Â
Après des négociations maintes fois suspendues, il semble que la voix la raison ait atteint l'esprit de l'Amiral Didier Ratsiraka.
En effet, c'est très tard dans la nuit du 26 janvier 2009 qu'il a enfin accepté à ce que ce soit Andry Rajoelina qui préside la transition dans les mois à venir à Madagascar. Toujours en comparant ce sommet de Maputo II à un match sportif, après trois contre un, ce fut deux contre deux avec l'acceptation de Zafy Albert puis trois contre un avec ce revirement de l'Amiral.
Didier Ratsiraka : "Contribuer à la résolution de la crise à Madagascar"
Mais rien n'est encore joué car Marc Ravalomanana, raison même de cette crise, s'accroche à cette occasion de faire parler de lui et fait barrage. Ses milliards n'auront donc servi à rien car Didier Ratsiraka, pour prouver sa bonne foi a déclaré : "si la validation du pouvoir de Andry Rajoelina en tant que président de la transition peut contribuer à la résolution de la crise à Madagascar, même si c’est contraire à mes principes". Effectivement, seul les imbéciles ne changent pas d'avis mais il s'agit-là de l'intérêt supérieur de la Nation, de l'avenir de millions de jeunes Malgaches.
Jouant son va-tout -il n'a effectivement plus rien à perdre mais manque totalement d'intelligence-, il a même écrit une lettre dans laquelle il persiste : "Je n'accepterai jamais qu'Andry Rajoelina soit le président de la transition".Â
Andry Rajoelina et Norbert Ratsirahonana. Ils auront très peu dormi lors de ce sommet de Maputo II. Comme tous les autres, d'ailleurs. Mais c'est l'avenir de millions de jeunes Malgaches qui est en jeu. Il ne s'agit en aucun cas d'intérêts personnels et le peuple suit de très près ce sommet qui montre et démontre l'esprit de chacun. Zafy Albert à la cote dans la Grande île, actuellement
Le Professeur Zafy Albert. En ce moment, à Madagascar, on dit de lui : "C'est tout de même un homme bien finalement... Et lui, au moins, il n'a pas fait de carnage durant son court mandat présidentiel". No comment !
De ce fait, puisqu'il s'agit de trouver une inclusion et un consensus, cet entêtement de Marc Ravalomanana ne fait que retarder la suite de ce sommet dont l'objectif est le partage des attributions dans les entités de transition inscrites dans la Charte de la Transition signée par les quatre chefs de file, le 9 août dernier à Maputo même. Que va décider le JMTM présidé par Joachim Chissano ? Qui ne peut que tenter de raisonner un Marc Ravalomanana complètement illogique étant donné qu'à la suite de Maputo I, il avait déclaré ne pas faire partie de cette transition, laissant ce soin à sa mouvance -composée de partis et de particules-. A-t-il saisi la nuance ? Ayant brûlé sa dernière cartouche, Ravalomanana va laisser un très mauvais souvenirs dans les esprits de la majorité des Malgaches qui suivent de près ce sommet de Maputo II, grâce aux journalistes qui relaient les informations via téléphone. Et les commentaires le pointent du doigt, lui et Manandafy. Pour les gens, le comportement actuel de Marc Ravalomanana résume ses 7 années de pouvoir : il n'a jamais pensé réellement au peuple. "Aleo halan'Andriana toa izay halam-bahoaka". Littéralement : mieux vaut être détesté par la noblesse qu'haï par le peuple. Et ben, tant pis pour lui, ce n'est ni la faute à Voltaire ni la mienne.
Le sommet tourne court
Vers 1h du matin (à Maputo), ce jeudi 27 août, l'entêtement de Marc Ravalomanana a fini par lasser tout le monde. Les négociations ont définitivement cessé. Il est à noter, la manière qu'a eu Ravalomanana d'aller dire du mal des uns chez les autres, faisant émerger sa mauvaise foi et sa capacité de nuisance infernal, en essayant de diviser pour espérer encore régner. Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond chez ce brillant capitaine d'industrie qui a eu les yeux plus gros que le ventre.
Travaux de couloir aussi idiots qu'inutiles
Ce qui suit a été rapporté par un journaliste sur place (tous n'émargent pas dans son budget), témoin oculaire : " Marc Ravalomanana a demandé à rencontrer Andry Rajoelina et l’aurait « mis en garde contre les stratagèmes déployés par Ratsiraka et Zafy pour l’écarter de la présidence de la transition » (sic) ; alors qu’il avait lui-même signé une lettre longue de 3 pages pour signifier son opposition catégorique à la présidence de la transition par Andry Rajoelina ". Ah la la ! La honte !
Le programme de la HAT se poursuivra
En tout cas, malgré les pronostics des uns et des autres, aucun nom n'a été posé sur aucun accord. Aucun texte ne peut être signé sans le consentement des quatre chefs de file. Il est aussi l'heure de rentrer car le délai de deux jours s'est écoulé. En effet, à quoi bon rester avec un sourd, aveugle, muet à tout esprit de patriotisme et d'intérêt supérieur de la Nation. A moins d'un autre miracle -Ravalomanana a bien demandé pardon deux fois, au peuple malgache, sans résultat, avant de démissionner finalement-, Maputo va être déserté par tout ce beau monde dès aujourd'hui même. Et la suite ? Le programme de la HAT se poursuivra, avec, cette fois-ci l'aval des mouvances Zafy et Ratsiraka. Comment ? je ne suis pas un devin mais l'armée, rangée au côté du peuple, aura un grand rôle à jouer.
Texte envoyé par un fidèle lecteur
Alliance contre-nature, effet boomerang garanti !
« Le « spectacle » de Maputo II ressemble davantage à une histoire rocambolesque qu’à la politique. Les hommes politiques Malagasy sont passés Maîtres dans l’Art de l’hypocrisie ou des alliances contre-nature.
 Pas plus tard qu’hier, M. Ratsiraka affirmait qu’Andry Rajoelina n’aurait pu renverser M. Ravalomanana sans son aide. 24 Heures après, celui-ci est prêt à s’allier au premier pour « abattre » le nouvel homme fort de Madagascar ! C’est la démonstration du gâtisme ! Le vieil amiral est bien un «  has been ».
Nous avons compris que pour M. Ravalomanana, au pire sauver son Empire Tiko, au mieux, revenir au pouvoir. Mais à aucun moment, ni l’intérêt de Madagascar et encore moins celui du peuple Malagasy. Quelle tristesse et quelle honte pour nous tous.
Ont-ils quelque scrupule ?
M. Ravalomanana, qui n’écoute que lui-même et qui a commencé par user ses pantalons sur un vélo, cela se comprend. Mais Didier Ratsiraka, cet ancien élève d’Henri IV et de l’école Navale de Brest, que l’on croyait au-dessus du lot ! Chasser le naturel et le naturel revient au galop…..
N’a t il rien appris, ou mieux encore compris, après tant d’évènements politiques ? C’est à désespérer de tout ».
Ce texte a été rédige avant le volte-face de Didier Ratsiraka qui a enfin compris où il a été formé et par qui. Quant à Ravalomanana, il n’aura bientôt plus que ses yeux pour pleurer son empire à jamais perdu. Mais ce n’est pas la faute à Rousseau ni à moi.
Jeannot Ramambazafy