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Au commencement, c’est comme dans un conte de fée, en ce qui concerne la motivation qui n’a vu le jour qu’en 2019, de la part des responsables enfin concernés… : « La forte exposition de la Commune Urbaine d’Antananarivo aux inondations représente une menace importante pour la forte concentration de personnes et de biens dans la plaine inondable, en particulier pour les populations en situation vulnérable. La concurrence pour l’espace pousse les ménages à s’installer dans des zones à risque d’inondation mais proches des marchés du travail urbain. Dans certaines municipalités, jusqu’à 50% de l’environnement bâti se concentre dans des zones sujettes aux inondations ».
Du coup, sur l’initiative du nouveau Président de la République élu, Andry Rajoelina, la Banque Mondiale s’est engagée à appuyer le développement urbain intégré du Grand Antananarivo sur le long terme. Ce, dans le cadre d’une série de projets. Et c’est ainsi qu’est né PRODUIR (PROjet de Développement Urbain Intégré et de Résilience du Grand Antananarivo). Il s’agit d’un premier projet bénéficiant d’un financement de l’IDA (Association internationale de développement) d’un montant de 75 millions USD (347.195.379.000,00 Ariary actualisés au taux de ce 24/10/20124), couvrant la période 2019-2023. Eh oui…
PRODUIR est mis en œuvre sous la tutelle du Ministère de l’Aménagement du Territoire et des Services Fonciers (MATSF) -redevenu Ministère de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire tout court-, également maître d’ouvrage. Puis… plus aucun écho. Car le covid-19 a frappé le monde entier, sans épargner Madagascar. Cela, il ne faut jamais le perdre de vue, comme le font, plus que de raison, les sacrés politicards malagasy, incorrigibles dans leur négativité destructive.
Le 17 septembre 2024, enfin, le lancement officiel des travaux est lancé. Ce, en présence du ministre de tutelle et de la Présidente de la délégation spéciale de la CUA. Déclarations du jour :
Naina Andriantsitohaina, ministre de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire:
« Antananarivo, en tant que capitale de Madagascar, fait face à des enjeux majeurs. La protection de ses habitants est une priorité. Le projet PRODUIR est engagé depuis des années dans la structuration du Grand Tana et la réalisation d’infrastructures au bénéfice des communautés. Le curage du Canal C3 aura un impact durablement positif sur la plaine d’Antananarivo ».
Harilala Ramanantsoa, Présidente de la Délégation Spéciale de la Commune Urbaine d’Antananarivo:
« Ce projet d’envergure marquera durablement Antananarivo. Le curage du Canal C3 répond à une urgence réelle pour notre ville, particulièrement vulnérable aux inondations. PRODUIR permettra de protéger durablement les Tananariviens de ce phénomène amplifié par le changement climatique ».
Puis vint le tour de l’actuel coordonnateur de PRODUIR, Haja Rasolofojaona. Déclarations en malagasy traduits en français ici.
D’emblée, et très optimiste, il a annoncé que « tous les travaux, dans le cadre de PRODUIR, devront être achevés au mois de juin 2025 ». Puis de poursuivre : « Il y a de nombreux projets à effectuer dans le cadre de PRODUIR mais le curetage du canal C3 est le plus important. Il y a également l’aménagement des berges du canal ; le renforcement des digues, qui est déjà en cours, en même temps que la réhabilitation de nombreuses ruelles et les diverses passerelles au niveau des différents quartiers. Pour clore cette année, seront construites des maisons où seront relogés des ménages dans le cadre du projet, du côté d’Andavamamba. Plus de 84 ménages seront bénéficiaires de ces habitations. Actuellement, nous pouvons dire que 50% des travaux sont achevés. Nous allons essayer de finaliser la construction de ces 29 logements dans les deux prochains mois (octobre et novembre 2024). Puis, il y aura la construction du site de stockage de boue, du côté d’Iarinarivo, qui devrait être terminée ce mois de septembre ». (Nous sommes le 24 octobre 2024, au moment où je rédige cet article).
« En ce qui concerne l’indemnisation des ménages déplacés, nous en sommes à un stade avancé. En effet, aujourd’hui, ce sont près de 1.000 personnes qui ont pu être indemnisées. Leurs habitations se situaient trop près du canal C3. En ce qui concerne l’indemnisation des terrains touchés par le projet, toutes les procédures y afférentes devraient débuter incessamment ».
« Le curetage du canal C3, qui mesure plus de 12 km (Note : du quartier d’Anosibe jusqu'à la station de pompage d'Ambodimita), constitue le plus grand des travaux de PRODUIR. Ce sont près de 118 m3 de boue qui seront enlevés puis stockés dans la commune rurale d’Iarinarivo. L’intérêt de ce curetage est la prévention des inondations dans les quartiers bas d’Anosibe, Namontana, Andavamamba jusqu’à Antohomadinika, et surtout dans les quartiers riverains du canal C3. L’enlevage de la boue permet de faciliter l’écoulement de l’eau. Mais ce n’est pas tout. Il y a également la réhabilitation des berges du canal C3 pour permettre la circulation des véhicules sur certains axes pas trop étroits. Par ailleurs, les environs du canal seront aussi réhabilités ; les endroits connus seront valorisés et l’éclairage public y sera installé ».
« Afin que les ordures et la boue ne réapparaissent plus, nous allons renforcer la capacité des acteurs qui gèreront le canal. A la fin du projet, ils seront équipés d’un engin comme celui que vous voyez. Mais il existe déjà du matériel comme des camions déjà utilisés, en ce moment. Par ailleurs, une sensibilisation du voisinage est déjà en cours, qui se poursuivra jusqu’à la fin du projet. Enfin, tous les projets dans le cadre de PRODUIR devront être achevés au mois de juin 2025. Et c’est aussi à ce moment que PRODUIR arrivera à son terme ».
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En ce mois d’octobre 2024 qui arrive aussi à son terme, une visite sur les lieux a donné l’impression que nous sommes loin de toute cette volonté affirmée du Coordonnateur de PRODUIR. Par ailleurs, du côté d’Ambodin’Isotry, il existe des sinistres individus qui dénigrent le chef du quartier (« Sefom-pokontany »), dans le but de laisser les marchands à déplacer, poursuivre leurs activités d’insalubrité. Merci facebook…
Il serait grand temps, que le sieur Haja Rasolofojaona et tous les responsables concernés par ce projet PRODUIR organise un point de presse pour éclairer, une bonne fois pour toutes, et en étant réalistes, l’opinion publique, car publicité n’est et ne sera jamais communication. QUEL EST OU QUELS ONT LES VRAIS FACTEURS DE BLOCAGE ? Car ce ne sont tout de même pas les fonds qui manquent le plus ! Dans le doute, certes, on s’abstient, mais personne ne peut empêcher personne de raconter tout et n’importe quoi sur des « cibles » pour tenter de les atteindre sinon de les dénigrer gratuitement ? Qui, plus particulièrement ? Ce n’est pas sorcier… Hiérarchie, où es-tu ?
Quoi qu'il en soit, la réalité est que la saison des pluies et des "rivodoza" arrive à grands souffles et elle promet d'être... "inondante", selon la météo d'ici et d'ailleurs.
L'autre réalité, que l'on néglige plus que souvent, est que la population de la ville d'Antananarivo et ses environs, en cette année 2024, est de 4.048.670 habitants (World Population Review).
Nous attendons donc des explications claires et nettes, face à ce manque de responsabilité flagrant, sur cet attentisme bloqueur. Honnêteté intellectuelle, où es-tu ? Et puis, vraiment : il faut que cesse ce jeu de rugby malsain de la hiérarchie administrative, dans lequel on ne sait vraiment plus qui passe le ballon -déjà oval-, à qui, une fois pour toutes. Dia ny Filoha Rajoelina foana no ho tratra farany eo.
Jeannot Ramambazafy – 24 octobre 2024