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Présentation de l'auteur
Plus qu’un ouvrage à caractère histoire, ce recueil de quelques-uns de mes articles sur l’ancien président malgache, de 2002 à 2009, constitue surtout un condensé de preuves écrites sur sa mauvaise gouvernance due à trop d’abus de pouvoir. Ce n’est jamais de gaité de cœur de devoir découvrir au fil des années que celui pour qui vous avez voté le 16 décembre 2001, se cachait derrière un masque de patriote, d’homme de parole, honnête et droit.
En fait, l’exercice du pouvoir, il l’a utilisé pour faire de Madagascar une entreprise à son service. Dans cet ouvrage, on ne parle pas de révolution orange considérée par les fanatiques de « coup d’État ». Dans ce recueil, vous apprendrez enfin pourquoi tout un peuple s’est levé. Ce, à travers des documents et des faits qui se sont réellement passés. Car tous les articles de ce recueil n’émanent pas de l’imagination d’un auteur de roman à fiction mais d’un journaliste, témoin journalier de ce qui se passe à Madagascar depuis le début des années 1980.
DĂ©tails
- Format : e-book Kindle - 2,99 euros (en attendant le livre broché de 80 pages au format US (8,5X11)
- Taille du fichier : 8713 KB
- Utilisation simultanée de l'appareil : Illimité
- Vendu par : Amazon Media EU S.Ă r.l.
- Langue : Français
- ASIN: B07K351NSW
Extraits (d'autres extraits chiffrés seront publiés dans le quotidien "La Gazette de la Grande île" du samedi 03 novembre 2018)
Jeannot RAMAMBAZAFY
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TIKOLAND: Les comptes de fait de Marc Ravalomanana. LARGES EXTRAITS DU LIVRE
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Il s’agit du titre du recueil d’articles (rédigés entre 2009 et 2015) de 78 pages mis en vente sous forme de livre broché ICI. En voici des extraits bien chiffrés qui vous feront comprendre pourquoi le peuple malgache s’est levé en 2009.
(…) Ravalomanana n’avait aucune prédisposition pour devenir un homme d’État. Un homme de pouvoir, peut-être, mais pas un homme d’État. Nuance. En fait donc, il aura tout appris sur le tas de ce «métier» de président de la république. En 2001, Didier Ratsiraka sent venir le danger de la part de ce candidat déclaré aux élections présidentielles du 16 décembre, fait faire un contrôle fiscal à sa société. Résultats : il devait s’acquitter de 330 milliards d’anciens francs malgaches d’arriérés d’impôts et d’amendes diverses. Tous ses avoirs ont été gelés, y compris son avion immatriculé en Afrique du Sud. Mais auparavant, voici ce qu’a vécu ce futur terroriste d’État :
Le 30 novembre 1982, le Tribunal Spécial Économique d’Antananarivo le condamne à six mois d’emprisonnement avec sursis pour permutation non autorisée et défaut de mentions obligatoires. Puis, il a été placé sous mandat de dépôt à la prison d’Antanimora sous le matricule 66, dans la procédure n°230 RP/88/TSE/130. Ce, pour tentative de sabotage économique et corruption. Mais il a trouvé le moyen d’utiliser l’artifice d’accord à l’amiable avant jugement.
De 1996 à fin 2002, l’entreprise Tiko, dont il était P-DG, a bénéficié d'exonérations douanières se chiffrant à plusieurs centaines de milliards de fmg. Ce, grâce à la «bienveillance» de Norbert Lala Ratsirahonana, alors Premier Ministre. Une fois porté par le peuple à la présidence, Marc Ravalomanana est pratiquement sauvé. Il ne devra plus rien payé des 330 milliards fmg et ses affaires reprendront de plus bel jusqu’à devenir un empire.
Il aura vite fait de faire disparaître le dossier fiscal de son entreprise (impôts impayés de 197.920.396.632 fmg et procès-verbal du 09 Novembre 2001 pour fausses déclarations, minorations, défaut de déclaration et non-paiement de droits et taxes, et ventes sans factures). Car il avait nommé, en tant que Dg des impôts, Jonah Randriambololona, alors conseiller fiscal de Tiko et déjà au départ pour la retraite. Il faut aussi se souvenir qu’à la même époque, un incendie avait ravagé les locaux de Tiko de Tanjombato. Il paraît que le feu purifie tout… Mais on ne peut pas tout faire disparaître sans laisser aucune trace. « Mpamosavy mandeha alina aza misy mahita » (la sortie nocturne d’une sorcière a toujours un témoin). La vérité remonte au moment où on l’attend le moins…
En résumé, s’il n’avait pas eu l’appui populaire, Marc Ravalomanana serait, à l’heure actuelle, un pauvre paysan malgache, parmi des millions, ressassant ses déboires dans son village d’Imerikasinina. Aussi, Dieu n’a rien à voir dans son accession au pouvoir. Il s’agissait d’un concours de circonstances pour évincer un dictateur qui méprisait le peuple.
Mais pourquoi alors, depuis près de 7 ans, Marc Ravalomanana s’obstine à détruire le tissu économique malgache à son seul profit et au profit de multinationales et autres sociétés étrangères qui n’ont rien de philanthropiques pour un sou? Pour confirmer l’adage malgache «Ny tody tsy misy fa ny atao ihany no miverina»? (Faire subir à autrui ce que l’on vous a fait subir). En fait, cela est logique, connaissant les origines de ce président pas comme les autres… Il ne veut plus revivre ce spectre de la pauvreté totale jusqu’à attraper la folie des grandeurs voire la mégalomanie. Et puis, chassez le naturel, il reviendra toujours au galop. Ainsi, alors que le Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) exige que tous les Malgaches occupant un poste à haute responsabilité, élus ou nommés, déposent une déclaration de leurs biens meubles et immeubles, ce fut avec dédain que Marc Ravalomanana, réélu en 2006, a répondu : « Pourquoi faire, puisque je l’ai déjà fait en 2002 ? ». Face à cela, la Hcc (Haute cour constitutionnelle truffés de hauts conseillers constipés) et le Bianco ne pipent mot. Et la publicité de ce dernier ne concerne que les personnes à partir du Premier ministre. Car ils sont encore nombreux ceux qui n’ont pas daigné faire cette déclaration… Marc Ravalomanana est actuellement intouchable et, par synergie, sont aussi intouchables toutes les sociétés qui forment l’empire Tiko, jamais soumis à un quelconque contrôle fiscal et bénéficiant de toutes les exonérations possibles et imaginables en matière de douanes et d’impôts. Une de ses sociétés ne se trouve-t-elle pas dans l’enceinte même du port de Toamasina ? Celle visitée par feu le président zambien, Lévy Mwanawasa. Mais pour les autres sociétés, malgaches de surcroît, ce contrôle financier devient une arme de terrorisme d’Etat. Voici les cas les plus connus :
Que sont devenues les prestigieuses Papeteries de Madagascar (Papmad) de Patrick Ratsimba Rajaonary, hommes d’affaires, ancien président du Syndicat des Industries de Madagascar (Sim) et ancien candidat aux présidentielles du 16 décembre 2001 ? Disparues pour toujours, à la suite d’un contrôle fiscal, car le groupe Tiko a investi dans ce secteur de la papeterie. M. Rajaonary (54 ans à l’époque) a préféré purement et simplement jeter les gants en cédant ses biens pour une bouchée de pain, afin de vivre sans souci.
Que sont devenus les prestigieux établissements Ramanandraibe ayant fait vivre de nombreuses familles sur la côte Est, et ailleurs, à travers des travaux de collecte de vanille, girofle et café ? Ils tournent actuellement à peine au quart de leurs rendements, à la suite d’un contrôle fiscal, le groupe Tiko ayant investi dans ses secteurs d’exportation ayant fait la renommée des produits Made in Madagascar ?
Qu’est devenue la Kobama (Koba malagasy) d’Edgard Razafindravahy, avec financements américains, qui œuvrait dans le secteur de la farine du côté d’Andranomanelatra, à 20 km d’Antsirabe. Disparue après un contrôle fiscal, le groupe Tiko ayant investi dans ce secteur. L’an dernier, Edgard Razafindravahy, DG du groupe Prey, ayant repris le groupe audiovisuel Rta, a relooké la radio Antsiva pour en faire une plateforme de démocratie en donnant la parole aux gens. Suite à un contrôle fiscal, il a dû s’exiler à l’île Maurice. Non pas parce qu’il se sentait ou était coupable de quoi que ce soit, mais parce ce système de contrôle fiscal ressemble aux perquisitions dignes des plus vils films de série Z. du style « quand on veut abattre son chien on l’accuse d’avoir la rage ». Doté des pouvoirs publics, comment éliminer le plus honnête des citoyens mais qui présente un danger pour un régime en place ? En fabriquant des preuves. Et c’est la condamnation à coup sûr.
Comment salir le nom et la réputation de Jeannot Andrianjafy alias Jeannot Le Quartz, présent dans le secteur minier depuis plus de 40 ans ? En accusant son épouse et en l’appréhendant comme la dernière des voleuses, sur le fait qu’elle a été complice de « l’évasion » de «l’émeraude» de plus de 600 kg qui a été exposé à Hong Kong. Des émissaires du pouvoir y sont allés pour revenir bredouilles et ridiculiser la Nation malgache tout entière. Mais les établissements Le Quartz ont été fermés car le groupe Tiko a investi dans ce secteur minier.
Qu’est devenue la Savonnerie Tropicale, fleuron de l’industrie malgache depuis le retour de l’Indépendance ? Noyée dans la masse de ces produits d’exportation à moindre coût, autorisés mais nocifs et dangereux et pour le tissu économique malgache lui-même et pour la santé des consommateurs. Saviez-vous que dans les Magro, grandes surfaces du groupe Tiko, on ne trouve aucun produit de la Savonnerie Tropicale ? Elle est belle la notion de fierté malgache vantée par Ravalomanana himself qui monopolise tous les produits laitiers et l’huile de table à Madagascar. Ce ne sont que les exemples connus car énormément de petits fermiers et riziculteurs de la région du lac Alaotra ont été purement et simplement dépouillés sous la peur. En passant, le président Ravalomanana ne parle plus de la fameuse RN 44 reliant Antananarivo à Ambatondrazaka. Encore un coup d’éclat mensonger à son compte qui devient de plus en plus lourd.
Actuellement (Ndlr : à l’époque), ce sont les deux sociétés gérées par l’épouse du maire Andry Rajoelina (Injet et Doma Pub) qui vont faire l’objet d’un contrôle fiscal. Les 27 et 28 janvier 2009. Ce, immédiatement en réponse à la démonstration de force des Antananariviens, le 17 janvier 2009, lors de l’inauguration de la Place de la Démocratie à Ambohijatovo. Pire encore, après avoir fait enlever, par cinq colonels, le matériel de transmission/diffusion de la télévision Viva, en s’introduisant dans les locaux d’Ambohimitsimbona comme de vulgaires cambrioleurs, le pouvoir Ravalomanana a adressé une lettre de mise en demeure à la radio Viva, considérant l’émission «Anao ny fitenenana» (A vous la parole), comme une «incitation à la désobéissance civile».
Mais plus pire encore, bien que ces termes soient impropres : le contrôle fiscal que le pouvoir actuel compte effectuer auprès des sociétés du père de l’épouse du Maire, M. Razakandisa, donc beau-père du Maire Andry Rajoelina. Et vous voulez encore que j’écrive cet article en utilisant des mots plus « modérés » ? En résumé donc, à Madagascar, le terrorisme se trouve au sommet de l’Etat (…).
(…) Entre 1996 et 2001, on ne sait pourquoi, le Premier ministre d’alors, Norbert Lala Ratsirahonana a octroyé une exonération douanière à la société Tiko. Sans cet exceptionnel « cadeau », Marc Ravalomanana aurait dû payer 750 milliards fmg. Une fois celui-ci élu président de la république, la société Tiko s’exonère toujours de droits de douanes et même d’impôts. Comment voulez-vous qu’il ne soit pas devenu milliardaire ? Ce n’est pas son salaire de président qui peut lui permettre de distribuer de l’argent comme s’il n’en avait pas bavé. Mais c’est logique, n’est-ce pas ? Mais pour en revenir un peu en 2001, saviez-vous que du temps de la vice-Primature de Pierrot Rajaonarivelo la société Tiko n’a jamais payé ses impôts d’un montant de 250 milliards fmg, réclamés alors par ce vice-Premier ministre ? Fait étrange, l’agence de la société Tiko, sise à Tanjombato, est victime d’un incendie qui a ravagé tous les dossiers s’étant trouvé dans le bureau de sa comptabilité. Plus aucun moyen de vérifier quoi que ce soit alors… Ceci explique sans doute le fait d’avoir empêché ce Pierrot de revenir pays ? Il ne faut plus s’étonner de rien.
Une fois au pouvoir, ce sera la porte ouverte à tous les abus financiers effectués sur le dos de la Nation même. Nation qui, rappelons-le, est composée du peuple. Ayant créé la société Alma (« Asa Là lana Malagasy » ou Travaux routiers malgaches), tous les marchés publics de bitumage de la ville d’Antananarivo, dont le maire était Patrick Ramiaramanana, lui sont carrément donnés car sans appel d’offres aucun. Dans le courant de l’année 2002, la famille Ravalomanana s’associe au géant sud-africain Shoprite Holding Ltd (présent dans 17 pays d’Afrique) pour racheter au Monégasque Cyrille Juge, le supermarché «Prisunic» (Grand Magasin de Madagascar ou GMM S.A.) qui se trouvait place de l’Indépendance à Antaninarenina Antananarivo. C’est actuellement l’Hôtel Le Louvre…
Depuis, aussi facilement qu’un 4’amis (membre de la population des rues de la ville) monte son taudis en carton, il existe des Shoprite un peu partout. Le dernier en date étant celui situé à Ampasanimalo sur la route de l’université, juste à droite après le croisement allant vers le Mausolée, en montant vers la gauche.
Les prestigieuses sociétés d’État qui ont fait la fierté de la révolution socialiste, sont passées entre les mains de la société Tiko. Il s’agit de: Somacodis, Sinpa, Sice. Cela, sans transparence (ce n’est pas le fort du régime Tim) et en totale violation de la loi et des conventions signées pourtant l’État malgache. Pour bien ficeler les affaires, Marc Ravalomanana a fait appel à des cadres de Tiko pour les nommer directeurs financiers de ministère. Cela aide énormément pour l’achat de fournitures «tous azimuts» dans les grandes surfaces Magro (Malagasy Grossiste) du groupe Tiko, sans la «contrainte» d’appels d’offres. Comment le peuple souverain pourrait-il savoir cela ? Dans ce qui suit, il ne faut pas rester amnésique car c’est aux dirigeants de démontrer le contraire : des centaines de milliards de fmg en billets de banque usagés destinés à être brûlés, ont été «récupérés» pour étoffer les caisses de Tiko et du parti Tim au pouvoir. Vous savez, même les sorties nocturnes des sorcières ont des témoins… (Proverbe malgache).
Concernant la fameuse détaxation de 2005 : la société Tiko Oil en a été une bénéficiaire exponentielle. Ainsi, si l’huile raffinée importée par ses concurrents était taxée de 20%, l’huile brute importée par Tiko Oil pour traitement sur place était donc exempte de toute taxe. Du coup, il n’est exagéré d’affirmer que le chiffre d’affaires de Tiko Oil a triplé le temps de la détaxation qui a été finalement abandonnée par la suite. Toutes ces actions vers le développement personnel rapide (et durable ?) sont discutées dans les couloirs du pouvoir. Mais personne n’ose en parler clairement. Mais non seulement les murs ont des oreilles mais les mécontents jacassent… En 2005, l’État donc le Tim donc Tiko, a importé ces fameuses vaches hollandaises « be ronono » ou Holstein (prononcez «olchetahine»). Tous les agents du ministère de l’Élevage qui s’étaient dressés contre ce projet de développement rapide pour Tiko ont été définitivement mis sur la touche. Et, comme par hasard, plus de la moitié de ces vaches haut de gamme -car coûtant 1.500 euros par tête-, a été achetée par Tiko, of course. Mais l’autre moitié dépérit de dépaysement car quel « Malagasy Farmer » pourrait se payer ne serait-ce que la queue de ces vaches ? Des exemples de ce genre, indiquant comment marchent les affaires « tikoesque », par rapport aux affaires nationales réelles, il y en a des masses ignorées par la masse... Mais tout cela nous amène (enfin) à l’Empire Tiko. Qu’est-ce (caisse) ?
En 7 ans de pouvoir Marc Ravalomanana a réussi à atteindre deux extrêmes. D’un côté, un peuple qui se paupérise d’année en année, gavé de promesses et d’espoir perdus ; de l’autre côté, une société agro-alimentaire dont le renom a dépassé les frontières de Madagascar. Au début donc, la société Tiko a été créée, mi-1980, grâce à l’appui financier de la Banque mondiale, à travers la Société financière internationale ou SFI et surtout la bienveillance du président Didier Ratsiraka qui s’en mord encore les doigts. Comme partenaires prestigieux de départ, il y avait Unilever et Tétra Laval, le roi de l’emballage (pack) mondial. Marc Ravalomanana est un homme pressé. Tellement pressé qu’il commet une infraction qui va finir par être une habitude. Mais en tant que détenteur de tous les pouvoirs, il ne sera plus jamais inquiété. Même que les bailleurs de fonds vont continuer de bayer (ou bailler) aux corneilles (prenez un dictionnaire si votre culture est moyenne). Ainsi, le 1er Septembre 1988, par ordre du Substitut du procureur de la république d’Antananarivo, Jacqueline Rakotomanga, le sieur Marc Ravalomanana a été placé sous mandat de dépôt à la maison central d’Antanimora sous le n°230-RP/88/TSE/130FAME/JR. Ce, pour corruption en tant que Directeur général de la société Tiko. Il avait corrompu financièrement Jérôme Rabotovao alors Directeur technique de la société « Lalasoa » -une laiterie de transformation du soja à Ambatolampy- lors de sa privatisation. Témoin de cette corruption : Régine Rakotondrabe alors Directeur général de la société « Lalasoa ».
(…) Sur la tête du beau Marc, devenu résident sud-africain, plane pas moins de 13 dossiers traitant d’affaires civiles, commerciales et pénales. Pour ce dernier sujet, nous avons la tuerie du 7 février 2009 récemment traitée par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel d’Antananarivo (Ndlr : et, à l’époque, par la justice sud-africaine, l'empêchant de sortir d'Afrique du Sud). Il s’agit du dossier n° 6052-Rp/09/11-Cr/J3/09.
L’enquête se poursuivant et comme il existe un lien avec la politique politicienne des assassins (Le terme assassin vient entre autres de l'arabe haschashin (« les gens qui fument le haschisch, herbe ou cannabis »), je laisserai cela en suspens pour vous révéler les autres dossiers civils et commerciaux.
Pour le dossier n°6 992-Rp/09/16-Cr/J3/09, relatif à l’achat du terrain sis à Andohatapenaka sur la route digue, Marc Ravalomanana a été condamné à 5 ans de travaux forcés. Il avait acquis ce terrain qu’il a fait remblayer avec l’argent de la région Analamanga, des deniers publics donc. Un montant de 3.654.140.000 ariary exactement. Purement et simplement détournés grâce à Fidy Ratsimbazafy alors chef de la région, accusé d’abus de fonction. Concernant le fameux Boeing « Force One II », Marc Ravalomanana a été condamné à 4 ans d’emprisonnement ferme pour avoir fait acheter ce Lear Jet pour un prétendu montant de 60 millions de dollars. Achat réalisé par l’ancien ministre des Finances Haja Razafinjatovo, évaporé dans la nature. Cet argent a été décaissé du port de Toamasina et celles des assurances Aro.
Venons-en maintenant à l’empire Tiko, société qu’il a fondé et qui s’est agrandi en moins de temps qu’il faut pour le dire. Mais tout a été découvert. En fait, il a utilisé la puissance publique pour laisser des tas de casseroles, inconnues s’il ne s’était pas enfui en Afrique australe. Cela relève des domaines civil et commercial. En juillet 2009, 1.940 tonnes de riz saisis chez la société Magro ont été mis en vente publique. Car cette filiale de Tiko devait à la Direction générale des Impôts, une somme d’impayés chiffrés à 204.075.718,56 ariary. Par ailleurs, les services des Douanes ont révélé le non-paiement de droits et taxes à l’importation d’une valeur de 26.066.764,982 ariary. Cela a été payé in extremis le 10 mars 2010. Pourquoi avoir attendu ? Du côté d’Air Madagascar, les impayés de la société Tiko s’allongent. Nous en étions à 1.527.207.964,32 ariary. Et ce n’est pas fini…
Les filiales de Tikoland, Fanampy Rice S.A. et Tiko Sa doivent aussi quelque 967.600.000 ariary à la Sonapar qui a eu le malheur de leur avancer cette somme en guise de capital de démarrage. Actuellement, ce dossier n°402-Ap se trouve en appel. Comme l’est le dossier n°41-Ap sur l’argent emprunté à la société d’assurances Aro, d’un montant de 18.187.287.614,40 ariary. Impayés à ce jour. Sûre d’être au-dessus des lois, grâce à son fondateur devenu président de la république, la société Tiko SA s’est permis de ne pas s’acquitter des coûts de prestations médicales pour son personnel dirigeant. Ainsi, le Pavillon Sainte Fleur de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona (Hjra) d’Anosy a été obligé de traîner Tiko SA devant le tribunal de Commerce pour le non-paiement de 2.082.943,28 ariary. Le dossier était en cours de traitement.
En fin de compte, l’empire Tiko n’aura été qu’un gigantesque conglomérat commercial, protégé par le Président Ravalomanana, qui n’a eu de cesse d’être un très mauvais payeur dans tous les domaines : non-paiement des factures de la société Delated & Fils par la société Tiko Oil Products ou Top ; non-paiement, par le groupe Tiko, du coût de 40.000 sacs de ciment (soit 680.000.000 ariary) appartenant à la société Seimad ; non-paiement, par la société Tiko SA, d’une créance de 200.000 dollars à la société Céréalis Sa (à propos de céréales, c’est évident). Dernière en date : l’expulsion des sociétés Top et Magro du terrain d’Ankorondrano, appartenant à la Chambre de Commerce et d’industrie d’Antananarivo. Les deux sociétés « tikoesques » ne lui avaient pas payé le loyer qui a fini par s’élever à 22.080.000 ariary. Si l’on fait la somme de tous ces impayés, cela nous donne des dettes s’élevant à 250 milliards d’anciens francs arrondis (un euro ayant alors valu, à l’époque, en moyenne 3.000 ariary et un ariary 5 anciens francs malgaches).
Ces chiffres ne peuvent pas s’inventer. C’est le fruit de longs mois d’investigations. Tout est vérifiable au tribunal d’Anosy et dans les sociétés citées. La tragédie pour les dirigeants malgaches, c’est cette manière de spolier tout ce qu’il y a à spolier. Tant qu’ils sont au pouvoir, les créanciers n’osent piper mot. Mais une fois ces mécréants hors du pouvoir, les langues se délient et les « secrets » ne sont pas gardés bien longtemps.
Tout cela n’est qu’une infime partie de l’iceberg d’abus de pouvoir en tous genres perpétrés par Marc Ravalomanana via l’empire Tiko ou vice versa. Comment a-t-il pu installer tous ces magasins Magro, à travers l’île sur des terrains ayant appartenu à l’État ? Comment a-t-il fait pour avoir la mainmise sur tout le quartier de Faravohitra, à Antananarivo, composé de terrains appartenant aux forces armées malgaches ? Comment a-t-il fait pour contrôler toute la production rizicole du lac Alaotra ?
A propos d’Air Madagascar
«D’une société riche en patrimoine, le régime Ravalomanana la réduite en une coquille vide», dixit le Ministre Rolland Ranjatoelina, haut cadre d’Air Madagascar qui a préféré démissionner. Les 500m² de l’agence, rue des Boulets à Paris, d’une valeur de 6 millions d’euros, a été cédé à 2 millions d’euros. Dans le traitement des recettes commerciales, des milliards ont aussi disparus, en utilisant des tickets sans émission. Révélation : le centre de traitement des documents commerciaux se situe à Tunis, en Tunisie ! Pour le salaire du DG allemand, le Ministre des Transports de la HAT a fait un parallèle avec celui du P-DG de la SNCF (rail français) qui touche, lui, entre 14 et 15.000 euros par mois.
Les révélations de Rolland Ranjatoelina ont été faites, lors d’un grand déballage à la presse des grands dossiers du régime Tim/Ravalomanana, le 24 avril 2009. Les points forts sont en encadré en bleu dans ce dossier exceptionnel.
Pour clore cette série d’extraits et ce dossier, un dernier passage du livre :
Ministère des Finances et du Budget. Ce ministère aura été la pierre angulaire de toutes les malversations de Marc Ravalomanana, l’homme qui volait des milliards. Entre janvier et début mars 2009, une sortie de 200 milliards ariary est toujours injustifiée. Quid de la procédure de cette dépense engagée pourquoi faire en plus ? L’affaire est entre les mains de la Justice. Concernant l’affaire Tiko qui doit plus de 1.000 milliards d’anciens francs à l’État, pour ne pas avoir payé ses impôts entre 2005 et 2008, le verdict du tribunal a eu lieu le 29 avril 2009. Mais il est clair que Hajanirina Razafintatovo, l’ancien cadre de Tiko nommé ministre des Finances après avoir été celui des universités (quelle promotion !), aura été l’artisan de tous les camouflages financiers. A vous de voir si Tiko était une entreprise citoyenne…
Comme l’a si bien dit l’actuel ministre Benja Razafimahaleo, frère du regretté Herizo (ancien ministre des Affaires étrangères et fondateur du parti politique Leader Fanilo) : « Avec tous les avantages exorbitant dont elle a bénéficié, Tiko a été l’appendice de l’État ». Comment cela fonctionnait-il ? Ravalomanana donnait des ordres, il fallait les exécuter sinon c’était la révocation directe. Il y a aussi la fuite de 60 milliards ariary, lors des réquisitions de 2003-2004 et la disparition de 55 milliards d’anciens francs à propos d’impôts sur le sucre en 2007. Non, vraiment, vous en avez de la chance de croire et de protéger cet homme qui vaut des milliards. Après les avoir volé au peuple malgache tout entier.
Jeannot Ramambazafy