COLISEUM DE MADAGASCAR : ALBUMS DE 923 PHOTOS

Le couple présidentiel, Andry et Mialy Rajoelina, et le Père Pedro Opeka, le religieux à abattre pour les politiciens aussi corrompus que véreux

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Antsonjombe, le mardi 11 décembre 2012. Dans 20, 30, 40 et même 50 ans, on risque d'oublier qui est à l'origine de ce Coliseum de Madagascar. Les bons à rien, les imbéciles de tous bords et les politiciens beaux parleurs auront beau critiquer : Antsonjombe la poussiéreuse, sans aucune installation sanitaire et hygiénique depuis bien avant la venue du Pape Jean Paul II, en 1989, est devenu le plus grand complexe socio-culturel de l'Afrique austral et de l'océan Indien.

Cet exploit revêt un caractère multiple. N'en déplaise à des copistes qui ignore l'Histoire même de Madagascar, on n'en a rien à cirer que des représentants de la Communauté internationale, et surtout des bailleurs de fonds dits traditionnels (Fmi, Banque mondiale et consorts) aient été absents. Pour les premiers, remarquer leur absence révèle une mentalité indélébile d'esclave libéré qui veut montrer aux blancs son travail pour ne pas se faire gronder. Pour les seconds, Ils n'avaient rien à faire là, étant donné que le temps de la mendicité avec taux d'intérêts est dépassé. Le coût des travaux s'élèvent à 12 milliards d'ariary, soit 60 milliards d'anciens francs (charge au pouvoir de transition de nous en donner plus de détails d'ici peu. Le changement exige une transparence non tardive...). Mais, contrairement aux pratiques usitées entre l'époque de Philibert Tsiranana et celle de Marc Ravalomanana, le peuple malgache ne s'est pas endetté sur plusieurs générations. En fait, voilà pourquoi ces anciens présidents « élus » n'ont jamais pu réaliser des infrastructures de ce genre, qui profitent directement à la population. Certes, les pauvres d'esprits diront encore que çà ne se mange pas, mais c'est durable et çà rapporte de l'argent. Comme le palais de Bercy, à Paris, par exemple.

Tous les présidents élus "démocratiquement" avaient dressé des projets avec des dossiers trop beaux pour être honnêtes. Ensuite, ils sont allés frapper à la porte des bailleurs pour quémander au nom de l'intérêt du peuple. Or, ces institutions ne prêtent jamais par philanthropie. Il y a toujours des intérêts, des taux de la dette. Une fois l'argent acquis, ces dirigeants, non seulement prélevaient une sorte de dîme au passage, mais les projets n'arrivaient jamais à leur terme. Alors que les belles villas des dirigeants et de leur cour, poussaient comme des champignons, les projets n'étaient plus que des chantiers en état de délabrement avancé.

Depuis que je suis journaliste, il y a bien 20 ans que j'ai entendu parler de cette autoroute de la Concorde reliant Antsiranana et Taolagnaro. La Banque mondiale a donné des sous à Didier Ratsiraka. L'argent s'est évaporé. Mais les dettes sont restées. Lorsque Ravalomanana est arrivé au pouvoir, il a repris le même projet. Là, la Banque mondiale a déclaré : « Mais nous avons déjà donné ! ». Et c'est à partir de ce moment que ces institutions financières ont -tout de même- décidé de pratiquer la revue trimestrielle de l'utilisation des fonds. Adieu pourcentages immédiats. En 2007, Ravalomanana eut l'idée machiavélique de faire reposer la gestion du pays sur le Madagascar Action Plan ou MAP. En fait, il s'agit d'un dossier dans lequel sont inscrites les idées du plan quinquennal de Tsiranana et du petit livre rouge (« Boky Mena ») de Ratsiraka. En fait aussi, tout n'y est que théorie à l'américaine, irréalisable dans la Grande île. L'idée était de présenter ce MAP à tous les bailleurs de fonds « de bonne volonté », pour amasser le maximum d'argent.

Manque de pot (d'yaourt) pour Ravalomanana, il a commis l'erreur de se procurer un Jet à 60 millions de dollars prélevés à la Banque centrale, au port de Toamasina et aux assurances Aro. En décembre 2008, les bailleurs de fonds suspendent leurs aides intéressées. Depuis, le pouvoir de transition a prouvé que Madagascar pouvait vivre sans ces bailleurs de fonds. Il faut que cesse la désinformation: ce n'est pas à cause de la transition que les bailleurs ont cessé de bailler. C'était bien, et c'était à cause de la manie de Ravalomanana de confondre l'Etat, le parti TIM et l'empire TIKO.

En l'espace d'un temps record, Andry Rajoelina a pu démontrer sa manière de gérer l'argent de l'état : hôpitaux aux normes internationales, maisons en location-vente, Coliseum de Madagascar, réhabilitation effective de la RN 44 (éternelle promesses des trois présidents "élus démocratiquement" mais démis de leur fonction par le peuple. Aucun n'a achevé son mandat). Tout cela, Andry Rajoelina l'a accompli sans laisser des dettes aux générations malgaches présentes et futures. Voilà les réalités. Le reste n'est que du baratin pour une poignée de Malgaches trop longtemps habitués à vivre aux crochets du parti au pouvoir : PSD, AREMA, UNDD, TIM.

Sur un autre plan, le monde étant régi par les puissances financières, Andry Rajoelina devient un danger pour le circuit financier international. S'il veut vraiment oeuvrer pour l'intérêt de la Nation, la première tâche que devra effectuer le Président élu de la IVè république sera de réviser les termes des relations avec ces bailleurs de fonds. Le projet Ambatovy est un exemple à suivre. Celui de la RD Congo, même instable politiquement parlant, est aussi à suivre, sinon à imiter.

Le système de la RD Congo est le suivant : les Chinois débarquent. Le régime au pouvoir leur demande de construire des routes, des écoles, des hôpitaux. Mais les Congolais de la RD-C ne vont pas mendier de l'argent -avec taux d'intérêts- auprès des bailleurs. Non. Une fois les travaux achevés, les Chinois sont payés avec les richesses du pays, en l'occurrence l'or et le diamant. Lorsque les dirigeants de Madagascar arriveront à ce niveau de relations financières alors là le développement débutera. Il importe donc que la jeune génération malgache soit au courant des pratiques malsaines- et qui paupérisent à outrance- de ces dinosaures de la politique qui parlent beaucoup mais n'agissent que pour eux-mêmes. En attendant ce grand jour, place aux 923 photos prises lors de l'inauguration du Coliseum de Madagascar. Pour la postérité.

Jeannot Ramambazafy - 13 décembre 2012