« N’attendez plus que notre pays soit réduit en Sodome et Gomorrhe ! ». C’est en ces termes que Razafisambatra Louis De Mon Désir exprime son inquiétude vis-à -vis de l’actuel immobilisme politique à Madagascar.
Après tant d’années de sang-froid, je me permets d’attirer l’attention de nos compatriotes du fait que le diable est quasi présent dans les différents rouages du Pouvoir.
Pour donner des propositions en vue de changer les mauvaises pratiques politiques, les citoyens de bonne foi sont contraints par certaines autorités de payer une énorme somme d’argent; il en est de même pour des investisseurs animés par une volonté très louable de contribuer au redressement de cette situation chaotique à Madagascar, alors même que leurs grands projets ne font pas encore l’objet d’une étude de faisabilité aux plans économiques, financier, technique; ces quelques détenteurs du Pouvoir, obnubilés par l’appât du gain, ne se rendent même pas compte que ce degré élevé de corruption n’est pas du goût des investisseurs et les pousse à rentrer chez eux. De même, quelques ministres et directeurs généraux versent trimestriellement une cotisation à des « dames de l’ombre ». de l’Etat pour que leur nomination ne soit pas abrogée.
Tout s’achète et se vend, même pour avoir les diplômes, et pour « réussir » aux examens et concours.
Par ailleurs, les commanditaires des incendies des villages dans le Sud, exécutés par les « malaso » (voleurs des bœufs), sont dans l’impunité totale.
Tout citoyen a le droit de ne pas rester dans le mutisme face à l’indifférence des dirigeants à l’égard de jeunes filles âgées de 16 à 18 ans qui n’ont comme « princes charmants » que les vieux hommes de 69 ans à 75 ans divorcés deux ou trois fois venus de l’hexagone. Ce qui fait mal et honteux c’est que certains parents n’ont plus d’autorité parentale à cause de leur extrême pauvreté; leur seul refuge est la résignation de considérer ces vieux « vazaha » comme les garants de leur survie. Mais il faut l’avouer que cette impuissance de ne pouvoir plus éduquer ses enfants est très dure pour la sagesse malgache.
Toutefois, pour qu’il n’y ait pas d’amalgame envers d’autres étrangers conscients et philanthropes, certains Malgaches riches exploitent également la précarité de ces adolescentes devenues malheureusement « innocentes-coupables ». Il n’y a pas lieu de grincer les dents en dénonçant cet état d’esprit sans vergogne, parce qu’il fait partie des conséquences douloureuses de la mauvaise gouvernance. En outre, en dépit de l’existence d’experts juridiques dans le gouvernement, une législation sur les biens mal acquis et sur l’enrichissement illicite grossit le rang des sujets tabous.
Un vrai dialogue national a été catégoriquement refusé afin qu’une personnalité d’une minable réputation, de par ses manies monopolistiques (qui a fait « pleurer » les opérateurs économiques nationaux), puisse redorer son blason politique par le truchement de l’un de ses principaux pions pendant la « réconciliation nationale ».
Bon nombre de membres de personnel des mairies dans les régions reculées ne touchent pas leurs salaires depuis un certain temps; mais un débat sur les finances communales et la décentralisation est bizarrement interdit. Tous les jours, tant de gens meurent de faim et faute de ne pouvoir pas payer les factures exorbitantes dans les hôpitaux; mais aucun responsable des rênes économiques et financières de l’Etat ne pense à faire acheminer les finances publiques vers des évolutions beaucoup plus soucieuses de la population. Autrement dit, le financement de la protection sociale agricole relève des rêves chimériques, alors que la majorité du peuple malgache est paysanne. Pour faire sombrer ce dernier dans une ignorance totale de la gestion de l’Etat, le manque de transparence sur les finances publiques ne fait qu’embellir les discours des politicards protecteurs de cette terrible deuxième forme du machiavélisme politique. Evidemment, les éventuelles réformes sur le budget et la fiscalité sont jalousement gardées dans les tiroirs de réseaux mafieux (qui tirent les ficelles derrière); aucune institution n’a mis en œuvre sérieusement sa fonction de juge financier du projet de loi de finance. La formation des textes financiers n’est même pas le cadet des soucis de la plupart de nos députés; il en est de même pour la communication financière vers les collectivités locales, toujours qualifiées de « dezaka » (c’est-à -dire considérés comme d’éternels déserts qui ne méritent pas le développement).
Nos intellectuels, par peur de répression, n’osent pas montrer leur proposition afférente à une nouvelle comptabilité de l’Etat et une mise à jour du contrôle fiscal; un droit économique balisant la concurrence féroce en ce monde de mondialisation et défendant le droit des consommateurs, ne peut pas être à l’ordre du jour; évidemment, la société civile est mise en dehors de l’inventaire des impôts sur les sociétés, sur les revenus, et des taxes sur les salaires et sur les véhicules etc. Autant dire, l’ingénierie financière est confisquée par une minorité de personnes vivant dans une opulence insouciante de la misère des Malgaches. La majorité de cette classe politique usurpatrice de la souveraineté populaire continue de ridiculiser toute attitude patriotique de vouloir instaurer la bonne gouvernance.
Laisser ces gens sans scrupules faire la pluie et le beau temps dans la Grande Ile, c’est accepter la fatalité. Donc, il faut réagir vite pour que la colère de l’Eternel tout Puissant ne frappe pas Madagascar. En effet, pour moi qui suis chrétien, je crois que le Pardon de Dieu ôtera le Pouvoir des mains des orgueilleux et des méchants. Aidons-nous, afin qu’Il nous aide aussi, avant que notre nation ne subisse le sort tragique de Sodome et Gomorrhe.
Paris, le 20 janvier 2016
RAZAFISAMBATRA Louis De Mon Désir