Marc Ravalomanana avait prêché des relations « gagnant-gagnant » avec ses partenaires financiers. A force d’avoir voulu tout gagner pour lui tout seul, il a tout perdu.
De son côté, Andry Rajoelina, en ce qui concerne cette période incontournable que doit vivre le pays -avant l’entrée dans la IVè république de Madagascar-, entend soumettre à la communauté internationale, le principe du « donnant-donnant ». Ce qui est tout à fait normal, dans la mesure, déjà , où il s’agit de NEGOCIATIONS et non D’IMPOSITION. Ainsi, Andry Rajoelina est prêt à suivre l’esprit et les accords signés à Maputo si :
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- La communauté internationale suspend (annule serait le terme adéquat étant donné qu’il y a déjà suspension quelque part) toutes les sanctions prises contre le pays et surtout contre le peuple malgache ;
- La communauté internationale apporte sa contribution financière pour l’organisation de toutes les élections vers l’avènement de la IVè république malgache ;
- L’Union européenne débloque les 302 millions d’euros, enveloppe destinée à financer les actions au développement ;
- La Banque mondiale débloque les 180 millions de dollars gelés depuis le début de cette crise.
Tout cela devra être consigné par écrit et co-signé par toutes les parties et non que cela soit l’objet d’un accord verbal tacite. Le respect de la parole donnée n’est plus ce qu’elle était de nos jours…
Ces conditions entrent réellement dans l’optique même de la raison d’être de la transition. En effet, par essence même, toute transition politique, partout dans le monde, est une période charnière limitée dans le temps, afin de préparer le retour d’un ordre constitutionnel qui ne peut se faire sans des élections libres et transparentes. Il est reconnu, actuellement, que l’actuelle transition est une transition de fait. Même l’Onu l’a reconnu, malgré les blocages du club des dictateurs anglophones de la Sadc.
Andry Rajoelina prévoit une IVè république et un nouveau président de la république élu au suffrage universel pour le 26 juin 2010 qui marquera le 50è anniversaire du retour de l’indépendance de Madagascar.
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 Les déclarations en malgache du Président Andry Rajoelina, en direct sur la TVM, le 4 octobre 2009, à 22 h (Heure locale)
Mais les conditions de l’actuel président de la HAT impliquent aussi la nomination d’un Premier ministre « de consensus » qui ne sera donc plus Monja Roindefo. Mais il semble que celui-ci a accepté ce fait. En effet, dans la journée du dimanche 4 octobre 2009, Andry Rajoelina et Monja Roindefo se sont entretenu durant deux bonnes heures, en tête-à -tête. Puis, après avoir déjeuné ensemble, ils ont accueillis des membres de la délégation du JMTM (Equipe de médiation pour Madagascar) et du GIC (Groupe international de contact).
Puis, les deux personnalités ont reçu une importante délégation des forces armées. Ainsi, les déclarations qu’il a effectué à la TVM et à la RNM n’émanent pas de lui, uniquement. C’est dire qu’un consensus a été trouvé au sein même de la HAT.
Maintenant, comment vont réagir les chefs de file des « trois mouvances ». Il est certain qu’ils vont encore appliquer cet art bien malgache de compliquer les choses. Jusqu’à quel point ? That is the question.
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 Résumé en français des déclarations du Président Andry Rajoelina par Jean Aimé Rambeloson, journaliste de la TVM
En tout cas, même si Zafy Albert devient Premier ministre et que Fetison Rakoto Andrianirina (Pro-Ravalomanana) épaulé de José Andrianoelison (pro-Ratsiraka), par exemple, soient vice-Présidents, les heures de la transition sont désormais comptées. A moins que certains veulent qu’elle s’étende sur deux années. Comme en Afrique ? Alors là , ce n’est plus le bien du peuple qui primera mais bien la manière de pouvoir s’enrichir au nom de la transition. Nous n’en sommes pas encore là . S’il y a pire, il peut y avoir meilleur. De toutes les manières, il est aussi certain que quelques articles des accords de Maputo seront réaménagés. Le peuple malgache attend la suite avec espoir mais aussi appréhension, étant donné que le passé récent a appris à ne jamais tenir pour acquis, même ce qui a été couché noir sur blanc. Maintenant, à vos vidéos.
Jeannot Ramambazafy
4 octobre 2009