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Arlette Ramaroson. Au nom de la mocheté ou le profond mépris de soi

C’est après mûres réflexions que je me suis décidé à rédiger cet article. Il ne s’agit pas d’une attaque personnelle envers une femme. Non. C’est une mise au point au sujet de ces Malgaches (intentionnellement écrit ainsi au lieu de Malagasy) un peu trop diplômé(e)s se croyant être le centre du monde mais dont le naturel revient dans un galop sans même qu’ils s’en rendent compte. Ignorent-ils l’adage « avadio im-pito ny lela vao miteny » (il faut retourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler) ? Allons-y.

Le 24 mai 2020, dans l’émission nocturne dominicale intitulée « Don-dresaka » (que je traduis par : Choc de causeries) se trouvaient en face-à-face quatre femmes :

D’un côté, Rinah Rakotomanga, Directrice de la Communication de la Présidence, et Sahondrarimalala Marie Michelle, Directeur des Etudes Juridiques de la Présidence ;

De l’autre, Lanto Rakotomavo, pseudo-politicienne ancienne Secrétaire générale du parti Tgv créé par le Président Andry Rajoelina, actuellement Secrétaire générale de la plateforme MOVMA (Mouvement visionnaire de Madagascar et défense de rire…) et Arlette Ramaroson, magistrate de formation et apprentie politicienne, candidate ratée du premier tour de l’élection présidentielle du 7 novembre 2018 avec 00,25% des suffrages exprimés. Battue par le 00,28% de la tristement célèbre Fanirisoa Ernaivo, magistrate (aussi) déchue pour ne pas avoir retourné sept fois sa langue dans sa bouche à propos des forces de l’ordre malagasy.

Je n’ai pas, ici, à défendre le Président de la république et justifier les impairs de ses deux émissaires féminins, ni à me jeter comme un rapace sur les deux «politiciennes» qui ont brillé par leur langue de bois manifeste, rien que pour casser du Andry Rajoelina. Non. J’ai trouvé qu’il est grand temps pour Arlette Ramaroson d’arrêter les frais et de se consacrer à ses petits-enfants (et même arrière-petits-enfants, qui sait ?). Plutôt que de laisser à l’Histoire le souvenir d’une mégère aigrie («marikivy») et désabusée qui tente de faire prendre des vessies pour des lanternes à un peuple déjà pas très bien cultivé. Son drame, en réalité, c’est qu’à son retour définitif au pays, en 2016, elle n’a fait que rencontrer des personnages peu fréquentables qui pratiquent la politique uniquement dans le but de s’enrichir personnellement. Cela a fini par déteindre sur elle, forcément, et vive le matérialisme ! Non ? Elle est devenue une femme sous influence… néfaste.

Qui est Arlette Ramaroson, avec qui j’avais eu une conversation, début décembre 2015, et qui m’avait, alors, impressionné par sa passion de la droiture et de la justice ? Ce ne fut, pour moi, qu’une amère illusion par la suite, avant de devenir une complète et définitive désillusion... Cet aparté, pour être précis, a eu lieu devant le Tahalala Rarihasina, Analakely, lors d’une collecte de signatures pour la rétrocession des iles malagasy dans le Canal du Mozambique. Elle était accompagnée par d’autres magistrates qui ont disparu de son entourage lorsque ses fréquentations sont devenues… bizarres, pour ne pas dire moches.

Titulaire d’une licence en droit (1973) et d’un diplôme de l’Institut d’études judiciaires (1974), Arlette Ramaroson est née le 14 août 1944 à Antsiranana. Elle débute sa carrière de magistrate en 1974, en qualité de Substitut du Procureur de la République dans cette ville septentrionale de Madagascar. En 1975, elle est juge d’instruction et juge correctionnel au Tribunal d’Antananarivo. En 1978, elle devient vice-présidente du Tribunal de première instance (TPI) d’Antananarivo. En 1986, elle est Conseillère à la Cour d’Appel d’Antananarivo et en 1988, devient Président de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel d’Antananarivo. En 1990, elle est élue membre de la formation de contrôle de la Cour suprême et Présidente par intérim de la Section correctionnelle de cette même Cour. En 1994, elle obtient le poste de Présidente par Intérim de la Chambre correctionnelle à la Cour suprême.

La juge Arlette Ramaroson a été chargée des travaux dirigés en droit pénal à l’Université de Madagascar. Elle est cofondatrice du PACWA (Panafrica Christian Woman Alliance) à Madagascar. Elle a aussi été membre du comité préparatoire pour la création de la Cour pénale internationale (New York, 1997). Quatre années plus tard, le 24 avril 2001, l’Assemblée générale des Nations Unies, réunie en session plénière, a élu deux nouveaux juges pour le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) : Mme Arlette Ramaroson de Madagascar et M. Winston Churchill Matanzima Matuqu du Lesotho.

Rappelons que 937.000 Tutsis et Hutus ont été tués au cours des 100 jours de carnage qui ont suivi la mort du Président rwandais Juvenal Habyarimana qui se trouvait à bord de l’avion présidentiel, lorsque celui-ci a été abattu le 6 avril 1994, au-dessus de Kigali, la capitale du Rwanda. La France a laissé faire. Ce n’est pas la peine de monter sur ses grands chevaux. Il y a des multitudes de documents qui attestent l’inertie complice du gouvernement français de l’époque.

Voilà le brillant parcours de cette dame respectable et respectée jusqu’au jour où elle a fricoté avec des politocards qui ne voulaient profiter que de cette notoriété internationale. En deux temps trois mouvements, la voilà qui s’embarque dans des bâtiments qui naviguent à vue : d’abord le CRAM (Cercle de réflexion pour l’avenir de Madagascar), l’ANM (Association Nosy Malagasy, Plate-forme nationale pour la restitution des îles malagasy) puis carrément le FPRM (Front patriotique pour la reconstruction de Madagascar), parti (d’on-ne-sait-où) avec lequel elle s’est donc présenté à l’élection présidentielle de novembre 2018, avec le score plus que minable que l’on sait, indigne de son ancienne stature de juge internationale. Hélas.

Il faut dire qu’au début, elle était en accord avec la vision du Président Rajoelina à propos de ces îles malagasy. Même que lors de la concertation nationale, intitulée «Dinika Nosy Malagasy : Ampitao ny hevitrao», qui s’est tenue du 9 au 11 décembre 2019 au CCI Ivato, Arlette Ramaroson avait été la présidente de la commission «Fiandrianam-pirenena» (Souveraineté nationale). Que s’est-il passé dans sa tête pourtant supposée rompue à toutes épreuves ?

Ainsi, depuis bien avant sa cuisante défaite de novembre 2018, tout ce qui a trait à Andry Rajoelina, Arlette Ramaroson l’a systématiquement rejeté aveuglément (projet Tanamasoandro, projet Bas-Mangoky…) et en des termes indignes d’une juge d’envergure internationale. Il faut dire que les politocards genre James Ratsima et Edouard Tsarahame ont le maléfique pouvoir d’hypnotiser les faibles d’esprit. Mme Ramaroson en est-elle devenue un ?

« Et puis je trouve que c’est moche… Aza fady an. Très moche. Aza fady pour le anona an. Fa mety ny Malagasy rehetra rehetra mahita azy tsara tarehy an, moderne et tout. Hoe moderne qui, qui, inona moa… mi-contredire ny inona moa ity izy, ny vakoka, ohatry ny hafahafa be amiko ilay izy. Maninona koa no tsy natao pyramide rehefa izany ? ». Tout cela entre 23mn 50s du début de l’émission à 24mn 13s de l’émission dont j’ai parlé en début d’article.

Certes, le mot « moche » n’est pas un gros mot, une insulte. Mais ses synonymes sont : laid, pas beau, affreux, horrible, désagréable à la vue, ennuyeux, contrariant, fâcheux, minable, indigne, vil, méprisable, vache. Et puis, lorsqu’on débat sur des idées en public, on évite, autant que possible, de s’étaler sur un avis personnel, privé. Ce mot « moche » a résumé toute l’émission. Elle n’a représenté qu’elle-même à cause de je-ne-sais quel ressentiment…

Aurait-elle osé prononcer ce mot à propos du génocide rwandais de 1994 ? Et puis, franchement, ne nous voilons pas la face, s’est-elle bien regardée dans une glace ? Qu’elle le veuille ou non, elle a 76 ans. L’âge de la sagesse et de la raison et non pas celui des conneries d’adolescente pubère. Et son rôle de représentante de l’opposition (laquelle ?) à Madagascar, tourne au vaudeville, à la farce genre «Les précieuses ridicules» de Jean-Baptiste Poquelin alias Molière.

En passant, en matière de mocheté, la palme revient à Alice Sapritch vieillissant. Il s’agit d’une actrice de cinéma dont on a oublié la «mocheté» de son visage grâce au personnage qu’elle a joué au côté de Louis de Funès et Yves Montand, dans «La folie des grandeurs». Ce fut un énorme succès dans les années 1970, qui la rendit célèbre et son « handicap » devint son atout majeur.

Un premier conseil à Arlette Ramaroson : «Ny tarehy ratsy, tompoko, tsy azo ovana, fa ny fanahy ratsy azo ovana» (Une vilaine figure ne peut pas être changée mais une mauvaise conduite peut facilement être changée) signifiant vraiment qu’on peut changer sa conduite.

Revenons un peu sur son «Maninona koa no tsy natao pyramide rehefa izany ?» (Si c’est comme ça, pourquoi ne pas avoir construit une pyramide ?). Perdue dans un dédale parsemé de haine distillée par des cornichons peu diplômés ni diplomates, Arlette Ramaroson semble tout mélanger pourvu qu’on dise du mal du président Andry Rajoelina.

A Paris, la construction de la pyramide fait partie du projet «Grand Louvre» lancé en 1981 par le Président François Mitterrand. L'objectif était de donner une nouvelle vie au Louvre en modernisant le palais. Cette pyramide est constituée de verre et de métal, située au milieu de la cour Napoléon du musée du Louvre.

Rappelons que le Louvre, alors simple forteresse édifiée au XIIe siècle, fut la résidence du roi François Ier puis devint le somptueux palais du Roi Louis XIV. Le 6 mai 1791, un décret décida de la création d'un « Muséum central des arts de la République ». L'inauguration du nouveau Musée du Louvre eu lieu le 10 août 1793. L’actuelle pyramide abrite l'entrée principale de ce musée.

Commandée par François Mitterrand en 1983, cette pyramide a été conçue par l'architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Elle a été achevée en 1989. Certes, il y a eu des contestations à l’époque, très virulentes même à l’endroit du Président Mitterrand. Mais 31 ans plus tard, la pyramide du Louvre est devenue le «symbole de la modernité du musée» et «un emblème de Paris à travers le monde».

Second conseil alors pour Arlette Ramaroson : «Mahaiza miaina amin’izay ramatoa havako satria tsy azo sakana izany fandrosoana sy fampandrosoana izany, n’aiza n’aiza eran-tany. Herim-po very maina ny anao izay ataon’ny sasany tohotohotra anehoana ny fankahalana an’ny filoha Andry Rajoelina». Qu’elle se fasse traduire.

Enfin, jamais deux sans trois : Madame Arlette Ramaroson, cessez ce mépris de soi étalé sur la place publique. Arrêtez d’effilocher l’estime et la renommée qu’il vous reste encore et évitez comme la peste ces faux amis qui vous ont entrainé dans un naufrage social évident. Car qui prétendez-vous représenter sinon eux-mêmes, issus du 00,25% du «vahoaka» dont la majorité vous ignore superbement et se gausse à chacune de vos apparitions télévisées ? Pourquoi ne pas cultiver l’art d’être grand-mère, sinon arrière-grand-mère ?

Pour les Malagasy c’est la seule vraie richesse ici-bas. Pourquoi vous laissez-vous mener par le bout du nez par des individus qui n’ont jamais rien fait de concret pour leur pays ? Pourquoi tant de haine ? Dans 50 ans, et même moins, nous ne serons plus de ce monde. Mais la modernisation du Rova de Manjakamiadana se poursuivra et sera même saluée par celles et ceux qui nous remplaceront. Des Malagasy plus ouverts, plus modernes, moins… moches que certains esprits rétrogrades actuels qui mourront tous idiots.

A bon entendeur salut. Pour ce qui est des trois autres drôles de dames, elles ne perdent rien pour attendre et chaque chose en son temps, un temps pour chaque chose…

Jeannot Ramambazafy - Article également publié dans « La Gazette de la Grande île » du mercredi 27 mai 2020

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Mis à jour ( Mercredi, 27 Mai 2020 09:10 )  
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