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Marc Ravalomanana. En refusant un jugement de Dieu, il reste encore le problème de ce pays

Le dimanche 23 décembre 2018, le candidat n°25 est apparu défait (dans tous les sens du terme) sur une chaine de télévision appartenant au groupe RLM Communication de qui nous savons tous. Celui qui a pour slogan « Mpanangana fa tsy mpandrava » (bâtisseur et non destructeur) refuse un jugement de Dieu qui s’est manifesté sous la forme d’un second tour d’une élection présidentielle que la majorité des Malagasy attendaient depuis 2013.

En fait, l’ancien président de la république de Madagascar de 2002 à 2009, n’a fait que lire un texte que ses « nouveaux » conseillers Rolly Mercia, Fidèle Razara Pierre et Patrick Raharimanana ont rédigé. Le vieux Marco m’a tout de suite fait penser à ce ministre, limogé sur le champ, qui, parlant des incendies atroces à Antsakabary, a déclaré en lisant l’écran de son smartphone, que « c’était l’œuvre d’une folle ». Le monde entier connaît ce qui s’est vraiment passé à Antsakabary et dans les villages environnants.

Pour en revenir à Marc Ravalomanana, c’est en français -et sur un décor de bureau copié-collé sur celui d’Andry Rajoelina- qu’il a parlé d’élection « non crédible » et d’élection « non transparente » de la part de la CENI. Puis d’énoncer des arguments piqués çà et là qui ne résisteront pas à une enquête approfondie. Par exemple, la mort, le jour du scrutin du 2è tour, de deux membres du bureau de vote à Ankazoabo (Sud de Madagascar), que Ravalomanana classe comme « acte de violence ». Deux victimes qu’il considère comme étant ses partisans. Or, il s’agissait d’un pur acte de banditisme. En fait, ils ont été attaqués parce qu’ils portaient deux fusils de chasse emportés par les bandits qui les ont assassiné. Et c’est ce genre d’amalgame que l’on entend dans ses déclarations. Après avoir indirectement incité à la contestation, donc à la révolte (d’un ton hésitant, tout de même), Marc Ravalomanana, le récidiviste, souhaite à tous de passer un heureux Noël (« Krisimasy sambatra ») en n’ayant pas peur mais en croyant simplement (« Aza matahotra, mino fotsiny ihany »). Une rengaine d’il y a 19 ans, entendue pour la première fois lors de sa campagne pour la Mairie. Ce qui ne le rajeunit pas du tout.

Je ne vais pas lui donner encore plus d’importance qu’il n’a jamais méritée depuis 2006, année de réélection où l’on a vécu une panne électrique du ministère de l’Intérieur durant toute une journée, ayant permis de bidouiller les résultats à son avantage. Facebook n’existait pas encore pour Madagascar à l’époque (comme les groupes électrogènes sans doute). Je préfère reprendre un texte rédigé par Focus on Mada qui résume la fuite en avant d’un ex-président sur le retour (de l’âge).


Focus on Mada : Ravalomanana encore le problème de ce pays

Ravalomanana premier responsable des deux plus grandes crises qui ont détruites Madagascar et responsable d'une hypothétique troisième crise.

Nul n'ignore que la crise de 2002 a été causée par un forcing de Ravalomanana et une autoproclamation alors qu'il y aurait dû y avoir un deuxième tour entre lui et Didier Ratsiraka. Le bilan a été catastrophique pour Madagascar dans tous les secteurs.

Nul n'ignore que la crise de 2009 a été causée par les abus et dictature en tous genres de Ravalomanana : emprisonnement d'opposants politiques ; fermeture de sociétés et d'usines ; non-respect des forces armées ; censure ; fermeture de station de télévision et fermeture d'une église... Il est le déclencheur et le premier responsable du soulèvement populaire.

Encore une fois, en 2018, Marc Ravalomanana se présente en tant que le problème pour le pays car il appelle la population au désordre et à ne pas accepter les résultats officieux du deuxième tour du scrutin. Il est loin de se bonifier avec l'âge car il reste toujours le premier problème de la Nation et perd de plus en plus de crédibilité, même auprès de ses votants qui répondent de moins en moins présents à ses appels au trouble comme à l'image du rassemblement en face de la CENI, le samedi 22 décembre 2018 où seulement une cinquantaine s'est déplacée.

Cependant, il semblerait que les Malagasy se soient donnés le mot et ne sont plus du tout partant pour une troisième crise qui serait fatale pour Madagascar.

Pour sa part, le confrère JR de « La Gazette de la Grande île » est plus… incisif : « Marc Ravalomanana est tout à fait conscient qu’il a atteint un certain âge et que l’élection de cette année est l’élection de la dernière chance pour ce dernier. C’est pourquoi il divague et veut emmener le peuple malgache dans son délire de vieillard désespéré ». (JR Samedi 24 décembre 2018).

Jeannot Ramambazafy - 24 décembre 2018

Mis à jour ( Lundi, 24 Décembre 2018 06:20 )  
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