Dans le cadre de la TICAD 7 au Japon, qui s'achĂšve ce 30 aoĂ»t 2019, Mialy Rajoelina, PremiĂšre Dame de Madagascar et PrĂ©sidente-fondatrice de l'association Fitia, a rencontrĂ© Yoshiomi Tamai, Ă Yokohama le 28 aoĂ»t 2019. Qui est-ce? Yoshiomi Tamai est un activiste, philanthrope et Ă©ducateur japonais. Il est le fondateur et prĂ©sident de l'association Ashinaga (qui signifie âle but du coeurâ en japonais). Voici son histoire.
Yoshiomi Tamai est nĂ© Ă Osaka le 6 fĂ©vrier 1935. Il a donc 84 ans en cette fin du mois d'aoĂ»t 2019. Il Ă©tait ĂągĂ© de 28 ans lorsque sa mĂšre est dĂ©cĂ©dĂ©e dans un accident de la route en 1963. Alors journaliste Ă©conomique Ă lâAsahi Shimbun, lâun des plus grands quotidiens japonais, puis de la NHK, principal groupe audiovisuel public du pays du Soleil Levant, Yoshiomi Tamai mis Ă profit sa situation au sein des mĂ©dias pour faire de la prĂ©vention routiĂšre lâune des grandes causes nationales du Japon. En 1967, il fonda lâ âAssociation for Traffic Orphansâ (Association pour les Orphelins des Accidents de la Route) et commença Ă enquĂȘter sur lâĂ©tat des accidents de la route au Japon. Devenu critique, il sâattaqua aux insuffisances du systĂšme de santĂ© et du dispositif juridique. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, les activitĂ©s de l'association s'Ă©largiront aux enfants ayant perdu leurs parents Ă la suite de catastrophes naturelles ou de maladies, et l'association prendra ainsi le nom dâAshinaga qu'il prĂ©side de nos jours et qui deviendra mĂȘme un authentique mouvement. Au dĂ©but, M. Tamai organisa lui-mĂȘme des collectes auprĂšs de la population...
Cet ancien journaliste assure avoir financĂ© la scolaritĂ© de plus de 95.000 collĂ©giens japonais. Mais depuis 2002, l'association Ashinaga est sortie des frontiĂšres du Japon pour se pencher sur le cas des orphelins africains, en particulier les orphelins du sida. Lâassociation a d'abord travaillĂ© en Ouganda, oĂč elle a construit des Ă©coles primaires et un complexe rĂ©sidentiel, l'Ashinaga Africa Kokoro Juku, pour accueillir des Ă©lĂšves, et permettre Ă quelques jeunes Africains d'aller Ă©tudier au Japon. Le Kokoro Juku une structure Ă©ducative pour les jeunes dâAfrique subsaharienne sĂ©lectionnĂ©s pour lâAshinaga Africa Initiative mise en Ćuvre en 2014. Il faut savoir qu'au Japon, le Juku est un Ă©tablissement scolaire privĂ© d'aide aux Ă©tudes. Quant au Kokoro, il signifie Ă la fois le cĆur, l'esprit et l'Ăąme.
Yoshiomi Tamai, Mialy Rajoelina et la jeune Nilaina
LâInitiative Africaine Ashinaga est un projet qui vise Ă rĂ©duire la pauvretĂ© en Afrique subsaharienne en soutenant lâenseignement supĂ©rieur de jeunes Ă©tudiants orphelins dĂ©sireux de faire la diffĂ©rence. Dans ce cadre, Ashinaga offre des bourses pour des Ă©tudes de premier cycle. DestinĂ©es Ă un ou deux sĂ©lectionnĂ©s de 40 pays dâAfrique. L'association de Yoshiomi Tamai soutient les orphelins, dâun ou des deux parents, qui sâengagent Ă rentrer dans leurs pays par la suite. Un retour essentiel pour Ashinaga, afin que ces jeunes puissent contribuer au dĂ©veloppement de leur pays. Nilaina est la premiĂšre Ă©tudiante malagasy qui bĂ©nĂ©ficie de cette bourse. En ce qui concerne Madagascar, la jeune Nilaina est la premiĂšre Malagasy a bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'Initiative Ashinaga Afrique. Pour renforcer celle-ci, Ashinaga a fait appel au soutien dâuniversitaires, de cĂ©lĂ©britĂ©s et dâhommes dâaffaires trĂšs influents pour former le Conseil Consultatif International de Kenjin-Tatsujin qui est un corps de leaders internationaux constituant un Ă©lĂ©ment-clĂ© de l'Initiative Ashinaga Afrique.
Yoshiomi Tamai a reçu de nombreuses rĂ©compenses pour son travail, notamment le prix Asahi Social Welfare Award (1989, 2003); la mĂ©daille de lâOrdre BrĂ©silien du Rio Branco (1995); le Global Award for Fundraising (2012); la mĂ©daille Eleanor Roosevelt Val-Kill for Human Rights (2015) et le prix Eiji Yoshikawa Bunka (2016). Au fil des annĂ©es, M. Tamai a Ă©galement publiĂ© de nombreux ouvrages sur l'association Ashinaga.
Le Message de Yoshiomi Tamai
« La valeur de la vie est dĂ©terminĂ©e par la hauteur de ses ambitions altruistes. Bien sĂ»r, lâindividu est important, mais vivre juste pour soi est terriblement solitaire. MĂȘme si les Ăąges passent, ce sont ceux qui vivent pour le bien des autres qui continueront Ă progresser et Ă Ă©voluer. Le succĂšs pourrait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme la rĂ©compense dâun mode de vie altruiste. Conserver ces ambitions nobles et altruistes rend la vie extrĂȘmement riche »
Jeannot Ramambazafy