Ben quoi, ils ne cessent de parler de combat contre on-ne-sait-plus trop bien quoi, étant donné que tout perdure et le peuple malgache se meurt: insécurité; délestage devenu coupure systématique et quotidienne; accaparement de terrains par des étrangers; coût de la vie battant des records de saut en hauteur entrainant une pauvreté généralisée.
Being miserable is a habit; being happy is a habit; and the choice is yours. (Tom Hopkins)
Au milieu de cet océan de « miséritude » (mot que je viens d’inventer signifiant misérable attitude) un président qui se pavane pour aller inaugurer une centrale solaire privée qui n’a aucun lien avec l’administration publique, et qui n'a ni honte ni humilité.
Oui, à Madagascar, nous sommes bien dans un mode de gouvernance stochastique. Qu’est-ce?
Le mot stochastique est synonyme d’aléatoire, en référence au hasard, et s’oppose par définition au déterminisme (Théorie philosophique selon laquelle les phénomènes naturels et les faits humains sont causés par leurs antécédents. Enchaînement de cause à effet entre deux ou plusieurs phénomènes). Aléatoire. Adjectif (latin aleatorius, de alea, hasard) signifiant soumis au hasard, dont le résultat est incertain: exemple: Entreprise aléatoire.
Dans la pratique, le cas du boss de la société de sécurité privée C.O.P.S (Centre opérationnel de protection et de sécurité) de Lionel Lelièvre qui a fait longtemps la Une des Journaux locaux. Cette affaire met en scène le président de la république, le Premier ministre et le ministre de la Fonction publique. Je vais résumer tout çà de manière la plus concise, avant de dévoiler le… coup d’arrêt.
En novembre 2015, Lionel Lelièvre après avoir été placé sous mandat de dépôt, est passé devant le tribunal correctionnel de la ville de Toamasina. Il a été condamné à payer des dommages et intérêts pour injures publiques. En septembre 2016, Lionel Lelièvre et des membres de son équipe, déjà poursuivis pour détention illégale d’armes (puisque sans autorisation), font l’objet d’une plainte pour leurs agissements débordant du cadre de leurs attributions déjà très mal définies.
En février 2007, le ministre de la Fonction publique, Maharante Jean de Dieu, table sur la table et déclare: «Nous avons même organisé une descente inopinée pour traquer le patron «vazaha» de l’agence concernée (Ndlr: C.O.P.S). Une probable fuite de renseignements lui a permis de prendre la poudre d’escampette. Notre ministère continue de se pencher sur ce dossier brûlant. Que le responsable se tienne prêt à assumer ses actes puisqu’il y va de la souveraineté du pays. Madagascar n’est pas digne d’être un terrain de jeu des hors-la-loi, surtout de ces étrangers qui débarquent avec un visa touristique et devenus patrons des sociétés de sécurité ». Seulement, cela ne sera rien qu’un sursaut d’orgueil sans action concrète. Il doit y avoir une pression très forte de… là -haut. Mais personne n'a dit que Maharante était innocent. Une question à 100 millions... d'arguments...
En mars 2017, Une vendeuse à la sauvette porte plainte contre le chef de la société de gardiennage assurant la sécurité du marché d ’Analakely. La C.O.P.S encore. « Il m’a insulté et devant tout le monde. Un agissement que je n’ai pas toléré. Certes, je suis une simple vendeuse ambulante mais je ne mérite pas d’être offensée de la sorte. J’ai décidé d’ester en justice ». Mais étant donné que des tentatives de règlement à l’amiable lui ont été proposés, il est clair que l’affaire a (encore) été classée sans suite. En tout cas, plus personne, la presse en premier, n’en a plus entendu parler.
Le Q.G. de C.O.P.S Ã Antananarivo
Quoi qu’il en soit, les échos de ce remue-ménage, bien qu’ayant été étouffé le plus et le plus longtemps possible, sont parvenus jusqu’aux palais présidentiels (Ambohitsorohitra et Iavoloha). Un ordre en très haut lieu a été donné au ministère de l’Intérieur et une mesure d’expulsion a été signée à l’encontre de Lionel Lelièvre. Et c’est à partir de là qu’apparaît le mode de gouvernance stochastique de ce régime bananier. En effet, le dossier reste toujours lettre morte dans un tiroir de la Primature. Et nous savons tous qu’Oliver Rendcontent (Mahafaly en malgache) est à la fois ministre de l’Intérieur et Premier ministre. Il devrait s'appeler Olly Paiecomptant, non?
Commando Rabbit serait-il plus fort que G.I. Jao (sur la photo ci-dessus en tenue de combat)?
Ainsi, d’un côté il signe un document, suivant un ordre émanant de la présidence ami de l’autre, il gèle le même ordre en tant que Chef de gouvernement. Il y a là désobéissance flagrante, n’est-ce pas? Mais pourquoi ce comportement qui ruine les grands efforts de G.I. Jao qui se démène jusqu’au mensonge pour démontrer que les relations avec les institutions sont au beau fixe… là -haut?
Élémentaire, mon cher Watson: trouvez le nom du propriétaire de la compagnie d’avions privés qui balade le Praiminisitra dans ces tournées à travers le pays, et vous trouverez le lien avec Lionel Lelièvre qui poursuit toujours ses activités comme si de rien n’était. Tout est question de… protection.
Jeannot Ramambazafy – 14 septembre 2017