L'information n'est pas venue d'un media ou d'une entité officielle, mais c'est l'Ambassadeur de France à Madagascar, SEM Gildas Le Lidec en personne qui l'a déclaré, ce lundi 14 juillet 2008, à la résidence de France sise à Ivandry : Son premier 14 juillet en terre malgache sera également son dernier... Nous passons cette information vraiment inédite en premier. Discours intégral agrémenté de photos.
« M’inspirant des grands chantiers que le Président Sarkozy a ouverts depuis son élection pour réformer la France en profondeur ; m’inspirant aussi du combat que mène le Président Ravalomanana, à travers le Map, pour transformer les mentalités et les mettre au service de la croissance économique et de l’intérêt collectif, j’ai souhaité, plus que modestement bien sûr, que cet « esprit de rupture » préside également à l’organisation de ce 14 juillet.
Mais les réactions, que cette petite révolution- bien anodine quand on la rapporte à celle de 1789- semble avoir suscitées chez certains de mes compatriotes, demandent qu’une fois encore, je redise ici l’impossibilité technique et matérielle d’ouvrir librement ce parc à tous les Français, très nombreux, qui vivent et travaillent à Antananarivo. C’est précisément pourquoi, en suscitant l’élan et en organisant le relais de nos compatriotes, cette année pour la première fois, la réception dite officielle sera prolongée, ce soir, par un bal populaire à l’Alliance Française d’Antananarivo, auquel, bien évidemment, tous les Français qui le souhaitent, tous les amis de la France qui le souhaitent, sont chaleureusement conviés. Cette invite faite à mes compatriotes n’est pas anecdotique : j’y vois là , en effet, une belle occasion de renforcer la solidarité de la communauté française et, surtout , d’établir une meilleure cohésion entre nous.
« M’inspirant des grands chantiers que le Président Sarkozy a ouverts depuis son élection pour réformer la France en profondeur ; m’inspirant aussi du combat que mène le Président Ravalomanana, à travers le Map, pour transformer les mentalités et les mettre au service de la croissance économique et de l’intérêt collectif, j’ai souhaité, plus que modestement bien sûr, que cet « esprit de rupture » préside également à l’organisation de ce 14 juillet.
Mais les réactions, que cette petite révolution- bien anodine quand on la rapporte à celle de 1789- semble avoir suscitées chez certains de mes compatriotes, demandent qu’une fois encore, je redise ici l’impossibilité technique et matérielle d’ouvrir librement ce parc à tous les Français, très nombreux, qui vivent et travaillent à Antananarivo. C’est précisément pourquoi, en suscitant l’élan et en organisant le relais de nos compatriotes, cette année pour la première fois, la réception dite officielle sera prolongée, ce soir, par un bal populaire à l’Alliance Française d’Antananarivo, auquel, bien évidemment, tous les Français qui le souhaitent, tous les amis de la France qui le souhaitent, sont chaleureusement conviés. Cette invite faite à mes compatriotes n’est pas anecdotique : j’y vois là , en effet, une belle occasion de renforcer la solidarité de la communauté française et, surtout , d’établir une meilleure cohésion entre nous.
En revanche, je n’aurais jamais pu imaginer une autre rupture, celle qui me concerne personnellement. Mon premier 14 juillet sur la Grande Île sera également le dernier puisqu’il me faut vous quitter prochainement.
Je regrette profondément que le Président de la République malgache ne m’ait pas accordé la moindre chance de pouvoir remplir l’exaltante mission dont je rêvais depuis longtemps et que m’avait confiée, il y a quelques mois seulement, le Président de la République française. Je pars en fonctionnaire qui obéit, sans rancune ni dépit bien sûr. Je pars avec seulement sachez-le, l’infinie tristesse et la profonde frustration de n’avoir pas eu le temps suffisant de contribuer au renforcement de l’amitié et de la coopération franco-malgache ; de n’avoir pas eu le temps suffisant d’accompagner mes compatriotes dans leurs différentes activités auxquelles l’Ambassade de France se doit d’accorder aide et protection ; de n’avoir pas eu le temps suffisant de découvrir et de connaître un pays si beau et un peuple si accueillant.
Je pars, néanmoins, avec la certitude que la relation entre nos deux pays est inaltérable, qu’elle est ancrée profondément dans l’histoire et dans le partage de valeurs communes et de la langue française, qu’elle est même marquée par le voisinage géographique grâce à l’île de la Réunion, qu’elle est tournée vers un avenir prometteur, pourvu qu’elle soit enfin débarrassée des crispations ou des soupçons récurrents et inutiles de part et d’autre. Ce ne doit pas être une fatalité que la relation franco-malgache reste empreinte, au nom de l’histoire, d’éternelles blessures dont le souvenir, par ailleurs, pourrait être dignement commémoré dans le cadre de relations modernes et mutuellement avantageuses, telles celles établies de longue date entre la France et d’autres pays, le Marco ou le Sénégal par exemple. De la même façon que Madagascar reste profondément inscrit dans le cœur des Français, je sais combien les Malgaches restent attachés à la relation avec la France.
Qu’il me soit permis de citer ici les mots de ce grand homme de science et combattant de la liberté que fut le Professeur Rakoto Ratsimamanga, également premier Ambassadeur de Madagascar en France, alors que, durant la deuxième guerre mondiale, il était magnifiquement engagé, et dans la lutte anti-coloniale, et dans la résistance française : « Nous autres, Malgaches, n’avons jamais haï et nous ne haïssons pas les Français. Notre peuple a toujours marqué la nuance entre le peuple français et le régime colonial. Cela est une grande chance pour le règlement des problèmes futurs ».
Je vous fais grâce aujourd’hui du montant des aides allouées par la France à Madagascar et du descriptif détaillé des actions engagées et des projets dessinés. Par contre, je voudrais partager avec vous ce que j’ai pu observer sur le terrain, en visitant différentes actions de coopération, mais également en visitant les entreprises qui ont choisi la voie économique préconisée par le Président Ravalomanana pour concourir, elles aussi, parallèlement à l’Afd, à la croissance économique et au progrès social. Ce que j’ai pu observer sur le terrain, disais-je, c’est l’estime et le respect professionnels que se portent Français et Malgaches dès lors qu’ils sont à l’œuvre, ensemble, sur des projets concrets. Qu’il s’agisse des ingénieurs, des médecins, des fonctionnaires, des universitaires, des militaires, des sportifs, des entrepreneurs économiques, des chercheurs, des créateurs artistiques, mais aussi et autant, des Ong et des collectivités territoriales, qui tressent un maillage formidable de proximité et d’amitié. J’ai eu le même sentiment en visitant les projets mis en œuvre par l’Union européenne.
Mon pays préside depuis le 1er juillet, et pour six mois, l’Union européenne, dont il assure près du quart des contributions que celle-ci verse à Madagascar. Qu’elle agisse en son nom propre ou au sein des 27, la France poursuivra, avec tous les autres bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, ses efforts aux côtés du Gouvernement et du peuple malgaches pour aider au développement de la Grande île et pour lui permettre de tenir sa place, pleine et entière, sur la scène internationale. Un ministre, M. Alain Joyandet, Secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, viendra sous peu le redire, et au plus haut niveau de l’Etat malagasy.
Je vous remercie de votre attention et je vous souhaite de passer un agréable moment car c’est sincèrement un grand honneur et un grand plaisir de vous recevoir tous ici aujourd’hui.
Jeannot RAMAMBAZAFY
Journaliste
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