Anitry Ny Aina Ratsifandrihamanana, plus connue sous le surnom de Nanie
Avec le départ de Richard Hugues, représentant régional de WWF pour Madagascar et l’océan Indien occidental (MWIOPO) depuis 2001, la Grande île s’offre une première à graver dans les mémoires. En effet, son successeur est une femme, la première Malgache à accéder à cette fonction de représentation officielle de WWF à Madagascar. Le premier homme était Vaohita Barthélémy en 1987.
Richard Hugues et Nanie Ratsifandrihamanana, le 13 mars 2014
Il s’agit d’Anitry Ny Aina Ratsifandrihamanana, plus connue sous le surnom de Nanie. C’est le 13 mars 2014, au Centre de presse à Antsakaviro que le Bureau du Programme de WWF MWIOPO a annoncé la nouvelle. En tant que « Country Director », Nanie prendra officiellement ses fonctions à compter du 15 mai 2014. Qui est Nanie ?
Elle intègre WWF Madagascar en 1999, en tant que Consultante en « Adaptive Management » dans le programme de protection de l’éco-région Ala Maiky (Forêts épineuses), dans le Sud malgache. En quatre ans, elle prouve son aptitude et sa capacité en matière de conservation environnementale globale, aussi bien au niveau local qu’international.
A partir de 2004, elle est nommée Directeur de la Conservation au sein de WWF Madagascar.
De 2008 à 2011, Nanie Ratsifandrihamanana a fait partie du conseil d’administration de Madagascar National Parks.
Nanie Ratsifandrihamanana (micro)Â : her speech at the Anglophone Africa Subregional Workshop on the Review of and Capacity Building for the Implementation of the Programme of Work on Protected Areas (the Workshop), under the Convention on Biological Diversity (CBD), from 13-16 August 2007, in Cape Town, South Africa
Entre 2005 et 2009, elle a co-dirigé la Commission sur les aires protégées de Madagascar. Par ailleurs, elle fait partie de plusieurs cercles de recherches, d’actions et de réflexions liés à l’environnement et la conservation, dont l’association Vahatra, la commission de catégorisation des aires protégées au sein de l’IUCN, le conseil éditorial du journal Madagascar Conservation and Development, le conseil d’administration de l’Ong de conservation Madagasikara Voakajy.
BREF SURVOL DE WWF Madagascar
WWF travaille à Madagascar depuis 1963 et a élargi son mandat dans la région de l’Océan Indien Occidental en 1999. WWF travaille sur dix paysages prioritaires :
Linta-Onilahy-Mandrare ; Vallée de Mandrare ; Maintirano-Belo-sur-Tsiribihina ; Cap d’Ambre ; Fandriana-Vondrozo-Marolambo ; Marojejy-Tsaratà nana ; Ranobe ; Salha de Maya ; le Sapphire Sea et le Plateau Mahafaly.
La mission de WWF consiste à préserver durablement cette particularité naturelle où se concentrent des espèces endémiques, tout en améliorant les conditions de vie des communautés.
A ses débuts à Madagascar, WWF s’est essentiellement concentré sur les recherches scientifiques et la protection des espèces. En 1963, WWF lance son premier projet qui concerne la protection des ayes-ayes. Le premier bureau officiel de WWF a ouvert ses portes à Antananarivo en 1979, un accord de siège avec le gouvernement malgache a été signé en 1996.
En 1984, WWF présente une stratégie nationale malgache de conservation, faisant suite à la Stratégie Mondiale de Conservation mise en place en 1980.
En 1986, WWF met sur les rails son programme « Biodiversité et Aménagement des Aires protégées » ;
En 1988 et 1996, il participe de manière significative à la formulation et la définition du Plan National d’Actions Environnementales.
En 1999, WWF étend son mandat aux îles Maurice, Seychelles et Comores.
En 2003, WWF appuie la réalisation de la Vision Durban consistant à l’augmentation de la superficie des aires protégées malgaches, de 1,7 millions à 6 millions d’hectares en cinq ans. WWF a aussi contribué à la création de la Fondation pour les Aires Protégées et la Biodiversité de Madagascar.
En 2006, WWF créé son programme marin. Il s’agit de s’associer à l’émergence des aires protégées marines. Mais auparavant, WWF a accompagné la création et le développement du réseau de parcs nationaux et de réserve de Madagascar sous la tutelle de l’ANGAP, rebaptisé Madagascar National Parks.
En 2012, le programme holistique de conservation des forêts à Madagascar (PHCF) est mis en place. D’une durée initiale de quatre ans, il vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre résultant de la déforestation et de la dégradation des forêts à Madagascar. Il s’agit-là d’un programme pionnier d’envergure développé en partenariat avec la Fondation française GoodPlanet qui bénéficie du soutien financier d’Air France. Le programme couvre une très large zone de plus de 500.000 hectares de forêts de grande valeur pour la conservation (environ 380.000 hectares de forêt tropicale humide et 125.000 hectares de forêt sèche épineuse). Il est réparti sur cinq zones et couvre cinq volets distincts. L’une des clefs de ce programme est l’implication exemplaire des communautés locales réparties sur le territoire malgache sans oublier les institutions locales et nationales, les ONG présentes sur place et des organismes scientifiques dont certains de renommées internationales. Mené sur le terrain par le WWF, il contribuera ainsi à améliorer les conditions de vie des communautés locales et à préserver la biodiversité unique de l’île.
Quel sera le programme exact de Nanie ? Chaque chose en son temps. Nous le saurons à compter du 15 mai 2014. Mais déjà , elle a tracé trois grands thèmes récurrents :
* Lutte contre le trafic du bois de rose
* Lutte contre le trafic des tortues
* Préservation du Canal de Mozambique, en regard de la biodiversité et face à la pêche surexploitée et sans bornes.
Dossier de Jeannot Ramambazafy – 16 mars 2014
Sources : http://www.wwf.mg/ - http://wwf.panda.org/