Razanadahy Bonaventure Thomas, président de la FIFAMI, en pleine explication
Le 23 mai 2014, les membres de la FIFAMI (Association de la région Anôsy) présidée par Razanadahy Bonaventure Thomas, a donné un point de presse pour présenter un projet rédigé contenant les problèmes liés aux malaso (connus aussi sous le nom de dahalo) et y apporter des solutions. Résumé des grandes lignes expliquées en malgache dans la vidéo ci-dessus.
La pierre angulaire réside dans la longévité des agents de l’administration à leur poste. La rotation logique et normale des affections serait une solution au problème de corruption, de favoritisme et de complicité avec les dahalo. 3 ou 4 ans au maximum et les effectifs devraient être remplacés par d’autres. Pour le président de la FIFAMI, cette rotation des responsables est primordiale.
En ce qui concerne les forces de l’ordre, la mise en place de postes avancés -à très court terme-, est préférable a des envois ponctuels de troupes. En effet, au départ de celles-ci, les exactions reprennent de plus belle et l’esprit de vengeance entraine ce qui se passe actuellement à Andranodambo où des Malgaches tuent d’autres Malgaches. Car tous les gens se connaissent là-bas. Et si personne ne dénonce personne aux autorités, les règlements de compte personnels deviennent sanglants après les opérations genre “coup d’arrêt” récemment. Car tout individu “soupçonné” est libéré par le tribunal, faute de preuves concrètes.
En matière de réconciliation, qui s’avère plus que nécessaire actuellement, une approcje sociale est impérative. Ainsi, des représentants de l’Etat issus de la région doivent descendre sur place pour convaincre leurs parents, à travers le dialogue et les échanges de point de vue et la mise en place d’un “dina” (pacte) conforme aux réalités de la région. Ces “dina” revêtent une grande importance dans les relations sociales et l’application stricto sensu du “tout auteur avéré de vol doit être puni”. Ce, par exemple, à travers des amendes.
Autre solution, la surveillance des marchés de zébus et de leur circulation. Mais cela doit faire l’objet d’une organisation très sérieuse car il s’agit de milliers des tête de bétail. Chaque jour, entre Ihosy et Betroka, ce sont des centaines de zébus qui circulent, soit entassés dans des camions, soit parcourant la route encadrés de guides. Afin de lutter contre le désoeuvrement des jeunes -qui, dès lors, gonflent les rangs des dahalo-, il importe de leur donner du travail à travers des projets durables et pérennes dans les zones rouges. Pour l’instant, il y a l’Himo (haute intensité de main-d’oeuvre) mais ce ne sera jamais que du provisoire de la part de l’Etat...
Mais tout cela, c’est archi-connu depuis la seconde république de Didier Ratsiraka. Il semble que personne ne pose les véritables questions. Le “phénomène” dahalo, depuis des décennies, n’est rien d’autre qu’un aspect du crime organisé. Où vont ces centaines de zébus volés? Qui les achètent? Comme tout combat qui cesse faute de combattants, le jour où personne ne “prendra” ce bétail volé, il n’y aura plus de vols. Cela paraît simple à dire mais il est certain que les complicités se situent au plus haut de l’Etat malgache. Quels que soient les dirigeants...
Jeannot Ramambazafy – 28 mai 201