Que va encore dire le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana? Car, en ce qui concerne la récente résolution du Parlement européen, il avait déclaré avec force conviction: «Il s'agit de recommandations et non d’injonctions. Le parlement européen ne peut en aucun cas contraindre l'Etat malagasy à quoi que ce soit. Madagascar est un pays souverain».
Dans la Résolution du Parlement européen sur Madagascar (2017/2963-RSP-), on peut lire, entre autres, qu’il «espère que les élections prochaines auront lieu dans un climat paisible et serein afin qu’elles puissent se dérouler de façon démocratique et transparente; souligne que l’ordre constitutionnel et la stabilité politique doivent être préservés et que seuls le dialogue et le consensus entre tous les acteurs politiques sont susceptibles de garantir la tenue d’élections crédibles dans les délais prévus en 2018; invite la communauté internationale à adopter toutes les mesures utiles pour que les élections présidentielles de 2018 soient libres et régulières».
Olivier Mahafaly et Antonio Benedito-Sanchez étrangement sur la même longueur d'ondes
Donnons alors raison au Premier ministre malgache et même à l’ambassadeur Antonio Benedito-Sanchez (il a déclaré, lui, que «le parlement européen est indépendant de l’Union européenne et que son avis n’engage que lui-même») puisque, de toute façon, Madagascar ne fait pas partie de cette Union européenne. Bien que le président Rajaonarimampianina ait affirmé le contraire, dans un lapsus linguae mémorable à la Tvm, le 27 janvier 2016 («Mpikambana ao amin’ny vondrona eoropeana isika» ICI).
Que va encore dire le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana, disais-je plus haut? Car cette fois-ci, c’est l’Union africaine (UA) qui vient de publier un communiqué à propos des élections à venir. Ce, à la suite de la visite de l'Algérien Ramtane Lamamra, Haut représentant de l‘UA, dépêché à Antananarivo, du 20 au 23 novembre 2017. On peut y lire noir sur blanc: «L’investiture d’un nouveau président de la République élu est quant à elle prévue pour le 25 janvier 2019».
Cependant, Ramtane Lamamra a précisé, de manière très diplomatique, que sa mission a permis de «constater un déficit de confiance et de dialogue entre toutes les parties prenantes sur les préparatifs des prochaines élections législatives et présidentielles, prévues avant la fin de l’année 2018». Ne pouvant renier directement ce qui est déjà prescrit par la constitution de la IVème république de Madagascar sur laquelle il a prêté serment et qu’il veut tenter de toiletter; conscient que la Grande île est membre à part entière de l’UA, Hery vaovao, comme à son habitude, ne va pas tarder à rejeter la faute sur les autres, tout en étant en pleine propagande déguisée avec les deniers publics. D’un autre côté, il entend faire un forcing pour faire voter par une poignée de députés malhonnêtes et corrompus, des textes électoraux dont personne ne connaît la teneur.
En tout cas, le président Hery est prévenu: s’il persiste à vouloir tripatouiller le futur choix populaire, alors, comme il est écrit avec augure dans le communiqué de l’UA, mais avec réalisme ci-après: le pays replongera dans l’instabilité et l’exacerbation des tensions.
Mahajanga, le 5 novembre 2017. Prélude à la campagne électorale présidentielle avant l'heure de ce week-end: à l'extrême-droite sur la photo, l'inimitable Rolly Mercia, l'homme qui change de couleur de cravate aussi rapidement que Usain Bolt court les 100 mètres. Mais Bolt vient d'être battu par Justin Gatlin. Pour vous dire que tout à une fin ici-bas. Au centre, Rivo Rakotovao, président du parti Hvm mais aussi actuel président du Sénat parachuté en s'asseyant sur le règlement intérieur, sans que la HCC de Jean Eric Rakotoarisoa ne bronche. C'est çà Madagascar sous Hery vaovao: un territoire dirigé par des hommes et femmes sans foi ni loi
En attendant, pour éviter les «tsaho», ces rumeurs dont le Filoha a fait un sujet dans son dernier rendez-vous sur youtube, ci-après le communiqué de l’UA dans son intégralité. Croyez-moi bien, cependant, mais le ministre de la Communication, Harry Laurent Rahajason, alias l’ex-journaliste qui était dans le droit chemin du métier, va tout faire pour que les médias publics (Tvm et Rnm) n’en parle peu, ou pas du tout, mais qu’ils abondent sur la récente descente gouvernementale Hvm à Mahajanga. Encore une fois: le temps n’effacera jamais les crimes commis. Que ce soit envers autrui ou envers son pays.
Jeannot Ramambazafy – Dimanche 26 novembre 2017
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