PK 0, Soarano, mercredi 05 avril 2017. La présidente nationale du parti Freedom, Lalatiana Rakotondrazafy, a choisi son camp, celui de l’opposition. Une annonce officielle lors de la cérémonie de rentrée politique de ce parti pour cette année.
«Freedom ne peut tolérer qu’on puisse procéder à la destruction du pays de la sorte», a-t-elle fait savoir en substance et en soulignant les dérives du pouvoir comme la corruption, l’inégalité, l’Etat de non droit ou encore le népotisme. Pour ne pas interpréter les choses, ci-après l’article paru dans le quotidien Freenews du 06 avril 2017, illustré des photos de nos photographes Harilala Randrianarison et Haja Randria –Jeannot Ramambazafy
Freedom a solennellement annoncé son appartenance à l’opposition à l’issue de la cérémonie de la rentrée politique du parti qui a eu lieu au cercle des Cheminots, Cask PK0 à Soarano-Antanimena, hier. Se murer dans le silence serait synonyme de complicité avec le régime face à la dégradation de la situation actuelle du pays.
La cérémonie de lancement de la rentrée politique du parti Freedom s’est déroulée hier matin à Soarano-Antanimena. Depuis son existence, cette formation politique ne s’est pas encore écartée de ses principes et idéologies et se penche davantage vers la Gauche. L’instauration de la liberté fait notamment partie de ses principes fondamentaux. Le groupe dénonce également les abus de tous bords, notamment au niveau de la société, et lutte pour le respect de la vie humaine. C’est sur ces valeurs de base de la construction de la société que Freedom est fondé. Ainsi, sa présidente, Lalatiana Rakotondrazafy, a solennellement déclaré que le parti Freedom «rejoint le camp de l’opposition».
«Le parti Freedom s’oppose à la destruction du pays par une minorité qui se regroupe dans le cercle des dirigeants. Il dénonce également la perpétuation de l’Etat de non-droit, cela depuis le non-respect de la Constitution qui perd désormais sa valeur. Le parti Freedom s’oppose également au népotisme dans l’administration et la gestion du pays et condamne la corruption et l’injustice sous toutes leurs formes», a déclaré Lalatiana Rakotondrazafy lors de son allocution.
Le leader de Freedom, à travers un discours rassembleur, lance alors un appel à tous les partis politiques qui se veulent opposants. « Nous entamons le grand tournant pour reconstruire le pays et il est temps de renforcer les appels lancés jusqu’ici afin de regrouper toutes les forces d’opposition à travers la Grande île ». Elle a surtout insisté sur la nécessité de solidarité entre les opposants parce que la situation n’est plus supportable. Elle est même allée jusqu’à annoncer que la présentation d’un candidat unique, le challenger de l’opposition, lors de la prochaine élection présidentielle, est une éventualité.
Le parti Freedom estime ensuite que tous les opposants doivent de toute urgence unir leur voix pour alerter la Communauté internationale sur ce qui se passe actuellement à Madagascar. Les 22 millions d’habitants ne devront plus être pris en otage et que les dirigeants ne se tapissent plus derrière la soi-disant « stabilité politique ». Ces derniers cherchent encore par tous les moyens à détourner l’argent public à travers des mini-projets d’infrastructures qui ne respectent pourtant pas les normes. Tous ceux qui protestent contre l’injustice subissent malheureusement plusieurs aspects d’abus de pouvoir, comme ce qui s’est passé avec le maire de Port-Berger. Ils sont sommés de se taire au nom de la stabilité politique qui serait nécessaire.
Les différentes formes de non-respect de la vie humaine se font jour au niveau de la société. Les exécutions sommaires et vindictes populaires prennent une ampleur alarmante. A la vue des Malgaches qui s’entretuent, l’on est amené à penser que la chasse… aux citoyens est désormais ouverte au pays. Pourtant, l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’homme précise noir sur blanc que « Tout individu à droit à la vie, à la liberté et à la sureté de sa personne ». Les premiers passages de notre Constitution défendent également ce droit fondamental mais cela n’a jamais été respecté à Madagascar. Malheureusement, face à cette situation, aucune solution n’est présentée et la prise de responsabilité laisse à désirer. Or, lors de sa prestation de serment à l’occasion de son investiture, le Président de la République a promis de veiller, comme à la prunelle de ses yeux, au respect des droits humains. Ce qui n’est pourtant pas le cas de nos jours avec toutes ces vindictes populaires et tous ces meurtres partout.
Il sied également de mettre l’accent sur les cas d’abus de pouvoir qui ont pris une proportion démesurée ces dernières années. Ce sont surtout les proches des dirigeants qui se lancent dans cette pratique et profitent de leur relation avec le Président pour agir en toute liberté. Ainsi, l’impunité devient à la mode, et les textes en vigueur la dénonçant virent à l’obsolescence que ce soit au niveau des forces de l’ordre ou au niveau de la Justice.
Le parti Freedom préserve toujours ainsi la liberté, une valeur à laquelle tout un chacun aspire. Malheureusement, le pouvoir actuel cherche à faire régner la pensée unique: les responsables étatiques ne supportent pas la moindre critique et prennent ceux qui s’y prêtent pour leurs adversaires politiques. Ceux qui n’encensent pas le régime deviennent logiquement ses ennemis. Tout cela, parce que les dirigeants n’ont pas la notion de la démocratie. Soit, ils ne supportent pas la vraie démocratie qui consiste à confronter les idées et non les êtres. Cela se manifeste par l’adoption du code controversé de la communication ayant suscité beaucoup de commentaires et fait couler beaucoup d’encre.
L’emprisonnement d’un administrateur d’un compte sur les réseaux sociaux confirme également l’inexistence de la démocratie dans le pays. A cela s’ajoutent le monopole des chaînes publiques (radio et télévision) par les dirigeants, interdisant d’antenne ou excluant les opposants, et l’impossibilité de s’exprimer et de manifester dans la rue. Cela, sans parler du non -respect des droits des électeurs à travers la suspension des élus qu’ils ont préférés pour diriger leurs localités. C’est notamment le cas dans la ville de Mahajanga et de Toamasina, au sujet de laquelle affaire le Premier ministre et non moins ministre de l’Intérieur, Olivier Solonandrasana Mahafaly, a tenté de se disculper lors d’une conférence de presse hier…. Le parti Freedom ne peut être de mèche avec ceux qui pratiquent ces actes entravant la liberté de tout un chacun.
La Rédaction du quotidien Freenews