Londres, 5 septembre 2017. Il aura donc fallu à ce président décidément pas comme les autres, aller visiter les Archives nationales du Royaume-Uni pour comprendre l’importance de la mémoire pour construire l’avenir! Le plus honteux pour la nation qu’il est censé présider (donc gérer et gouverner), est que dans ce bâtiment sont conservées -sur près de 185 km de rayonnage- des correspondances écrites des souverains malagasy, avec la perfide Albion, depuis le roi Radama 1er jusqu’avant la colonisation française. Ces correspondances sont indexées, numérisées et classées.
A Madagascar, si vous avez la chance d’avoir accès au site de la présidence de la république (www.presidence.gov.mg), vous constaterez qu’il n’y en a que pour le filoha Hery et son épouse Voahangy. Comme si tous leurs prédécesseurs n’avaient jamais existé. Par ailleurs, dans pratiquement chacun des discours du comptable issu d’Antsofinondry, on décèle qu’il veut faire table rase avec le passé, comme si Madagascar n’existait que depuis qu’il a été élu président de la république. C’est-à -dire à partir du 20 décembre 2013 et plus concrètement depuis le 25 janvier 2014.. Pourtant, à chaque fois qu'il palabre monté sur ressorts, il fait retomber tous les malheurs que vit actuellement -et au quotidien- le peuple malgache, soit sur les cataclysmes naturels, soit sur ses prédécesseurs et, en particulier, sur celui qui l’avait nommé ministre des Finances et du Budget très longue durée.
Ainsi, pour lui -devenu maître après Dieu-, gouverner ce n’est donc plus prévoir mais c’est attendre de recevoir l’argent des autres en jouant au VRP (Voyageur, Représentant et Placier). On s’en balance qu’il soit un ingrat, le monde entier le sait, à présent. Mais aller chez les autres pour avoir connaissance d’une grande partie de sa propre histoire et faire l’étonné cela s’appelle quoi, selon vous? J’appelle cela, moi, du je m’en-foutisme culturel certain qui ne mènera Madagascar nulle part. Même si, à son retour, il va encore nous faire miroiter des milliards de livres sterling cette fois-ci. Comme «la moisson d’argent qui a eu lieu à Paris» («6,4 milliards USD + 3,8 milliards USD de financements!») dans le cadre de la Conférence des bailleurs et investisseurs pour Madagascar (1-2 décembre 2016)… Du vent, rien que du vent, toujours du vent «Wind, only wind, always wind».
Or, il ne reste plus que quelques mois avant 2018, année de l’élection présidentielle prescrite par la constitution de la IVème république que le Premier ministre Olivier Mahafaly compte violer allègrement. Une autre… histoire contemporaine à consigner.
Jeannot Ramambazafy – 7 septembre 2017