COMMUNIQUE DE PRESSE
DonAkafon’ny TAnora : Débat d’idées sur le thème:
Question d’actualité: La langue française à Madagascar - Ouverture sur le monde ou outil d’exclusion socio-politique et culturel ?
Mercredi 23 novembre 2016 à 16h00, au Chef Avenue Lounge du Café de la Gare, Soarano
Francophonisation à Madagascar, les chiffres: (selon L’Académie Malgache et le Communiqué du Sefafi de nov. 2016): 6% de la population maîtrisent le français; 15,87% pratiquent le français occasionnellement; plus de 90% des Malgaches ne parlent que le malgache; 0,57% de la population parlent uniquement le français.
Francophonisation et exclusion à Madagascar
La langue malgache en tant que langue nationale cherche encore sa place dans le système d’éducation, d'enseignement et de l’administration à Madagascar. L’utilisation du malgache dans ces domaines se heurte au manque de volonté et de détermination politique des dirigeants successifs à Madagascar. De son côté, le français, en tant que langue officielle, a pris une place prépondérante au sein de l’administration et dans le système d’enseignement malgache. Il est le principal outil de communication pour une très petite minorité de Malgaches car la population malgache est majoritairement malgachophone, seule une très minime partie maîtrise le français.
Les Malgaches francophones constituent en partie la couche des privilégiés à Madagascar. Ils détiennent les rênes du pouvoir politique et économique à Madagascar. Les élites politiques malgaches sont des francophones convaincus et pratiquants qui sont les concepteurs des politiques et stratégies de la francophonisation mise en œuvre à Madagascar. Ce sont les Malgaches francophones qui ont choisi de donner à la langue malgache son actuel rôle secondaire. Ils profitent largement de l’actuel système francophone installé à Madagascar.
La francophonie des Malgaches francophones ne se limite pas à la pratique de la langue française. C’est toute une culture, un système de valeurs et de comportements, c’est des stéréotypes, c’est une « position de classe », des visions. C’est une affaire d’intérêts économiques, culturels et politiques.
« Après 56 ans d’indépendance et de république, la réalité socioéconomique, politico-institutionnelle et culturelle à Madagascar est largement définie par les Malgaches francophones. Ces derniers contribuent à former des structures persistantes mais très résistantes aux luttes contre les inégalités sociales et à la pauvreté dans le pays », affirme Jean-Aimé Raveloson, Représentant Adjoint de la FES.
Le principal objectif de ce débat est notamment…
- de favoriser une prise de conscience des Malgaches francophones face aux inégalités sociales, à l’exclusion et la pauvreté extrême des Malgaches non francophonisés qui ne veulent peut-être pas se francophoniser,
- de faciliter les réflexions et les échanges sur les concepts, les stratégies et les pratiques de la francophonisation à Madagascar afin que les jeunes et le citoyen en général puissent en profiter et non plus la subir.
Se poser des questions
A travers ce Débat d’idées, selon Ludonie Velotrasina, YLTPienne et panéliste à ce Débat,  «les YLTPiens incitent les citoyens, surtout les jeunes francophones, à se poser des questions sur le concept et les pratiques de la francophonisation à Madagascar»:
«Qu’est-ce la francophonisation et la Francophonie pour les Malgaches francophones?», «Qu’est-ce la francophonisation et la Francophonie pour les Malgaches non francophones », «Est-ce que le pays est prêt pour une francophonisation générale des Malgaches?» ou «Est-ce que la francophonie restera un outil exclusif de privilégiés?», «Les Malgaches francophones veulent et peuvent-ils contribuer positivement et efficacement à la lutte contre les inégalités sociales à Madagascar?», «Est-ce que les Malgaches francophones veulent et peuvent utiliser «leur» francophonie comme outil d’émancipation de tous les Malgaches?», «La francophonisation peut-elle être utilisée comme outil d’intégration pour la construction nationale à Madagascar ?», «L’ouverture sur le monde doit-il se faire dans l’exclusion des Malgaches non francophonisés», etc.
Friedrich-Ebert-Stiftung (FES) Bureau Madagascar
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