Nirhy Lanto Andriamahazo, chargé de la Sécurité, des Affaires administratives et financières à la Commune Urbaine d’Antananarivo
Le lendemain de ces déclarations pompeuses comme quoi il n’y aura pas d’arrestation (du maire Andry Rajoelina), l’un de ses adjoints, Nirhy Lanto Andriamahazo, chargé de la Sécurité, des Affaires administratives et financières a fait l’objet d’une perquisition en règle, le jeudi 22 janvier 2009, très tôt le matin. Voici la transcription d’une interview exclusve qu’il a accordé à Madagate.com.
Par ailleurs, vous pourrez écouter la bande-son en malgache de cette interview non montée, en cliquant sur le lien en bas d’article :
Transcription de l’interview de Nirhy Lanto :
Madagate.com : A quelle heure (ce matin du jeudi 22 janvier 2009) s’est passée la perquisition à votre domicile ?
Nirhy Lanto : De 5h à 8h30 (ce matin).
Madagate.com : Ont-ils amené un mandat de perquisition ?
Nirhy Lanto : Oui, ils en ont amené un. Comme ma maison est assez grande, ils ont tout regardé, jusqu’à nos albums de photos de famille. En fait, tout a été mis sens dessus-dessous.
Madagate.com : Extérieurement, ils étaient en uniformes ou bien ?
Nirhy Lanto : Non, aucun ne portait d’uniforme. Ils étaient cinq en tenue civile, dirigés par un colonel. J’ai bien pris une photo d’eux mais de dos…
Madagate.com : Quelle a été la réaction de votre famille, épouse et enfants, dans cette atmosphère pénible ?
Nirhy Lanto : Elle n’a jamais eu l’habitude de ce genre de situation et elle a vraiment été terrorisée et très malheureuse d’autant plus qu’elle ne savait pas ce que ces individus recherchaient et qui n’ont rien trouvé. Mais j’admets qu’il y a eu un point positif dans cette perquisition. Primo, il est désormais prouvé que cette lutte n’est pas une lute armée et que la population malgache n’entend pas verser dans l’illégalité et que s’il y avait quelque chose à cacher, cela aurait été chez l’adjoint au maire. Des tracts, par exemple. Mais ils n’en ont trouvé aucun. ; secundo, leur manière de procéder est à louer car ils ont été courtois, polis bref, un léger mauvais moment à passer dans une certaine détente, néanmoins.
Madagate.com : Quel a été le motif de cette perquisition ?
Nirhy Lanto : Le motif ? Atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat.
Madagate.com : Qui a signé le mandat de perquisition ?
Nirhy Lanto : Le procureur de la république du tribunal de Première instance. Madame heu, je ne me souviens plus de son nom.
Madagate.com : Selon vous, y-aura-il une suite à ce que j’appellerai atmosphère de terrorisme ?
Nirhy Lanto : Terrorisme ? Je n’ai pas encore vécu ce genre de situation mais cela pourrait lui ressembler. Mais cela signifie que tous les gens autour du Maire Andry Rajoelina risquent de ne pas être épargnés par ce genre de situation et la vivre comme je l’ai vécu, moi et ma famille.
C’est ce qui s’appelle terrorisme d’Etat et qui fait le titre du prochain article en ligne : Marc Ravalomanana is a State terrorist.
Jeannot Ramambazafy - Journaliste
Notion  terrorisme d'État : définition reprise dans http://fr.wikipedia.org/
Le terrorisme d'État consiste en l'exercice illégitime par l'État de son monopole de la violence à partir du moment où cette violence est d'une part en contradiction avec le contrat décrit par Thomas Hobbes selon lequel l'individu accepte d'abdiquer une partie de sa liberté en échange de la protection de l'État et qu'elle ne vise pas au maintien, menacé, de l'État mais à un accroissement de ses prérogatives. Le terrorisme d'État est donc un enjeu taxinomique puisqu'il met en cause non seulement l'image protectrice de l'État mais aussi la nature des rapports que l'État entretient avec la violence