Patrick Raharimanana
Gouvernement et Haute Cour Constitutionnelle illégaux et boiteux avec un régime bâtard, mi-transition mi-4ème République, mi-feuille de route mi-nouvelle constitution.
Combien restent-ils des ministres dans l'esprit de la feuille de route, actuellement il n'y a presque plus que des intérimaires. Et c'est avec ce gouvernement boiteux que même une ordonnance a été prise pour régir le fonctionnement d'une nouvelle Institution qu'est l'Assemblée Nationale. Les députés nouvellement élus sont-ils incapables de réfléchir sur leur statut? Pourquoi un gouvernement qui ne doit s'occuper que des affaires courantes se mêle d'un tel acte, et bien d'autres qui dépassent ses compétences et ces dites affaires courantes?
La Haute Cour Constitutionnelle a un mandat non renouvelable de 7 ans, elle entre en fonction après la prestation de serment. La Cour actuelle est 2 fois reconduite avec des membres panachés de l'ancienne République et de la 4ème République, alors que l'esprit même de sa composition est la représentation de l'équilibre du pouvoir, entre autre les représentants de l'exécutif à travers les membres nommés par le Président de la République, les membres du Parlement, respectivement nommés par l'Assemblée Nationale et le Sénat, et enfin les membres nommés par le pouvoir judiciaire, à travers le vote du Conseil Supérieur de la Magistrature CSM.
C'est pour cela probablement l'interprétation de la décision prise par la HCC de dissoudre le bureau permanent de l'Assemblée Nationale, qui est une violation manifeste de cet équilibre du pouvoir, car au lieu de rester sur un contrôle stricte de constitutionnalité, la Cour a même suggéré qu'il faut élargir le bureau de l'Assemblée Nationale.
Une démission collective des membres du gouvernement et de la HCC est demandée pour que chaque institution reparte sur une bonne base et aura cette équilibre avec un même début et fin de mandat.
L'abrogation de la feuille de route est aussi une nécessité pour clore l'avènement de la transition et promulguer une autre loi à travers le nouveau parlement s'il y a des dispositions qui méritent encore d'être appliquées, comme la loi d'amnistie, la réconciliation nationale, le cas des exilés politiques et prisonniers politiques.
Il faut mettre fin à cette ingérence des étrangers sur nos affaires nationales, comme stipule la feuille de route que la Communauté Internationale peut nous sanctionner et dicter même le critère de nomination des membres de notre gouvernement.
Une nouvelle République doit partir avec une nouvelle dynamique, et pourquoi pas, avec des nouvelles personnalités qui la dirige. Madagascar ne manque pas de ressources tant humaines que de richesse naturelle.
Patrick Raharimanana
Vitatsika io