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 Le 16 juin, les coalitions africaines de l’action mondiale contre la pauvreté organisent des actions simultanées pour marquer le coup pour la Journée internationale de l’Enfant Africain.
 Les enfants de la ville de Toamasina et des pancartes qui en disent long
Madagascar n’était pas en reste, à travers la descente à Toamasina de Nadine Ramaroson, ministre de la Population et des Affaires sociales. En effet, cette année, le grand port de l’Est a été choisi pour célébrer cette Journée de l’Enfant Africain.
Lors de son discours, elle a mis en exergue le fait que « l’Enfant est le père de l’homme ». Voici, d’ailleurs, de très larges extraits traduits de ses déclarations en malgache, ce 16 juin 2009, à Toamasina donc :
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 La ministre Nadine Ramaroson, maman de tous les enfants de Madagascar
« Si l’enfant est mal éduqué ou objet de mauvais soins, cela aura un impact sur avenir. Dans la vie de l’être humain, l’Enfance constitue une étape cruciale : celle de l’insouciance à travers les jeux et la joie sous la protection des parents. Malheureusement, pour le cas des enfants malgaches, c’est différent. Nombreux sont les enfants malgaches qui ne peuvent profiter d’aucun de leurs droits, à cause de la grande pauvreté de leurs parents confrontés au souci premier de subvenir à une alimentation digne de ce nom, de les vêtir décemment, de leur apporter des fournitures scolaires adéquates.
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Remise de la coupe pour les vainqueurs d'un tournoi de sport collectif
« Et c’est dans ce contexte de pauvreté endémique que j’attire l’attention de tous face à des gens mal intentionnés envers les enfants malgaches :
Certains de nos enfants sont utilisés sans vergogne au détriment de toute vie scolaire ;
D’autres poussent les fillettes à se prostituer à cause de la pauvreté à la maison. Cette situation est flagrante dans les lieux à haut potentiel touristique ;
D’autres encore osent violer des enfants sous le prétexte d’avoir été pris de boisson ou ayant été sous l’emprise d’une drogue, sans compter leur utilisation à des fins pornographiques liées à la corruption de la culture occidentale ;
Il y en a encore qui passent leur temps à tabasser des enfants qu’ils emploient déjà illégalement, alors qu’un enfant reste un enfant, c’est-à -dire qui ne peut maîtriser son esprit sur les choses ;
Enfin, le kidnapping d’enfants pour les « envoyer » à l’extérieur est une réalité à Madagascar. Uniquement pour se faire de l’argent sans se fatiguer.
En regard de tout cela, il est de notre devoir de protéger nos enfants qui sont les piliers de l’avenir de la Nation toute entière. D’où le thème de la Journée internationale  de l’Enfant Africain, cette année, est :  « Une Afrique digne des enfants : Appel pour une action accélérée en vue de leur survie ». Â
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Une enfant entonnant un poème, devant le Palais de l'ancienne province de Toamasina ("Faritany")
« Dans cette optique, je lance un appel à tous les citoyens malgaches, parents, éducateurs, décideurs  à tous les niveaux de la société, des secteurs public et privé, à prendre les responsabilités qui leur incombent. La pauvreté ne doit pas être une excuse aux manquements de nos devoirs vis-à -vis de nos enfants.
« Le ministère de la Population et des Affaires sociales a été réhabilité par la Haute Autorité de la Transition dont il faut remercier, ici, son Président Andry Rajoelina qui a pris conscience de l’importance primordiale de ce grand département incontournable du quotidien même des ménages malgaches. Il existe déjà de nombreux textes et lois concernant les droits des enfants des couches défavorisées en particulier. Cependant, nombreux sont encore qui font fi de ces lois qu’ils ne suivent ni ne respectent au sein de la société.
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Scouts...
« Aussi, il est urgent de les rappeler car les droits de l’homme, des enfants, des femmes, des personnes du troisième âge, des handicapés, etc. doivent faire l’objet d’une campagne de sensibilisation permanente. Ils entrent dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) concernant la lutte contre l’appauvrissement et l’amélioration du mieux-être humain. Nous, Malgaches, ne sommes pas nés pour devenir pauvres ni pour demeurer des mendiants. Nous possédons d’immenses potentiels (terres arables, ressources du sous-sol) qui peuvent nous permettent de subvenir à nos besoins pour des millénaires.  Selon des données de 2008, 1/3 des 9 millions d’enfants malgaches travaillent ; 10% des 20 millions d’habitants de Madagascar ont un handicap, 13% vivent sous le seuil de la pauvreté et 5% sont des personnes du troisième âge.
Un carnaval a eu lieu, ce 16 juin 2009, avenue de l'Indépendance à Toamasina
« A présent, je me tourne vers vous, enfants malgaches :
Respectez vos parents qui vous ont donné la vie et vos éducateurs qui vous forment. Travaillez studieusement à l’école ; sachez aider vos parents à la maison car cela constitue aussi une bonne formation de base pour vous forger un bel avenir. Soyez heureux dans votre enfance actuelle ; sachez jouer uniformément avec vos amis d’école et de quartier. Fuyez les bêtises, surtout la cigarette et l’alcool. En effet, une fois accoutumés, vous risquez de commettre des actes répréhensibles comme voler ou mendier pour avoir de l’argent destiné à acheter ces produits dangereux pour votre santé physique et mentale.
« Voilà ce que j’ai à vous dire, parents, enfants malgaches, à l’occasion de cette Journée internationale de l’Enfant Africain. Mon ministère et moi-même sommes convaincus que toutes les femmes, tous les hommes de bonne volonté et patriotes œuvreront pour que nos enfants soient heureux.
Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre aimable attention ».
 Pour rappel, la Journée de l’Enfant Africain est un événement annuel qui commémore le massacre des enfants de Soweto de 1976 par le régime de l’apartheid. Les coalitions de l’action mondiale contre la pauvreté ont choisi cette occasion pour en faire la Journée Africaine du Bandeau Blanc et pour faire une demande régionale auprès des dirigeants afin qu’ils agissent immédiatement pour éradiquer la pauvreté extrême qui cause la mort à un enfant toutes les 3 secondes.
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La veille, c’est-à -dire, le 15 juin 2009, un Forum des Enfants s’est tenu dans la ville de Toamasina même. Rappelons enfin que le mois de juin est dédié entièrement aux enfants.
Textes : Jeannot Ramambazafy
Photos : Andry Rakotonirainy
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