Rajaona Andriamananjara, Président de l'Académie malgache, et Juliette Ratsimandrava, académicienne et responsable de l'Office national des Langues
COMMUNIQUE DE PRESSE
Journée Internationale de la langue maternelle, 21 février
Antananarivo, 20 février 2014 – La Journée internationale de la langue maternelle est célébrée chaque année le 21 février depuis 2000 pour promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. Le thème de cette 14e édition, « langues locales pour la citoyenneté mondiale : zoom sur la science », entend montrer combien les langues contribuent à améliorer l’accès au savoir, sa transmission et sa pluralité.
L’UNESCO et l’UNICEF sont partenaires des célébrations de la Journée Internationale de la Langue Maternelle à Madagascar, lesquelles seront marquées le 21 février notamment par l’organisation d’une conférence-débat sur le thème « Ma Terre, Ma Langue, Mon Histoire » orchestrée par l’Académie Malagasy.
« Contrairement aux idées reçues, les langues locales sont parfaitement capables de transmettre des matières scientifiques les plus modernes, les mathématiques, la physique, la technologie. Reconnaître ces langues, c’est aussi ouvrir la porte à de multiples savoirs traditionnels scientifiques souvent ignorés, et enrichir nos connaissances » déclare Mme Irina Bokova, Directrice Générale de l’UNESCO, avant d’ajouter : « Les langues locales constituent la majeure partie des langues parlées sur notre planète […] Elles sont aussi les plus menacées. L’exclusion de langues se traduit par l’exclusion de ceux qui les parlent de leur droit humain fondamental au savoir ».
L’UNICEF et l’UNESCO, à l’occasion de cette Journée, entendent attirer l’attention du futur Gouvernement et du Ministère de l’Education Nationale sur l’urgence qu’il y a à rouvrir le chantier de la politique linguistique nationale, particulièrement dans le contexte de la réforme de l’éducation fondamentale. Cette réforme, initiée en 2006 au niveau de 20 CISCOs pilotes, et qui prévoyait l’introduction du Malagasy comme langue d’instruction durant les premières années du primaire ainsi que la mise en place d’un nouveau programme d’études, n’a pu être menée à bien durant la période de crise prolongée que vient de traverser Madagascar.
« L’amélioration de la qualité des enseignements et apprentissages, qui figure au titre des priorités nationales pour le secteur éducation, ne pourra pas avancer de manière significative et durable tant que les questions de la langue d’instruction, des langues d’enseignement, et de la réforme du programme scolaire n’auront été sérieusement abordées, en replaçant les intérêts des élèves, les capacités de leurs enseignants, et leur environnement socio-culturel au cœur du dispositif éducatif et de la démarche pédagogique. Nous nous tenons, avec les Partenaires Techniques et Financiers, à la disposition du futur gouvernement pour travailler ensemble à l’amélioration du système éducatif malgache » indique M. Graham Lang, Chef de la Section Education à l’UNICEF.
La diffusion des langues maternelles sert non seulement à encourager la diversité linguistique et l'éducation multilingue mais aussi à sensibiliser davantage aux traditions linguistiques et culturelles du monde entier et à inspirer une solidarité fondée sur la compréhension, la tolérance et le dialogue.
UNICEF Madagascar – www.madagate.com