Lâavenir de Madagascar a Ă©tĂ© hypothĂ©quĂ© depuis 1896, annĂ©e oĂč lâĂźle a Ă©tĂ© annexĂ©e puis colonisĂ©e par la France. Inutile de se faire des illusions pour les cent ans Ă venir Ă ce rythme oĂč des dirigeants plus colonialistes et plus dociles que des moutons se succĂšdent pour diriger un pays vers sa perte. Ce qui ne veut pas quâil faut baisser les bras et ne rien laisser pour la postĂ©ritĂ© et pour les archives historiques.
Il est temps dâutiliser des termes durs mais conformes Ă la rĂ©alitĂ© car mĂȘme une certaine frange de ceux qui se disent Malgaches ne pensent, dĂ©jĂ , quâĂ leur propre stabilitĂ©, Ă leur petit « quant-Ă -soi » sans se prĂ©occuper, quâils disent, des choses politiques du moment. Erreur gravissime car, ils ne seront pas Ă©ternellement sur terre. Quel hĂ©ritage vont-ils laisser Ă ceux qui vont les remplacer ? Le courbement d'Ă©chine et le "c'est la faute aux autres" ? Les Malgaches sont les premiers responsables de leur sous-dĂ©veloppement intellectuel, trop occupĂ©s Ă vouloir faire comme les "vazaha" sans en avoir l'esprit de civisme et le patriotisme inculquĂ©s dĂšs le plus jeune Ăąge. Et, depuis belle lurette, le « çà nâarrive quâaux autres » nâa plus droit de citĂ© dans ce monde de bruits et de fureur. Par ailleurs, comme lâa dit Thucyclide : « Un homme ne se mĂȘlant pas de politique mĂ©rite de passer, non pas pour un citoyen paisible, mais pour un citoyen inutile ».
On ne meurt quâune fois les gars !
Ainsi, sachez que câest le dĂ©but dâun calme avant un tsunami de dĂ©sordres en tous genres qui rĂšgne Ă Madagascar. Car ce nâest pas avec un discours versatile trop sentencieux pareil (faites-vous traduire) que ce 5Ăšme prĂ©sident malgache Ă©lu sâassurera une stabilitĂ© jusquâĂ la fin de son mandat. Bien au contraire. Si son ton est devenu plus grave, plus « mature », le contenu de sa palabre est aussi lĂ©ger que lâhydrogĂšne. Comment peut-on prĂ©tendre diriger une nation avec des appels au patriotisme, alors quâon ne lâest pas soi-mĂȘme mais quâon est un authentique hors-la-loi? Et comment oser comparer la dĂ©cision politique de la HCC Rakotoarisoa comme le coup de sifflet final dâun match sportif oĂč il nây a eu ni vainqueurs ni vaincus ? Dans lequel, donc, tous les joueurs doivent retourner Ă©galitaires dans les vestiaires du bis repetita de l'annĂ©e passĂ©e et irrĂ©mĂ©diablement perdue Ă jamais ? Et pour lui, cette requĂȘte en dĂ©chĂ©ance nâĂ©tait quâune simple « affaire qui a perturbĂ© le peuple malgache » (« Toe-draharaha nampisavorivory ny vahoaka malagasy »). Et que maintenant, il faut dialoguer ("Hifampiresaka"). Il considĂšre rĂ©ellement les Malgaches pour des cons vaincus !
Et encore une fois, Hery Rajaonarimampianina prend les Malgaches au sentiment. Et comme il se sent assurĂ© dâĂȘtre protĂ©gĂ© par la loi, la dĂ©cision de la HCC Ă©tant « irrĂ©vocable », il va sĂ©vir au non de lâEtat de droit. Vu tous les problĂšmes qui lâattendent, les prochains jours ne seront pas de tout repos pour ce prĂ©sident qui Ă©carte dâun discours inutile le fait rĂ©el et palpable quâil nâest vraiment pas du tout en odeur de saintetĂ© par la majoritĂ© de ses compatriotes. Seule sa haute cour (famille et proches) a soupirĂ© de soulagement, et ces personnages imbus dâeux-mĂȘmes ne vont pas tarder non plus Ă abuser de lâappareil Ă©tatique et lâaudiovisuel public pour dĂ©fendre leur⊠beefsteak.
La solution de la coalition ARMADA, avant la publication de la "décision" hors-la-loi de la HCC Jean Eric Rakotoarisoa qui vient de maudire sa descendance pour quelques misérables ariary de plus
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En fait, et dans la rĂ©alitĂ© vraie et rĂ©elle, ce ne sera quâun rĂ©pit, et il nâest que sursitaire, car la HCC a failli Ă sa vraie fonction, sa vĂ©ritable vocation. Les juristes qui ont prĂȘtĂ© serment, Ă commencer par les avocats des dĂ©putĂ©s qui sont dâanciens Ă©tudiants de sieur Rakotoarisoa, lâont dĂ©finitivement revĂȘtu de la toge de lâinjustice intĂ©ressĂ©e. Tous les cours donnĂ©s nâĂ©taient donc que pure thĂ©orie de sa part. Il vient de rĂ©vĂ©ler comment sâasseoir sur la loi fondamentale au nom dâintĂ©rĂȘts bassement matĂ©riels et financiers. Mais sa maman (Vertu et ProbitĂ© personnifiĂ©es) lâattend aussi dans lâAu-delĂ pour lâepĂ©dier illico presto dans les enfers des parjures.
La CommunautĂ© internationale, elle, se rĂ©jouit, reste Ă lâaffĂ»t. Pour la France : « elle suit avec attention les dĂ©veloppements et espĂšre une issue politique ». Pour les Etats-Unis, ils « appellent Ă une rĂ©solution respectant l'Ă©tat de droit et Ă travers un dialogue national ». Ce prĂ©sident Ă©tant le garant du pillage Ă volontĂ© de son propre pays, moyennant aides budgĂ©taires consĂ©quentes pour lui permettre de finir milliardaire, sans rien dĂ©penser de sa poche. Et pourtant, tous ces prĂ©dĂ©cesseurs ont Ă©tĂ© jetĂ©s hors du pouvoir. A cause, justement de cet enrichissement personnel en vendant carrĂ©ment la nation aux Ă©trangers. En ne crĂ©ant rien de pĂ©renne avec des ressources propres, mais en vivant du provisoire permanent (HIMO, AGOA, PAMâŠ). CoincĂ© entre ces deux mots dâordre (issue politique et dialogue national), Jean Eric Rakotoarisoa -qui vient donc encore de tomber plus bas dans le puits de la honte maternelle- sâest assis sur la loi fondamentale et a pris les deux, en sachant pertinemment que le PrĂ©sident Rajaonarimampianina a effectivement violĂ© la constitution, dĂšs le dĂ©but, et grĂące Ă lui, si lâon se souvient de la procĂ©dure de nomination du Premier ministre Kolo Roger.
Un premier danger qui guette ce prĂ©sident dĂ©cidĂ©ment comme tous ces prĂ©dĂ©cesseurs, et auquel la communautĂ© internationale ne tient pas compte, ignorant la vraie nature culturelle du pays, viendra des rĂ©gions. Comment ces personnages super diplĂŽmĂ©s vont-ils rĂ©soudre lâĂ©quation suivante ? Zafy Albert a violĂ© la constitution bien moins que Hery Rajaonarimampianina, pourtant il a Ă©tĂ© empĂȘchĂ©. Parce que câest un cĂŽtier ? Alors que Hery et Jean Eric sont tous deux issus des Hauts-plateaux ?
Enfin, ce nâest pas cette dĂ©cision ultra petita qui va empĂȘcher les grĂšves par-ci et par-lĂ , croyez-le bien. Alors ? Ben, sa fin est inexorablement proche. Mais combien de morts encore, Ă©tant donnĂ© quâil ne partira de lui-mĂȘme quâaprĂšs avoir les mains ensanglantĂ©es ? Pour lâheure, câest la trĂȘve hypocrite de la part de ces sursitaires du club des parjures et inventeurs de flagrant dĂ©lit de dĂ©tention d'argent, Ă lâapproche de la cĂ©lĂ©bration des 55 ans du retour de lâIndĂ©pendance. Mais venez Ă Antananarivo, vous constaterez de visu que l'ambiance n'est vraiment pas Ă la liesse. Du cĂŽtĂ© des dĂ©putĂ©s, câest le branle-bas de combat, on y affĂ»te toutes les armes juridiques et autres pour l'instant, IndĂ©pendance oblige. DĂ©cision « irrĂ©vocable » ou non. Mais aprĂšs ? Et mĂȘme pendant le dĂ©filĂ© du 26 juin Ă Mahamasina ?
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Enfin, que celles et ceux qui n'ont vécu que la période transitoire de 2009-2013, et en tant que spectateurs en plus, révisent l'Histoire de Madagascar depuis Philibert Tsiranana, au lieu de se défouler sur les forums en écrivant des "analyses" et commentaires pour parler de ce dont ils ignorent, juste pour se convaincre qu'ils existent. Ce qui est un comble pour des illustres anonymes. Ben oui, je me positionne, étant un journaliste, révolutionnaire engagé depuis 1972 (étudiant sur ce qui deviendra la Place du 13-Mai); ancien otage en 1991 à Antsiranana; ayant vécu les explosions de barrage en 2009 et ayant été présent à Antaninarenina, le 7 février 2009.
Der de der: j'affirme, persiste et signe sur le fait qu'Hery Rajaonarimampianina est un ĂȘtre mauvais, Ă l'esprit empli de noirceur qui mĂšnera Madagascar nulle part. N'oublions pas aussi que Satan a les aspects physiques d'un ange. Celui-ci est Ă ressort et il demeure un "bon Ă©lĂšve" pour les puissances capitalistes. Ce n'est pas l'avenir qui confirmera tout çà mais l'Histoire des dictatures africaines : un prĂ©sident Ă©lu par procuration ne dĂ©missionne pas mais s'accroche jusqu'Ă la mort... des autres. Il excelle en palabres mielleuses et dĂ©magogiques mais s'engage dans des actions totalement anti-patriotiques et fielleuses au nom d'un Etat de droit bananier et d'un peuple encore civiquement trop mal Ă©duquĂ©. Les exemples malgaches de 2014 ne manquent pas dans ce domaine. J'ai connu tous les prĂ©sidents malgaches depuis Philibert Tsiranana jusqu'Ă Marc Ravalomanana en passant par Zafy Albert et Didier Ratsiraka. Mais Hery Rajaonarimampianina fait plus de mal Ă son pays, en un laps de temps trĂšs court, car il utilise, en mĂȘme temps, tous les travers d'un pouvoir absolu qui corrompt absolument mais qu'il ne maĂźtrisera jamais.
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Car, en rĂ©alitĂ©, ce sont les personnages de son entourage qui le manipulent, ayant pris goĂ»t Ă l'argent facilement gagnĂ© sur le dos du peuple, Ă la puissance publique et aux biens matĂ©riels qu'ils n'auraient jamais eu dans leur vie terrestre antĂ©rieure. Il s'agit de ces individus nommĂ©s et/ou montĂ©s brusquement en grade ici et lĂ , qui ne pensent qu'Ă eux. le GĂ©nĂ©ral Florens Rakotomahanina avait mĂȘme osĂ© dire que sa prioritĂ© Ă©tait de se dĂ©fendre avant de dĂ©fendre les autres. Il y a des vidĂ©os et des enregistrements sonores de cette dĂ©claration. Alors imaginez les autres... Ils ont tout Ă perdre, n'est-ce pas? Le peuple peut crever. Mais au final, c'est sur lui le "Filoha hajaina" (PrĂ©disent vĂ©nĂ©rĂ©) du moment, que tout retombera le moment venu. Les rats sauront assez tĂŽt quand quitter ce navire pourri jusqu'en ses cales.
Jeannot Ramambazafy â 13 juin 2015