAFY – www.madagate.com