Petit clin d’œil d'Ony Rakotondratrimo
Inspiré d'Ecclésiaste 7
Le trône de mon père est le mien désormais
Songe le fils de David, nouveau roi de Salem
Quel avantage cet honneur pourra-t-il m'apporter ?
Ne me priver de rien, avoir tout ce que j'aime !
Il regarde alentour, les générations passent
L'une après l'autre, s'enchaînent en un cycle sans fin
La nature, elle aussi, en un cercle qui lasse
Fait déjà aujourd'hui ce qu'elle fera demain.
Vraiment rien, dit-il, n'est nouveau sous le soleil
Et, cependant que j'aurai tout acquis ici-bas
Ce qu'un homme peut rêver et ce qui l'émerveille
N'est que pure vanité et ne m'enchante pas.
Or, la joie, le bonheur, le rire et le vin
J'ai tout envisagé, et même la folie
Mais implacablement, tout, oui tout, est vain !
J'ai haï toute ma peine, et j'ai haï la vie !
J'ai tout observé, j'ai tout exploré
Pour avoir la sagesse, la raison, le pourquoi
Il m'est apparu que tout est vanité
Quand c'est JE qui Å“uvre pour encenser le MOI
Comme la chenille, montée au plus haut de la tige
J'ai connu le succès, plus grand que tous les grands
Seul à ce sommet, j'en suis pris de vertige
Je ne puis que tomber au plus bas maintenant !
Mais dès lors que le roi s'est vu être sous le ciel
Percevant que son trône lui venait de Là -haut
Une mission lui incombe, s'occuper d'Israël
Ce qu'il est bon pour eux de faire, au lieu de son ego.
Se sachant établi par Dieu sur son trône
Salomon sait aussi qu'il est jeune et petit
Et pour gouverner, il demande que Dieu donne
Un cœur attentif au lieu d'une longue vie.
A présent, pour avoir écouté et sondé
Ce sage enseigne à l'homme ce qui est essentiel
Bonne renommée vaut bien mieux que l'huile parfumée
La première demeure et la seconde est frêle.
La maison endeuillée vaut mieux que la festive
Car l'homme qui s'y rend n'a de choix que d'y songer
Et se dire : "Si le jour de ma mort aussi arrive
Qu'en est-il de mon âme, est-ce que je suis prêt ?"
Il nous faut préférer les reproches du sage
Et non écouter le chant des insensés
Car la parole de Dieu qu'on reçoit en partage
Donne un fruit paisible en ceux qu'elle a formés.
L'homme qui se dirige vers une mort certaine
Diverti et distrait, amusé en chemin
Par des rires qui crépitent et par des joies mondaines
S'efforce d'oublier qu'on le mène au ravin.
C'est la fin qui importe, commencer ne suffit,
L'esprit patient surpasse celui qui est hautain
A peine conseillé, ce dernier réagit
Le mécontentement repose dans son sein.
La sagesse et l'argent sont pour nous des abris
Mais l'une n'a-t-elle pas sur l'autre un avantage?
Car l'argent ne peut pas conserver notre vie
La sagesse le peut, elle est un héritage.
Ce que Dieu a courbé, qui peut le redresser?
Il laisse venir le bon et le mal dans nos vies
A l'un et à l'autre, nous devons nous plier
Au jour du bonheur, jouis au malheur réfléchis.
Mais quand il voit sous le soleil que le juste périt
A cause de sa justice tandis que le méchant
Dans sa méchanceté prolonge bien sa vie
L'homme a sa propre clé, l'homme a SA solution:
"Ne sois donc pas trop juste, ne sois donc pas trop sage
Ni méchant à l'excès, tu serais insensé
Retiens l'un et l'autre, tu vivras davantage."
Mais celui qui craint Dieu, de cette peur est libéré.
Sa paix intérieure ne vient pas de ce qu'il voit
Elle ne s'appuie pas sur de puissants gouverneurs
La sagesse l'exhorte à marcher par la foi
Et à garder les yeux levés vers les hauteurs.
Si la peur de la mort ainsi que le péché
Retiennent l'homme captif travaillant à sa ruine,
Celui que Dieu agrée échappe à ces filets
Il choisit pour issue la solution divine.
Il n'est, certes pas d'homme sur terre qui soit juste
Et la sagesse qu'on recherche ne se trouve pas en nous
Mais un Homme parmi mille, nous dit l'Ecclésiaste
A rendu Dieu propice, Il est la clé de tout.
Celui qui Le connaît et Le reçoit pour Sauveur
Change de point de vue quand il regarde sa vie
Il n'est plus sous le soleil pour bâtir en son honneur
Recueillir, amasser ne sont plus son souci.
Il se trouve sous les cieux, dans la main de son Dieu
Et quoi qu'il advienne, il est toujours confiant
L'Ecclésiaste lui indique la voie pour être heureux
En toutes circonstances, en tous lieux en tous temps.