Difficile de résumer en quelques lignes le vécu de cet homme charismatique et engagé. S'il ne fallait choisir que quelques mots phares, ils seraient: EXIGENCE et HONNETE, JUSTICE et PATRIOTISME. Des mots qui retrouvent leur écho dans le nom du parti politique V.V.S.V, "Vahoaka Vonona Sahy sy Vanona", qu'il fonda vers les années 90.
C'est vers le milieu des années 2010, qu'il a décidé de se retirer de l'arène politique et médiatique. Si vous ne connaissez pas Daniel Ramaromisa, c'est que, soit vous n'étiez pas à Madagascar, soit vous n'étiez pas encore né. C'était un arc à plusieurs cordes. Bien souvent on avait tendance à  croire l'avoir cerné sur base d'un unique contexte. Mais il était plus que cela.
Daniel Ramaromisa est né le 13 Avril 1930 à Fort Dauphin. Ses parents étaient le pasteur Ramaromisa, Instituteur de son métier, et de Razafindranivo. Dernier né d'une fratrie de neuf enfants qui aura connu les affres des réalités politiques. En résulte une éducation "à la dure" d'où, encore, ce caractère bien trempé et forgé pour lutter. Une famille bercée au rythme des arrestations, bagnes et exils, puisque Ramaromisa père, lui-même, prit part et à plus d'un titre, au mouvement insurrectionnel malgache, contre le pouvoir colonial français.
De ce fait et contrairement à l'idée que beaucoup se sont fait en parlant de "Rambo", surnom qui faisait bien marrer l'intéressé, il n'a jamais voulu s'impliquer dans la politique mais ce sont les injustices qui vont l'y conduire et, cette fois-ci, par devoir.
À sa majorité, Daniel Ramaromisa aspirait plutôt à se former dans les nouveaux métiers qu'étaient le journalisme et l'aéronautique. Et il va y exceller !
Mais auparavant, Daniel Ramaromisa réside à Tamatave et travaille pour le Port malgache de la côte Est. Il fait la connaissance de Louise Rakotondrahaja qu'il épouse. Ensemble, ils auront cinq enfants (Noro, Hanta, Voahangy, Hanitra et Zo). Des opportunités professionnelles poussent le foyer à s'installer à Antananarivo.
Après une formation en France au sein de l'O.R.T.F (Office de Radiodiffusion-télévision française), une véritable institution, Daniel Ramaromisa devient journaliste et animateur de programme pour la RNM (Radio nationale malgache). Sans le savoir, il va, grâce à son talent, s'inviter dans les foyers de toute une génération de Malagasy. "Ndeha hiala voly", "Malagasy Sendra nandalo", et autres "Hiroso ve sa hijanona ?". Des émissions populaires mais destinées à affûter la connaissance générale de tout citoyen malagasy qui désire être "Vanona" dans le sens fiable car instruit.
Plus tard il présentera sur la RTM (Radio télévision malgache) le journal télévisé, des émissions de divertissements et de vulgarisation sur l'aéronautique, son autre univers. Là encore, son souhait pour ne pas dire obsession pour la formation de jeunes Malgaches, le guide à se distinguer.
Après avoir obtenu son brevet de pilote privé, avec Guy Razafintsambaina ils fonderont l'Aéroclub de Madagascar, en fait, le premier aéroclub fondé par des Malagasy. Cela a son importance. Il suivra une formation au sein du prestigieux organisme SFA (Service de la Formation Aéronautique), devenu ENAC (École nationale de l'aviation civile) à Challes-les-Eaux, et devient pilote professionnel, instructeur et pilote testeur examinateur en vol (qui teste les instructeurs). Il devient le socle de la formation des pilotes privés malagasy et obtient la très distinguée Médaille de l'Aéronautique pour services rendus aux choses aériennes sur le continent Africain.
Puis, le couple divorce et Daniel Ramaromisa épousera, plus tard, Soafara Rasolofonjatovo. Naîtront deux enfants (Nirina, Aina).
Vers 1975, il est recruté pour un poste d'instructeur pilote par une école de formation au Canada. Mais une fois à Ivato, au moment de passer la douane pour l'embarquement, des sbires du pouvoir socialiste de l'époque l'en empêche physiquement et définitivement pour, soi-disant, cause de "désertion de la révolution".
Les tenants de ce pouvoir ne se doutent pas qu'avec cette injustice, ils viennent de réveiller en Daniel Ramaromisa, un opposant qui va plus tard, participer à leur chute.
Il va, dans un premier temps, œuvrer localement. Le fokontany d'Ampefiloha Cité va ainsi déployer le savoir-vivre ensemble, la solidarité. L'élaboration de système de sécurité sonore avec l'instauration de codes connus des seuls habitants : mise en place d'un périmètre de haute sécurité craint par les voleurs.
Puis se lèveront les vindictes populaires. Daniel Ramaromisa se joindra à l'opposition et participera activement aux mouvements de grève, à la prise de pouvoir au sein des ministères, puis la HAE avec le Professeur Zafy Albert.
Pressenti Maire d'Antananarivo, il préférera prendre en charge le Ministère des Transports et de la Météorologie. Sa droiture marquera les annales. Boeing s'en souviendra longtemps...
Un empêcheur de tourner en rond - il œuvrera constamment à faire régner l'équité, le respect des lois. Parce qu'il gênera, il est muté vers le Ministère de la Population. Où qu'il aille, il agira avec conviction et laissera les meilleures empreintes.
Un homme d'un autre temps, assurément, régi par ses seules valeurs.
Le Dernier des Mohicans ...
De la part de tous les descendants de Daniel Jean Ramaromisa pour Madagate