« Nous avons l’obligation morale de mettre un terme à la défécation à l’air libre et le devoir de protéger les femmes et les filles contre le risque d’agression et de viol découlant de l’absence d’installations sanitaires ».
Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon
Message 2014
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Le manque de toilettes pose un danger pour tout le monde, affirme l’UNICEF
Antananarivo, 19 novembre 2014 – La lenteur des progrès dans l’assainissement et la pratique courante de la défécation à l’air libre par des millions de personnes du monde entier continuent de poser un danger pour les enfants et leurs communautés, a averti l’UNICEF à l’occasion de la Journée mondiale des toilettes.
Dans le monde, environ 2,5 milliards de personnes ne sont pas équipées de toilettes adéquates et, parmi celles-ci, 1 milliard pratiquent la défécation à l’air libre - dans les champs, dans les buissons, dans les étendues d’eau – faisant courir à la population, particulièrement aux enfants, le risque de maladies fécales-orales potentiellement mortelles comme la diarrhée.
En 2013, plus de 340 000 enfants de moins de cinq ans sont morts de maladies diarrhéiques en raison de l’absence d’accès à de l’eau salubre, à l’assainissement et à une hygiène de base, soit une moyenne de presque 1 000 décès par jour.
« Le manque d’assainissement est un indicateur fiable de la façon dont vit la population la plus pauvre d’un pays, constate Sanjay Wijesekera, Responsable des programmes mondiaux d’eau, d’assainissement et d’hygiène à l’UNICEF. Mais bien que ce soient les pauvres qui, dans la très grande majorité, ne disposent pas de toilettes, chacun souffre de l’effet de la contamination provoqué par la défécation à l’air libre et par conséquent, chacun devrait comprendre qu’il est urgent de résoudre ce problème ».
Madagascar est classé, à l’échelle mondiale, à la huitième place des pays les moins performants en termes d’assainissement amélioré. Le nombre de personnes n’ayant pas accès à un système d’assainissement amélioré a fortement augmenté, de 10,3 millions en 1990 à 18,4 millions en 2011. En 2011, encore quatre Malgaches sur dix pratiquaient encore la défécation à l’air libre, et jusqu’à neuf personnes sur dix dans certaines régions rurales.
L’appel pour mettre fin à la pratique de la défécation à l’air libre prend une urgence nouvelle car les liens avec le retard de croissance chez l’enfant deviennent de plus en plus évidents. A Madagascar, un enfant malgache de moins de cinq ans sur deux a un retard de croissance. Le pays est classé au quatrième rang des pays avec un taux de malnutrition chronique des enfants de moins de cinq ans les plus élevés dans le monde.
L’Approche communautaire pour un assainissement total (CLTS) de l’UNICEF tente de faire face au problème au niveau local en faisant participer les communautés à la recherche de solutions et a conduit depuis 2008 quelque 26 millions des personnes de plus de 50 pays à abandonner la pratique de la défécation à l’air libre. Introduite à Madagascar en 2008, l’approche CLTS vise à réduire de manière considérable la défécation à l’air libre d’ici à 2018. Il s’agit de faire passer à moins de 1% le taux de cette pratique à Madagascar.
«Avec l’approche CLTS, Les communautés se prennent en main et identifient leurs propres mesures pour mettre fin à la défécation à l’air libre. Toute action qui pousse les gens à changer de comportement face à la défécation à l’air libre nous rapproche vers l'objectif de l'assainissement pour tous», explique Silvia Gaya, chef de la section WASH de l’UNICEF Madagascar.
L’UNICEF appuie le ministère de l’Eau et les directions régionales de l’Eau de sept régions (Atsimo Andrefana, Anosy, Androy, Atsimo Atsinanana, Analanjirofo, Analamanga et Boeny) pour améliorer les conditions d’assainissement et d’hygiène dans les zones rurales, avec un accent particulier sur la réduction de la défécation à l’air libre. Ces interventions font partie de l’approche intégrale d’amélioration de l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène au niveau des communautés rurales, des écoles, des centres de santé et de nutrition de ces régions.
Unicef Madagascar – www.madagate.com