Retour du Premier ministre de Madagascar, tôt ce matin du 30 novembre 2015, après une absence au pays, depuis le 14 novembre. Voici ses déclarations d’homme qui a recouvré sa santé, à son arrivée, après des soins d’on-ne-sait-quoi, d’on-ne-sait-qui et d’on-ne-sait où….
« Ny famoahan-kevitra moa eto amintsika dia malalaka. Samy manao izay saim-pantany. Fa raha nandeha ny tenanako dia nisy tsy fahasalamana tsotra ary efa manana « assurance-santé » ny tenako, « internationaly » dia normaly angamba raha mba nijery izay tsy fahasalamana izay. Ireny hevitra ireny moa dia ny voalohany dia hisaorako ny Filoham-pirenena ray aman-dreny satria vao niteny aho ny asabotsy (Ttf : 14 novambra) dia tsy mba nangataka andro izy hoe : izay andehananao na androany fa aiza ny tianao mandehana. Maninona raha atsy la Réunion.
Hoy aho hoe : ry zareo no mikarakara anazy, dia izay hita any aloha. Izay aloha ny zava-dehibe. Ny faharoa dia isaorana koa ireo vahoaka malagasy izay fantatro tsara, nitondra am-bavaka ary notaintain-tsaina ny sasany, nefa izaho anie olona niala teo nandeha tongotra ara-dalà na e, fa tsy ny bataina « ambulance » arak’izay eritreritry ny sasany. Efa hoe tsy afaka mieritreritra intsony, tsy afaka mandeha intsony…
Ireny dia isaorana daholo satria malalaka ny famoahan-kevitra. Eto izao ny tenako salama tsara, handray ny toeram-piasako androany ihany an, tsy mangatak’andro ary mahavita « 100 » mètres na « 1.000 mètres ». Ka izay zavatra izay dia midika fa tsy fanomezan-tsiny ny famoahan-kevitra fa malalaka ny famoahan-kevitra, araky « ny Constitution » ananan-tsika, kanefa tokony mba hanana ny maha-olona ihany izany an, sy ny maha Malagasy, izay toe-tsaina maha Malagasy izay ».
TRADUCTION LIBRE (D’EXPRESSION)
« Chez nous, la liberté d’expression est une réalité. Chacun émet ce qu’il veut. Si je suis parti, c’est que j’ai un problème de santé «simple» et j’ai déjà une assurance-santé internationale. C’est donc normal si j’ai voulu me faire examiner pour ce problème de santé. Je tiens à remercier le Président de la république, «ray aman-dreny», car dès que je lui ai parlé de ce problème, le samedi (Ndlr:14 novembre), il n’a pas tergiversé : vous pouvez partir quand vous voulez, même aujourd’hui. Où aimeriez-vous aller ? Pourquoi pas à La Réunion?
Je lui ai dit: c’est eux (Ndlr: eux qui? Des kidnappeurs?) qui s’occupe de tout et j’irai où ils disent d’aller. En second lieu, je remercie le peuple malgache que je connais comme ma poche, qui a prié et parmi lequel il y en a qui avaient l’esprit dans la crainte. Or, je marchais à pieds normalement mais on ne m’a pas transporté à bord d’une ambulance, comme certains l’ont pensé, qui ont annoncé que je n’étais plus en possession de mes moyens et que je ne pouvais plus marcher…
Ceux-là , je les remercie aussi car la liberté d’expression existe bel et bien. Actuellement, je suis de retour, en pleine forme. Je vais reprendre mon poste aujourd’hui sans demander de délai et je suis apte à courir 100 mètres ou même 1.000 mètres. Cela signifie que je ne donne aucun tort à la liberté d’expression qui existe selon la Constitution que nous avons. Cependant, cela devrait se faire dans le respect de l’être humain, en tant que Malgache et dans le respect de la culture et de l’identité malgaches ».
Bienvenue pour ce retour triomphant, Monsieur le Premier ministre alors! Et merci de ne pas avoir utilisé des deniers publics qui se raréfient comme les tortues, actuellement. Cependant, si vous n’aviez pas ce si haut rang dans le pays, personne ne se serait occupé de votre cas. Il y a, dans notre Constitution, une notion de redevabilité que tous, vous là -haut, élus comme nommés, vous semblez négliger. Au sein même du gouvernement, il existe non pas un mais deux porte-parole: la ministre de la Population et le ministre de l’Information. A quoi leur sert ce titre si c’est pour jouer à la carpe (même royale) dans les moments où l’opinion publique a besoin d’eux? Etre porte-parole ne signifie pas se contenter de signer conjointement des communiqués de presse. Cela signifie transmettre en paroles les grandes décisions prises par le gouvernement -pouvoir exécutif au service du peuple- et les expliquer surtout.
Enfin, Monsieur le Premier ministre, malgré vos déclarations, personne n’en sait pas plus sur ce qui vous est arrivé réellement. Lors de son escale à Antananarivo, entre Londres et re-Paris («Kaopy ialahy isany»), le Président de la république -qui est parti comme il est revenu, c’est-à -dire en mode Fantômas- n’a pas jugé utile de toucher un mot sur votre état de santé. Ce qui était inquiétant et nous inquiétait au plus haut point, vous ne pouvez pas savoir. Notre Premier ministre qui a disparu au lendemain de tous ces attentats terroristes, çà fait peur, n’est-ce pas? En malgache, il est un adage qui dit: « ny tampoka tsy maha lehilahy ». N’allez donc pas courir 1.000 ou 100 mètres. Prenez le temps de vivre, il n’y a pas le feu en la demeure, le Sénat sera à 100% Hvm (merci CENI et non Seigneur!), même pas besoin de simulacre d'élections. Une rechute (de quoi, aucun Malgache ne le sait) pourrait être fatale et on ne vit qu’une fois (c’est James Bond lui-même qui l’a dit).
Jeannot Ramambazafy – 30 Novembre 2015
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