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La majorité des citoyens qui ont suivi les débats entre les deux candidats aux élections présidentielles ont été stupéfaits et surtout désagréablement surpris par le comportement du candidat Robinson : agressif, léger sur le fond, trop sûr de lui ou trop sûr d’un hypothétique report de voix, sans aucune tenue ni retenue, voyou même…voilà les termes que les gens ont utilisé pour qualifier le candidat. Pensant plaire et espérant avoir du succès à travers ses réponses pleines de sarcasmes, c’est l’effet inverse qui s’est produit au point que ses anciens adeptes du judo de l’ESCA étaient étonnés du comportement de « Maître Robinson ».

Les explications allaient bon train mais celle qui revenait souvent était qu’il a certainement pensé que le style voyou allait plaire aux électeurs : ça eut payé, ça ne paie plus ! A la remarque de Rajaonarimampianina faisant référence à l’adage malgache « on ne se bagarre pas mais en réalité on garde le bâton sous les aisselles » (« tsy miady tsy miady fa kibay an-kelika ihany »), le candidat Robinson a répondu « on n’utilise plus de bâton maintenant puisqu’il y a déjà du déodorant à mettre sous les aisselles ». Il croyait faire preuve d’esprit et s’est cru fin en entendant les rires de la salle et plus particulièrement sûrement celles de son épouse et ses compagnons de route alors qu’en réalité les téléspectateurs l’ont trouvé pathétique. Lorsqu’il s’est adressé à Rajaonarimampianina concernant la mise en place de la haute cour de justice et qu’il a traité ce dernier de « saoulard qui appelle la police » (« mamy miantso polisy »), les partisans du docteur Robinson ont ri mais ceux qui ont suivi le débat se demandaient s’il était conscient de la portée de sa réponse quand dans les salons tout le monde parle du penchant du candidat Robinson pour la boisson. Le summum de l’exaspération a été atteint quand le candidat Robinson en croyant s’en prendre essentiellement à Rajaonarimampianina et à Rajoeilina a traité avec mépris les partisans de ceux-ci en croyant une fois encore faire de l’esprit à travers sa boutade « ces bêtes qui ne valent même pas que l’on dépense de l’huile pour les faire frire, juste avec de l’eau bouillante elles deviennent orange ». Le lendemain même, les discussions allaient bon train sur les réseaux sociaux, dans les bureaux, au sein des familles qu’il est difficile et même inconcevable qu’un tel personnage qui méprise les gens et qui a un comportement de voyou puisse être à la tête du pays et être le représentant du pays à l’étranger. Quelque part, son comportement a contribué à la défaite du candidat Robinson et ce n’est pas en fonçant tête baissée à vouloir faire une réédition de 2001 (mois de décembre) qu’il pourra avoir la sympathie des Malgaches. Tout le monde connaît la manipulation des résultats en 2001 (mois de décembre) poussant Ravalomanana à se déclarer vainqueur au premier tour, une déclaration démentie plus tard par ses propres partisans qui ont peu à peu quitté le navire. Le style voyou, le style casse-cou : ça eut payé, ça ne paie plus !

Anaïs T.