Communiqué du Malagasy Mivondrona ho amin’ny Fanorenana Ifotony
« Mouvement pour la Refondation de Madagascar »
Le MMF qui fédère en son sein le Mitsangà na ry Malagasy (« En avant, les Malagasy »), le DFP, l’AFP, le RDR, le GPPO, l’ACS, le CRN, l’APRN, le RMTF, l’AFS ainsi que les Syndicats ayant rejoint le mouvement à ce jour,
Fait la déclaration suivante :
Considérant l’évolution de la situation nationale dans son ensemble et les évènements survenus récemment, le MMF constate que le Président Hery Rajaonarimampianina n’a tout simplement pas respecté ses engagements. En effet, la rupture entre la IIIème République et la IVème République était motivée par un désir ardent de changer les pratiques de gouvernance. Les promesses d’assainissement, de Refondation et de réformes en profondeur de l’Administration Publique et de l’économie restent des déclarations d’intention mais ne sont pas palpables dans la réalité. Ceci est clairement démontré par la corruption de haut niveau, évoquée par la presse internationale et condamnée par la Communauté Internationale.
Il est indéniable que Madagascar aspire à la paix et au progrès pour entamer son émergence. Cependant, nous sommes face à une déception généralisée aussi bien sociale, qu’économique et politique. Sur ce point, le MMF confirme que le Président Hery Rajaonarimampianina n’a ni engagé les réformes préalables à une pratique saine de la politique, ni pu enclencher une croissance accélérée de l’économie lorsque :
1. Le Président Hery Rajaonarimampianina a rejeté son électorat en s’alliant personnellement avec ses adversaires politiques. Ce qui est inconcevable en termes de pratique politique et démocratique normale.
2. Au lieu de rassembler autour d’un Programme fédérateur qui aurait pu être le pilier de la Réconciliation Nationale, le Président Hery Rajaonarimampianina a délibérément opté pour une revanche sociale. Hormis les forces vives de la Nation, les sociétés civiles et religieuses ; cela a d’autre part logiquement entraîné la démission de la classe politique, de l’électorat qui y correspond et l’instabilité politique chronique dont il se plaint continuellement.
3. Le Président Hery Rajaonarimampianina, non préparé à assumer la fonction Présidentielle, sans vision, sans idéologie, sans programme en début de quinquennat ; pilote « à vue », détourne les bases électorales des autres partis, et démontre une timidité ainsi qu’une lenteur inappropriée vis-à -vis des réformes en profondeur dont Madagascar a pourtant impérieusement besoin.
Ces trois constats posés, nous assistons à un déficit démocratique et à une perte de confiance de la majorité des forces vives de la Nation. Ce déficit démocratique et ces mécontentements ont automatiquement entraîné une situation d’instabilité chronique.
En retour, pour maintenir son pouvoir fragilisé par ses erreurs à répétition, le régime se tourne vers une pratique despotique de son pouvoir. Sur les dernières semaines et l’ensemble du territoire, cette pratique despotique se manifeste comme suit :
1. Utilisation des forces de l’ordre comme force de répression pour intimider, menacer et interdire toute tentative de manifestation, y compris pacifique.
2. Entrave à la liberté d’expression, aux Droits de l’Homme, non-respect de la séparation des pouvoirs et des Lois, élections non-transparentes pour asseoir son pouvoir.
3. En réponse aux revendications pacifiques des paysans de Soamahamanina, porte-parole de l’indignation contre l’accaparement des terres et le pillage des ressources naturelles qui touchent l’ensemble du territoire, le régime a répondu par une répression sanglante et des emprisonnements. La corruption à grande échelle et le Parlement « à la botte » complètent le tableau d’une République Bananière.
Enfin sur le plan international, et conformément à ses prérogatives en tant que premier responsable de la diplomatie, le Président Hery Rajaonarimampianina se montre incapable de défendre l’intérêt supérieur de la Nation et la signature de partenariats « gagnant-gagnant ». Ce qui alimente naturellement les accusations de haute trahison à son égard.
Le régime n’arrivant pas à proposer et à mettre en application les solutions concrètes aux divers foyers de tension qui menacent de tous bords, le MMF craint et met en garde contre une nouvelle crise, bien plus grave que les précédentes.
Devant l’urgence et la gravité de la situation, le MMF appelle toutes les forces vives de la Nation à :
1. Condamner les répressions sanglantes survenues à Soamahamanina.
2. Condamner la dérive totalitaire du régime, incarnée par l’entrave à la liberté d’expression, les jugements expéditifs et le non-respect de la séparation des pouvoirs.
En particulier, le MMF fait appel à tous les Corps d’Armée à prendre leurs responsabilités et à accomplir leur devoir de Gardiens de la Souveraineté, en protégeant toute initiative populaire éprise de Justice et de Paix. A défendre par voie de conséquence, les intérêts de la majorité et non ceux du pouvoir « palatial ».
Le MMF attire l’attention de la Communauté Internationale afin de faire pression sur le régime Hery Rajaonarimampianina, prêt à s’engager vers une dérive dictatoriale et totalitaire, à la fois dangereuse et anti-démocratique à écouter la voix du peuple.
Enfin le MMF réitère et reste convaincu que le Président Hery Rajaonarimampianina n’est plus en mesure d’assumer sa fonction Présidentielle. Le MMF exige logiquement sa démission immédiate pour avancer vers une Refondation effective du système, accompagnée d’une élection juste et équitable à laquelle un candidat mieux préparé à cette fonction hautement sacrée pourra faire valider son projet de société par le peuple Malagasy.
Le Comité,
Antananarivo, le 6 octobre 2016.