SeFaFi
SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
Observatoire de la Vie Publique
Lot III M 33 K AndrefanâAmbohijanahary, Antananarivo 101
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Pour des lois Ă©lectorales plus fiables
Comme le SeFaFi lâa rappelĂ© dans son dernier communiquĂ©[1], la sociĂ©tĂ© civile peut donner son avis sur les projets de lois dĂ©battus par les lĂ©gislateurs puisque ces lois la concernent au premier chef. Sâagissant des textes les plus importants, dont les lois Ă©lectorales font partie, la Constitution exige un dĂ©lai de 15 jours avant leur vote soit par les dĂ©putĂ©s soit par les sĂ©nateurs[2]. Tout comme dâautres associations, le SeFaFi se propose donc de mettre Ă profit ce dĂ©lai pour suggĂ©rer des modifications qui, si elles sont loin dâĂȘtre exhaustives, sont susceptibles dâamĂ©liorer le processus Ă©lectoral. Ainsi les lĂ©gislateurs prendront-ils leurs responsabilitĂ©s en toute connaissance de cause.
Des éléments positifs à mener à leur terme
La premiÚre avancée concerne le contrÎle du financement des campagnes électorales. Ce principe, souvent réclamé par la société civile, est enfin pris en compte dans presque une trentaine de nouveaux articles. Mais pour obtenir des résultats concrets, deux éléments sont à y inclure :
- lâimposition de sanctions prĂ©cises et contrĂŽlables aux contrevenants, que le projet de loi renvoie aux « juridictions compĂ©tentes », alors que de lourdes sanctions sont prĂ©vues dans le seul cas de financements Ă©trangers ;
- le plafonnement des dĂ©penses liĂ©es au financement des campagnes Ă©lectorales. Si cette clause se justifie dĂ©jĂ par un souci dâĂ©galitĂ© entre les candidats, elle relĂšve surtout de la dĂ©cence la plus Ă©lĂ©mentaire vis-Ă -vis dâune population appauvrie. Comment accepter quâun parti politique dĂ©pense en 30 jours de campagne Ă©lectorale lâĂ©quivalent ou davantage du budget annuel dâun ministĂšre ? Et nous avons 195 partis officiellement dĂ©clarĂ©s !
Un autre point positif est la place donnĂ©e Ă la CENI (Commission nationale Ă©lectorale indĂ©pendante), en particulier pour la supervision des bureaux de vote et pour la dĂ©termination du calendrier Ă©lectoral[3]. Mais lâinquiĂ©tude demeure sur sa rĂ©elle indĂ©pendance vis-Ă -vis de lâadministration (surtout au niveau dĂ©centralisĂ©) et sur la compĂ©tence de ses membres dont le nombre devra considĂ©rablement sâaccroĂźtre ces prochains mois.
Le bulletin unique au premier tour semble ĂȘtre entrĂ© dans les habitudes. Au second tour, le recours au bulletin de vote individuel ne devrait pas faire problĂšme puisquâil nây aura plus que deux candidats connus de tous. Mais cette modification implique obligatoirement que la CENI soit chargĂ©e de lâimpression des bulletins individuels et de leur distribution dans la totalitĂ© des bureaux de vote du pays. Si cette responsabilitĂ© incombe aux candidats, le pire est Ă craindre. Il est Ă©galement inquiĂ©tant quâĂ lâarticle 130 de lâavant-projet de loi Ă©lectorale, la CENI dĂ©termine le modĂšle de bulletin unique ainsi que sa sĂ©curisation, alors que ceci nâest pas prĂ©vu pour le bulletin individuel.
Pour les Ă©lections lĂ©gislatives, le choix du scrutin uninominal est une bonne initiative. Mais limiter ce scrutin Ă un tour prĂ©sente de graves dangers, car les vainqueurs ne lâemportent gĂ©nĂ©ralement que par un trĂšs faible pourcentage de voix. De quelle reprĂ©sentativitĂ© et de quelle lĂ©gitimitĂ© disposeront des dĂ©putĂ©s Ă©lus avec moins de 20% des suffrages exprimĂ©s, alors que lâabstention touche souvent la moitiĂ© des Ă©lecteurs ? Au nom de quels citoyens pourront-ils lĂ©gifĂ©rer ? Reste aussi Ă savoir comment le scrutin uninominal sâappliquera dans les districts qui ont Ă Ă©lire plus quâun dĂ©putĂ©.
Des doutes et des questions
Les lois Ă©lectorales ne mentionnent pas la pĂ©riode dite « prĂ©-Ă©lectorale » ou de « prĂ©-campagne », il faut sâen rĂ©jouir. Car il est impossible dâen fixer la durĂ©e (6 mois, 3 mois ?), et illusoire dâen dĂ©finir des rĂšgles pertinentes et applicables. Le bon sens voudrait quâon y renonce pour de bon, au profit de la seule campagne Ă©lectorale de 30 jours pour le 1er tour et de 7 jours pour le second pour la prĂ©sidentielle, et de 15 jours pour les lĂ©gislatives, sĂ©natoriales et territoriales. En contrepartie, les partis doivent pouvoir tenir des manifestations politiques sans entrave ni discrimination, avant la campagne Ă©lectorale, tel que garanti par la constitution[4]. Ce que fait le parti HVM depuis des mois (bien que lâorganisation et le financement de ses manifestations soient financĂ©es par lâĂtat, les fonctionnaires et les Ă©lĂšves des Ă©coles Ă©tant obligĂ©s dây participer), tandis que les autres partis voient leurs manifestations interdites sous de fallacieux prĂ©textes.
Pour ce qui est du calendrier Ă©lectoral, il faut pointer une belle aberration : « Le scrutin doit se tenir durant la saison sĂšche de lâannĂ©e, entre le 31 mai et le 30 novembre »[5] ! Chacun le sait, y compris les dĂ©putĂ©s : la saison des pluies sâarrĂȘte gĂ©nĂ©ralement Ă la mi-avril et reprend en novembre. PlutĂŽt que de jouer au mĂ©tĂ©orologue amateur, les lĂ©gislateurs gagneraient Ă dĂ©finir un calendrier Ă©lectoral fixe et pĂ©renne, qui Ă©viterait dâavoir Ă jongler sans fin avec des dates alĂ©atoires, ou de dĂ©crire les cas de « force majeure » que les juridictions compĂ©tentes pourraient Ă©voquer pour tenir le scrutin durant la saison des pluies (cas semblerait-il dĂ©jĂ vraisemblable pour les Ă©lections de 2018 ?).
Autre incongruitĂ©Â : le projet de loi interdit le jumelage des Ă©lections prĂ©sidentielles avec les lĂ©gislatives et sĂ©natoriales en cas de chevauchement[6], ce qui a pourtant Ă©tĂ© le cas en 2013. ConsultĂ©e, la HCC a fait savoir que « la tenue des Ă©lections lĂ©gislatives aprĂšs le scrutin prĂ©sidentiel, nâest pas contraire Ă la Constitution »[7]. Le report des lĂ©gislatives est donc possible, mais pas obligatoire comme le prĂ©voit notre projet de loi. De plus, ce report risque de provoquer un problĂšme majeur. Si les lĂ©gislatives sont reportĂ©es en janvier 2019 ou au-delĂ , le pays nâaura pas dâAssemblĂ©e nationale pendant les premiers mois du mandat du candidat Ă©lu PrĂ©sident, et sera privĂ© de premier Ministre pendant ce temps, le PrĂ©sident Ă©tant tenu de nommer le premier Ministre prĂ©sentĂ© par lâAssemblĂ©e[8].
Le projet de loi maintient lâobligation de la carte dâĂ©lecteur pour les citoyens. Mais dans le mĂȘme temps, il reconnaĂźt quâil est possible de sâen passer : « Sâil [lâĂ©lecteur] a perdu sa carte dâĂ©lecteur et sâil nâa pu obtenir ni un duplicata ni le rĂ©cĂ©pissĂ© prĂ©vu Ă lâarticle prĂ©cĂ©dent en temps voulu, il lui suffit de justifier de son identitĂ© par la prĂ©sentation de sa carte nationale dâidentitĂ© et dâune attestation dâinscription sur le registre de recensement dĂ©livrĂ©e par la Commission locale de recensement des Ă©lecteurs du Fokontany »[9]. Par dĂ©finition, la carte dâidentitĂ© nationale suffit Ă identifier son titulaire : pourquoi donc sâencombrer de dĂ©marches bureaucratiques, fastidieuses et coĂ»teuses, pour obtenir une carte dâĂ©lecteur qui ne sert Ă rien ? Les fonds allouĂ©s Ă cette opĂ©ration pourraient utilement ĂȘtre affectĂ©s Ă des sujets cruciaux comme lâĂ©ducation Ă©lectorale.
Curieusement - significativement ? -, aucune mention nâest faite des technologies modernes, couramment utilisĂ©es par nombre de pays africains, pour lâacheminement des rĂ©sultats Ă©lectoraux. Si les dĂ©lais sont trop courts entre le 1er et le 2Ăšme tour de la prĂ©sidentielle, pourquoi ne pas Ă©quiper chaque bureau Ă©lectoral de deux tĂ©lĂ©phones, lâun pour le prĂ©sident du bureau, lâautre pour un observateur agrĂ©Ă©Â ? Lâun et lâautre enverront la photo des rĂ©sultats de leur bureau Ă©lectoral au district, Ă la CENI et aux mĂ©dias. Et le procĂšs-verbal suivra. Quant aux mĂ©dias, ils seront encouragĂ©s Ă diffuser ces rĂ©sultats, facilitant ainsi le contrĂŽle citoyen. Or le projet de loi nâautorise plus lâaffichage des rĂ©sultats sur la porte du bureau Ă©lectoral. DĂ©sormais, « tous les procĂšs-verbaux des opĂ©rations de vote de tous les bureaux de vote de la Commune font lâobjet dâaffichage au niveau du chef-lieu de ladite Commune par le soin des responsables de lâacheminement desdits procĂšs-verbaux »[10]. Cette procĂ©dure, qui permettrait Ă©ventuellement de « rectifier » quelques rĂ©sultats, fera perdre un temps prĂ©cieux dans leur acheminement vers la CENI, tout en enlevant aux Ă©lecteurs prĂ©sents lors du dĂ©compte de voix le sentiment, mĂȘme fugace, de faire partie du processus.
Enfin, un grave sujet dâinquiĂ©tude concerne la place laissĂ©e aux mĂ©dias pendant la campagne Ă©lectorale. Le projet de loi reconnaĂźt « le droit dâaccĂšs Ă tous les services de radiodiffusion et de tĂ©lĂ©vision, publics et privĂ©s, pour tous les candidats, listes de candidats ou options et leurs soutiens, dans le respect du principe du caractĂšre pluraliste de lâexpression des courants de pensĂ©es et dâopinions politiques »[11]. Beau principe, mais la suite nâa plus la mĂȘme tonalitĂ© car aucune garantie concrĂšte nâest avancĂ©e pour soutenir ce droit fondamental. Une distinction est introduite entre « la Radio nationale, la tĂ©lĂ©vision nationale et leurs antennes rĂ©gionales » dâune part, et les « entreprises de presse audiovisuelles » dâautre part, pour lesquelles des sanctions menacent les contrevenants. Lâaudio-visuel serait-il Ă lâabri de tout dĂ©rapage en matiĂšre de neutralitĂ© politique ? Auditeurs et spectateurs savent tous que la RNM et la TVM sont au service exclusif du parti au pouvoir, depuis des dĂ©cennies. Pourquoi en irait-il autrement, dâun coup de baguette magique, pendant les semaines de campagne Ă©lectorale ? Affirmer lâĂ©galitĂ© des droits et des devoirs implique concrĂštement de donner libre accĂšs Ă la diffusion de tous les mĂ©dias sur lâensemble du territoire ; et, pour toutes les entreprises audio-visuelles, privĂ©es ou publiques, de concĂ©der gratuitement le mĂȘme temps dâĂ©mission Ă tous les candidats, selon une rĂšgle unique, valable pour tous.
Une Ă©lection est dâabord lâaffaire des citoyens, elle doit permettre la libre expression de leur choix. DĂ©but janvier, les autoritĂ©s auraient soumis un projet de loi Ă©lectorale Ă quelques instances, y compris des organisations issues de la sociĂ©tĂ© civile. Premier concernĂ©, le citoyen est en droit de savoir quelles suggestions ont Ă©tĂ© faites lors de ces consultations, et lesquelles ont Ă©tĂ© retenues. Or ce projet, aprĂšs un black-out complet, est aujourdâhui soumis au Parlement pour ĂȘtre adoptĂ© en toute urgence, sans aucun dĂ©bat public et, plus grave encore, sans explication ou exposĂ© prĂ©alable de son contenu. Seuls les plus chanceux, disposant dâun accĂšs Ă internet, peuvent en tĂ©lĂ©charger des versions sur le site web de la primature. Le pouvoir a voulu garder la haute main sur lâĂ©laboration de ce texte : comment ne pas en garder un goĂ»t amer dâinachevĂ© et un sentiment dâunilatĂ©ralitĂ©, et ne pas craindre dây voir une porte ouverte Ă toutes les manipulations ?
Nota bene : De lâart de se moquer du monde !
In cauda venenum (littĂ©ralement : le venin [du scorpion] se trouve dans la queue). Cette expression latine qualifie des Ă©crits ou des discours qui semblent positifs au premier abord, mais qui rĂ©servent le nĂ©gatif pour la fin ; en dâautres termes : les mauvaises surprises sont pour la fin. Câest bien le cas du Projet de loi relatif au rĂ©gime gĂ©nĂ©ral des Ă©lections et des rĂ©fĂ©rendums, en son antĂ©pĂ©nultiĂšme article (243Ăšme sur 245), dans le Titre VII - Dispositions transitoires et finales.
En voici la teneur : « Sur une pĂ©riode de trois (3) ans qui court Ă compter de la promulgation de la prĂ©sente Loi organique, les dispositions des sections 2 et 3 du chapitre II du titre II ne sâappliquent pas aux Ă©lections des membres de lâAssemblĂ©e Nationale et du SĂ©nat, ni aux Ă©lections territoriales ».
Les titres de ces sections, qui couvrent les articles 64 à 91, sont les suivants :
- Section 1Â - Le financement de la campagne Ă©lectorale.
- Section 2Â - De la transparence en matiĂšre de compte de campagne Ă©lectorale.
Ainsi donc, la seule vĂ©ritable avancĂ©e dĂ©mocratique que comporte ce projet, et dont tout le monde se fĂ©licite, est mise au rancart pour trois ans. Le temps pour les prochains dĂ©putĂ©s, sĂ©nateurs, maires, etc. (Ă lâexception du prĂ©sident de la RĂ©publique â pourquoi ce traitement diffĂ©rent ?) de se faire Ă©lire en toute sĂ©rĂ©nitĂ©, sans aucune obligation financiĂšre. Ils nâauront pas Ă tenir de comptes de campagne, ni Ă respecter les dispositions relatives au financement de leur campagne Ă©lectorale, notamment celles qui se rapportent Ă la transparence, Ă la lutte contre le blanchiment de capitaux et Ă la corruption, ni Ă faire de dĂ©claration de probitĂ©, ni Ă dĂ©clarer les recettes perçues (au pays ou Ă lâĂ©tranger) ou les dĂ©penses engagĂ©es. Pour eux, la transparence financiĂšre ne sera pas exigĂ©e - pourquoi donc, dans ces conditions, lâimposer Ă leurs successeurs ?
Pousser le cynisme à cette extrémité révÚle la vraie nature de nos dirigeants.
Antananarivo, 5 mars 2018
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[1]. « Société civile et pouvoir politique », 10 février 2018.
[2]. Constitution, art. 89, 1°.
[3]. Le 3 mars, Ă Paris, dans une interview Ă TV 5 Monde, le ministre des affaires Ă©trangĂšres a annoncĂ© que les deux tours de lâĂ©lection prĂ©sidentielle auraient lieu les 24 novembre et 24 dĂ©cembre 2018. Le 4 mars, la Direction de la communication du mĂȘme ministĂšre temporise en dĂ©clarant que « le Ministre a fait une projection sur les dates du scrutin prĂ©sidentiel sur la base de lâarticle 47 de la Constitution » ; il souligne que le calendrier Ă©lectoral est encore en discussion devant le Parlement et que la CENI est la seule habilitĂ©e Ă le divulguer. Un exemple parmi tant dâautres de lâamateurisme ambiantâŠ
[4]. Constitution, art. 10 et 14.
[6]. Idem, art. 51 : « Afin dâĂ©viter le chevauchement des campagnes Ă©lectorales et des scrutins correspondants, lâĂ©lection du PrĂ©sident de la RĂ©publique, celle des dĂ©putĂ©s et celle des sĂ©nateurs doivent se tenir Ă des dates distinctes ».
[7]. Haute cour constitutionnelle, décision du 18 février 2018.
[8]. Constitution, art. 54.
[9]. Projet de loi relatif au régime général des élections et des référendums, art. 50.
[10]. Idem, art. 181.
[11]. Idem, art. 110.
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SeFaFi
SEHATRA FANARAHA-MASO NY FIAINAM-PIRENENA
Observatoire de la Vie Publique
Lot III M 33 K AndrefanâAmbohijanahary, Antananarivo 101
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Mba ho lalĂ m-pifidianana azo antoka kokoa
Efa nolazainâny SeFaFi tao aminâny fanambarana nataony farany[1], fa ny fiarahamonim-pirenena dia afaka manome ny heviny mikasika izay tolo-dalĂ na dinihinâny mpanao lalĂ na satria izy no tena voakasikâireny lalĂ na ireny voalohany indrindra. Momba ny lalĂ na tena mavesa-danja, anisanâireny ny lalĂ na mifehy ny fifidianana, dia takianâny LalĂ mpanorenana ny hanaovany izany 15 andro mialoha ny handanianâny solombavambahoaka sy ny loholona azy[2]. Tahaka ny fikambanana hafa rehetra Ă ry, ny SeFaFi dia vonona hampiasa anâio fe-potoana io mba hanolorana fanitsiana : na dia tsy feno tanteraka aza izy ity dia mety mba hanatsara ny fizotranâny fifidianana ihany. Aminâizay ny mpanao lalĂ na dia tsy handeha an-jambany rehefa hanatontosa ny andraikiny.
Misy hevitra mitombina tokony hotontosaina hatraminâny farany.
Ny dingana voalohany dia momba ny fanarahamaso ny loharanom-bola anaovana ny fampielezan-kevitra.Notakianâny fiarahamonim-pirenena matetika io fepetra io ary, nony farany, dia tsy latsaky ny andininy vaovao telopolo aminâny lalĂ na no mahakasika azy. Saingy mba hahazoana vokany azo tsapain-tanana dia misy lafin-javatra roa tsy maintsy ampidirina :
- ny fampiharana sazy mazava sy azo arahi-maso ho anâny mandika lalĂ na, izay alefanâilay tolo-dalĂ na mankany aminâny « fitsarana mahefa », nefa tsy misy sazy henjana nomanina afa-tsy ho anâny famatsiam-bola avy any ivelany fotsiny ;
- ny famerana ny farany ambony aminâny vola laniana hamatsiana ny fampielezan-kevitra. Ny hampitovy lenta ny kandidĂ rehetra no efa kendrena aminâio fepetra io, fa ny tena antony koa dia mba ho fanajana fara fahakeliny ny vahoaka nampahantraina. Dia ho azo ekena ve ny handanianâny antoko politika iray, ao anatinâny 30 andro hampielezan-kevitra, vola mitovy na mihoatra ny tetibolanâny ministera iray mandritra ny taona ? Ary manana antoko politika 195 mijoro ara-dalĂ na isika !
Ny hevitra mitombina hafa dia ny toerana omena ny CENI (Komitim-Pirenena Mahaleo tena misahana ny Fifidianana), singanina manokana ny fanaraha-maso ny biraom-pifidianana sy ny famaritana ny tetiandrom-pifidianana[3]. Fa mampiahiahy ihany ny aminâny tena fahaleovan-tenany marina manoloana ny fitondrana (indrindra any aminâny ambaratongam-pitondrana itsinjaram-pahefana) sy ny aminâny fahaizanâny mpikambana ao aminy izay tsy maintsy hitombo isa afaka volana vitsivitsy.
Tahaka ny efa lasa mahazatra ny fampiasana ilay biletĂ tokana aminâny fihodinana voalohany. Aminâny fihodinana faharoa, ny fampiasana ny biletĂ mahaleo tena dia tsy tokony hiteraka olana satria kandidĂ roa fantatry ny rehetra sisa no tavela. Fa io fanovana io dia mitaky ny tsy maintsy hanontanâny CENI ny biletĂ mahaleo tena sy ny fanapariahana azy any aminâny biraom-pifidianana rehetra manerana ny nosy. Raha ankinina aminâny kandidĂ io andraikitra io dia ahiana hitera-doza. Mampiahiahy ihany koa ny andininy 130-nâny tolo-dalĂ m-pifidianana : ny CENI no mamaritra ny modelinâny biletĂ tokana sy miandraikitra ny fiarovana azy, nefa izany dia tsy mba noeritreretina ho anâny biletĂ mahaleo tena.
Ho anâny fifidianana solombavambahoaka dia tsara ny nanaovana azy ho fifidianana olona tokana ihany. Fa ny famerana azy ho fihodinana tokana dia mety hampidi-doza satria ny mpandresy dia elanelam-bato kely fotsiny mandrakariva no nandaniana azy. Mahasolo tena anâiza ary tena ara-dalĂ na ve ireny solombavambahoaka ireny raha latsaky ny 20% no mba vato manan-kery azony nefa mihoatra ny antsasaky ny mpifidy voasoratra anarana no tsy nifidy ? Aminâny anaranâny olom-pirenena iza izy no hanao lalĂ na ? Mbola tokony hofantatarina koa ahoana ny hampiharana ny fifidianana olon-tokana any aminâny distrika tsy maintsy hifidy solombavambahoaka mihoatra ny iray.
Ahiahy sy fanontaniana
Tsy miteny ny momba ilay vanim-potoana atao hoe « mialoha ny fifidianana » na « mialoha ny fampielezan-kevitra » ny lalĂ m-pifidianana, tokony hifaliana izany. Satria sarotra ny hametra ny faharetany (6 volana, 3 volana ?) ary ho nofy ihany ny hamaritra fitsipika mifanentana sy azo ampiharina aminâizany. Ny fahendrena dia aleo tsy mitady izany intsony, fa mianona aminâilay fampielezan-kevitra 30 andro ho anâny fihodinana 1° ary 7 andro ho anâny fihodinana 2° rehefa mifidy filoha, ary 15 andro ho anâny solombavambahoaka, ny loholona ary ny faritra. Ho sandanâizany kosa anefa, ny antoko dia tokony ho samy afaka manao fihetsiketsehana politika daholo, tsy misy sakantsakana na fiangarana, mialoha ny fampielezan-kevitra, araka ny efa voalazanâny lalĂ mpanorenana[4]. Izany izao no ataonâny antoko HVM efa am-bolana maro izay (na dia ny fanjakana aza no miantoka ny vola laniny aminâny fanomanana ny fihetsiketsehana, ny fonksionera sy ny mpianatra moa dia terena handray anjara aminâizy ireny), nefa ny anâny antoko hafa kosa dia voarara ny fihetsiketsehana tiany hatao noho ny antony foromporonina fotsiny.
Momba ny tetiandrom-pifidianana, tsy maintsy abaribary ilay hadalana : « Ny fandatsaham-bato dia tsy maintsy atao mandritra ny main-tany, eo anelanelanâny 31 mey sy ny 30 novambra »[5] ! Samy mahalala daholo ny rehetra, anisanâizany ny solombavambahoaka fa ny vanim-potoananâny orana dia mitsahatra aminâny fisasahanâny volana aprily aminâny ankapobeny ary manomboka ny volana novambra. Toy izay hiseho ho mpahay mamantatra ny toetrâandro, ny mpanao lalĂ na dia tokony hametra tetiandrom-pifidianana raikitra sy mateza, aminâizay dia ho afaka aminâny fahasahiranana tsy misy farany hitady daty miovaova, na hamaritra antony « tsy azo ialana » izay ataonâny mpitsara mahefa fialan-tsiny mba hanaovana ny fifidianana mandritra ny fotoananâny orana (antony toa manangasanga sahady ho anâny fifidianana 2018 ?).
Zavatra hafa mahazendana : ilay vinavinan-dalĂ na manakana ny fampitambarana ny fifidianana filoha sy ny anâny solombavambahoaka ary ny loholona raha toa ka mifanindry[6], izany anefa no nitranga taminâny 2013. Nanotaniana ny HCC dia nilaza fa « ny fanaovana ny fifidianana ny solombavambahoaka aorianâny anâny filoha dia tsy mifanohitra aminâny LalĂ mpanorenana »[7]. Azo atao tsara izany ny manemotra ny fifidianana ny solombavambahoaka fa tsy hoe voatery araka ny ilazanâity tolo-dalĂ nantsika ity azy. Ankoatra izany, mety hiteraka olana goavana io fanemorana io. Raha ahemotra aminâny Janoary 2019 na any aorianâio ny fifidianana solombavambahoaka dia tsy hanana Antenimiera ny firenena mandritra ny volana voalohany hitondranâny Filoha voafidy, tsy hisy Praiministra koa izany mandritra io fotoana io, satria olona atolotry ny Antenimiera[8] no tsy maintsy tendrenâny filoha ho Praiministra.
Ilay tolo-dalĂ na dia mbola mitaky ny hanananâny olom-pirenena karatry ny mpifidy foana. Etsy an-daninâizany anefa dia lazainy koa fa azo atao ny tsy mampiasa azy : « Raha very ny kara-pifidianana izy ka tsy nahazo solony na ilay tapakila araka ny voalazanâny andininy eo aloha aminâny fotoana ilĂ ny azy, dia ampy hanamarinany ny maha izy azy ny fampisehoany ny karapanondrom-pireneny sy ny fanamarinana fa voasoratra ao anatinâny lisi-pifidianana navoakanâny Komitinâny fanisana ny mpifidinâny Fokontany izy »[9]. Raha ny famaritana azy, ny karapanondrom-pirenena dia ampy hahalalana ny tompony : nahoana indray Ă ry no mbola misahirana hanao raharaha any aminâny birao, mandreraka sy mandany vola, mba hahazoana karatry ny mpifidy tsy misy ilĂ na azy akory ? Ny vola laniana hanaovana anâio dia tsara kokoa raha ampiasaina hanaovana zavatra mahasoa lavitra, toy ny fanabeazana ho anâny fifidianana.
Mahagaga â mipoitra ny kary nafenina ? -, fa tsy misy resaka mihitsy ny momba ny teknolojia maoderina fampiasa mahazatra any aminâny firenena afrikana maro, mba hampitĂ na ny voka-pifidianana. Raha fohy loatra ny fe-potoana manelanelana ny fihodinana 1° sy 2° ho anâny fifidianana filoha, nahoana moa raha omena telefona roa avy ny biraom-pifidianana tsirairay, ny iray ho anâny prezidĂ nâny birao, ny iray ho anâny mpanaramaso voatondro ? Izy roa ireo dia samy handefa ny sarinâny voka-pifidianana tao aminâny biraony any aminâny distrika, any aminâny CENI ary any aminâny filazam-baovao. Dia halefa aminâny manaraka ny tatitra voasonia. Ary ny filazam-baovao dia ampirisihina hanaparitaka ireny vokatra ireny, mba ho mora ho anâny olom-pirenena ny manara-maso azy. Nefa ilay tolo-dalĂ na dia tsy manaiky intsony ny hametahana ny voka-pifidianana eo aminâny varavaranâny biraom-pifidianana. Manomboka izao, « ny tatitry ny fizotranâny fifidianana rehetra avy any aminâny biraom-pifidianana rehetra ao aminâny Kaomina dia hatao peta-drindrina any aminâny renivohitry ny kaomina, ary ny tomponâandraikitry ny fanaterana ireny tatitra ireny no manatanteraka izany »[10]. Io fiasa io dia mety hahafahana « manitsy » ny vokatra sasany ary mandany fotoana be alohanâny handefasana azy any aminâny CENI, sady ireo mpifidy nanatrika ny fanisam-bato dia tsy hahatsiaro tena intsony, na dia fotoana fohy fotsiny aza, ho tompon-draharaha.
Ary farany, misy antony goavana miteraka ahiahy mikasika ny toerana omena ny filazam-baovao mandritra ny fampielezan-kevitra. Ilay tolo-dalĂ na dia manaiky « fa manana zo hahazo sehatra any aminâny fampielezampeo sy ny fahitalavitra, na miankina na tsia aminâny fanjakana, ny kandidĂ rehetra, ny lisitry ny kandidĂ , na ny mpifidy sy ny mpanohana azy, ho fanajana ny fahalalahanâny fanehoan-kevitra sy ny firehana politika »[11]. Hevitra tsara tokoa, saingy mamalan-kira tsy araka izany intsony ny tohiny satria tsy misy antoka na kely aza hoenti-manohana anâio zo fototra io. Nasiana fahasamihafany aloha etsy an-daniny « ny fampielezampeom-pirenena, ny fahitalavi-pirenena sy ny sampany any aminâny faritra » ary ny « orinasa fanaovan-gazety am-bava sy an-tsary » etsy an-kilany, izay misy sazy mety hampiharina aminy raha mandika lalĂ na izy. Ny am-bava sy an-tsary angaha tsy mba mety hibolaly mihitsy momba ny tsy fombana ny atsy na ny aroa ara-politika ? Mahalala daholo ny mpihaino ny RNM sy ny mpijery ny TVM fa efa am-polo taonany maro ireo no fitaovana nampiaisainâny antoko eo aminâny fitondrana ho azy samirery. Sikidy masina toy inona no hanova izany tampoka eo mandritra ny herinandro vitsivitsy hanaovana fampielezan-kevitra ? Ny fanambarana ny fitovianâny zo sy andraikitra dia mitaky ny hamelana malalaka ny filazam-baovao rehetra hihely manerana ny nosy ; ary ny orinasa filazam-baovao rehetra na am-bava na an-tsary, na miankina na tsia aminâny fanjakana, dia tokony hanome maimaim-poana hoanâny kandidĂ rehetra fotoana mitovy hitenenana, manaraka fitsipika tokana iombonanâny rehetra.
Ny fifidianana dia raharahanâny olom-pirenena aloha, io no tsy maintsy ahafahany maneho malalaka ny safidiny. Taminâny fiandohanâny volana janoary dia toa hoe nisy vondronâolona vitsivitsy nasainâny fitondrana nandinika ny tolo-dalam-pifidianana, anisanâizany ny fikambanana sasany avy ao aminâny fiarahamonim-pirenena. Ny tompon-draharaha voalohany dia ny olom-pirenena ka zony ny mahalala izay sosokevitra naroso taminâizany fifanatonana izany, ary inona avy ny noraisina. Nefa io vinavina io, rehefa avy nafenina tanteraka dia natolotra ny parlemanta ankehitriny mba holaniana haingana dia haingana, tsy nasiana fiaraha-midinika na iray aza, ary ny loza kokoa, tsy nasiam-panazavana na famelabelarana mialoha ny hevitra noraketiny. Ireo vitsy kely tsara vintana, afaka mampiasa « aterineto » no afaka nandika ny voasoratra tao aminâny site web-nâny primatiora. Nataonâny fitondrana ampihimamba ny famoronana anâio lalĂ na io : ahoana moa ny tena no tsy hahatsapa ny ngidinâny zavatra tsy vita hatraminâny farany sy ny fanaovana feon-dakolosy tokana, dia ahoana koa no tsy hampiahiahy ny aminâny mety hahatonga izany ho varavarana midanadana ho anâizao fanodinkodinana rehetra izao ?
Tsara homarihina : momba ny fahaizana mandrebireby vahoaka !
In cauda venenum, izany hoe any aminâny rambony no misy ny poizina. Io fomba fiteny latina io dia enti-milaza lahatsoratra na fitenenana izay tsara ery aty am-boalohany, fa mitahiry ny ratsy ho any aminâny farany ; izany hoe : ny ratsy tsy ampoizina dia any aminâny farany. Dia tena izany mihitsy ny momba ity tolo-dalĂ na mikasika ny fanatanterahana aminâny ankapobeny ny fifidianana sy ny fitsapan-kevi-bahoaka ity, ao aminâny andininy mialoha ny farany (faha 243 sy 245), ao aminâny Lohateny VII - Fepetra tetezamita sy famaranana.
Izao no voalaza ao : mandritra ny fe-potoana telo (3) taona manomboka aminâny famoahana anâity LalĂ na fototra ity, ny tapany faha-2 sy faha-3 ao aminâny toko II-nâny lohateny II dia tsy mihatra na aminâny fifidianana ny mpikambana ao aminâny Antenimieram-pirenena sy ny Antenimieran-doholona na aminâny fifidianam-paritra.
Ny lohatenâireo tapany izay mahafaoka ny andininy 64 ka hatraminâny 91 dia ireto manaraka ireto :
- Tapany 1 - Ny famatsiam-bolanâny fampielezan-kevitra.
- Tapany 2 - Ny mangarahara mikasika ny kaontinâny fampielezan-kevitra.
Araka izany, ilay tena mba hany fandrosoana demokratika hita ato aminâity vinavina ity, izay nahafa-po tanteraka ny rehetra, dia nohidiana ao am-bata mandritra ny 3 taona. Io no fotoana ilainâny solombavam-bahoaka, ny loholona, ny benâny tanĂ na, sns. (afa-tsy ny filohanâny Repoblika â inona no mahatonga anâizany tsy fitoviana izany ?), mba hahalany azy tsy aminâahiahy, tsy voatery handany vola. Tsy voatery hitazona ny kaontinâny fampielezan-kevitra ataony izy na hanaja ny fepetra mikasika ny famatsiam-bola ho anâny fampielezan-kevitra, indrindra ny momba ny mangarahara, ny ady aminâny famotsiam-bola sy ny kolikoly, tsy voatery izy hanao fanambarana hanaja ny fahamarinana, na hilaza izay vola azony (avy eto an-toerana na avy any ivelany), na ny vola laniny. Ry zareo izany tsy itakiana ny mangarahara ny aminâny fitantanana ny volany, koa nahoana Ă ry raha izany no itakiana azy aminâizay handimby azy ?
Ny tena toetranâny mpitondra antsika dia hita aminâio izy tonga hatraminâizany ny fanaovana tsinontsinona antsika izany.
Antananarivo, 5 marsa 2018
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[1]. « Fiarahamonim-pirenena sy fahefana politika », 10 febroary 2018.
[2]. Lalà mpanorenana, and. 89, 1°.
[3]. Ny 4 marsa, ny talenâny fifandraisanâio ministera io ihany dia nandamin-dresaka ka nilaza fa « ny Ministra dia nampifandray ny fifidianana ny filoha aminâny andininy 47-nâny LalĂ mpanorenana » ; nomarihiny fa ny tetiandrom-pifidianana dia mbola dinihinâny Parlemanta, ary ny CENI irery ihany no afaka manaparitaka azy. Ohatra iray aminâny fitavozavozana manjaka ioâŠ
[4]. LalĂ mpanorenana, and. 10 sy 14.
5. Tolo-dalĂ na mikasika ny fitantanana ankapobeny ny fifidianana sy ny fitsapan-kevi-bahoaka, and.52.
[6]. Idem, and. 51 : « mba tsy hifanitsaka ny fampielezan-kevitra sy ny fifidianana mifandraika aminy, ny fifidianana ny filohanâny Repoblika, ny anâny solombavambahoaka ary ny anâny loholona dia tsy maintsy atao aminâny daty samy hafa ».
[7]. Fitsarana Avo momba ny LalĂ mpanorenana, fanapahan-kevitra taminâny 18 febroary 2018.
[8]. LalĂ mpanorenana, and. 54.
[9]. Tolo-dalĂ na mikasika ny fitantanana ankapobeny ny fifidianana sy ny fitsapan-kevi-bahoaka, and. 50.
[10]. Idem, and. 181
[11]. Idem, and. 110.