SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
SeFaFi
Observatoire de la Vie Publique
Lot TR 41 Ampahimanga, Ambohimanambola 103
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Le pouvoir, au service de qui ?
Depuis 1960, Madagascar cherche son chemin. Tandis que dâautres pays, au profil comparable, accĂšdent Ă des niveaux de dĂ©veloppement enviable, les conditions de vie dans la Grande Ăle ne cessent de se dĂ©grader. Victime impuissante, la population nâa dâautre solution que de se rĂ©volter pĂ©riodiquement contre une classe politique qui la paupĂ©rise et qui la mĂ©prise, sans jamais se remettre en question elle-mĂȘme. Car ceux qui sont au pouvoir aujourdâhui lâĂ©taient dĂ©jĂ sous les rĂ©gimes prĂ©cĂ©dents, et ceux qui nây sont plus ne songent quâĂ reprendre leur place perdueâŠ
Depuis 15 ans, lâObservatoire de la vie publique (SeFaFi) dĂ©nonce les dysfonctionnements et les aberrations de la gouvernance du pays. Mais les dirigeants successifs sâĂ©vertuent Ă ignorer les conseils et les mises en garde de la sociĂ©tĂ© civile. Au-delĂ des pĂ©ripĂ©ties qui scandalisent les citoyens et ternissent lâimage du pays au sein de la communautĂ© internationale, la question demeure : pourquoi cet aveuglement et cette surditĂ© des dirigeants successifs, et pourquoi leur incapacitĂ© Ă prendre la mesure du rĂ©el autant que les dĂ©cisions qui sâimposent ?
La théorie
Tout le monde le sait, sauf nos dirigeants : sâengager en politique, câest vouloir le bien commun du pays et de ses habitants. VoilĂ pourquoi la collectivitĂ© confie le pouvoir Ă des reprĂ©sentants chargĂ©s dâagir en son nom pour le bien de tous : le fokonolona au chef de fokontany, la commune au maire, la rĂ©gion ou la province Ă leurs dirigeants respectifs, et le pays entier au prĂ©sident de la RĂ©publique et au gouvernement. Ces personnes, qui constituent ce quâon appelle le pouvoir exĂ©cutif, ont la responsabilitĂ© de rĂ©aliser les promesses grĂące auxquelles elles ont Ă©tĂ© Ă©lues, et de prendre les dĂ©cisions au nom des citoyens. Elles sont Ă©galement tenues de rendre des comptes Ă leurs Ă©lecteurs et Ă lâensemble des administrĂ©s, en respectant le principe de la redevabilitĂ©. Chacun se doit dâassumer ses responsabilitĂ©s Ă son niveau, de sorte quâil est aussi absurde quâun prĂ©sident de fokontany inaugure un barrage hydraulique, que de voir un prĂ©sident de la RĂ©publique inaugurer une Ă©cole primaire ! « à chacun son mĂ©tier, et les vaches seront bien gardĂ©es », dit le proverbe. Les dĂ©cisions Ă prendre, les interventions Ă faire, doivent ĂȘtre proportionnĂ©es Ă lâĂ©tendue du pouvoir de chacun.
ParallĂšlement, dâautres responsables ont la tĂąche spĂ©cifique de concevoir et de voter les lois et dĂ©libĂ©rations qui rĂ©gissent la vie commune des citoyens. Ils forment ce que lâon appelle le pouvoir lĂ©gislatif, qui concerne les conseils municipaux et les assemblĂ©es rĂ©gionales ou provinciales, et plus encore les dĂ©putĂ©s, dont le rĂŽle spĂ©cifique est de faire les lois ou de les adapter Ă lâĂ©volution de la sociĂ©tĂ© et aux besoins des citoyens. Câest dire combien sont inadaptĂ©es et ridicules les prĂ©tentions des lĂ©gislateurs Ă vouloir dĂ©velopper leur circonscription ou Ă gĂ©rer les dotations de lâĂtat. Pour lĂ©gifĂ©rer, nul besoin de 4x4 ni dâindemnitĂ©s faramineuses ; par contre, leur prĂ©sence Ă tous Ă lâAssemblĂ©e nationale est indispensable au bon fonctionnement du pouvoir lĂ©gislatif. Ceci Ă©tant admis, comment le citoyen peut-il accepter que seuls 18 dĂ©putĂ©s (sur 151) aient votĂ© la loi scĂ©lĂ©rate sur la communication qui, malgrĂ© ses entorses flagrantes aux libertĂ©s fondamentales, a passĂ© avec succĂšs le contrĂŽle constitutionnel et est sur le point dâĂȘtre promulguĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique ? Et pourquoi ces lois de Finances rĂ©guliĂšrement adoptĂ©es Ă lâunanimitĂ© en moins dâune journĂ©e, sans aucune discussion sur le fond ni un seul amendement, alors quâil y faut des semaines et des mois de dĂ©bats techniques dans les vraies dĂ©mocraties ?
Enfin, le bon fonctionnement dâune sociĂ©tĂ© a besoin dâune instance qui juge les litiges opposant les citoyens entre eux, et les citoyens Ă leurs dirigeants. Câest le rĂŽle du pouvoir judiciaire, dont la crĂ©dibilitĂ© exige quâil soit impartial et donc indĂ©pendant des pouvoirs exĂ©cutif et lĂ©gislatif. Le juge est censĂ© dire le droit et dĂ©cider en conformitĂ© avec la loi (et avec la Constitution pour le juge constitutionnel), en conscience, refusant toute interfĂ©rence politique et toute incitation financiĂšre ou autre. Alors seulement la justice deviendra crĂ©dible pour la population. Cet objectif est trop souvent bafouĂ©, et publiquement, par les magistrats eux-mĂȘmes.
Si ces conditions sont rĂ©unies, ou du moins si les uns et les autres sâefforcent de les rĂ©unir, le pays sera sur la voie de la « dĂ©mocratie », de la « bonne gouvernance » et de « lâĂtat de droit » - autant de belles expressions dĂ©sormais galvaudĂ©es, Ă force dâĂȘtre ressassĂ©es par ceux-lĂ mĂȘme qui font le contraire de ce quâils proclament. Lâexercice du pouvoir ne sâimprovise pas. Il est le fruit dâune expĂ©rience pratique et doit respecter une Ă©thique, ainsi que les procĂ©dures et les rĂšgles qui existent.
La pratique
Loin de ces considĂ©rations thĂ©oriques, force est de constater quâaucun des trois pouvoirs exĂ©cutif, lĂ©gislatif et judiciaire nâest Ă la hauteur de sa tĂąche. Ils vĂ©hiculent chacun un mĂȘme dĂ©ni de rĂ©alitĂ©, un mĂȘme mĂ©pris de la loi, une mĂȘme indiffĂ©rence aux humains et un mĂȘme degrĂ© de corruption, tous unanimement dĂ©noncĂ©s Ă lâintĂ©rieur comme Ă lâextĂ©rieur du pays. Ces carences proviennent de lâincapacitĂ© technique de certains, dâun manque dâhonnĂȘtetĂ© intellectuelle et de courage dâagir, et de mentalitĂ©s et comportements pleins dâarrogance mais profondĂ©ment ancrĂ©s. Câest lĂ que se trouve lâorigine du blocage auquel le pays est confrontĂ© depuis des gĂ©nĂ©rations.
La premiĂšre Ă©vidence qui ressort de lâexercice du pouvoir est le dĂ©ni de rĂ©alitĂ©. A titre dâexemple, comment le premier responsable politique peut-il nier publiquement la rĂ©alitĂ© de la paupĂ©risation, alors que toutes les statistiques et tous les indicateurs nationaux et internationaux nous relĂšguent au rang des 10 pays les plus pauvres du monde ? Comment peut-on relativiser le kere dans le Sud, alors que des centaines de milliers de concitoyens sont chaque annĂ©e en proie aux affres de la faim ? Comment peut-on laisser se dĂ©velopper, au-delĂ des vols de zĂ©bus et des massacres auxquels ils donnent lieu, une insĂ©curitĂ© de plus en plus meurtriĂšre pour la population, dans les villes comme dans les campagnes ?
Cette incapacitĂ© Ă prendre la mesure des choses et Ă vouloir rĂ©soudre au plus vite les situations les plus dramatiques a pour contrepartie des comportements aussi dĂ©phasĂ©s que scandaleux. Faire Ă©talage public dâun style de vie indĂ©cent et provocateur pour la misĂšre ambiante, tĂ©moigne dâune grave indiffĂ©rence, voire dâun mĂ©pris intolĂ©rable, Ă lâĂ©gard de ses concitoyens. On songe aux incessants voyages en avion privĂ© ou en premiĂšre classe, aux fĂȘtes somptueuses et aux habits de luxe, aux rĂ©ceptions qui se succĂšdent dans les meilleurs hĂŽtels, aux cortĂšges de 4x4 flambant neufs, vitres teintĂ©es, sirĂšnes hurlantes et service dâordre arrogant qui humilie lâautomobiliste et se moque du code de la route. Ce faisant, le pouvoir asservit le peuple, alors quâil est tenu de le servir.
Les hommes politiques en charge du bien commun sont Ă©lus sur un programme qui lĂ©gitime leur pouvoir, et donc sur leurs promesses Ă©lectorales. Citons, en vrac, la fin du dĂ©lestage en trois mois, la rĂ©fection de la route Ambilobe-VohĂ©mar, la solution aux problĂšmes des universitĂ©s, la transparence de lâinformation et lâouverture Ă tous des mĂ©dias publics, etc. Le refus dâhonorer la parole donnĂ©e enlĂšve toute crĂ©dibilitĂ© Ă la classe politique. Il ne suffit pas de rĂ©pĂ©ter Ă satiĂ©tĂ© quâon a Ă©tĂ© Ă©lu (avec quel pourcentage de lâensemble des citoyens ?) pour garder une lĂ©gitimitĂ© formelle de gouvernant : un Ă©lu qui ne respecte pas ses promesses se dĂ©-lĂ©gitimise lui-mĂȘme, et fragilise son pouvoir. Un employeur est en droit de licencier un ouvrier qui ne fait pas son travail, un contrat dont les clauses ne sont pas respectĂ©es peut ĂȘtre rompu ; les politiciens seraient-ils les seuls Ă nâavoir pas Ă rendre compte de leurs actes, au prĂ©texte quâils sont Ă©lus sur des promesses ?
Enfin, la pratique politique tĂ©moigne du mĂ©pris constant de la loi, alors que la loi est censĂ©e ĂȘtre « la mĂȘme pour tous ». Nul nâest au-dessus de la loi, dit-on - sauf la classe politique. Ă preuve, lâimpunitĂ© est garantie aux tenants du pouvoir et Ă leur entourage, Ă tous les niveaux. Aucun dirigeant nâa jamais Ă©tĂ© condamnĂ© pour dĂ©tournement de fonds publics, pour abus de pouvoir, pour trafic de bois prĂ©cieux, pour accaparement illicite de terres ou pour contrat minier clandestin. Plus grave, lâabsence de sanctions sâĂ©tend aux violations de la Constitution, rĂ©guliĂšrement lĂ©gitimĂ©es par la Haute Cour Constitutionnelle, ce qui les met Ă lâabri de toute contestation. Il en fut ainsi des articles 10 et 11 (libertĂ© dâexpression et droit Ă lâinformation), 41 (dĂ©claration de patrimoine), 50 (empĂȘchement du prĂ©sident de la RĂ©publique), 54 (nomination du Premier ministre) ou 72 (mandat impĂ©ratif des dĂ©putĂ©s). Cette impunitĂ© affichĂ©e et revendiquĂ©e, dont tĂ©moigne de maniĂšre scandaleuse la Feuille de route de 2011, constitue une des principales raisons de la profonde rupture entre la classe politique et lâopinion publique.
Que faire ?
La gravitĂ© de la situation prĂ©sente nâĂ©chappe Ă personne â si ce nâest peut-ĂȘtre aux politiciens qui vivent hors du rĂ©el. Les signaux dâalarme se multiplient, venant de tous les horizons de la sociĂ©tĂ© civile. Pour autant, faut-il en revenir Ă une nouvelle Transition, convoquer une nouvelle concertation nationale aussi peu reprĂ©sentative et aussi ouvertement manipulĂ©e que les prĂ©cĂ©dentes, et bricoler une nouvelle constitution ? Ces propositions Ă©manant de politiciens au rencart ou dâambitieux qui nâosent se dĂ©clarer, ne rĂ©soudront rien. Au pire, elles achĂšveront de dĂ©considĂ©rer le pouvoir, au mieux, elles feront revenir les mĂȘmesâŠ
La solution nâest plus aux paroles, elle est aux actes. Asa fa tsy kabary (acta non verba) aimait Ă rĂ©pĂ©ter le prĂ©sident Tsiranana. Ce temps est venu, mais en rejetant la mĂ©thode du ministĂšre de lâĂducation nationale qui, pour Ă©radiquer la corruption (il est la 3e institution la plus corrompue, dĂ©clarait rĂ©cemment le BIANCO), imagine dâintroduire des cours contre la corruption dans les programmes scolaires. Ce seraient donc les enseignants corrompus qui enseigneraient cette matiĂšre, et les cadres corrompus du ministĂšre qui en cautionneraient lâapplication !
Le moment est arrivĂ© de faire le point sur la premiĂšre moitiĂ© du mandat prĂ©sidentiel, qui est aussi le premier mandat de la IVe RĂ©publique. En attendant, il est urgent de mettre en place la HCJ (Haute cour de justice), le Tribunal en charge de bois prĂ©cieux, et un tribunal anti-corruption impartial, aux membres indĂ©pendants et totalement libres de mener leurs investigations sur tous les cas. Et, surtout, de commencer par sanctionner les corrompus les plus notoiresâŠ
Antananarivo, 20 août 2016
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SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
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Ny fahefana, hiasa ho anâiza ?
Efa hatraminâny 1960 i Madagasikara no nitady izay lalan-kizorany. Raha mampitsiriritra ny dingana ho anâny fandrosoana vitanâny firenena nitovy lenta taminy, ny fari-piainana eto aminâny Nosy kosa dia tsy mitsaha-mikororosy fahana. Mizaka ny tsy eranâny aina ny mponina nefa tsy afa-manoatra fa dia ny mikomy ombieny ombieny aminâny mpanao politika sisa vahaolana hitany, ireo no mampahantra sy manosihosy azy ary tsy mba mihevi-tena ho diso na oviana na oviana. Ny mpitondra ankehitriny mantsy dia efa teo ihany taminâny fitondrana teo aloha, ary ireo tsy tafaverina intsony dia tsy manan-tsaina afa-tsy ny hiverina eo aminâilay seza nanalana azy...
Efa 15 taona izay ny SeFaFi no namotsipotsitra ny mikorontana sy ny tsy mandeha aminâizay laoniny eo aminâny fitantanana ny firenena. Saingy mikiry biby hatrany ireo mpitondra nifandimby tsy hiraharaha ny torohevitra sy ny fampitandremana avy aminâny fiarahamonim-pirenena. Ankoatra ny raharaha manafintohina ny olom-pirenena sady manimba ny endriky ny firenena eo imasonâny fiarahamonina iraisam-pirenena, dia mbola mipetraka foana ny fanontaniana : nahoana Ă ry no tsy te hahalala sy be marenina ny mpitondra nifanesy, ary nahoana izy no tsy naharefy ny zavamisy ka naka izay fanapahan-kevitra tokony ho noraisina ?
Ny paika
Mahalala anâizao daholo ny olon-drehetra, afa-tsy ny mpitondra antsika  ihany : matoa mirotsaka aminâny politika dia satria mikatsaka ny soa iombonana ho anâny firenena. Izany no antony nanoloranâny fokonolona ny fahefana any amina solontena natao hiasa aminâny anarany ho fanasoavana ny rehetra : ny fokonolona any aminâny sefo fokontany, ny kaomina any aminâny benâny tanĂ na, ny faritra na ny faritany any aminâny mpitondra azy isan-tokony, ary ny firenena manontolo any aminâny filohanâny Repoblika sy ny governemanta. Ireny olona ireny no mandrafitra ny antsoina hoe fahefana mpanatanteraka, ary izy no miandraikitra ny fanatanterahana ny fampanantenana nahatonga ny olona hifidy azy, izy no manapaka hevitra aminâny anaranâny olom-pirenena. Tsy maintsy mitatitra ny zava-bitany any aminâny mpifidy azy sy ny olona rehetra entiny koa izy ka manaja ny fotokevitry ny tamberinâandraikitra. Tsy maintsy samy manatontosa ny andraikiny eo aminâizay ambaratonga misy azy avy ny tsirairay fa samy mampihomehy daholo na ny prezidĂ m-pokontany mitokana tohadrano na ny prezidĂ nâny Repoblika mitokana sekoly fanabeazana fototra ! « Ny omby no tsara ambina, ny tsirairay no samy manao ny tandrifiny avy », hoy ny ohabolana. Ny hevitra tapahina, ny fitenenana raisina, dia samy tsy maintsy mifandanja aminâny habenâny fahefanâny tsirairay.
Etsy an-daniny, misy tomponâandraikitra hafa misahana manokana ny fiheverana sy fandaniana ny lalĂ na sy ny hevitra mitantana ny fiaraha-miainanâny olom-pirenena. Ireo no antsoina hoe fahefana mpanao lalĂ na, voakasikâizany ny mpanolotsainanâny tanĂ na, ny solontenam-paritra na faritany, ary indrindra moa fa ny solombavambahoaka izay voatondro manokana hanao lalĂ na na hampifandrindra azy aminâny fivoaranâny fiarahamonina sy ny filĂ nâny olom-pirenena. Izany dia mba hilazana fa tena tsy mifanaraka sy « mampihomehy » mihitsy ny hambonâny mpanao lalĂ na misisika hampivoatra ny boriborintany misy azy na hitantana ny vola nomenâny Fanjakana. Tsy hita izay hilĂ na 4x4 sy tambinkarama tsy toko tsy firohana raha hanao lalĂ na ; fa ny tena tsy azo ialĂ na kosa dia ny fahatongavanâizy rehetra ao aminâny Antenimieram-pirenena mba hampandeha tsara ny fahefana mpanao lalĂ na. Raha izany Ă ry no izy, ahoana moa no hanekenâny olom-pirenena fa solombavambahoaka 18 monja (aminâny 151) no nandany ilay lalĂ na tsy vanombanona momba ny fifandraisana izay hita miharihary izao fa manitsakitsaka ny fahafahana fototra, nefa dia afaka soa aman-tsara taminâny fitiliana na manaraka ny lalĂ mpanorenana na tsia, ka efa kely sisa dia havoakanâny filohanâny Repoblika ho manan-kery ? Ary ahoana koa ireny lalĂ na momba ny Tetibola ireny izay lany tsy misy mitsipaka, tsy ao anatinâny indray andro manontolo akory, tsy niadian-kevitra kely akory ny votoatiny, tsy nasiam-panitsiana na iray aza, nefa any aminâny tany tena demokratika dia mila herinandro maro sy volana maro ny adihevitra teknika momba azy ?
Ary farany, ny fampandehanana tsara ny fiarahamonina dia mila fahefana hitsara ny fifanolanana eo aminâny samy olom-pirenena ary eo aminâny olom-pirenena sy ny mpitondra azy. Io no andraikitry ny fahefana mpitsara ; ary mba hahamasin-teny azy dia tsy maintsy tsy mitanila izy ka noho izany mahaleo tena eo anatrehanâny fahefana mpanatanteraka sy mpanao lalĂ na. Ny mpitsara dia natao hampahafantatra ny lalĂ na ary handray fanapahan-kevitra mifanaraka aminâny lalĂ na (aminâny LalĂ mpanorenana ho anâny mpitsara momba ny lalĂ mpanorenana), baikoinâny feonâny fieritreretany, mandĂ izay mety ho fitsabatsabahana politika rehetra sy ny fanangolena ara-bola na zavatra hafa. Aminâizay ihany vao ho masin-teny aminâny vahoaka ny fitsarana matetika loatra no voahitsakitsaka io fenitra io, an-karihary izao, ary ry zareo mpitsara mihitsy no mahavita izany.
Raha feno ireo fepetra ireo, na fara fahakeliny raha samy miezaka daholo ny andaniny sy ankilany hanao izay hahafeno azy, dia ho roso eo aminâny lalanâny « demokrasia » ny firenena, ny « tsara tantana » sy ny « Fanjakana tan-dalĂ na » â fiteny tsara rafitra zary very hasina noho izy tsy an-kijanona no averim-berinâireo mpitari-bato vilam-bava indrindra indrindra. Tsy vita tsy misy fiomanana ny fizakam-pahefana. Ny traikefa teo am-panaovana azy no ahazoana azy, ary tsy maintsy hajaina ny etĂŹka sy ny soridalana ary ny fitsipika izay iainana.
Ny fampiharana
Lavitra dia lavitra ireny paika ireny, tsy afaka ny tsy hiaiky fa samy tsy misy mahasahana ny andraikiny na ny fahefana mpanatanteraka, na ny mpanao lalĂ na, na ny fitsarana. Ny abaribarinâizy rehetra dia ny fandavana ny zava-misy, samy manitsakitsaka ny lalĂ na izy, samy tsy miraharaha ny olona, samy milona aminâny kolikoly, samy voampanga daholo na eto an-toerana na any ivelany. Io tsy fahombiazana io dia avy aminâny tsy fahaizana ara-teknika ho anâny sasany, avy aminâny tsy fisianâny fijoroana aminâny tena hevitry ny tena sy ny herimpo hiasa, ary avy aminâny fisainana sy fihetsika feno avona ary lalim-paka. Ao anatinâizany ny niavianâny mampihitsoka ny firenena efa an-taonany maro be.
Ny mibaribary voalohany eo aminâny fizakana ny fahefana dia ny fandavana ny zava-misy. Ohatra fotsiny, ahoana moa no ahasahianâny tomponâandraikitra politika mandĂ imasom-bahoaka fa tsy misy ny fahantrana, nefa ny antontanâisa rehetra ary ny mari-pamantarana rehetra na avy eto an-toerana na avy any ivelany dia samy mandefa antsika any aminâny laharanâny firenena 10 faranâizay mahantra indrindra eto an-tany ? Nahoana no mbola ihambahambana ihany ny kere any Atsimo, nefa anâaliny maro ny olom-pirenena any isan-taona no miaritra ny ngidinâny hanoanana ? Nahoana no avela hihombo ny tsy fandriam-pahalemana miharo vonoana olona na eny an-tanĂ n-dehibe na any ambanivohitra, ankoatra ny halatra omby sy ny vonoana olona aterany ?
Tsy hainy ny nandray ny fepetra mifandraika aminâny zava-misy, tsy vitany ny niezaka hamaha faranâizay haingana ny raharaha tena mampivarahontsana, hany ka fihetsika tsy mandeha aminâny laoniny sady manala barĂ ka no naterakâizany. Fomba fiainana mahamenatra sy mihantsy no arantiranty ho hitanâny vahoaka milona ao anatinâny fahoriana, porofo izany fa tafahoatra loatra ny tsy firaharahana ny mpiray tanindrazana, tena fanivaivana tsy hay zakaina mihitsy aza no atao azy. Tsaroana eto ny fandehanana an-kisesy aminâny fiaramanidina manokana na any aminâny kilasy voalohany, ny lanonana andaniam-bola be sy ny fitafiana mirenty, ny fanasana tsy an-kijanona any aminâny hotely faranâizay raitra, ny fitanjozotry ny 4x4 vaovao manjelajelatra, ny fitaratra hamaintisina, ny anjombona atatatata, ary ny mpitandro ny filaminana manambony tena sy manambany ny mpitondra fiarakodia ary manao zinona ny fitsipiky ny fifamoivoizana. Ny fanaovanâny mpitondra anâizany dia fanandevozana ny vahoaka izay tokony hotompoinâizy ireo.
Ny mpanao politika misahana ny soa iombonana dia nofidiana noho ny fandaharanâasa izay maha ara-dalĂ na ny fahefany, izany hoe noho ny fampanantenana nataony nandritra ny fampielezan-kevitra. Hotsindran-tsindranina : ny faranâny delestazy ao anatinâny telo volana, ny fanamboarana ny lalana Ambilobe-Vohimaro, ny famahana ny olanâny oniversite, ny mangarahara eo aminâny fampahalalam-baovao sy ny fisokafanâny haino aman-jeri-panjakana ho anâny rehetra, sns. Ny fandavana ny hanatanteraka ny teny nomena dia tsy mahamasin-teny intsony ny mpanao politika. Tsy vitanâny mamerimberina tsy an-kijanona hoe voafidim-bahoaka (taminâny firy isan-jatonâny olom-pirenena moa ?) ny itazomana ny maha ara-dalĂ na ny mpitondra : ny olom-boafidy tsy nanatontosa ny fampanantenana nataony dia manaisotra ny tenany tsy ho ao anatinâny ara-dalĂ na ary manamohaka ny fahefany. Zonâny mpampiasa ny mandroaka ny mpiasa tsy mahavita ny asany, ny fifanarahana nahitana fepetra tsy voahaja dia azo tapahina ; ny mpanao politika irery angaha no afaka tsy milaza izay zava-bitany ka ataony fialana ny hoe fampanantenana no nifidianana azy ?
Ary farany, ny fanaovana politika dia ahitana fanitsakitsahan-dalĂ na tsy an-kijanona, ny lalĂ na anefa dia tokony « hitovy ho anâny rehetra ». Tsy misy amboninâny lalĂ na, hono â afa-tsy ny mpanao politika. Porofonâizany, azo antoka fa tsy maty manota ny manana fahefana aminâny ambaratongany isan-tokony, ombanâny olona tsy an-kanavaka manodidina azy. Tsy mbola nisy hatrizay mpitondra na iray aza ka voaheloka noho izy nanodinkodina volam-bahoaka, na nanararao-pahefana, na nanondrana an-tsokosoko hazo sarobidy, nangorona tsy ara-dalĂ na velaran-tany na nanao fifanarahana fitrandrahana harena an-kibon-tany an-tsokosoko. Mbola loza lavitra noho izany, mitatra hatrany aminâny fanitsakitsahana ny LalĂ mpanorenana, ambaranâny Fitsarana Avo momba ny LalĂ mpanorenana hatrany hatrany fa ara-dalĂ na, ny tsy fisianâny sazy, ka voaaro tsara aminâny fanoherana mety hitranga ny mpitondra. Toy izany izao ny momba ny andininy 10 sy 11 (fahalalahanâny fanehoan-kevitra sy zo hahazo vaovao), 41 (fanambaram-pananana), 50 (fampiatoana ny prezidĂ nâny Repoblika), 54 (fanendrena ny praiminisitra) na 72 (ny solombavambahoaka tsy maintsy manaraka ny baikonâny antoko nandaniana azy mandritra ny fe-potona iasany). Aharihary sy takiana ny ho tsy maty manota, manafintohina ny fijoroana ho vavolombelona aminâizany nataonâny Tondro zotra taminâny 2011, izany no anisanâny antony lehibe nandavaka ny hantsana mampisaraka ny mpanao politika aminâny fiheveranâny vahoaka.
Inona Ă ry no hatao?
Tsy miafina na aminâiza na iza fa tena mampatahotra ny toe-draharaha ankehitriny â afa-tsy aminâny mpanao politika izay mivelona any ivelanâny zava-misy ihany angamba. Mitombo isa ny lakolosy fampitandremana, avy aminâny fiarahamonim-pirenena manerana ny vazantany rehetra. Na izany aza, moa ve mbola tokony hiverina hanao Tetezamita vaovao indray, hiantso fiaraha-midini-pirenena tsy mahasolo tena akory ny mponina sady miharihary fa fitaovam-piasana fotsiny toy ny teo aloha ihany, ary hanao tefy maika LalĂ mpanorenana vaovao ? Ireny tolo-kevitra avy aminâny mpanao politika efa nailika na avy aminâny matim-boninahitra tsy sahy miseho masoandro ireny dia tsy hahavaha na inona na inona. Ny ho ratsy indrindra dia mainka koa ireny hamono hasina tanteraka ny fitondrana ary ny ho tsara indrindra dia ireny no hamerina ireo efa teo ihany...
Tsy ny resaka intsony izao no vahaolana fa ny asa. Asa fa tsy kabary (acta non verba), tianâny prezidĂ Tsiranana ery ny namerimberina izany. Tonga izao io fotoana io, saingy tsy maintsy lavina ny fomba fiasa natolotry ny minisiteranâny Fanabeazam-pirenena. Mba hamongorana hatraminâny fakany ny kolikoly mantsy (satria izy no andrim-panjakana fahatelo faranâizay mpanao kolikoly, araka ny voalazanâny BIANCO vao tsy ela akory izay) dia eritreretiny ny hampiditra any anaty fandaharam-pianarana ny lesona momba ny fanoherana ny kolikoly. Izany hoe mpampianatra mpanao kolikoly izany no hampianatra anâio taranja io, ary ny mpiasa ambony any aminâny minisitera no hiantoka ny fampiharana azy !
Tonga izao ny fotoana handrefesana izay vita nandritra ny tapany voalohany taminâny fe-potoana niasanâny filohanâny Repoblika, sady fe-potoana voalohany ho anâny Repoblika faha-IV. Eo am-piandrasana anâizany dia tsy azo ampiandrasina intsony ny fananganana ny Fitsarana ny olona ambony (Haute cour de Justice), ny Tribonaly misahana ny hazo sarobidy, ary ny tribonaly miady aminâny kolikoly tsy mitanila, hahaleo tena ny mpikambana ao ary ho afaka tanteraka hanao fanadihadiana mikasika ny raharaha rehetra. Ary, indrindra indrindra, atomboka aminâny fanasaziana ireo mpanao kolikoly efa fanta-bahoaka.
Antananarivo, 20 aogositra 2016
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