Mercredi [23 octobre 2019), au beau milieu de l’océan Indien, sur la plage de l’une des cinq îles Éparses, le président français lâchait : « On va dire que je suis déconnecté parce que je suis à la plage, alors qu'il y a des grèves en métropole, mais non, ici c'est la France, ce n'est pas une idée creuse ». Une réaffirmation sans équivoque de la souveraineté française sur un territoire que revendique Madagascar et pour lequel il a été convenu en mai dernier par les deux présidents que des négociations commenceraient cette année.
Jeudi après-midi, c’est par un tweet que le président Andry Rajoelina a réagi à cette sortie inattendue d’Emmanuel Macron. « Le respect de l’intégrité territoriale et la défense de nos intérêts passent par le dialogue », écrit-il.
Le Premier ministre Christian Ntsay a lui rencontré le chef de l’État français à La Réunion, quelques heures à peine après sa déclaration fracassante. Sans toutefois commenter. S’exprimant pour la première fois vendredi, il met cela sur le compte d’une différence d’agendas politiques et remet les points sur les « i ». « Chaque pays a son agenda. Cet agenda appartient au président dont vous parlez (NDLR : Emmanuel Macron). L’agenda que nous connaissons, c’est l’agenda qui a été déterminé à la suite de la rencontre au mois de mai entre les deux présidents, rappelle-t-il. Nous avons convenu d’une première réunion de cette commission mixte dans quelques semaines. Et je ne vois pas pourquoi on devrait s’écarter de cette feuille de route qui a été décidée par les présidents de la République. »
Des négociations à partir du 18 novembre
Le 18 novembre prochain, à Madagascar, des représentants des deux pays se réuniront pour la première fois autour d’une table pour amorcer les négociations autour de l’appartenance et la gestion de ces îles Éparses. À l’heure actuelle, rien n’a encore filtré sur les grandes lignes du projet. Ni même sur l’identité des personnes qui représenteront la partie malgache.
« La décision finale sur la composition de la délégation malagasy revient au président de la République », souligne le Premier ministre malgache.
En revanche, Christian Ntsay a annoncé la mise en place d’une consultation nationale pour, dit-il, « recueillir l’ensemble des avis des forces vives de la nation sur un sujet fondamental pour le pays ».
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Publié par RFI le 26-10-2019