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Antananarivo 13 mai. Robert Randriamanjarisoa nie donc les fours crématoires nazis alors

A peine Ban Ki-moon parti, laissant des recommandations à méditer mais surtout à mettre en pratique (Allocution au Sénat ici), voilà que Robert Randriamanjarisoa, préfet de police de la ville d’Antananarivo déconne à fond. Il est évident que c’est sur l’ordre express du régime Hvm/Rajaonarimampianina. Ce robot inconnu de la majorité des antananariviens a prononcé des paroles qui ont dépassé jusque ses propres pensées: il a refusé de donner « l’autorisation » d’aller déposer des gerbes de fleurs en souvenir des étudiants tués sur l’avenue de l’Indépendance, le 13 mai 1972, par les balles des éléments des FRS (Forces républicaines de sécurité calquées sur les CRS en France).

Ce comportement a un nom: négationnisme. C’est comme si ce Robert Randriamanjarisoa refusait et niait carrément l’existence des fours crématoires, des camps de concentration de Dachau, de Buchenwald, d’Auswitch-Birkenau, et des camps d’extermination de Treblinka, Sobibor, Belzek… sous l’Allemagne nazie d’Hitler.

Les bras armés du régime Hvm/Rajaonarimampianina dont, à l'extrême-droite, le tristement célèbre Général Florens Rakotomahanina suivi de Fidèle Rafidison, l'adjoint au négationniste Robert Randriamanjarisoa

Pour cette année 2016, le 13 mai tombe un vendredi. Je ne suis pas d’un caractère pessimiste mais des échauffourées seront au menu car il est inacceptable d’accepter les bras croisés ce genre de diktat émanant d’un fusible qui, pour les beaux yeux de Hery sy Voahangy Mivady, se maudit et maudit sa propre descendance. Quoi qu’il arrive, ce régime -comme tous les précédents ayant eu un président élu- n’est pas éternel. Et c’est ce genre de décision insensé qui précipite la chute.

Un FRS aux alentours du lac Anosy, près de la maison de la radio

Je passerai sur les détails mais le jeudi 18 mai 1972, après l’annonce du président Tsiranana disant qu’il donnait les pleins pouvoir au général Gabriel Ramanantsoa, celui-ci se rendit sur la désormais Place du 13-mai et monta sur le podium, entouré d’autres officiers supérieurs. Tout le monde l’acclama et ainsi s’acheva le règne du PSD. Quelles leçons en tirer, lorsque l’on connaît ce qu’a vécu le pays les décennies suivantes jusqu’en ce 13 mai 2007 ? N’en déplaise au jeune éditorialiste de l’Hebdo de Madagascar, qui ne l’a pas vécu, jamais je n’oublierai ce samedi 13 mai 1972. Mes camarades sont-ils morts pour rien? A priori, vu que jusqu’à présent les tenants du pouvoir sont incorrigibles dans leur façon de diriger le pays, je répondrais par un oui franc. Mais à bien y réfléchir, je dirai non car ils ont eu l’espoir et l’espérance en eux. Ils l’ont emmené dans leur tombe. Ce n’étaient pas des héros mais des jeunes pleins de vie qui voulaient un avenir meilleur. En retour, ils ont reçu des balles pour un monde encore plus meilleur, dit-on (personne n’en est jamais revenu). Rien que pour honorer leur mémoire, la date 13 mai 1972 ne devra jamais tomber dans l’oubli. Quant à la politique politicienne, je ne pleurerai jamais ceux qui en sont morts et qui en mourront encore. Tant pis pour ceux qui attraperont cette sale maladie. Et c’est pourquoi, ce dimanche 13 mai 2007, à 10h, avec l’autorisation [verbale] des pouvoirs publics, l’association «Génération 72», présidé par Me Willy Olala, va déposer une gerbe de fleurs sur la stèle de cette Place du 13-Mai.

J’avais 18 ans ce samedi 13 mai 1972 (reportage du devoir de mémoire ici), j’étais sur l’avenue et témoin de la mort de mes amis étudiants. En tant que survivant de ce massacre qui est survenu il y a déjà 44 ans à présent, j’accuse donc de traîtres à la nation malgache tous les tenants du pouvoir actuel, qui mentent, volent, sous couvert d’un suffrage universel qui n’a plus aucun sens.

De toute manière, ce genre de décision ne sert au pouvoir que pour reculer afin de mieux sauter. Ainsi, les dés sont jetés depuis l’accession même de ce Hery Rajaonarimampianina au pouvoir. En deux ans et quelques mois, il a réussi l’exploit d’accumuler des actes et actions dont il ne se relèvera jamais. Dieu est amour; l’Onu est paix et justice. Par conséquent, et c’est écrit depuis plus de 2000 ans: celui qui tue par l’épée périra par l’épée. Laissons-le à ses illusions. Il finira comme tous ses prédécesseurs élus. Ce n’est ni une divination ni un souhait, c’est la finalité de son destin qu’il a lui-même tracé.

Jeannot Ramambazafy – 12 mai 2016

Mis à jour ( Jeudi, 12 Mai 2016 16:17 )  
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