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Kool Kanto : les absents ont eu très tort !

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La présentation officielle de l’Association Kool Kanto, réunissant pratiquement tous les journalistes culturels que compte la Grande île a été révélatrice d’une chose : primo, les absents ont eu très tort car le premier responsable étatique, le ministre des Sports, de la Culture et des Loisirs, Patrick Ramiaramanana était venu, malgré la pluie battante ; secundo, les soi-disant « entités œuvrant pour le développement de la culture malgache » d’ici et d’ailleurs », pourtant invitées, n’ont pas daigné se déplacer, prouvant un manquement certain au rôle qu’il leur est dévolu ; tertio, l’organisation très conviviale et « malagasy family » a démontré que ces entités -européennes surtout- ne seront plus incontournables et que l’avenir (culturel) de Madagascar se fera sans eux. Exception faite de nos cousins indonésiens. Le début de la vraie coopération Sud-Sud qui commencent à faire frémir les pays de l’hémisphère Nord. Reportage photographique inédit et exceptionnel de Madagate.com pour démontrer et prouver une capacité certaine de mobiliser les vrais et authentiques acteurs culturels malgaches. Sans être systématiquement obligés de se plier à un « chaperonnage financier » jamais tout à fait innocent pour entraver le jaillissement de l’authentique génie malgache

 


Daddy Ramanankasina accueillant le ministre Patrick Ramiaramanana

C’est dans le cadre du complexe « Atlantis » sis à Andrononobe Analamahitsy qu’a eu lieu la présentation officielle de l’Association Kool Kanto. Elle a pris naissance au mois d’avril 2007, à l’initiative de quelques journalistes de la presse écrite de Madagascar. Actuellement, ils sont au nombre de 17 -travaillant dans les 13 quotidiens et hebdomadaires que compte la Grande île- avec, pour Président Daddy Ramanankasina alias Daddy Rama du quotidien Madagascar Tribune. Madagate.com vous donne l’intégralité de son discours de cette soirée inoubliable du 31 octobre 2007, en présence du ministre des Sports, de la Culture et des Loisirs, Patrick Ramiaramanana.

« L’Association Koloo Kanto que j’ai l’honneur de présider vous remercie de votre présence. Cela est une preuve indéniable de votre intérêt sur notre objectif qui est de valoriser la notion de Culture dans son ensemble. En effet, à Madagascar, la Culture semble être confinée uniquement dans le domaine de la musique. Or, d’autres volets, aussi intéressants les uns que les autres, font partie intégrante de cette Culture qui, à travers le monde, est diverse et diversifiée. Le dialogue des cultures est même devenu un cheval de bataille du monde francophone.

A Madagascar, nous avons la chance de vivre au sein de plusieurs cultures. L’île aux mille contrastes entendons-nous parler ici et là. Il faut savoir que Madagascar possède la particularité d’avoir hérité des cultures suivantes : celle du sud-est asiatique, ayant apporté la culture du riz ; celle de l’Arabie avec des connaissances scientifiques plus anciennes que la civilisation romaine ; celle de la proche Afrique, très haute en couleurs, et la culture pragmatique européenne. Quoi que l’on dise, c’est ce mélange qui a abouti à une identité culturelle malgache propre que notre association entend donc valoriser, défendre et mettre en exergue, face à cette mondialisation dangereuse car difficilement appréhendée. Dans cette mission que nous voulons sacrée, il est certain que l’union fait la force et que, de nos jours, un interlocuteur individuel n’a que très peu de chance d’être écouté et entendu.

En tant qu’association, Koolo Kanto œuvrera à travers des séances de formation destinées aux journalistes culturels, d’organisations évènementielles thématiques, reprenant périodiquement chaque domaine de la Culture, à savoir : Tous les arts en général, l’Histoire et la Géographie, la Littérature et la Philosophie. Tous ces domaines forment la Culture. Nous vous donnerons, au moment opportun, le calendrier mensuel de nos futures activités.

Pour le moment, l’heure est à la présentation publique et officielle de l’Association, à travers cette soirée qui se veut… culturelle. Je vous remercie de votre aimable attention et je vous invite à passer un agréable et inoubliable moment ».


Le ministre Patrick Ramiaramanana et Jeannot Ramambazafy

En tant qu’aîné et membre indéfectible de cette association, Jeannot Ramambazafy, moi l’occurrence, est intervenu en tant que parrain de Kool Kanto et représentant de Madagate.com à Madagascar, pour assurer Monsieur le ministre de notre entier soutien pour son triple département dont l’action ne sera pas une sinécure. Puis de parler de la concrétisation d’un rêve longtemps caressé : la création d’un Centre Culturel malagasy propre qui sera un haut-lieu de la Culture du pays avec tous les domaines qui la compose et cités par Daddy Rama. J’ai également mis l’accent sur le fait qu’il faut vivre les réalités qui prévalent et non pas faire comme dans les autres pays très avancés. Ainsi, pour moi, la presse malgache -en général et en l’état des choses- ne saura pas être un quatrième pouvoir, pas plus qu’un contre-pouvoir comme aux U.S.A. ou dans les pays anglo-saxons. Non, ici, nous n’avons que le pouvoir d’informer ou de… désinformer. Point barre. Si le journalisme malgache est taxé de médiocre, cela est dû à la médiocrité même des sources officielles. Mais nous souhaitons vivement que les choses changent et bougent et que le « ma porte vous est grande ouverte » émis par les autorités concernées ne soit plus un vain slogan. En effet, jusqu’à ce jour, aucun responsable ne veut se responsabiliser et « prendre le risque » d’émettre des déclarations pouvant éclairer une situation donnée, de peur de se faire tancer par le Président de la République et ainsi risquer de perdre tous les avantages liés à la fonction. Alors faute de grives… Mais je sens que les choses vont changer surtout que le couple présidentiel en personne a parlé implicitement de la nécessité pour le nouveau gouvernement de travailler main dans la main avec les journalistes. Nous verrons en pratique…


Le ministre lors de son intervention spontanée

Quoi qu’il en soit, le ministre Patrick Ramiaramanana a, d’emblée, annoncé la couleur. « J’ai une mission à accomplir : redorer le blason de la Culture à Madagascar. Mais auparavant, il faut savoir ce qu’est l’art, donc la Culture, avant même d’en parler. Le rôle du ministère n’est pas de distribuer de l’argent mais plutôt de faciliter, de soutenir les tractations pour obtenir des financements. Tout dépend du sérieux des dossiers soumis. En tout cas, je vais activer les choses car, effectivement, le volet culturel est dans une opacité incompréhensible ». Vu tout ce qu’il a accompli lorsqu’il était Maire de la ville d’Antananarivo, il y aura des tas de changements. Je peux vous assurer, étant donné que j’ai travaillé avec son équipe lors de la réunion de l’Association Internationale des Maires Francophones (A.I.M.F.) en 2005, que M. Ramiaramanana obtient toujours de bons résultats. Malgré les critiques souvent gratuites et quelques travers propres à la nature humaine mais qu’il va corriger incessamment… Car en matière d’infrastructures et d’organisation, c’est un champion. Pour vous dire que mon rêve de Centre culturel malagasy risque fort de devenir réalité. Et je jette des fleurs très rarement. Mais on est honnête intellectuellement ou pas du tout.


A droite, Gaby Saranouffi

De son côté, la chorégraphe Gaby Saranouffi, leader de la compagnie Vahinala, a déploré que la notion même de culture semble incomprise dans nos contrées, à tous les niveaux : « Lorsque nous donnons des représentations à l’étranger, nous sommes le porte-fanion du pays tout entier et non pas de notre seule compagnie. Or, nous devons souvent nous débrouiller tous seuls pour nous en sortir… ». Effectivement, en France pour prendre un exemple précis, l’Etat procède à travers un système de subventions pour épauler les artistes. Mais, ma chère, nous sommes à Madagascar. Nuance… Si nous sommes riches culturellement, quelque part on veut absolument mettre en exergue que nous sommes pauvres monétairement et que, sans passer par certains circuits, la culture malgache ne se développera jamais assez. Erreur que vont réparer ces jeunes journalistes culturels de la presse écrite malgache.


Hanitra Andriamboavonjy, présidente de la Fimpima, louant Dieu Zanahary avant tout

Il y a eu également l’intervention de la Présidente de l’Association des Orateurs traditionnels malgaches (FIMPIMA), Hanitra Andriamboavonjy, sous l’œil éclairé du Président de l’Union des Poètes et Ecrivains Malgaches (Havatsa-Upem), Di alias Henri Rahaingoson. C’est çà la culture malgache authentique, ces paroles imagées, chantées qui font souvent ricaner les personnes plus profanes qu’ignares. C’est notre côté africain et on va le garder et le défendre farouchement. C’est l’ancêtre, les origines du Slam et non le contraire.


Hanitra Andriamboavonjy et Henri "Di" Rahaingoson, président de l'Havatsa-Upem

Autre chose, incontournable à vous transmettre. Le comportement assez incompréhensible de M. Hery Rafalimanana, maire par interim (Pds) d’Antananarivo et candidat officiel du parti présidentiel Tim à ce poste, lors des élections communales du 12 décembre prochain. Des émissaires sont venus, juste après l’arrivée du ministre Ramiaramanana. Coup de téléphone pour lui annoncer cette présence. Conciliabules pour savoir qui parlera en dernier, lors des discours. Par ordre protocolaire, et selon l’échelle étatique, un ministre est plus important qu’un maire, que je sache. Ses émissaires lui ayant expliqué que c’est le ministre qui s’exprimera en dernier, il n’a pas daigné se déplacer. Certes, M. Rafalimanana avait été nommé parrain de l’association mais tout de même, il ne faudrait pas impliquer ses membres dans cette guéguerre de leadership qui prévaut au sein du Tim. Cela fait désordre. Alors, ou c’est de la très mauvaise foi de la part d’un homme qui prétend diriger la Capitale de Madagascar ou il y a eu une mauvaise communication et une mauvaise interprétation de la part des émissaires qui ignorent donc l’ordre protocolaire en ce genre d’évènement. On attend les explications, mais l’image de M. Rafalimanana a été écornée.


"Soyez objectifs!". Tel est le conseil donné par Alphonse Maka, journaliste à Tribune et président de l'UIJPLF section Madagascar

Dernier conseil que j’ai donné à ces jeunes, devant ce parterre d’authentiques acteurs culturels : soyez sérieux sans vous prendre au sérieux ! Nous vivons dans un environnement où beaucoup de gens se prennent tellement au sérieux qu’au final ils sont inefficaces. Ayez la notion d’ETRE (personnalité) avec beaucoup de DEVENIR et oublier le PARAITRE. Sinon, vous ne serez qu’une marionnette sans aucun avenir. A présent, place aux photos. Vous remarquerez l’absence totale des « vazaha » sensés « aider la Culture malgache », à part ceux des généreux donateurs dont Orange Madagascar, la Compagnie Vidzar et la société de boissons hygiéniques et alcoolisées Star. Tant pis car les absents ont eu très tort cette soirée du 31 octobre 2007. Et ils n’auront jamais aucune excuse plausible puisque, malgré la pluie torrentielle, le ministre de tutelle, Patrick Ramiaramanana en personne a fait montre d’un soutien physique exemplaire. Pour les « autres », jusqu’où donc ira le snobisme ? Car ce n’était pas une obligation, c’était un devoir.


KOOL KANTO QUIZZ

Quand est née Kool Kanto ?

En avril 2007 à l’initiative de quelques journalistes culturels de presse écrite.

Pourquoi avoir créé une association ?

- Nécessité de renforcer les liens de fraternité entre journalistes culturels de presse écrite et de presse en ligne ;

- Conscience des problèmes que rencontrent les journalistes culturels dans l’exercice de leur travail ;

- Souci de créer une harmonie pour mobiliser les journalistes culturels en vue de défendre leurs droits et intérêts.

Ses objectifs ?

- Regrouper en son sein les journalistes culturels de presse écrite et de presse en ligne

- Défendre et sauvegarder les droits et intérêts matériels et moraux de tous ses membres.

- Développer l’esprit de travail et d’entraide entre ses membres.

- Participer à la promotion de la culture malgache au niveau national et international.

Comment entend-elle réaliser ses objectifs ?

- Organiser les activités culturelles, sociales et éducatives (cabaret lors de la fête de la musique) ;

- Publier un article pour promouvoir la culture malgache (chaque mardi de la troisième semaine du mois : Ankadimanga pour le mois de septembre) ;

- Entretenir des relations avec toute autre association similaire par correspondance ou action concertée.

Ses ressources ?

- Cotisation mensuelle et dons.


Jeannot Ramambazafy

Journaliste

Madagate.com MADAGASCAR

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