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Madagascar : le prix de la désinformation

 

 

Qu’est-ce qu’être un journaliste professionnel en ces temps où, grâce à l’Internet, chaque citoyen de ce monde s’arroge le droit de faire des « analyses » sur la situation de leur pays respectif ?

 

 

Matraquage, lavage de cerveau

 En analysant soi-même ce flux d’informations, il faut se rendre à l’évidence : 80% de ces informations émanent de la désinformation pure et simple. La majorité de ces blogueurs ignorent ce qu’ils font car ils ignorent eux-mêmes la définition même de la désinformation, arguant la liberté d’expression qui se réduit à la liberté de dire vraiment n’importe quoi. Leur force ? L’assurance de l’anonymat. Et c’est sûrement la seule différence entre le journaliste responsable qui signe de son nom et les imbéciles pas heureux du tout qui se créent des pseudonymes reflétant leur propre état d’esprit sur une situation donnée. Après un quart de siècle de journalisme, ce n’est surtout pas le moment de donner des leçons (mais cela sera pris comme tel par les imbéciles cités plus haut) mais de faire comprendre, au moins, pourquoi on désinforme ? En bref, quel est le prix de la désinformation ?

Il n’y a guère de gens cultivés de nos jours. Il n’y a que des gens qui se cultivent. Malheureusement, malgré cette bibliothèque universelle que constitue la Toile, l’acculturation est devenue une sorte de « must », qui finira par être une seconde nature. Et on parle de tout sans rien savoir du sujet. On ne prend plus la peine d’approfondir les choses. A Madagascar, la majorité des journalistes oublient leur rôle important d’éduquer, hormis celui qui est d’informer. Le journalisme citoyen ? Inconnu au bataillon !

Vladimir Volkoff et son roman, Grand prix de l’Académie française en 1982
 
Alexandre de Marenches

 Avant toute chose, ils feraient mieux de lire le roman de Vladimir Volkoff, « Le Montage », qui a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1982. Certains de ces « journalistes » n’étaient même pas nés à l’époque. Comment voulez-vous qu’ils sachent dissocier l’information de la désinformation ? Ce roman décortique les mécanismes d’influence et de désinformation de l’ancienne URSS. L’auteur a été inspiré par Alexandre de Marenches, alors Directeur de la SDECE en France (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage créé en 1946 et remplacé en 1982 par la DGSE ou Direction générale de la sécurité extérieure), qui lui a fourni des faits réels ayant servi la trame de l’histoire. Et, selon Vladimir Volkoff lui-même : « Ce roman est l'œuvre d'un agent d'influence voulant faire prendre conscience de la réalité des techniques de désinformation. Le personnage du général Mohammed Mohammedovitch Abdoulrakhmanov est inspiré par une personne qui a bien existé, Ivan Agayantz, ancien Directeur des mesures actives du KGB (Komitet Gossoudarstvennoï Bezopasnosti, équivalent russe de la CIA américaine)  dans les années 1960 ».

Désinformation

En haut : L’ouvrage de Volkoff, Alexandra Viatteau ; en bas : F-B Huyghe et un de ses ouvrages

Qu’est-ce que la désinformation, mot d’origine russe justement ? Selon Vladimir Volkoff, il s’agit de la « manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés » (in : Petite histoire de la désinformation - 1997). Plusieurs auteurs ont leurs mots à dire à propos de la désinformation. En ce qui concerne Madagascar, la définition de François-Bernard Huyghe est plus réaliste. Pour ce spécialiste français de l'information et de la stratégie : « La désinformation consiste à propager délibérément des informations fausses en les faisant apparaître comme venant de source neutre ou amie pour influencer une opinion et affaiblir un adversaire ». (in : L'Ennemi à l'ère numérique - 2001). Pour moi, personnellement, la désinformation est une manière de dénaturer les informations initiales et en faire un amalgame aussi intempestif qu’irraisonné. Cela rejoint la définition d’Alexandra Viatteau, enseignante en science de l’information : « Par désinformation, il faut entendre une information mensongère, dénaturée, censurée sciemment. Il s’agit d’une entreprise ponctuelle ou systématique, mais toujours délibérée ou programmée ».

Entreprise ponctuelle ou systématique, mais toujours délibérée ou programmée ! Nous y voilà, il n’y a pas de hasard. Le pire est que, lorsque l’information est tellement impossible à « maquiller », elle n’est traitée que de façon superficielle ou carrément écartée. Nous tombons alors dans la marmite de la rétention d’information. Un sport favori au sein de cette HAT en fin d’existence. Qu’est-ce qui amène certains journalistes malgaches à verser dans la désinformation pure et dure ?

Le cas malgache

 Sur une vue aérienne de l’actuel complexe du Watergate : Bob Woodward et Carl Bernstein. En haut, le président Richard Nixon présentant sa démission à la télévision

En premier lieu, c’est leur propre formation. Ils se mettent dans la tête qu’ils constituent le 4ème pouvoir. Leurs idoles, comme de nombreux journalistes de par le monde dont moi, sont Carl Bernstein et Bob Woodward du Washington Post. En 1972, leur enquête a conduit à la démission du président Richard Nixon. Leur principal informateur était Mark Felt, le n°2 du FBI. Mais cela ne s’est su qu’en… 2002. Ce scandale d’écoutes téléphoniques touchait des millions de contribuables américains. Une cause pour le grand nombre, en somme. Peut-on comparer l’incomparable comme la constitution américaine et la constitution malgache, en matière de liberté de presse et d’expression ?

 Le groupe audiovisuel de Ravalomanana, aux couleurs de Tikoland, seul à avoir couvert l’ensemble du territoire malgache, « à titre d’essai » durant plus de six ans

En second lieu, il est très important de savoir que les propriétaires du journal dans lequel ils écrivent, appartiennent à la nomenklatura malgache dont le propre est de posséder le pouvoir de l’argent et surtout d’être dans les petits souliers de tous les dirigeants qu’ils se sentent le devoir de « protéger jusqu’au bout » et même au-delà. Bailleurs de fonds potentiels, ils seront toujours dans les carnets d’adresse des dirigeants. Mais, avec Ravalomanana, il y en a qui ont vite déchanté…

 

 En troisième lieu, l’appât du gain facile sous forme d’enveloppe (dénommé ici « felaka ») distribuée avec, bien sûr, la complicité des propriétaires trop heureux de cette aubaine qui, a contrario, étrangle et piège leurs journalistes. En effet, ici les salaires sont extrêmement… ridicules. Or, le principe est le maximum d’efforts de la part de ces braves pour le minimum de dépenses des employeurs. Pas question d’augmentation ni de prime. Alors on ferme les yeux sur cette pratique institutionnalisée. J’en connais encore des journalistes malgaches qui vont en bus et même à pied pour aller couvrir un évènement. A la longue, ils n’iront que là où cette enveloppe magique les attend ou qu’ils espèrent. Cela varie à de 5.000 à 10.000 ariary. Mais il existe aussi des « négociations » en coulisses… Attention : les institutions et entités internationales ne font pas de… cadeaux ! Et, réflexion faite, un politicien est plus pingre qu’un artiste. Sauf à l’approche d’élections. Ce qui est déjà le cas. Et durant les campagnes électorales, l’argent coule vraiment à flots. A chacun de choisir son… poulain.

Une info, désinfo…
 Cela est, peut-être tolérable, mais je n’admettrai jamais, au grand jamais, qu’un journaliste se rabaisse jusqu’à mendier un simple billet de 1.000 ariary en invoquant sa « pauvreté ». C’est tout le corps du métier qui est sali. Mais cela durera tant que les motivations des journalistes seront minimisées. Combien gagne un journaliste malgache de presse privée ? Plus que le smig malgache. Cependant,  il faut savoir que plus il travaille, moins il gagne. Bien sûr, il y en a qui possède leur propre automobile. Mais ne croyez nullement qu’ils l’ont acheté grâce à leur salaire minable… Alors ? Un héritage sans doute… Je ne vais pas dévoiler des noms –ils se reconnaîtront- mais j’ai déjà été témoin de véritables séances de marchandage ayant abouties à du pur chantage. Rassurez-vous, Jeannot Ramambazafy ne possède, à ce jour, aucun véhicule. Pas même un 2CV. En passant, en l’absence d’un Code de la communication officiellement mis en pratique, incluant donc un organe de sanction, ce genre de journalistes se sent au-dessus de tout. S’il en est qui dénonce une désinformation, un petit droit de réponse est consenti. Sinon, la désinformation n’est suivie que de plates excuses. Et c’est tout !

Voilà donc la trilogie du fonctionnement de la désinformation en milieu journalistique à Madagascar. Voilà son prix. Très élastique mais l’argent mal acquis ne profitera jamais. De toute ma vie -et j’ai 55 ans pour 25 ans de métier- je n’ai jamais vu un journaliste malgache devenu millionnaire grâce à son métier. A présent, quelles sont les instruments de la désinformation ?

Les faux

L’outil informatique n’a pas de limites dans la fabrication de faux documents
 
Il y a les documents faux. Rappelons-nous le pasteur Richard Andriamanjato, en 2004, avec un « certificat » accusant Marc Ravalomanana de satanisme. Mon article est sorti le 9 avril 2004 dans Madagascar Tribune et j’y défendais Ravalomanana car je ne trouvais pas convenable que quelqu’un, sans preuve tangible (le certificat était un faux), n’aille accuser, voire insulter un Chef d’Etat malgache (Institution de la république) dans l’exercice de ses fonctions. Le lien de cet article est : http://www.madatsara.com/articles/detail-article/article/satanisme-demystification-2/ J’ai décortiqué la manœuvre mais je ne m’en mords pas les doigts de nos jours, bien qu'ayant découvert que, dans la pratique, le même Ravalomanana -pour qui j’ai voté deux fois- était devenu tout simplement diabolique avec sa velléité de faire de Madagascar, le Tikoland. A ce sujet, lire l’article que j’avais rédigé en 2008, déjà : http://www.madagate.com/politique/430-madagascar--au-nom-du-tim-du-map-et-du-cadenas.html Ici, rien n’était faux car je ne me permettrais jamais de verser dans la désinformation pour les beaux yeux d’X, Y, ou Z ou pour quelques ariary de plus. En France, plus récemment, il y eu l’affaire Clearstream 2 basé sur un fichier bancaire falsifié. Une affaire qui était destinée à mettre en cause des personnalités politiques. Les faux documents, présentés par leurs instigateurs comme authentiques, n’ont aucun autre but que de désinformer ou salir leur cible en s'appuyant sur des éléments fictifs ou sur des contrevérités.

Les sondages

A la manière de la Gaule d’Astérix, voici comment certains médias voient la France de Nicolas Sarkozy

Ils constituent aussi des instruments de désinformation de premier choix. Surtout si, comme à Madagascar, on ne dispose pas d’une base de recensement fiable. Et bonjour les « échantillonnages », les effets de cadrage (formulation des  questions) -comme le  referendum constitutionnel d’avril 2006-. Tout n’est qu’imprécisions. Mais çà marche. Un temps heureusement.

Les rumeurs (Gossips en anglais)

 

Coloportage, ragots sont les synonymes aussi des « tsaho », souvent bêtes et méchants
 
Tom Cruise dans le film « Walkyrie »

C’est l’instrument de désinformation par excellence à Madagascar. On les appelle « Tsaho ». Elles sont souvent utilisées pour tromper l'opinion et l'amener à justifier des actions ou des décisions politiques. Et vous savez quoi ? Le nazisme est un des fleurons des rumeurs au niveau mondial. Ravalomanana et même Rajoelina ont été traités de nazis. Mais connaissez-vous l’origine de cette rumeur ? Non ? La voici : En son temps, le régime nazi d’Adolf Hitler avait créé « La nuits des Longs Couteaux » (du 29 au 30 juin 1934). Il s’agissait d’un complot inventé de toutes pièces pour justifier l’opération des SS contre les SA accusés de coup d’Etat puis de haute trahison. Rien à voir avec Ravalomanana et Rajoelina mais les imbéciles se passent de s’informer avant d’informer et infantilisent encore mieux leurs lecteurs. Le film « Walkyrie », sorti en janvier 2009, avec Tom Cruise rappelle ce complot.

Les canulars informatiques (Hoax en anglais)

Nicolas Sarkozy, victime de sa séparation d’avec Cécilila

Internet en est truffé de nos jours. J’en ai même fait les frais. Cela se nomme « Hoax » en anglais. Le site sobika.com n’a pas trouvé mieux que d’écrire à propos du Sommet de Maputo (5 au 9 août) : « (…) En bon communicant qu'il est, Andry Rajoelina a pris l'initiative d'emmener par ailleurs 4 journalistes qui vont donc pouvoir alimenter les médias malgaches et internationaux. Seule la HAT a prévu un journaliste pour internet en la personne de Jeannot Ramambazafy qui aura donc toute latitude de son coté pour abreuver le web de ses infos. Ceci démontre une meilleure maitrise de la communication et de l'information par rapport aux autres mouvances qui n'y auront pas toutes pensé ». Lire :

http://74.125.47.132/search?q=cache:yIDPdcHlhNoJ:www.sobika.com/madagascar-informations/news_1719.php%3Fsubaction%3Dshowcomments%26id%3D1249425818%26archive%3D%26start_from%3D%26ucat%3D+jeannot+ramambazafy+%C3%A0+maputo&cd=3&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

 La vérité est que je me trouvais à Diego Suarez du 5 au 9 août 2009. Cela ne semble pas méchant mais c’est irritant. Et le plus formidable est que le CPJ (Comittee to Protect Journalists) a repris cette désinformation pour m’étiqueter, me décrédibiliser. Lire : http://cpj.org/blog/2009/07/in-madagascar-media-torn-along-partisan-lines.php C’était donc le vrai but de la manœuvre. Quel en était le prix ? Celui de la jalousie morbide patentée. Car je connais un peu Niry and Co. Autre désinformation aussi inutile que bête. Une personne au sein de la HAT a osé dire que madagate.com a le soutien de la HAT. Madagate.com est actuellement le seul journal hebdomadaire en ligne où il n’y a aucune publicité. La liberté coûte extrêmement cher mais on y tient ! Mais çà viendra un jour avec cette équipe de jeunes qui y font leurs premières armes…

Medias « indépendants » dites-vous ?

 Logos donnés à titre d’exemple pour bien comprendre les tendances qui prévalent, malgré la disparition du groupe Mbs.

Medias privés, indépendants ou non d'un groupe (ou d'une mouvance). Ces appellations ne garantissent en aucun cas la véracité de leurs informations. La vérité est que les médias « traditionnels », actuellement en perte d'audience depuis le développement de l’Internet, appartiennent de plus en plus à des groupes d’industriels ou sont proches d'un mouvement politique et sont donc soumis à des pressions de la part de leurs propriétaires. Les intérêts financiers ou politiques de ces acteurs peuvent parfois –devenu souvent- déformer des informations. Dans les cas extrêmes, un média peut diffuser volontairement ou non de fausses informations. Sinon, les annonces payantes sont utilisées pour contourner « l’obstacle » afin d’éviter la paternité d’une information qui contrarierait les « alliés ». Quoi que l’on dise, ces pratiques sont aux antipodes de la déontologie journalistique qui est devenu un pouf où l’on s’assied A Madagascar, voici les principaux groupes « indépendants ».

Que croire, qui croire effectivement à Madagascar ?

Le groupe de MIDI Madagasikara dont l’un des dirigeants est un ancien député du parti fondé par Ravalomanana ; le groupe PREY dont le grand manitou est actuellement maire temporaire de la ville d’Antananarivo, qui possède de nombreux supports parmi lesquels RTA; le groupe Sodiat qui a ressuscité des titres qui existaient déjà ; VIVA radio et télévision appartenant au président de la transition qui a des ramifications sur Internet. Le reste louvoie en attendant des jours meilleurs. En face, le TIM qui déverse des tas de sites et blogs (y en a eu de l’argent pour  ce faire) en l’honneur de leur idole en passe de devenir un martyr. A Madagascar, l’expérience m’a appris qu’à l’approche de toute consultation populaire, les supports médiatiques poussent comme des champignons et que si des hommes affaires préfèrent investir dans un journal plutôt que dans une usine de transformation de produits, ils se sentent présidentiables. Alain Ramaroson avec radio Feon’ny Vahoaka (RFV) a ouvert la voie. Suivi de Rabetsitonta Tovonahanary et Norbert Lala Ratsirahonana qui se sont passé la radio et télévision ANTSIVA ; feu Herizo Razafimahaleo avec l’EXPRESS de Madagascar repris par Egdard Razafindravahy. Entre-temps, Marc Ravalomanana créa la MBS. Pour finir arriva Viva radio et télévision créé par Andry Rajoelina. Et je ne parle pas des parlementaires et élus des régions qui ont crée aussi leur support. Comme SKY radio de Roland Ratsiraka, pour ne citer que le plus connu, à Toamasina. Dans ce contexte, il faudra compter sur plus d’une quinzaine de candidats à l’élection présidentielle de 2010. Un vrai bordel en perspective.

Mais à  bien y voir, cela émane du nombrilisme. Car, hormis la radio, les supports comme l’Internet et les journaux sont encore des produits de luxe pour la majorité des Malgaches. Un peu plus de 15% seulement ont accès à l’Internet. Quant aux journaux, malgré leur prix de vente extrêmement bas en regard de ceux en Europe, les gens n’en parcourent que les grands titres dans la rue, faute de pouvoir en acheter un. Bientôt les Malgaches seront tous illettrés. La différence entre l’analphabétisme et l’illettrisme est la suivante : les analphabètes ne savent ni lire ni écrire ; les illettrés ont des bases mais leurs idées se fixent sur ce qu’ils arrivent à comprendre et les interprètent à leur manière. C'est-à-dire tout de travers. Il est alors très facile pour un guru de récupérer les illettrés.

Mésinformation

Politique – Midi Madagasikara du 18 juin 2009

Libreville

Rajoelina et Ravalomanana aux funérailles de Bongo

Les funérailles du président gabonais Omar Bongo Ondimba auront lieu ce jour à Franceville, dans le Sud-Est de Libreville, Capitale du Gabon. D'après des indiscrétions recueillies auprès de ses partisans, l'ancien président Marc Ravalomanana, qui a déclaré avoir le soutien de l'Afrique, serait présent à ces funérailles, qui verront certainement la présence de nombreux chefs d'Etat africains et du président français Nicolas Sarkozy. Le président de la HAT, Andry Rajoelina, pourrait également faire le déplacement au Gabon pour le même objet. Pour Marc Ravalomanana, sa présence lui permettrait de consolider le soutien que lui apporterait l'Union africaine. Tandis que Andry Rajoelina, qui serait à sa troisième sortie à l'extérieur, plus précisément en Afrique, depuis son accession au pouvoir, profiterait de l'enterrement d'Omar Bongo pour poursuivre ses offensives diplomatiques en vue de la reconnaissance africaine. Pour l'intérêt supérieur de la Nation, une rencontre entre les deux protagonistes ne serait pas à exclure.

RAJAOFERA Eugène

C’est la grande maladie des jeunes générations de journalistes. La mésinformation est le défaut d’information ou une mauvaise information. Son origine peut être l'ignorance ou la désinformation, ou les deux. La mésinformation est pratiquée, puis répercutée (effet de boule de neige), sans l'intention de mentir ou de nuire. Ce n’est pas encore grave mais çà se soigne, si… Quand VIVA annonce la présence de l’ambassadeur de l’UE, Jean Claude Boidin, lors de la cérémonie d’inauguration de la RN32 par Andry Rajoelina, çà mérite un carton rouge. Mais aucune sanction. Idem quand Midi annonce à sa Une qu’Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana seraient à Libreville pour les obsèques d’Omar Bongo (lire l’article ci-dessus). Un verbe conditionnel est-il devenu un gilet pare-sanctions ? Non, l’ami Eugène Rajaofera (j’ose prononcer son nom car il était un collègue de Madagascar Tribune) fait partie de ce qu’il croit être le 4eme pouvoir et ne s’en prive pas. Mais un jour, à force d’inventer, il va tomber sur un… os. Je l’avertis donc ici.
 

 Mamy Rakotoarivelo : ne jamais se fier aux apparences extérieures. Cet angélique personne est (ou était) actionnaire à hauteur de 25% dans l’empire Tiko des débuts. Il n’y a rien à nier car ce n’est pas une invention. Cet organigramme figurait sur le site de Tiko qui a été fermé depuis

Car Mamy Rakotoarivelo, son patron ancien député TIM de MIDI Madagasikara, le laissera alors tomber comme une vieille chaussette. Pour le moment, il l’incite. Eugène : ne devient pas un journaliste-escalier. Utilise ton talent pour le grand nombre.  Au fait, l’ami Eugène savait ou sait-il que son patron avait des actions chez Tiko ou bien il s’agit d’une information à escamoter, style dans le doute abstiens-toi ?

James Ramarosaona, mon cadet, mais une sommité non négligeable dans le monde du journalisme à Madagascar, ancien président de l’Ordre des Journalistes de Madagascar ou OJM. Justement, il fait partie de l’actuel comité chargé de l’application du Code la Communication au côté de Tsilavina Ralaindimby, ancien ministre et d’Anicet Andriantsalama et Ruffin Rakotomaharo, anciens présidents de l’OJM

Par ailleurs, je m’insurge sur ce Ndimby A. (encore un pseudo) qui a écrit  dans Madagascar-Tribune.com un chiffon intitulé : « l’interview interdit ». Déjà qu'interdit doit être, ici, au féminin. Qu’on m’insulte, moi, je suis vacciné, mais que l’on traite James Ramarosaona « d’acquis à sa cause (d’Andry Rajoelina) pour respecter le pacte tacite de non-agression entre journalistes », je comprends que ce Ndimby A. n’est pas un journaliste de métier. Il ignore que James Ramarosaona et moi, faisons partie  des piliers de Madagascar Tribune : moi de 1988 à 2005 et James, de 1988 à 2003. Notre ligne éditoriale était de dénoncer ce qui ne va pas mais en reconnaissant les efforts de certains dirigeants. Et non pas de tirer sur tout ce qui bouge. Son article n’est ni mésinformation ni désinformation mais un texte démontrant un caractère de frustré. Personne ne l’empêche de continuer mais qu’il change alors de support car un titre vieux de 21 ans est jeté dans la boue par manque de respect et d’information sur les « cibles ». En plus, c’est devenu un journal en ligne. Eh ho les Ramaholimihaso, réveillez-vous ! Le cas de Patrick Pitchbull ne vous suffisait pas ?

Internet

GTT and Co. Des entités qui ont poussé comme des champignons sur l’Internet. Avec 4 milliards d’Ariary on peut tout se permettre. Tout ? On peut tuer des gens mais on ne tuera jamais une idée à l’instar d’Emile Zola ! (voir plus bas)

De nos jours, l'Internet et les NTIC multiplient un large éventail de rumeurs, canulars et donnent de nouvelles possibilités à différents types de propagande (c’est cela aussi la désinformation), y compris par des petits groupes politiques déguisés sous des associations mais dont l’origine du financement est flagrant. Actuellement, les fameux GTT (Les Malgaches qui aiment leur patrie) sont en pleine implosion. Et, à présent, le temps des révélations émanant de leur propre camp fait suinter les murs qui ont des oreilles. Ainsi, pour une question de mauvaise redistribution, le montant faramineux de 4 milliards d’Ariary (1 euro=2.000 ariary en moyenne) a émergé de certains déçus du mouvement. Cette somme émane de Marc Ravalomanana. Voilà de l’information ! L’expérience m’a démontré que lorsqu’un bateau coule, non seulement les rats le quittent mais ils parlent. Beaucoup et tant pis pour ceux qui seront attrapés. Où sont les preuves ? Cette sempiternelle question émanera de ceux qui ont peur et qui ont donc puisé dans ce trésor de guerre. Un aveu explicite : « avec çà, on n’a fait que deux actions : alimenter Ambohijatovo puis Magro et Antsirabe. Où est passé le gros de cette somme ? ». Ben demandez à ceux qui vous ont enrôlés ! Que sont-ils devenus ?  Et comme toujours, les vrais commanditaires passeront entre les mailles du filet tandis que le « peuple-escalier » paiera les pots cassés en se dénonçant mutuellement.

Qui a osé dénoncer les dérives de Marc Ravalomanana, dès 2005-2006 ? Votre serviteur, n’en déplaise à ces GTT qui n’ont même pas obtenu le droit de vote, en 7 ans de pouvoir de leur « Dada »

Le meilleur moyen de faire payer les vrais coupables est pourtant simple. Cessez de désinformer et utilisez, désormais, des réflexions de fond. Même divergentes. C’est mieux et plus « soulageant » que des réflexions superficielles et complaisantes. Monter au créneau pour défendre votre droit de vote que même votre champion Ravalomanana a omis d’inclure dans la constitution en 7 ans de pouvoir. Enfin, comme le dit très bien la spécialiste Alexandra Viatteau : « il faut discuter sans insulter ; réparer sans rejeter et désamorcer sans paniquer ». Est-ce au-dessus de vos forces ? Mais que faire pour respecter le minimum d’éthique et de déontologie ? Simple à mettre en oeuvre mais difficile à faire pour certains : S’INFORMER AVANT D’INFORMER LES AUTRES mais ne pas aller colporter les rumeurs des couloirs ou inventer des histoires à dormir debout.. Basez-vous sur les vérités historiques et non pas sur des sautes d’humeurs bloguistes qui ne tiendront jamais la route. La chute de Marc Ravalomanana était inéluctable à partir de décembre 2007 où son parti Tim avait été battu pour la Mairie d’Antananarivo. Mais, au lieu de s’orienter vers plus d’ouverture, il a exactement fait ce qu’il ne fallait pas faire. Et déjà, à cet moment-là, les bailleurs de fonds avaient coupé le robinet. Cessez d’être aveuglés par 4 milliards d’ariary dont les 3/4  ont disparus dans la nature.

Pour clore ce dossier, l’autre prix de la désinformation c’est aussi la perpétuation de l’infantilisation du peuple malgache (dont font partie vos enfants !) qui mérite tout de même plus de considération, plus d’empathie, plus d’informations authentiques. Avez-vous pensé à vos propres descendants ou bien avec l’argent des « felaka » vous espérez leur faire poursuivre des études à l’extérieur pour devenir de nouveaux apatrides ? C’est ici et maintenant qu’il faut reconnaître que nous mourrons tous un jour, sans aucune échappatoire. Alors ? A Madagascar, il n’y a ni 4eme pouvoir ni contre-pouvoir qui tiennent. Nous, journalistes, nous avons le lourd devoir d’informer.  Ou désinformer. Mais à quel prix ?
 

Jeannot RAMAMBAZAFY

Antananarivo, le 17 août 2009

Mis à jour ( Mardi, 18 Août 2009 15:03 )  
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