Plus d’une centaine de morts au total dans cette révolution orange dont des dizaines tirés comme des lapins à balles réelles devant le palais d’Ambohitsorohitra, le 7 février 2009 sur son ordre. Des répressions aveugles encadrées par des mercenaires sud-africains des éléments de l’Emmonat (Etat-major mixte opérationnel national), ayant amener les militaires du Capsat (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques) à faire cesser ces raids meurtriers jusque dans le campus universitaire d’Ankatso, censé être une zone franche. Démission, le 17 mars 2009, par remise de ses pouvoirs à l’officier le plus gradé qu’il a tenté d’emprisonner quelques années auparavant.
 Et que propose Marc Ravalomanana ? Que la présidence de la transition doit revenir à sa mouvance ou, du moins, à une mouvance autre, pour quelle soit « neutre, consensuelle » et tout et tout. Et le monde entier va gober ce genre d’ineptie, d’illogisme comme un prédateur avalerait une couleuvre ? Qui a conduit la révolution de 1991 contre l’Amiral Didier Ratsiraka ? Le professeur Zafy Albert, devenu pour un temps, président d’une Haute autorité de l’Etat (HAE) avant d’être élu président de la troisième république, première partie. Qui a refusé les accords de Dakar I et II pour qu’il y ait un second tour, aux élections de décembre 2001 ? Marc Ravalomanana qui n’a jamais été élu au premier mais qui a forcé son destin sous la pression du peuple malgache, poussant le même Didier Ratsiraka vers un second exil qui n’en finit pas.
Qui a osé se lever contre la voracité d’un autocrate qui a pris Madagascar comme son entreprise privée, fort d’un article de la constitution toilettée en avril 2007 pour lui permettre de gérer le pays pour n‘importe quelle cause déterminante ? Le jeune Andry Rajoelina qui a réussi là où tous les opposants réunis n’ont rien pu faire face aux sournoiseries tracassantes d’un laitier de campagne qui a eu les yeux plus gros que le ventre. Nous allons droit vers une catastrophe socio-économique sans pareil si la majorité des parties réunies à Addis-Abeba se plient à la volonté d’un personnage qui se prend pour personnage-clé incontournable de la solution d’une crise dont il est la racine même.
Il faut voir plus loin pour comprendre que ce sera le monde à l’envers. Au point où il en est, il n’en démordra pas. Mais comme l’a précisé Jean Ping et nous le rappelons ici : « La situation actuelle à Madagascar est caractérisée par une lassitude quasi-générale ressentie légitimement au niveau de la population. La responsabilité des uns et des autres, devant l'Histoire, est pleinement engagée, et aucune considération particulière, aussi légitime fût-elle, ne saurait valoir devant la primauté indiscutable de l'intérêt général ». Le peuple malgache de Madagascar en a marre d’être pris pour une marionnette dont on fait semblant de s’occuper, juste le temps d’une élection. Il s’attend à un changement radical, et de dirigeants et de façon de gérer le pays.
Cette proposition du citoyen Ravalomanana figure bien sa dernière cartouche. Celle d’un homme acculé jusque dans ses derniers recoins et qui va se défendre bec et ongle. Va-t-elle atteindre son but ? Celui de semer le désordre et le chaos dans le cœur et dans l’esprit du peuple malgache ? Car dans son ultime combat, tous les interlocuteurs et parties œuvrant pour une sortie de crise orientée vers l’intérêt suprême de la nation, semblent totalement hypnotisés par ses faux-semblants de mal repenti qui ne croit plus en Dieu mais en son audace personnelle, appuyée d’un trésor de guerre très alléchant pour des désinformateurs sans âme.
A moins que cette communauté internationale ne laisse Ravalomanana jacasser, pour voir le véritable fond de sa pensée ? C’est déjà fait. Il est temps d’agir de manière stricte vers l’application de ce qui a été signé à Maputo, car trop de temps a été perdu à ménager la chèvre et le choux. Andry Rajoelina, quels que soient les noms d’oiseaux qu’on lui donne, doit rester président de cette transition de quelques mois pour parachever cette révolution orange. Sinon, Madagascar demeurera vraiment une Grande île maudite oubliée par Dieu lui-même.
Les choses évoluent de manière ultra-rapide, mais dans un sens inouï. Durant l’étape suivante aux propositions déjà éreintantes de Ravalomanana, l’impossible a encore eu lieu. Didier Ratsiraka s’est rallié à Ravalomanana pour des propositions tout à fait indécentes, mettant complètement à l’écart le professeur Zafy Albert. Voir la vidéo ci-dessus. Propositions ? Trois présidents de la transition des mouvances Rajoelina, Ratsiraka, Ravalomanana. Et de deux : présidence « tournante » entre les mêmes entités. Puis, sûrement atteint du retour d’âge inhérents à 73 printemps (Ratsiraka les a eu, ce 4 novembre) : Pourquoi ne pas donner la présidence de la transition aux femmes ? A Mialy Rajoelina, par exemple. Nous entrons dans une phase tragi-comique plus tragique que comique car le peuple malgache de Madagascar, représenté par Andry Rajoelina, n’acceptera jamais ces sottises sortant du cadre des accords de Maputo. Et qui font perdre un temps… fou.
Derniers échos recueillis à 20h, ce 4 novembre 2009. Addis-Abeba et Antananarivo sont sur le même fuseau horaire. Jusqu’ici, la Communauté internationale n’a pas dit son (dernier) mot. Car, vu le calendrier pré-établi, la transition recherchée (consensuelle, inclusive et tout et tout) devra démarrer en ce début de mois de novembre 2009. Ultime écho de ce jour : Jean Ping a définitivement quitté le sommet inter-malgache pour aller assister à une réunion importante à Londres. Ravalomanana peut ricaner. En effet, à partir de maintenant, ce sommet sera orchestré par la... Sadc (le club des présidents arrières-grands-pères de l''Afriqua australe), à travers Joachim Chissano. Y aurait-il un soupçon de corruption qui ne sera jamais prouvé ? En parlant d'argent, justement, pourquoi aucun média n'informe que tout cet argent dépensé par la communauté internationale, du aux divers déplacement, depuis Maputo, Ravalomanana est en la cause ?Un Ravalomanana qui le prend de haut en payant à ses propres frais son séjour au Hilton, ainsi que celui de sa suite. Cela s'appelle, sans être trivial, se foutre de la gueule des gens. Mais ce sera encore et toujours le peuple qui subira.Â
Enfin, voici le position de la mouvance Rajoelina, en date de ce 4 novembre toujours :
POSITION DE LA MOUVANCE RAJOELINA
ADDIS ABEBA- 4 novembre 2004
               L’ancien Président Marc Ravalomanana bloque la situation en remettant en question la charte de Maputo. Auteur d’un coup d’Etat électoral en 2002, Ravalomanana renie les accords signés à Maputo le 09 août dernier et accuse la Communauté Internationale de manquer d'impartialité.
               La mouvance Andry Rajoelina regrette toute velléité de camper sur une position de blocage de la part de Ravalomanana et regrette également que ce dernier et sa mouvance démontrent leurs incapacités de tenir parole une fois de plus, comme ce fut le cas avec les accords de Dakar I et II en 2002.
La mouvance Andry Rajoelina maintient sa position de préserver les acquis et de poursuivre la mise en place des institutions telle que prévoit l’ordre du jour à  Addis-Abeba et telle que prévoit également la Charte de Maputo.
Pour sa part, Ravalomanana revendique et réclame actuellement, après l'échec de ses tentatives d’évincer Rajoelina de son poste, la co-présidence de la Transition. Une demande à laquelle la mouvance Andry Rajoelina n’a donné aucune suite étant donné l’entorse que représente une telle demande à l’esprit de la charte de Maputo.
Synthèse de la position de la mouvance Andry Rajoelina:
-         Ravalomanana est un facteur de blocage dans la finalisation de la sortie de crise malgache.
-         La mouvance Andry Rajoelina réclame et exige le maintien de toutes les résolutions prises avant Addis-Abeba.
DOSSIER DE JEANNOT RAMAMBAZAFY- 4 novembre 2009