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Madagascar. Soamahamanina, tanindrazako, par Rabejaona Nosy

Photo de Rabejaona Nosy, prise à Andohalo, en 2012, lors de la commémoration de la 17ème année après l’incendie du Palais de la Reine

Photo: Jeannot Ramambazafy. Elle a été prise au téléobjectif ce triste soir du 6 novembre 1995, du toit d'une maison à Amparibe. La nuit même, j'avais offert à Freddy (Dadou) Andriambelo une petite séquence vidéo qui a été diffusée sur MaTv. Mais j'ai irrémédiablement perdu la bande originale, hélas.

Sous cet incroyable régime Hvm/Rajaonarimampianina, c'est le Rova d'Ambohidratrimo qui est parti en fumée, en août 2015 (ICI)

L’auteur du plaidoyer ci-après n’est pas seulement originaire de Soamahamanina. Rabejaona Nosy, je la connais du temps où j’étais à Madagascar Tribune (il y a 20 ans donc) de feu Rahaga Ramaholimihaso, et à travers l’association Mamelomaso qu’elle a créée en 1995, au lendemain de l’incendie criminel du Palais de la Reine du « Rova » (enceinte sacrée) de Manjakamiadana à Antananarivo.


Le logo de l’association Mamelomaso

Implantée à Madagascar, à l’île de La Réunion et en France, l’association Mamelomaso a pour mission la restauration et la valorisation du patrimoine culturel malagasy. Elle a, à son actif, la restauration des « 7 vavahady » du Rova d’Ambohimanga. Mais elle œuvre également dans le tourisme culturel. Au lieu de resasser à la moindre occasion qu’il y a de la «politique» derrière le mécontentement général de population malgache, à travers toute l’île, Messieurs le président de la république et le ministre sino-malgache de tutelle, ont intérêt à lire ce qui suit. Après, qu’ils appellent le général Florens Rakotomahanina pour une perquisition chez Nosy, si cela leur chante, avec un motif genre atteinte à la sûreté de l’Etat…

En tout cas, après des recherches, il s’avère que la société Jiuxing Mines cache une forêt de chinoiseries vraiment pas claire du tout. Voyez:

Une société dénommée Jiuxing Mines S.A.R.L. a été inscrite à l'EDBM, à Madagascar, en septembre 2015. Qui en sont les actionnaires? Mystère chinois

Note: preuve qu'il n'a pas la conscience tranquille, Ratsimbazafy David Andriantenaina - à ne pas confondre avec Ratsimbazafy David d'Orange Madagascar- a effacé son compte LinkedIn. Malheureusement pour lui, sa photo est restée dans google image


Depuis quand, un directeur général PAR INTERIM a-t-il les pleins pouvoir pour signer ce genre de document d'une importance extrêmement vitale pour la survie des espèces? Un permis rejeté par la communauté mondiales des mines (ICI)

Auparavant, une série de "dons" minables offerts aux villageois, en majorité illettrés, a eu lieu -organisée par des Malgaches irresponsables-, pour extorquer à leurs pauvres compatriotes des signatures d'acceptation (ICI)

Depuis quand -et dans quel autre pays "civilisé"- présente-t-on un cahier de charge environnementales APRES l'octroi d'un permis d'exploitation déjà douteux? Regardez bien les dates: 05 novembre 2015 pour le permis; 26 mai 2016 pour ce cahier de charges environnementales de 35 pages de remplissage. C'est pour çà que l'ami Jean Chrysostome Rakotoary, Dg de l'ONE depuis plus de 10 ans, n'a pas encore été limogé sur-le-champ car, par ailleurs, le point de presse qu'il avait prévu n'a jamais eu lieu...


Jean Chrysostome Rakotoary qui aura donc raté sa sortie dans l'Histoire de Madagascar, étant devenu complice d'une haute trahison envers le pays qu'il a pourtant bien servi des années durant, dans le domaine environnemental. Cet ami aussi a été... envoûté

Dans le domaine de la protection de l'Environnement, Jean Chrysostome et moi étions au Sommet de Johannesburg en 2002, avec le président élu, Marc Ravalomanana (Internet, à l'époque, n'était pas ce qu'il est actuellement); et aussi à celui de Rio de Janeiro, en 2012, avec le président de la transition, Andry Rajoelina

Dans la foulée, une société dénommée Sinomada Jiuxing Mines Limited a été inscrite sur la liste de Hong-Kong Business le 07 décembre 2015. Est-ce la même ou a-t-elle été créée en tant que société écran uniquement pour recevoir (blanchir) les milliards des produits sous-terrains volés aux villageois de Soamahamanina?


D'oĂą sortent ces Chinois Ă  la mine vraiment patibulaire?

ICI UNE AUTRE VERSION DES ORIGINES DE JIUXING MINES

Sinomada comme le ministre de tutelle Ying-Vah Zafilahy?...

Jeannot Ramambazafy – 23 juillet 2016

*******************


Soamahamanina, tanindrazako

Depuis novembre 2015, la compagnie minière chinoise Jiuxing Mines s’est vue accordée l’autorisation d’exploiter les richesses minières, et en particulier l’or de la région de Soamahamanina, à 70km à l’ouest d’Antananarivo. Cette exploitation, d’une durée initiale de 40 ans renouvelables concerne environ 7500 ha de terres, soit l’équivalent de 70% de la superficie totale de la ville d’Antananarivo. On voit de suite les bouleversements irréversibles que cela ne manquera de provoquer pour cette zone. En effet, cette région de Soamahamanina constitue à elle seule un véritable concentré de trésors écologiques et historiques, sans parler des désastres sur le plan humain, socio-économique et politique.

Sur le plan historique, cette région se trouve au cœur du Royaume d’Imamo fondé par Rapeto vers le XIe siècle (probablement avant). La dynastie des Andriambahoaka a fait de l’Imamo le centre de Madagascar (Andriambahoakampovoantany). Tout ce que l’on sait de l’histoire de l’Imamo montre sa richesse et surtout son statut de vivier pour la connaissance de l’histoire de nos ancêtres tels les vazimba, le travail de la soie, de tout ce qui est métal. Le nom même de « Vatolaivy » l’atteste. Lors de fouilles archéologiques que j’ai effectuées dans la région d’Arivonimamo dans les années 80, des datations au carbone 14 ont donné la date du XIVème-XVème siècle. On y a découvert des poteries (ex: une cuillère en terre cuite), des ossements de bœuf et de porc (alors qu’actuellement le porc y est tabou) consommés par les habitants, du matériel en fer (datant d’avant Andriamanelo). La recherche archéologique est vitale pour la connaissance de l’histoire de Madagascar, pays de l’oral où le peu de documents écrits existants ont été écrits par les étrangers. Or les vestiges archéologiques se trouvent en grande partie enfouis dans notre sol. Une exploitation aurifère de grande envergure détruira à jamais ce patrimoine.

Sur le plan écologique, on sait que cette petite zone constitue l’une des deux seules régions de l’île, voire même du monde, où l’on trouve encore une forêt de tapia (arbre destiné à l’élevage du ver à soie) -Photos des premiers dégâts ICI-. Or, le tapia ne se renouvelle que très lentement et pousse difficilement ailleurs, comme le rappelle un célèbre dicton. Étant donné également la relative pauvreté hydrographique de la région, on devine sans peine les conséquences d’une telle exploitation minière intensive, toujours très gourmande en eaux, sur les ressources agricoles, et donc la survie même des populations locales.

Sur le plan économique, les hypothétiques royalties et les quelques emplois locaux crées dans la foulée par cette exploitation massive seront toujours dérisoires par rapport aux ponctions gigantesques des trésors de l’île pour le seul profit de l’étranger. Et cela est d’autant plus inacceptable qu’avec les incertitudes monétaires actuelles, la possession de réserves d’or conséquentes constitue pour l’économie de notre pays une nécessité vitale.

À tout ceci on doit encore ajouter les inévitables implications politiques de cette sordide affaire, tant sur le plan national qu’international. Faut il rappeler que l’autorisation de cette exploitation aurifère gigantesque fut accordée de manière hâtive et dans la plus grande opacité?

Cette affaire d’une gravité extrême nous oblige ensuite à nous interroger sur la nature du pouvoir central et les prérogatives délaissées à l’exécutif à Madagascar. Quel que soit en effet les arguties juridiques ou administratives que l’on pourrait invoquer, aucune autorité élue ou non ne peut s’arroger le droit de laisser se faire saccager de cette manière inique les patrimoines du pays, au détriment de la population et des générations à venir.

Car il ne fait aucun doute que cette destruction massive et irréversible de la région centrale de Madagascar ne manquera d’affecter l’ensemble des hautes terres, et par la suite, bien au-delà. Le cœur géographique de Madagascar, que l’on sait maintenant bien pourvu en richesse minière deviendra propriété étrangère pour de nombreuses décennies renouvelables. Après un tel précédent, n’importe quelle autre région de l’île, à commencer par les plus riches et les plus prometteuses en ressources naturelles ou agricoles pourront également passer entre les mains de l’étranger, mieux équipés pour se les approprier.

Sur le plan international également, le fait que la prédatrice soit ici une grande entreprise chinoise, avec ce que cela comporte de participation gouvernementale, est loin d’être anodin. La perspective d’une nouvelle colonisation de notre pays se profile aussitôt devant nos yeux. La Chine n’a jamais fait mystère de ses insatiables ambitions d’expansion territoriale. Il suffit de rappeler qu’elle entretient des litiges frontaliers avec la totalité de ses voisins: la Russie, l’Inde, le Japon, et même la Malaisie, l’Indonésie et les Philippines. Malgré ainsi sa condamnation par la Cour Permanente d’Arbitrage de la Haye le 12 juillet dernier au profit des Philippines, elle refuse d’obtempérer, au point de menacer de recourir plutôt à la guerre, y compris contre les États-Unis d’Amérique. C’est dire si elle est prête à tout pour assouvir ses ambitions territoriales. Voilà le genre de puissance étrangère que le gouvernement malgache vient de laisser s’implanter au cœur même de Madagascar.

Nous assistons actuellement à un début de recolonisation massive de notre patrie par des meutes entières de prédateurs étrangers dont la seule préoccupation est de piller l’ensemble de nos richesses, le plus rapidement possible, sans tenir compte des conséquences pour les habitants, avec des moyens financiers et technologiques inconnus auparavant. Des prédateurs pour lesquels les populations locales représentent, au mieux de la petite main d’œuvre exploitable à merci, et au pire, des occupants gênants qu’il importe de neutraliser ou même d’éliminer sans ménagement.

Les autochtones de Madagascar sont donc véritablement menacés de dépossession massive. Désormais, nous risquons de subir le même sort que les autochtones des Amériques, les Polynésiens d’Hawaï ou les aborigènes d’Australie.

Face au danger mortel qui plane sur notre patrie, les élucubrations au sujet d’hypothétiques retombées économiques que ces implantations étrangères pourraient apporter relèvent d’une sinistre plaisanterie ou de la naïveté. Aucune prétendue « aide financière » ou technologique, aucun dédommagement ou « aménagement » de circonstance au profit des populations lésées ne pourrait contrebalancer nos pertes ou atténuer la destruction irrémédiable de nos patrimoines et au pillage direct de nos richesses. Ce qui rappelle aussi que les sommes distribuées par les prédateurs étrangers à certains responsables corrompus ou inconscients constituent des miettes ridicules sans commune mesure avec ce qu’on leur fait perdre, à eux et à tout le pays. Ceux qui ont permis cette catastrophe ont échangé des trésors inestimables comme la survie de leurs enfants contre des bouts d’os à ronger.

Il est donc de notre devoir de résister par tous les moyens à cette destruction de Soamahamanina qui prélude à la mainmise sur l’ensemble de nos richesses et à la colonisation de tout Madagascar. Une colonisation dont nous nous relèverons difficilement étant donné les circonstances. Devant nous se profile la menace, non pas seulement de la servitude et de la misère perpétuelle mais aussi de la destruction pure et simple de notre pays, de tous nos héritages culturels et identitaires.

Masina ny tanindrazana…

Rtoa RABEJAONA Nosy
Jolay 2016
Zanakandriamasoandro, taranak’Andriambahoakampivoantany
Tompon-tanindrazana ao Soamahamanina
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NB: miala tsiny, miala fondro mampiasa teny vahiny fa natao izany ho mafonja fiantefa ny tolo-kevitra.

Mis Ă  jour ( Lundi, 25 Juillet 2016 11:13 )  
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