C’est ce 11 mai 2011 qu’a été célébré le cinquantenaire de l’Institut supérieur de travail social -ISTS- sis à Mandrimena Iavoloha, dans la banlieue sud d’Antananarivo. Ce, en présence de la ministre congolaise des Affaires sociales, de l’Action humanitaire et de la Solidarité, Emilienne Raoul, invitée d’honneur.
Etaient également présents, entre autres, Mgr Odon Razanakolona, le Consul de Monaco, la ministre de la Population et des Affaires sociales, la ministre de la Jeunesse, et des représentants de plusieurs entités œuvrant dans le social à La Réunion et en France. C’est en 1961 qu’a été créée l’école de service social destiné à former des assistants de service social, des éducateurs spécialisés et des animateurs sociaux. Aujourd’hui, l’école est devenue l’Institut supérieur de travail social ou ISTS et forme des professionnels en travail social ou travailleurs sociaux depuis l'année universitaire 2009- 2010 forme. Ceux-ci contribuent à créer les conditions pour que les personnes, les familles, les groupe et communautés avec lesquels ils travaillent aient les moyens d'être les acteurs de leur développement. Ils agissent pour que se renforce le lien social, que reculent la pauvreté, l'exclusion et les diverses formes de précarité.
A l’ISTS, la formation se fait en continu (MASTER). Les études sont sanctionnées par le diplôme de MASTER I en travail social : BAC + 4. Pour être admis à l’ISTS, il faut être âgé(e) de 21 ans au minimum, avoir une licence professionnelle en travail social et/ou en science sociales ou avoir suivi une formation de leader manager en développement social (niveau I).
Jeannot Ramambazafy
Photos : Andry Rakotonirainy
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Discours de la Ministre de la Population et des Affaires sociales, Nadine Ramaroson
50ème anniversaire de l’Ecole de Service Social
et mutation en Institut Supérieur de Travail Social
" Honorables Invités,
Mesdames,
Mesdemoiselles,
Messieurs,
Nous sommes rassemblés en ce jour pour le SOCIAL, UNIS par le Social pour célébrer le 50ème anniversaire de l’Institut Supérieur de Travail Social.
Et c’est avec une immense joie et profonde émotion que je salue ici, vous tous, Eminents Pères Spirituels et Religieux, Grandes Personnalités du Social, Responsables sociaux, acteurs sociaux et travailleurs sociaux.
Permettez-moi, d’emblée d’attirer votre attention sur l’historique de ce grand et unique établissement.
Il a été crée en 1961 et portait le nom d’Ecole de service social.
Pourquoi donc, une année seulement après notre indépendance, ces géniteurs et promoteurs avaient alors déjà ressentis la nécessité d’ouvrir une école pour la formation professionnelle de serviteurs sociaux…. !
En effet, l’historique de cet établissement ne peut que nous interpeller, interpelle notre conscience et surtout nous force à nous rappeler que les injustices sociales, la vulnérabilité, l’exclusion, la pauvreté pour cause d’inégales, d’inéquitables partages et répartition des immenses richesses de notre pays remontent à 50 ans et bien plus...
Oui, des forts qui pèsent sur des faibles, des intérêts de dominants au détriment de ceux de dominés, du mépris des riches envers des pauvres, voilà la dure loi qui crée des victimes !
Des victimes qui doivent être pris en charge et pris en main.
Et nous sommes là pour cette noble cause car comme je le dis souvent, ils n’ont pas demandé à être pauvres et ils ne méritent pas d’être pauvres !
Car, et comment donc, notre pays béni de Dieu, avec son immense richesse ses ressources inestimables, à triple vocation et potentiel, agricole, minier et touristique se retrouve relégué parmi les trois derniers pays les plus pauvres du monde ? Comment peut-on être riche pauvre ou peut-être pauvre riche, cette contradiction contre nature en dit long…..
Un livre Best Seller français produit par un écrivain octogénaire s’intitulait : « INDIGNEZ VOUS !»
Si nous sommes réunis ici, c’est justement pour agir, agir à la base et entreprendre de gros et grands travaux sociaux.
Et c’est une grande famille du social qui va pendant quatre jours se pencher se concerter sur tous les aspects et angles de cet engagement.
50 ans, c’est l’âge de l’accomplissement que la Bible mentionne; un jubilé augure l’Avènement de la délivrance et de la libération : « FAHAFAHANA ARY FANAFAHANA », nous y croyons tous et nous le voulons tous.
Renforcé par la venue de ma consœur de la République du Congo, Madame la Ministre des Affaires Sociales, de l’Action Humanitaire et de la Solidarité, Emilienne RAOUL,
Fort du Soutien de MISEREOR du CONSULAT de Monaco
De l’indéfectible solidarité des bienfaiteurs partenaires de plusieurs régions de France et de l’île de la Réunion
Et tout cela sous la bénédiction de Son Excellence Monseigneur le Nonce Apostolique de Madagascar et de son Excellence Monsieur l’Archevêque d’Antananarivo,
Ce cinquantenaire de l’Institut Supérieur de Travail Social peut être célébré dans la certitude et la foi que des millions de Malagasy sentiront enfin que le vrai changement pour l’amélioration de leurs conditions de vie est possible !
Pour Nous, Ministère de la Population, ce qui nous touche le plus, ce qui nous tient le plus à cœur, c’est de pouvoir compter sur des Amis, des Bonnes Volontés, des âmes de Charité pour la Dignité Humaine, des êtres humains tout simplement humains, et d’œuvrer ensemble pour le social du Peuple et le bien-être social de tous.
Je pense, à nos pauvres, nos miséreux, nos handicapés, nos personnes âgées, nos orphelins nos familles démunies, nos sans abris, nos mendiants, nos enfants des rues, nos délinquants, nos prisonniers mineurs, nos victimes du Kéré, nos expulsés de leurs terres, nos victimes d’injustices, nos travailleuses et travailleurs exploités, nos filles-mères, nos femmes battues, nos prostitués mineurs et adultes, 85% de la Population….
Il est évident que si Madagascar a connu des mouvements populaires presque cycliques, c’est parce que tous nos Dirigeants successifs ont oublié, ont délaissé, ont mis de côté le Social, le Social du Peuple. Leur goût du gigantisme en matière d’infrastructures, leur goût du prestige dans le domaine économique, et leur pechant pour le luxe... Tout ceci a forgé la prise de conscience du peuple à revendiquer son existence et sa place dans le Développement en respect de ses droits. Il est descendu dans la rue en 1972, en 1991, en 2002 puis en 2009.
Par contre, l’ISTS a cette particularité d’enseigner les jeunes gens à devenir des acteurs sociaux professionnels pour se tourner vers les autres.
Les matières que l’ISTS dispensent à ses étudiants forge leur capacité d’éduquer, de sensibiliser, d’initier, d’accompagner la Population.
Un grand économiste a dit : « il n’y a de production que d’homme », et repris par un grand idéologue : « il est facile d’édifier une ville, mais il est difficile d’édifier un homme ». Ce qui fait que tout ce que l’ISTS entreprend entre dans ce cadre d’édification de l’homme. Car l’homme est l’élément clé du développement, économique d’un pays.
Et l’ISTS, de par sa longue existence et expérience, est une pépinière de femmes et d’hommes par l’Etat.
Il faut un redressement social et la refondation de la société malagasy dans toutes ses valeurs et ses vertus aujourd’hui. Et je souhaite que ce 50ème anniversaire de l’ISTS qui coïncide avec le 50ème anniversaire de l’indépendance de Madagascar puisse  marquer un renouveau social et conjurer tout ce mal et ce gâchis indépendant de la volonté de la majorité de son Peuple.
Encore une fois, tous mes souhaits de réussite, longue vie et prospérité à l’Institut Supérieur de Travail Social à Mandrimena Iavoloha.
Toute mon affection aux Filles du CÅ“ur de Marie de Madagascar.
A toutes et à tous, je vous remercie de m’avoir écouté jusqu’au bout ".
Marihana fa dia haharitra hatramin’ny Alahady ny fankalazana (La célébration se poursuivra jusqu'à dimanche).
Nadine Ramaroson
Ministre de la Population et des Affaires sociales
Le 11 mai 2011
Les ministres Emilienne Raoul, Eléonore Johasy (Jeunesse), Nadine Ramaroson
Emilienne Raoul et Nadine Ramaroson
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Photographies : Andry Rakotonirainy