Coup d'envoi du Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial. Invité par le président français Emmanuel Macron, le Président de la République Andry Rajoelina a assisté ce jeudi 22 juin 2022, à la cérémonie d'ouverture de cette rencontre de haut niveau dont l'objectif vise à construire un nouveau consensus pour un système financier international plus solidaire, et ce, afin de faire face aux conséquences du changement climatique.
Cent pays sont représentés et une cinquantaine de Chefs d’État et de Gouvernement présents au Palais Brongniart pour cet évènement. Dans son discours d'ouverture du Sommet, le président français Emmanuel Macron a souligné l'importance des investissements privés vers les pays émergents. En effet, l'importance de l'implication du secteur privé pour relever les défis de la lutte contre la pauvreté et la prévention de la biodiversité représente le véritable enjeu de ce Sommet de Paris. A l'issue de ce Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial, des résolutions concernant entre autres, l'allègement des dettes au profit des pays en développement et sur le financement pour le climat, devraient être prises.
Le Président de la République Andry Rajoelina a participé activement à ce Sommet. Faisant partie des pays les plus touchés par les conséquences du changement climatique, Madagascar se trouve au cœur de cette solidarité mondiale. D'où l'intérêt de la participation à cette rencontre. Dans la matinée de ce jeudi 22 juin, le Chef de l’État a participé à la table ronde organisée par le FIDA, intitulée : " Renforcer le rôle du secteur privé pour relever les défis du développement et du climat par la transformation des systèmes alimentaires ".
Une occasion pour lui de souligner le rôle fondamental du secteur privé dans la quête de solutions durables face aux défis du changement climatique. " Le secteur privé est aujourd’hui un levier d’action vers la croissance économique, portée par la création d'emplois et l'innovation. Il est donc crucial de renforcer et structurer la collaboration entre le secteur privé et l’État pour permettre une transformation durable de nos systèmes alimentaires ", a déclaré le Président de la République.
Il a notamment souligné les objectifs du Gouvernement Malagasy d'accroître les surfaces cultivées de 100.000 ha soit un accroissement de 10% pour redevenir le grenier à riz de l'Océan Indien comme ce fut le cas dans les années 70 - 80, et d'augmenter ainsi la production rizicole de 13% soit une progression de 500.000 ha supplémentaires. Dans la foulée, le président de la République, Andry Rajoelina, a aussi fait savoir que le changement et les aléas climatiques font des ravages à Madagascar.
Le bilan des quatre cyclones qui ont frappé la Grande Île, en 2022, a fait état de plusieurs centaines de pertes en vie humaine, des milliers de personnes sinistrées et déplacées, des habitations détruites et inondées, plusieurs villages enclavés par les routes coupées, et surtout 178.000 ha de champs de cultures inondées et détruites. Pour y faire face, l’État Malagasy a lancé deux programmes phares répondant à la résilience face aux chocs climatiques, à savoir le Plan National de redressement post-cyclonique et le Plan Émergence dédié au Grand Sud, victime du Kere et de la sécheresse.
Le Chef de l’État a aussi cité les programmes pragmatiques initiés par Fihariana, qui consistent à encourager l'entreprenariat dans le domaine agricole à travers les subventions pour l'acquisition des intrants et la mise en place de dispositifs de financement de projets à taux bonifié. Le projet Titre vert qui consiste à octroyer un terrain d’un ha aux jeunes agriculteurs rentre également dans l'esprit de cette initiative. Dans son discours, le Président Andry Rajoelina a annoncé qu'actuellement l’État Malagasy est à pied d'œuvre pour créer un environnement favorable aux investisseurs privés dans le secteur agricole.
Parmi ces initiatives figurent des mesures incitatives telles que la simplification et la digitalisation des procédures administratives et la promotion de l'accès au foncier. Le Chef de l’État a profité cette intervention au Sommet pour un nouveau Pacte financier mondial pour inviter les investisseurs privés à investir dans la Grande Île et encourage ces derniers à contribuer au processus de transformation durable.
Il n'a pas non plus manqué d'exprimer sa gratitude envers le FIDA (Fonds international pour le développement agricole) pour son soutien dans la promotion du développement agricole à Madagascar. A noter que cette session, hormis le Président Andry Rajoelina, a vu la participation de Monsieur Alvaro Lario, Président du FIDA, de Madame la Ministre Anne Beathe Tvinnereim, ministre norvégienne du Développement international ; de Madame Malala Rabenoro, P-Dg de l'Ong Soafiary, et de Madame Cécile Cabanis, Directeur général adjoint de Tikehau Capital.
Dans l'après-midi, le président Andry Rajoelina a participé à une autre table ronde intitulée " Alliance pour les infrastructures vertes en Afrique ". La session a été dirigée par le Président de la BAD (Banque africaine de développement), et a vu la participation de 4 autres chefs d’État et de gouvernement. Le président de la BAD a indiqué dans son discours d’introduction que l’AGIA est en phase de mobiliser 10 milliards USD de fonds pour les projets d’infrastructures vertes, ainsi que 100 millions USD de subventions à destination de plusieurs pays d’Afrique. Durant son intervention, Andry Rajoelina a de nouveau interpellé la communauté internationale par rapport au Fonds vert pour le climat. En tant que pays insulaire, Madagascar est particulièrement exposé au changement climatique avec son lot de sécheresse, d’inondations et de cyclones.
Akinwumi Avodeji Adesina, Président de la BAD
Le coût de gestion des risques climatiques représente 1% du PIB national, a-t-il fait savoir. Par rapport au secteur énergie, il a parlé des efforts menés par Madagascar en termes d’infrastructures vertes et de protection de l’environnement, à l’instar des projets phares comme Volobe (soutenu par Africa 50) et Sahofika (soutenu par la BAD), qui vont rajouter 320 MW à la production d’énergie dans la Grande Île. La Grande Île utilise encore de l’énergie fossile et chaque année, une famille détruit un hectare de forêt pour se procurer du charbon de bois et faire cuire ses repas. " On ne peut pas développer un pays quand l’énergie manque " , a-t-il soutenu. Et lui de rappeler au passage que Madagascar est pourtant l’un des premiers pays d’Afrique à avoir validé à la fois sa Politique Nationale de Lutte contre les Changements Climatiques (PNLCC), et son Plan National d’Adaptation (PNA).
Le Président Andry Rajoelina a exprimé le soutien de Madagascar à l’AGIA pour accroître le financement des infrastructures vertes en Afrique. Il appelle aussi à la mobilisation de financements mixtes, ainsi que la mise en place d’une gouvernance avec des mécanismes adaptés au contexte de chaque pays. Il a, par ailleurs, rappelé l’existence des promesses et des engagements non tenus par la communauté internationale, notamment à propos des 100 milliards de dollars d’engagement des pays émetteurs dans le cadre du Fonds vert pour le climat qui n’a pas encore été décaissé.
En guise de conclusion, le Président Andry Rajoelina a réaffirmé avec force conviction : " Il est temps que nos réunions se transforment en action ".
Équipe sur place pour www.madagate.org