Le Premier ministre Olivier Mahafaly Solonandrasana, et son épouse
Primature de Mahazoarivo, 3 janvier 2018. C’est dans le cadre de la présentation de vœux, à l’occasion du nouvel an 2018, des membres du gouvernement au Premier ministre, Olivier Mahafaly, et son épouse, que le chef du «gouvernement de combat» a dévoilé les batteries électorales: «Je vous l’annonce sans l’ombre d’un doute: le président Hery Rajaonarimampianina sera candidat à sa propre succession en 2018». Se voulant plus prolixe que la normale, Olivier Mahafaly a rajouté des déclarations qui font… frémir, à l’adresse des ministres mais aussi de ceux qui veulent l’entendre: « Nous pouvons faire valoir beaucoup d’acquis, et nous avons fait beaucoup de sacrifices. Dès lors, pourquoi allons-nous laisser les autres occuper notre place? Nous sommes déjà au pouvoir, nous avons pour cette raison de l’avance, nous avons aussi du financement…».
Branle-bas de… combat de toute l’administration publique donc, pour soutenir le désormais candidat d’Etat («Kandidam-panjakana»). La loi dans tout çà ? Il semble que la loi c’est eux à Madagascar jusqu’à preuve du contraire. Dès lors, élections inclusives et transparentes? Mon œil. Ajouté à cela, les armes et les sous. De très gros sous venus d’on-sait-parfaitement d’où. Et voilà les Malgaches transportés au plein cœur de l’année 1972 où, le 30 Janvier, Philibert Tsiranana, fondateur du parti PSD (Parti social démocrate) est réélu Président de la République avec 99,8% des suffrages. Vous ne rêvez pas, c’était bien le pourcentage de l’époque. Cinq mois plus tard, il est balayé du pouvoir car il a fait tirer sur nous, étudiants, le 13 mai, sur l’avenue de l’Indépendance. En quatre ans de pouvoir, Hery Rajaonarimampianina a réussi à attiser un trop-plein de rancœur au sein de toutes les souches sociales de la Grande île, qui explosera tôt ou tard. Alors il regrettera amèrement de ne pas avoir suivi les traces de François Hollande: abandonner avant que la maison ne brûle. Après, il sera trop tard pour vouloir et même pouvoir sauver les meubles. Et il est déjà trop tard pour lui, mais seuls les imbéciles ne changent jamais d’avis. A bon entendeur, salut!
Jeannot Ramambazafy – 4 janvier 2018
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Rattrapage du Premier ministre Olivier Mahafaly au lendemain même de sa déclaration
MAHAFALY OLIVIER: Sermonné par le président ?
Publié le 06 janvier 2018 dans La Gazette de la Grande île
Pour avoir annoncé à la va-vite, mercredi, l’entrée en lice de Hery Rajaonarimampianina à l’élection présidentielle de 2018, le Premier ministre Mahafaly Olivier s’est peut-être fait sermonné par le président. D’abord, car le lendemain de sa déclaration « intempestive », il y a apporté des rectifications dans les termes suivants : « Le cas de Madagascar ne ressemble pas à ceux de l’Afrique. Là -bas, les chefs d’Etat en exercice changent la Constitution pour pouvoir augmenter le nombre de leurs mandats. Chez nous, le président Hery Rajaonarimampianina est autorisé par la Constitution à se présenter une seconde fois… ». En tout cas, hier lors de la cérémonie de vœux, Mahafaly Olivier s’est gardé de répéter son annonce de l’autre fois sur l’entrée en lice du chef de l’Etat. Ce dernier aussi d’ailleurs n’a fait hier aucune mention de sa candidature, même s’il a affirmé que l’élection aura bien lieu en cette année 2018. But tactique de ce silence : ne pas établir un lien entre les inaugurations qu’il effectue et son entrée en lice. Car s’il annonçait sa candidature, on ne manquerait de l’accuser de faire de la campagne avant la lettre.
Un autre silence hier : l’augmentation traditionnelle de salaire accordée aux fonctionnaires. Pendant des années, ce fut 10%, l’année dernière, cela a été ramené à 7%. Cette année-ci, il n’y eut rien du tout. Ce qui a consterné hier dans les bureaux des ministères et départements officiels. Hery Rajaonarimampianina n’a peut-être pas voulu attirer l’attention sur ses déboires récents avec les fonctionnaires. Comme la suspension involontaire de la solde d’environ 8 000 agents pour cause de déficience du logiciel spécialisé, en fait surtout pour désorganisation de l’administration sous l’actuel régime. Comme aussi le nombre faramineux des fonctionnaires fantômes que le régime est incapable d’éliminer. Comme enfin les fortes rumeurs de corruption et de fraudes dans les concours d’entrée dans divers corps de fonctionnaires (inspecteurs et contrôleurs des Douanes, adjoints d’administration, agents pénitentiaires, etc.). Il est vrai que l’Etat est actuellement presque en cessation de paiement, et ne paie plus par exemple les augmentations de grade ou d’échelon…
A.R.