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Maputo II : subterfuge, histoire de « package », élucubrations ravalomanananiennes, conneries de Manandafy

Décidément, le cas Madagascar apporte une nouvelle notion d’aborder la politique. A présent, voilà que l’on parle de « package ». Comme s’il s’agissait d’un vulgaire produit de consommation bien emballé. Vraiment, la diplomatie a de ces termes qui ne donnent pas envie d’être… diplomate et de dire les choses directement.

Avant tout, les derniers échos de ce jeudi 27 août 2009 :

Vers 10h (heure de Maputo), après l’arrêt total des négociations et que chacun se préparait à rentrer, voilà qu’une circulaire informait que Didier Ratsiraka avait une communication à faire pour sortir de cette impasse.

 

Andry Rajoelina entrant pour aller écouter la fameuse déclaration de Didier Ratsiraka

Vers 13h, les quatre chefs de file et les médiateurs sont entrés dans une salle -donc à huis clos et sans aucun autre membre des délégations- pour n’en sortir que vers 15h30. Résultats de ce long huis clos : RIEN DU TOUT. En fait, il s’agissait d’un subterfuge de la part de Chissano pour tenter encore de faire fléchir Andry Rajoelina, face à l’entêtement de Ravalomanana. Puis, ultime artifice de Chissano : faire retarder l’avion que la SADC a loué pour les délégations malgaches, pour un retour vers 22h qui se fera finalement à 8h du matin le vendredi 28 août. Une dernière rallonge pour un fiasco annoncé dès le départ. Ainsi, toutes les délégations sont prévues  arriver à l’aéroport d’Ivato, le vendredi 28 septembre 200, vers 11H30. Andry Rajoelina, littéralement pris en otage, portant sur ses épaules l’espoir de toutes les forces naissantes malgaches : ce sera peine perdue pour Ravalomanana et sa mouvance, premiers responsables de leur déchéance. Comme Tsiranana en 1972, comme Ratsiraka en 1991 et 2002. Essayer de revenir aux commandes, même temporairement, après avoir été éjectés brutalement, c’est déclarer la guerre au peuple.

Cela dit, quelle que soit l’issue de Maputo II, ce dossier restera dans les annales de l’histoire de la bêtise humaine à son apogée. C’est long mais qui fait réfléchir énormément.

Vous avez « Package » ?

 

Alors, le partage du gâteau Madagascar c’est quoi ? Laissons la parole à Ablassé Ouédraogo, médiateur de l'Union africaine, au micro d’un journaliste de l’Afp à Maputo : « Si le Premier ministre Monja Roindefo accepte de libérer la primature pour prendre un autre poste comme celui de vice-Premier ministre ou de président du Conseil de la transition (chambre basse du Parlement), alors tout le package est accepté, avec Rajoelina à la présidence ».

Parmi tout ce « package », le Professeur Zafy Albert serait président du Conseil de réconciliation (son dada dont il rêvait depuis des tas d’années) ; la Primature reviendrait à une personne de la mouvance Ratsiraka, l’amiral Didier ne voulant pas s’impliquer directement dans cette transition ; la présidence du Parlement reviendrait à la mouvance Ravalomanana et Conseil économique et social serait présidé par une personne de la société civile.

Pour l’heure, ce ne sont rien des suppositions puisque voir Andry Rajoelina président de la transition, … n’emballe toujours pas Marc Ravalomanana, à l’heure où cet article est mis en ligne (17h30 à Madagascar). En tout cas, la date butoir inscrite dans la Charte de la transition signée par les Quatre chefs de file, le 9 août, demeure le 9 septembre 2009. Alors ? Ben voici de la lecture à dormir debout.

Comment noyer le poisson par de la phraséologie pseudo-légaliste

Un coup préparé à l’avance

Mais pourquoi Marc Ravalomanana s’est-il entêté ? Il a fait comme toutes les vipères pour cracher leur venin.

 

 

Membres de la mouvance Ravalomanana au sommet de Maputo II, autour de leur maître


Déclarations de la mouvance Ravalomanana,  distribuées à qui mieux-mieux, lors des négociations du sommet de Maputo II

26 AOUT 2009
Mesdames et Messieurs,
1

En premier lieu, nous aimerions exprimer notre gratitude au Président, au Gouvernement et au Peuple Mozambicains. Vous avez accepté encore une fois d’abriter cette réunion. Le Peuple Malgache vous en sera toujours reconnaissant.
La signature des Accords et Chartes de la transition en ces mêmes lieux, il y a quinze jours, constitue une étape importante pour la résolution pacifique de la crise politique à Madagascar.
Nous tenons à réitérer nos vifs remerciements à tous ceux qui y ont apporté leur contribution : à l’Équipe de Médiation dirigée par le Président Chissano, aux leaders politiques, aux délégations respectives, aux représentants des médias, ainsi qu’à tous les différents responsables.

Nous arrivons à une étape décisive.

La Mouvance Marc Ravalomanana a toujours donné son accord pour une sortie de crise pacifique par la voie de la négociation.

Elle a fait siennes les décisions et résolutions de la SADC reprises par l’Union Africaine et le reste de la Communauté Internationale.

La mouvance Marc Ravalomanana est toujours déterminée à coopérer entièrement avec l’Equipe de Médiation.
Immédiatement et sans conditions, la Mouvance Marc Ravalomanana s’est conformée strictement aux dispositions des Accords de Maputo, notamment la cessation de toutes manifestations susceptibles de créer des tensions politiques et sociales.

La mouvance Marc Ravalomanana tient à réitérer son attachement au retour à l’ordre constitutionnel et au respect des droits humains.

La Constitution malgache dispose en son Article 6 « la souveraineté appartient au peuple, source de tout pouvoir, qui l’exerce par ses représentants élus, au suffrage universel direct ou indirect ou par la voie du référendum.
Et aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté ». Cette disposition n’étant pas contraire à la Charte de la Transition, reste en vigueur.

2

Le Président Marc Ravalomanana a solennellement déclaré qu’il ne participera pas personnellement à la gestion de la transition. Cependant, cette décision n’enlève en rien sa qualité de Président démocratiquement élu.
En tant que tel mais brutalement évincé en cours de mandat, nous estimons que, de plein droit et par respect de la majorité des électeurs spoliés de leur vote par le changement anticonstitutionnel, la présidence de la transition doit revenir à la mouvance Marc Ravalomanana.
Mais par respect des dispositions de la Charte de la transition en son article 1, sur le principe d’une transition neutre, inclusive, pacifique et consensuelle et, au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, nous sommes disposés à négocier avec les Mouvances Ratsiraka et Zafy quant à la Présidence de la transition mais non avec la Mouvance Andry Rajoelina.
Par ailleurs, respectueuse des principes démocratiques universellement reconnus, la mouvance Ravalomanana ne dérogera jamais au respect du droit de vote de citoyen. Par conséquent, elle n’acceptera jamais la légitimation d’un auteur d’un changement anticonstitutionnel à la Présidence.
La mouvance Ravalomanana ne voudrait être ni complice ni responsable de tel mauvais exemple pour la région et pour le continent, voire pour le monde entier.
Oserons-nous prendre cette décision qui serait une insulte pour les citoyens responsables qui ont pris la peine d’exprimer leur choix par la voie des urnes ?,
Ce sera aussi une validation internationale de la violation d’une convention internationale qu’est le Pacte International sur les droits civils et politiques.
Adoptons une bonne fois pour toutes et pour servir d’exemple en Afrique que dans toutes négociations de sortie de crise, un auteur de changement anticonstitutionnel ne doit pas être aligné sur le même pied d’égalité avec un ou des Chefs d’Etat démocratiquement élus.
La sanction principale des auteurs d’un changement anticonstitutionnel est la non attribution de poste gouvernemental particulièrement la présidence de la transition.
Par ailleurs, outre la Présidence de la transition, la mouvance Marc Ravalomanana est également en droit de faire prévaloir sa qualité de Président démocratiquement élu pour détenir le privilège de choisir les titulaires des ministères de souveraineté.
3
A l’appui de nos requêtes, nous nous référons :
- Aux principes de la SADC et des Nations Unies en matière de règlement de crise ;
- Aux Accords de Cotonou
- A la Déclaration de l’OUA face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement. à l’occasion de la 36ème de l’OUA à Lomé, Togo, du 10 au 12 juillet 2000. Doc AHG/Décl. 5 XXXVI de Juillet 2000 ;
- A la Décision de l’OUA sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement en Afrique lors du même sommet de Lomé Doc [CM /2166 (LXXII)] AHG/Déc. 150 (XXXVI)
- A la Constitution de Madagascar
Par conséquent, nous, Mouvance Marc Ravalomanana, nous prévalant des avantages ci-dessus énoncés et sans renier l’esprit d’une transition consensuelle et inclusive, requérons la présente Assemblée de faire droit à nos demandes. Et ce sera justice.

Nous vous remercions.

 

 

Pourvu que çà dure pour lui

Du coup, Marc Ravalomanana s’est senti poussé les ailes de l’espoir. Mais voici quelques arguments pour abattre ce château de cartes initié par des « magistrats » qui n’auront rien compris à rien, aveuglés par les millions promis par leur idole. Et qui ont préparé leur sale coup au départ d’Antananarivo.

EN AYANT SIGNE LA CHARTE DE LA TRANSITION, MARC RAVALOMANANA A ACCEPTE LE TERME DE LA TROISIEME REPUBLIQUE. IL N’Y A DONC PLUS DE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE QUI TIENNE.

Oserons-nous prendre cette décision qui serait une insulte pour les citoyens responsables qui ont pris la peine d’exprimer leur choix par la voie des urnes ? (lire dans ce plaidoyer trop beau pour être honnête). QUID ALORS DES HABITANTS DE NOSY BE, FORT DAUPHIN ET SAINTE MARIE QUI, JUSQU'A PRESENT, N’ONT JAMAIS EU LE DROIT DE VOTER POUR UN MAIRE ? QUID DES HABITANTS D’IVATO FIRAISANA ET D’IVATO AEROPORT QUI ONT ELUS LEUR MAIRE RESPECTIF MAIS QUI ONT ETE ECARTES POUR « CAUSES DETERMINANTES » (SOMMET DE L’UA PREVUE EN JUILLET 2009 qui n’était, en fait, que l’ambition personnelle d’un apprenti homme d’Etat) ET REMPLACES PAR UN PDS PARACHUTE ? C’est beau de donner des leçons maintenant. Mais le peuple, lui, n’oubliera pas à travers nos écrits qui rappellent les réalités vraies et sans le fard de discours enrobés de belles phrases de contes de fée.

L’INITIATIVE DU GROUPE INTERNATIONAL DE CONTACT, EMANE A LA FOIS DE L’ONU, DE L’UA, DE LA SADC ET DE LA FRANCOPHONIE. LE CHAPITRE TROIS N’EST DONC QUE DU REMPLISSAGE POUR BROUILLER LES FAIBLES D’ESPRIT. QUELS « principes de la SADC et des Nations Unies » VEULENT ENCORE LES REDACTEURS DE CE TEXTE IRREFLECHI ?

LA MOUVANCE RAVALOMANANA SE CONDUIT COMME SI ELLE AVAIT EN FACE D’ELLE UN PEUPLE MALGACHE INFANTILISE PAR CE GENRE DE CONSIDERATIONS, DE DISCOURS SPORIFIQUES, DONT IL SE FOUT TOTALEMENT. MAIS C’EST BIEN SON ERREUR, HELAS.

ENFIN, SANS ANDRY RAJOELINA, LEADER QUE LE PEUPLE MALGACHE ATTENDAIT DEPUIS DECEMBRE 2007, IL N’Y AURAIT JAMAIS EU DE REVOLUTION ORANGE NI DE CRISE DONC AUCUN SOMMET DE MAPUTO. MAIS MARC RAVALOMANANA N’AURAIT JAMAIS TERMINE SON MANDAT CAR LE FEU COUVAIT  SOUS LES CENDRES DE LA PAUPERISATION DU PEUPLE ET DU DEDAIN AFFICHE DE CE PRESIDENT TROP AFFAIRISTE.

 

Une des mille manières de noyer le poisson est de parler de choses hors sujet

Tout le monde n’a pas fait des études de droit mais nous, si. Nous savons qu’il y a toujours une exception à une règle et que l’extra constitutionnalité n’est pas faite pour les ours. La IIIè république n’existe plus et pour aller vers la IVè, il faut une période transitoire pour préparer le retour à la constitutionnalité à travers de nouvelles élections. Pourquoi chercher à endormir -momentanément- le monde et les medias de textes qu’ils ne liront jamais ? Le retour du bâton sera à la hauteur de la phraséologie. Incorrigible que ce Marc Ravalomanana : on peut tromper une personne une fois mais non ne pourra jamais tromper le monde tout le temps ! Il s’agit tout simplement de tenter de noyer le poisson, face à la presse dite internationale qui va tout gober comme l’histoire de coup d’état. Mais les réalités qui prévalent à Madagascar sont aux antipodes de ces élucubrations ravalomanananiennes. Tout ne s’achète pas et nous ne vendrons jamais notre âme au diable. Document à garder soigneusement pour la postérité. On saura qui a fait partie de cette mouvance Ravalomanana. Car, à présent, il se peut que « toutes manifestations susceptibles de créer des tensions politiques et sociales » puissent reprendre.

 

Christopher Lee joue les vampires au cinéma ; Manandafy Rakotonirina en est un dans la vie, dans le domaine de la politique « rouge et experte »

Enfin, après avoir entendu Manandafy Rakotonirina dans une interview accordée en malgache à plusieurs journalistes malgaches, à Maputo même, il faut communiquer au monde entier francophone que ce personnage a insulté non seulement les étudiants de 1972 dont je faisais partie mais aussi les militaires malgaches qu’il a osé traiter de « poupées de boue colonisées» (« miaramilam-potaka teo anatrehan’ny mpanjanahantany ») face aux soldats africains « aguerris » qu’il a encensé.

Donc, selon Manandafy dans son interview, ces militaires se sont écrasés devant Joachim Chissano ?

« Chissano les a grondé et ils se sont fait tout petits ces miaramila gasy (« nangina ireo miaramila gasy ») ». Comment peut-on insulter les forces armées malgaches ainsi et laisser faire ? Et ce n’est pas tout, il a aussi insulté le peuple qui vient de lutter avec Andry Rajoelina pour une transition. Des marchands à la sauvette au bord de la route (« mpivarotra amoron-dàlana ao Analakely ») pour Manandafy le noble. Alors que lui, il a été élu par tout Madagascar. Il ne se rappelle plus qu’il vient de la rue ? Qu’il a profité de notre mouvement estudiantin de mai 1972 pour se faire un nom avec son histoire de Mfm ou pouvoir du petit peuple ? Qu’il a été Conseiller suprême de la révolution avec Ratsiraka et qu’il est maintenant le factotum n°1 de Ravalomanana ? Beaucoup de Malgaches ont écouté ce qu’il a dit. Cela va se terminer par une comparution pour diffamation publique, lui qui n’est qu’en liberté provisoire, il semble l’avoir oublié. Et quelle idée de se vanter d’avoir trois téléphones portables pour se faire appeler par Ravalomanana en résidence surveillée « même si c’est interdit » ! Non, Manandafy n’est plus sain d’esprit. Quel peuple se fierait à ce genre de personnage girouette qui a mangé dans tous les râteliers des régimes passés à Madagascar ? Aucune constance, aucune éthique de parti ni politique tout court. Actuellement, c’est bien lui qui gangrène la situation. Que ne ferait-on pas pour quelques ariary de plus. Vraiment l’étoffe d’un Zéro triple ! Non, je ne respecte plus ce triste individu qui ne respecte plus rien ni personne. Même pas lui-même. Son séjour à Mantasoa l’a vraiment rendu dingue. Après avoir traduit intégralement cette interview beaucoup aimeront le… traduire en justice.

Jeannot Ramambazafy

Antananarivo, le 27 août 2009

Mis à jour ( Jeudi, 27 Août 2009 23:46 )  
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