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Home Accueil A la une Andry Rajoelina. Son discours sur la Sécurité au CCI Ivato, le 29.11.2018

Andry Rajoelina. Son discours sur la Sécurité au CCI Ivato, le 29.11.2018

VIDÉO ICI

Excellences Mesdames et Messieurs,

Mes chers amis,

Mes chers compatriotes,

Mes premiers mots seront des mots de remerciements pour votre présence à cette Conférence internationale sur la Sécurité et Défense de l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar.

Je voudrais tout particulièrement remercier les personnalités qui sont venues de loin et qui vont enrichir notre débat. Vous avez fait des milliers de kilomètres, sillonné des océans et traversé des continents et vous voilà parmi nous, aujourd’hui, à Madagascar. Je vous souhaite la bienvenue, Tonga soa à Madagascar ! Animés d’une volonté commune, vous nous avez rejoints pour former ensemble un socle de solidarité et de fraternité. L’avenir de Madagascar vous importe et vous a transportés jusqu’à nous.

Je remercie également les experts nationaux pour leur implication de l’élaboration de cette Conférence et le partage de leurs connaissances. Je salue également la présence des éleveurs et des acteurs de la filière bovine, qui sont venus exprès ici, avec nous, portés par l’espoir d’un avenir meilleur.

Je m’adresse également à vous, chers élus parlementaires : Sénateurs, Députés, Maires. Merci également de votre présence

Je me tourne vers les femmes, les hommes de toutes les régions de Madagascar qui aspirent à retrouver la paix et la sécurité.

A vous tous, ici présents, honorables invités : merci. Merci de croire en Madagascar, merci de croire en nous et merci de nous accompagner tout simplement dans cette Initiative.

C’est cette chaine d’union qui rendra possible l’Émergence de Madagascar. La Conférence d’aujourd’hui porte sur le thème de la Sécurité et Défense. C’est un besoin essentiel et fondamental. Il est le gage de la vie et du développement d’une Nation. L’insécurité est, par conséquent, un fléau qui détruit l’économie national ; ralentit les efforts de développement ; terrorise les populations et apporte malheurs et souffrances aux familles.

Aujourd’hui, le citoyen et président de l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar que je suis, ne peut plus accepter cette souffrance qui oblige notre peuple à survivre dans la peur. Cette souffrance et cette peur, mes amis, je veux les éradiquer. Je veux un État fort ; je veux un État présent ; je veux que nos citoyens continuent de créer, de fonder, d’exercer, de cultiver, d’enseigner, de transporter… bref, de vivre dans la tranquillité et la paix qui caractérisent la Nation malagasy.

Je vous pose la question : peut-on envisager des réalisations, du développement, de l’emploi, c’est-à-dire, en un mot, peut-on envisager un avenir pour une Nation qui vit dans la peur et la contrainte ? La réponse est « non ». Comme on dit, c’est quoi la solution ? Vous savez le numéro mais il n’est pas encore temps de le dire…

Aujourd’hui, au-delà de nos frontières, l’image même du pays qui nous rend aussi fiers, a été détruite, a été salie. Les investisseurs, craignant pour leur vie, quittent le pays, laissant derrière eux des milliers de familles démunies et sans aucun revenu. D’autres renoncent à l’investissement par peur des menaces qui pourraient peser sur le climat des affaires et sur leur famille. Les opérateurs nationaux, inquiets du lendemain incertain, gèlent leurs activités ralentissant ainsi l’économie à Madagascar. Nos jeunes diplômés s’expatrient pour aller ailleurs cherche un travail, puisque leur propre pays ne sait pas quoi leur offrir.

L’administration sous-dimensionnée, rongée par la corruption, n’est plus au service du peuple malagasy qui vit en permanence dans l’angoisse du cambriolage, du kidnapping, de l’attaque à main armée et des agressions quotidiennes.

Certains territoires de la République, en zone urbaine et rurale, sont devenus des zones de non-droit. Nous constatons l’incapacité de l’État à endiguer ce fléau, à arrêter, à juger et enfermer les criminels. Nous assistons tout simplement au manquement de l’État pour assurer la sécurité du pays et des citoyens. L’État a failli à sa mission. La mission de l’État est pourtant d’assurer la sécurité des biens et des personnes. L’État a failli à ses investissements au service de nos forces de sécurité. A l’heure où je vous parle, dans ces zones de non-droit, les droits inaliénables et constitutionnels des Malagasy sont quotidiennement violés et bafoués.

Si la sécurité et la paix sont les fondations de toute nation qui aspire au développement et à la stabilité politique, alors l’éradication de la violence et de l’insécurité, devient l’enjeu principal et la politique absolue. C’est pourquoi l’État malagasy doit, en toute priorité, restaurer son autorité sur tout le territoire national et chercher systématiquement les solutions adaptées pour chaque problème. L’État malagasy doit envoyer à nos partenaires internationaux, mais aussi à nos concitoyens, un message fort qui sera à l’image de notre détermination. Les investisseurs, les partenaires institutionnels, la diaspora malagasy sont dans l’attente d’un signal ferme, affirmant notre engagement à lutter avec efficacité pour l’éradication de toutes formes de criminalité.

Je reste convaincu que rien n’est irrémédiable. Je reste convaincu que rien n’est insurmontable. L’échec, mes chers mis, l’échec n’est pas une option. La difficulté de la tâche qui nous attend, ne doit pas être une excuse au renoncement. C’est la raison pour laquelle, l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar a consacré ce forum spécifique sur la Sécurité. Nous allons sûrement soulever des questions souvent difficiles, parfois dérangeantes, mais néanmoins, toutes essentielles et fondamentales. A savoir : comment allons-nous inciter notre peuple à réinventer, innover, créer, étudier et participer, enfin, au développement du pays ? Peut-on rétablir la Sécurité dans nos villes et nos campagnes ? Peut-on rétablir la Sécurité dans les zones rurales ? Peut-on promettre à nos citoyens un avenir de paix et de développement durable ? Peut-on protéger le peuple malagasy sur l’ensemble du territoire ? Peut-on combattre la corruption et la criminalité qui paralysent toutes nos actions ? La réponse : avec un jeune Leader ; avec un jeune Patriote ; avec un jeune Visionnaire, la réponse, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, est « oui ».

Oui, parce que j’en ai l’ambition et que je suis persuadé qu’ensemble, nous allons mettre en œuvre, nous allons tout mettre en œuvre pour la Paix règne enfin à Madagascar. Durant cette Conférence, nous concentrerons nos efforts sur deux axes. D’abord, l’urgence de la sécurité des biens et des personnes. Nous avons décidé d’entamer les débats sur ce thème car il affecte quotidiennement tous les Malagasy et toutes les personnes qui vivent à Madagascar. L’insécurité des biens et des personnes constitue un frein au développement et met à mal la stabilité politique et sociale de notre pays. A titre personnel, je vous le disais, il m’est insupportable de ressentir et de constater la souffrance qu’endurent mes concitoyens au quotidien.

Il s’agit donc d’un engagement politique mais également d’un engagement personnel. Les attaques à main armée ; les kidnappings ; l’explosion du taux de criminalité empêchent les habitants de vivre en toute sérénité en zone urbaine. En zone rurale, les villages enclavés sont victimes d’attaques de milices armées, pour ne citer que les « dahalo » ou voleurs de zébus. Les vindictes populaires se multiplient face à l’exaspération du peuple devant cette impunité et ceci, je vous le dis, n’est pas tolérable dans une État de droit. Peut-on en finir avec cette criminalité grandissante ? Quels sont les dispositifs à mettre en place pour endiguer de façon définitive le crime organisé ? La réponse doit venir du plus haut niveau de l’État ; de nos forces de sécurité et des magistrats qui détiennent chacun, à leur niveau, une partie de solutions qui mettront fin à ce fléau.

Deuxièmement, nous allons poursuivre nos échanges sur un sujet capital qui est essentiel au développement du pays. Je veux parler de l’intégrité territoriale malagasy. C’est un enjeu stratégique car, comme vous le savez, Madagascar est au cœur d’un flux intense de routes maritimes. L’absence de contrôle de nos ports ; l’absence de contrôle de nos zones territoriales côtières ; l’absence de contrôle de nos zones d’expansion économique, profite aux contrebandiers et pirates qui pillent les richesses halieutiques et naturelles de la Grande île. Ils s’accaparent de nos ressources nationales et des espèces protégées particulièrement convoitées et qui font l’objet de tous les trafics.

Je m’oppose fermement, et avec la plus grande énergie, à toutes formes de pillage de nos richesses et de nos ressources qui impactent directement les populations les plus fragiles que nous devons protéger. Je combattrai avec la plus grande détermination, les actions irresponsables de certains dirigeants ou détenteurs d’une autorité visant à priver nos populations des profits qui leur reviennent de droit. Je m’opposerai avec fermeté et conviction à la recherche systématique du bien personnel pour que le plus grand nombre de nos concitoyens ait enfin accès à nos richesses naturelles. Il est du devoir d’un État fort et responsable dans un pays apaisé, de veiller à la redistribution juste et équitable de ses ressources.

Pour finir, en matière de terrorisme. La Grande île a le triste privilège de figurer parmi les 25 pays à risque. Certaines zones enclavées peuvent devenir la base arrière d’individus qui vont profiter de l’absence de l’État pour faciliter la prolifération des communautés islamistes extrémistes.

Nous aborderons donc les thèmes de la Sécurité maritime, de la protection des ressources naturelles et de la restauration de l’État de droit et son autorité sur tout le territoire. Vous l’avez compris : le chantier est immense et ambitieux et nos débats promettent d’être riches et, je l’espère, fructueux. Je suis persuadé que les experts apporteront des solutions qui permettront de répondre aux aspirations du peuple malagasy.

J’ai demandé au Comité de réflexion de m’adresser des recommandations appropriées qui nous permettront une mise en œuvre immédiate et pérenne pour rétablir la Sécurité à Madagascar. Il est de notre devoir d’apporter des solutions indispensables qui soulageront la souffrance de notre peuple. Il est également indispensable de trouver des solutions qui permettront au pays d’envisager un avenir meilleur.

Notre défi à tous est rattraper le retard de développement de Madagascar. Nous détenons tous une partie du pouvoir qui nous permet de changer les choses. Le destin de Madagascar est entre vos mains, nous pouvons ensemble reconstruire la Grande Nation Malagasy qui rendra à notre peuple la Fierté nationale qui qu’il mérite. L’Union des forces vives de la Nation, notre Détermination commune, notre Conviction sans faille seront les garants du succès. Il ne s’agit pas là de promesses mais il s’agit d’un engagement formel et citoyen que je fais devant chaque Malagasy. Et je me battrai à vos côtés avec la plus grande résolution, pour que cet engagement d’aujourd’hui devienne la réalité de demain.

Ensemble, en unissant nos forces, en assemblant nos énergies, nous changerons le destin de notre Patrie Bien-aimée. Sur ces mots, je déclare solennellement ouverte la Conférence sectorielle sur la Sécurité de l’Initiative pour l’Émergence de Madagascar.

Masina ny Tanindrazana

Misaotra, Tompokolahy

Mankasitraka, Tompokovavy !

Transcription à partir de la vidéo : Jeannot Ramambazafy

Mis à jour ( Mardi, 04 Décembre 2018 20:07 )  
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