La collaboration entre le programme DEFIS et l'Organisation internationale du travail (OIT), financée par le Fonds international de développement agricole (FIDA), a franchi une nouvelle étape dans une stratégie qui constitue un authentique... défi.
Lors d’un atelier tenu à Antsirabe du 29 au 31 janvier 2025, après une première phase réussie, la deuxième phase s’annonce encore plus ambitieuse, avec un accent particulier sur l’amélioration des infrastructures agricoles, la création d’emplois et l’inclusion sociale.
Les impacts positifs du projet HIMO (Haute Intensité de Main-d'œuvre) ont été mis en avant. Ce programme, axé sur l’amélioration des conditions de vie des populations locales, permet à la fois la construction infrastructures résilientes face aux changements climatiques et la création d’emplois décents. Un modèle qui s’inscrit dans une dynamique de développement inclusif et durable pour les communautés concernées.
UN PREMIER BILAN PROMETTEUR
L’approche HIMO (Haute Intensité de Main-d’œuvre) structurée a déjà prouvé son efficacité dans les régions de Haute Matsiatra et Amoron’i Mania. Dans cinq périmètres irrigués, les résultats sont parlants :
• 1 972 hectares de rizières à nouveau irrigués grâce à la réhabilitation de 38 kilomètres de canaux.
• 625 ouvriers locaux ont bénéficié d’un emploi direct, avec une forte participation des femmes (52%) et des jeunes (56%).
• 28 chefs d’équipe locaux ont été formés, dont 36 % de femmes et 86 % de jeunes.
• Une masse salariale de 54 977 USD injectée dans l’économie rurale, améliorant les conditions de vie des populations. Les agriculteurs constatent déjà un impact concret.
Marie Rose Gilbertine, ouvrière bénéficiaire à Saharevo Ambositra, témoigne ci-dessus.
UNE DEUXIÈME PHASE PLUS AMBITIEUSE
Forte de ces résultats, la collaboration entre l’OIT et le Programme DEFIS passe à la vitesse supérieure avec des objectifs plus larges :
• 38 nouveaux périmètres irrigués réhabilités, couvrant plusieurs régions : Amoron’i Mania, Haute Matsiatra, Androy, Anosy, Fitovinany, Vatovavy et Ihorombe.
• 137 kilomètres de pistes rurales rénovés pour améliorer l’accessibilité aux exploitations agricoles.
• Une formation spécifique pour 10 communes et 38 associations afin de garantir l’entretien et la pérennité des infrastructures.
L’OIT s’engage à réaliser tous les travaux sur 40 mois, puis à assurer l’entretien des infrastructures selon un schéma progressif avant de transférer cette responsabilité aux structures locales. Ce projet s’inscrit dans une dynamique de développement durable, visant à renforcer l’autonomie des communautés rurales tout en favorisant une inclusion sociale renforcée, notamment pour les femmes et les jeunes.
En vue de pérenniser les infrastructures et de responsabiliser les locaux, les responsables de 10 communes et 38 associations seront formés à l’entretien et la gestion des infrastructures et seront dotées de manuels et de matériels.
Avec cette deuxième phase, l’approche HIMO structurée confirme son rôle clé dans l’amélioration des conditions de vie en milieu rural, en conciliant développement agricole, résilience climatique et création d’emplois décents.
Andry RAKOTONIRAINY – Madagate.org
Membre du RJSET (Réseau malagasy des journalistes spécialisés dans l'emploi et le travail décent)