Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies à Madagascar (Bureau national de gestion des risques et des catastrophes)
La Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies à Madagascar, Fatma Samoura, a porté la voix de l’ensemble de l’Equipe Humanitaire du Pays regroupant les Agences du Système des Nations Unies, les ONGs internationales, les mouvements de la Croix Rouge lors d’une conférence de presse sur les situations d’urgence à Madagascar, organisée dans les locaux des Nations Unies à Madagascar, le mercredi 11 mars 2015. Aux côtés des représentants du gouvernement et des membres de l’Equipe Humanitaire du Pays, elle a dressé le bilan des appuis apportés par les acteurs humanitaires à Madagascar suite au passage des deux tempêtes tropicales et des intempéries qui ont affecté bon nombre d’infrastructures de l’Ile depuis le début de l’année 2015 et pour faire face à la situation d’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans le Sud de Madagascar qui affecte 200.000 personnes, dont 40.000 enfants de moins de 5 ans dont le statut nutritionnel s’est dégradé. Actuellement, les stocks de vivres et non-vivres pré-positionnés par les acteurs humanitaires pour répondre aux besoins urgents pour la saison cyclonique 2014-2015 sont déjà largement entamés, alors que la saison cyclonique n’est pas encore terminée, et qu’une nouvelle urgence humanitaire n’est pas à exclure.
« Un appel au fonds d'urgence des Nations unies (CERF) pour un montant pouvant aller jusqu'à trois millions de dollars US est en cours de préparation pour permettre d’assurer une intervention humanitaire ciblant 110.000 personnes, dont 40.000 enfants de moins de 5 ans », a annoncé à l’occasion Fatma Samoura.
L’Equipe humanitaire continue parallèlement de mobiliser des ressources additionnelles pour combler les besoins financiers immédiats et ceux nécessaires à la relance de l’agriculture. Une rencontre avec les donateurs de la Région de l’Afrique Australe basés en Afrique du Sud se tiendra  vers la mi-mars à Johannesburg, en vue de mobiliser les ressources manquantes pour le programme triennal de réponse à l’invasion acridienne.
Pour faire face aux tempêtes Chezda et Fundi et aux intempéries, en plus des stocks de prépositionnement établis pour faire face aux urgences, l’Equipe humanitaire du pays a mobilisé jusqu’ici une enveloppe de 3,29 millions de dollars US incluant leurs ressources régulières pour répondre aux besoins multisectoriels les plus urgents de 60.000 personnes victimes des deux tempêtes Chezda et Fundi et des intempéries dont un budget d’un million de dollars US spécialement alloué à la réhabilitation des écoles et des centres de santé endommagés.
Au nom de l’ensemble de l’Equipe Humanitaire du Pays, Fatma Samoura a tenu à  saluer les efforts déjà déployés par le gouvernement malagasy pour le sauvetage des populations sinistrées à travers les évacuations des personnes en danger, l’allocation de ressources pour les réponses humanitaires et a félicité la collaboration de la presse qui a largement contribué à  diffuser les alertes, à  sensibiliser la population et à  rapporter la situation sur les zones sinistrées. Par ailleurs, elle a attiré l’attention sur la nécessité de solutions durables pour gérer les risques et les catastrophes. « On ne devrait plus se permettre dans l’avenir de se retrouver en face de telles situations avec les mêmes personnes déplacées et sinistrées car il s'agit de situations structurelles pour lesquelles les mécanismes de réponse dont dispose la communautaire humanitaire ne sont pas adaptés. En outre en raison de la récurrence des urgences humanitaires de par le monde, les ressources mises à notre disposition pour répondre aux catastrophe naturelles sont de plus en plus limitées, puisque la compétition est devenue la règle et non plus l’exception », a soutenu la Coordinatrice résidente du Système des Nations Unies à Madagascar, tout en faisant un plaidoyer pour la restauration sans délai du système d’alerte précoce à Madagascar afin de minimiser les risques de perte en vies humaines et réduire considérablement le coût des interventions d'urgence.
Source et photos : PNUD MADAGASCAR