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Radjan Brothers. La face cachée des maîtres des affaires louches à Madagascar

Il y a un an bien sonné, le 19 septembre 2020 exactement, le corps sans vie de Danil Radjan, «karana» (étranger d’origine indo-pakistanaise) de nationalité française, était trouvé dans le parking souterrain du centre commercial « La City » à Ankorondrano Ivandry. Par la suite, quatre personnes ont été accusées puis inculpéss pour ce fait : Lionel Le lièvre et trois de ses employés de la société de sécurité civile COPS. En attendant le verdict de la cour de cassation qui ne va pas tarder, il importe, tout de même, de traiter une autre face de cette malheureuse affaire. Sans nier l’acte répréhensible, je suis parti d’un constat : depuis cette affaire, il n’y a plus eu de kidnapping urbain, entrant dans le cadre du grand banditisme, à Madagascar. Certes, il existe des cas de kidnapping que je qualifierai de « ruraux », mais il s’agit de « copiés-collés » effectués sur des membres de familles qualifiées de nanties (grossistes, propriétaires de zébus, de camions…), dans des villages, pour demander des rançons de survie. Je ne sais pas si vous me suivez et à quoi je fais allusion avec ce dernier mot.

Ainsi, j’ai fait des recherches sur les frère Radjan et ce que j’ai trouvé doit être l’objet d’un dossier. C’est celui que vous lisez actuellement.

Comme je l’avais déjà écrit dans un article précédent, Il ne faut pas perdre de vue que son frère, Moustapha Radjan, avait fait l’objet, le matin du 13 novembre 2017, d’un attentat du côté d’Ambatobe. Ayant été atteint de trois balles d’arme à feu, il s’en est sorti miraculeusement indemne et vit à l’extérieur de Madagascar à l’heure actuelle. Mais qui sont les frères Radjan (« Radjan Brothers ») ? Après avoir lu le fruit des recherches, vous conviendrait bien que ceux-ci ont été des éléments-clés au sein de ce que j’oserai appeler « mafia malagasy ». Allons-y sans plus attendre.

En 1995 alors que Moustafa Rajan n’est encore qu’un étudiant, son frère Danil travaillait chez un de leurs oncles. Il s’occupait alors de ses relations administratives. Sa position lui avait permis d’escroquer son propre oncle ainsi que ses associés, en inventant de faux problèmes (avec le fisc, la douane, le BIANCO -Bureau indépendant anti-corruption-, la douane...). Cela lui a permis d’amasser un énorme pactole. En 2002, à la suite d’une enquête diligentée par le BIANCO, cet oncle se contraint à quitter Madagascar. Du coup, Danil et Moustafa Rajan, se posant comme « héritiers », ont empoché une bagatelle d’argent chiffré à plusieurs millions de dollars américains qui auraient dû revenir à cet oncle trop confiant. Avec ce pactole, les « Radjan Brothers » montent une société sans nom, sans enseigne, sans activité précise, qui, pourtant, sera plus que lucrative… Mais dans le monde des affaires en général, Danil Radjan a eu la renommée d’avoir été un usurier, prêtant de l’argent à ceux dans le besoin -et ils étaient nombreux- avec un taux d’intérêt mensuel variant entre 5% à 10%.

En 2008, ils se sont activé dans le trafic d’or. De quelle manière ? Ils subtilisaient tout simplement les cargaisons d’autrui. En 2009, ils ont réussi à détourner, pour leur profit, une cargaison de 20 kg d’or qui leur a permis d’empocher deux milliards d’ariary de l’époque. Peu de temps après, grâce à une chaine de corruption qu’ils ont établie au sein des forces de l’ordre, ils ont diligenté une équipe de policiers pour intercepter une cargaison de 20 kg d’or à Maevatanàna et l’ont détourné vers Dubaï par la suite. Résultat de cette opération ? De nouveaux milliards d’ariary raflés au passage…

Les « Radjan Brothers » n’ont jamais rechigné sur des affaires illégales mais lucratives pour eux. Ainsi, ils ont bel et bien œuvré dans les affaires de kidnapping de toute la décennie passée. Pourquoi, en effet, s’arrêter en « si bon chemin », n’est-ce pas ? Et les personnes les plus ciblées, capables de payer des rançons d’un montant faramineux pour le commun des Malagasy, ont été issues de la communauté indo-pakistanaise de Madagascar, les « karana ». Le jackpot assuré. Avec l’appui très intéressé de Dilavarhoussen Reza dit « katka », ils ont semé la terreur, l’angoisse et la peur au sein dans toutes les communautés « karana » de Madagascar, que ce soit chez les Bohras, les Hindous, les Ismaelis ou les Khodjas… En état de stress permanent, tous les membres des familles riches de ces communauté n’avaient plus qu’une question en tête : « à qui le tour maintenant ? Qui sera le prochain kidnappé ? »… Si vous prenez le temps de lire et relire les archives des journaux de l’époque, vous constaterez qu’une famille, en l’espace de deux années a vu quatre de ses membres kidnappés contre rançon.

Et, à y voir très clair, il m’est apparu qu’une famille a été épargnée par ces vagues de kidnappings qui ont défrayé la chronique. Devinez laquelle. Oui, c’est celle des « Radjan Brothers ». J’ai eu beau cherché mais le constat est le suivant : aucun de leurs proches ne figure sur la longue liste des victimes d’enlèvement et de séquestration contre rançon. Danil et Moustafa ont-ils eu un élan de pitié pour leur famille, alors qu’ils avaient pourtant grugé l’un de leurs oncles ? Le mystère reste entier…

En 2010-2011, sous la transition dirigée par Andry Rajoelina, ils sont incarcérés dans la maison de force située à Tsiafahy, suite à l’affaire des bombes artisanales qu’ils avaient financée et à la suite de quoi des bombes avaient été posées un peu partout. Ils ont également été les financiers de la tentative du coup d’état au camp de la base aérienne BANI, à Ivato. Là, ils ont pénétré dans le domaine de la politique, avec la volonté manifeste d’écarter le Président de la Transition. Et peut-être pire encore.

Par la suite, grâce encore à un système de corruption « élevée » (à coups de millions d’ariary assurément), leur relation étroite avec certaines personnes de la SAMIFIN (« Sampandraharaha Malagasy Iadiana amin'ny Famotsiam-Bola » ou Service de renseignement financier malagasy) leur a permis de s’enrichir de façon illicite voire criminelle gracieusement, sans jamais avoir été inquiétés. Du coup, des personnes issues de toutes communautés confondues ont été prises pour cibles, certaines faussement accusées de blanchiment d’argent. Parallèlement, entre 2007 à 2010 (donc, sous le Président Marc Ravalomanana déjà), les « Radjan Brothers » ont pu réaliser des transactions fictives d’un montant égal à 100 millions de dollars américains.

A présent, s’il y a une justice en ce bas-monde, nous nous posons tous la même question : laquelle ?

En tout cas, une chose est certaine ici-bas : tôt ou tard, nous serons payés en retour des actes que nous avons commis, que ce soit en bien ou en mal et de manière inattendue, en partant du principe que si les voies du Seigneur sont insondables, Il sait tout, Il voit tout et agit selon vos propres agissements. Tel est l’objet de ce dossier. Réveillez vos consciences et n’espérez jamais être récompensés pour des actes maléfiques. Car si la justice humaine comporte des failles certaines, la justice divine, elle, est immanente.

Pour les éternels sceptiques, je signale, que les faits cités plus haut ne sont que la face visible d’un profond iceberg d’actes de banditisme tous aussi mafieux les uns que les autres signé « Radjan Brothers ».

Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Lundi, 20 Septembre 2021 01:56 )  
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