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Madagascar : reculer pour mieux sauter... dans le vide

VladimĂ­r Ć pidla

Ce 17 octobre marque la JournĂ©e internationale de la pauvretĂ©. Dans son message en cette occasion, le commissaire europĂ©en VladimĂ­r Ć pidla a annoncé : « Dans trois mois Ă  compter d’aujourd’hui, l’UE lancera l’initiative «2010 : AnnĂ©e europĂ©enne contre la pauvretĂ© et l’exclusion sociale». Cette campagne d’un an affirmera plus fermement le droit des personnes vivant dans la pauvretĂ© de participer pleinement Ă  la sociĂ©tĂ©, et renforcera les partenariats entre les acteurs de la lutte contre la pauvretĂ© et l’exclusion sociale. L'objectif gĂ©nĂ©ral est d’insuffler une nouvelle impulsion Ă  la lutte contre la pauvretĂ© et l’exclusion sociale et de bĂątir ensemble une sociĂ©tĂ© pour tous ».

Pense-t-on vraiment à eux,  à ce stade de la lutte (Octobre 2009) ?

Encore faudrait-il savoir de quelle pauvretĂ© l’on parle ici. Car les Ă©vĂšnements des derniers jours qui se sont succĂ©dĂ©s Ă  Madagascar dĂ©montrent, dĂ©jĂ , une pauvretĂ© intellectuelle des hommes politiques -tous sans exception- Ă  se surpasser pour ce fameux « intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la nation ». GrĂące Ă  eux, aprĂšs avoir dĂ©clarĂ© parler « au nom du peuple, la Grande Ăźle se retrouve Ă  la case dĂ©part et tous ont dĂ©jĂ  oubliĂ© la raison de la lutte ainsi que la mission d’un rĂ©gime de transition. Tous veulent avoir raison mais tous, tant qu’ils sont, se leurrent, bonne foi ou pas.

Pierrot Rajaonarivelo

En fait, chacun Ă  ses raisons qui sont synonymes d’intĂ©rĂȘts. Ceux-ci se transforment trĂšs vite en conflits. Or, il n’y a pas trente-six vĂ©ritĂ©s, il n’y en a qu’une. Il y a une diffĂ©rence Ă©norme entre mener Ă  bien un combat pour plus de justice et conduire une nation. MĂȘme de maniĂšre transitoire. Mais, au fil du temps, tout le monde oublie subitement pourquoi le peuple est descendu dans la rue. Actuellement, les conflits d’intĂ©rĂȘts balaient l’objectif initial et le peuple attendra
 VoilĂ  une grave erreur qui va permettre aux 3e, 4e ou 5e larrons de tirer positivement pour eux les marrons du feu. A l’instar de Pierrot Rajaonarivelo qui, en remettant la conduite du parti Arema Ă  son fondateur -Didier Ratsiraka- va se refaire une virginitĂ© politique. Le peuple, versatile Ă  souhait, Ă  cause de ces valses-hĂ©sitations de la « mouvance » Rajoelina, aura vite fait de se tourner vers l’ami Pierrot pour le soutenir.

Attestation et non arrĂȘtĂ©, dĂ©cret ou loi. Nuance gigantesque

Le plus malheureux, dans cet Ă©pisode vers une transition « inclusive et consensuelle », ce n’est pas les rĂ©actions tout Ă  fait prĂ©visibles de Marc Ravalomanana. Non, c’est la dĂ©marche aussi inexplicable qu’inexpliquĂ©e d’Andry Rajoelina lui-mĂȘme. Depuis toujours, il a prĂŽnĂ© la transparence et le devoir d’informer les 20 millions de Malgaches de Madagascar. Quel n’a pas Ă©tĂ© mon Ă©tonnement -et celui de beaucoup d’autres- lorsqu’à l’issue de sa rencontre avec Monja Roindefo, un silence de plomb s’en est suivi. Comment voulez-vous que la rumeur n’ait pas raison dans le temps ? Qu’est-ce qu’il y avait Ă  cacher ? Avant son intervention Ă  la Tvm, le 9 octobre, Andry Rajoelina avait dĂ©jĂ  affirmĂ© qu’il avait eu une entrevue avec son Premier ministre pour lui proposer le poste de prĂ©sident du Conseil SupĂ©rieur de la Transition. Monja Roindefo ayant refusĂ©, il a dĂ©cidĂ© d’agir dans l’esprit de Maputo, jusqu’à confondre vitesse et prĂ©cipitation. Et pouf, un dĂ©cret de nomination est sorti, qui a eu un effet contraire. Monja Roindefo dĂ©montrant qu’il n’est pas un enfant de chƓur et qu’il a aussi ses raisons (donc ses intĂ©rĂȘts, le reste n’étant que du baratin), dĂ©pose deux requĂȘtes d’annulation. Cette seule dĂ©marche marque une rupture que l’on ne veut pas admettre.

Explications, en malgache, sur l’incompĂ©tence du Conseil d’Etat par Jean Eric Rakotoarisoa, juriste de renom, confirmant que le Conseil d’Etat n’est pas compĂ©tent pour statuer sur un acte gouvernemental, selon le droit administratif en vigueur Ă  Madagascar (CLIQUEZ SUR LE LIEN CI-DESSUS)

Le plus sidĂ©rant est que la loi elle-mĂȘme prĂ©cise qu’en matiĂšre d’acte gouvernemental -donc politique- le Conseil d’Etat sera incompĂ©tent pour trancher la question.Pour temporiser (Ă  se demander pourquoi), elle transmet une sorte de reçu que le premier cercle de Monja Roindefo –et certains « journalistes » en mal de scoop- prennent pour un acquis, une « victoire ». La dĂ©cision de nomination d’EugĂšne Mangalaza Ă©tant effectivement non officiellement suspendue. Mais en attendant quoi ? Que le Conseil d’Etat se rĂ©vĂšle incompĂ©tent ! Si ce n’est pas le cas, qui a pu, entre-temps, changer la loi en matiĂšre de droit administratif Ă  Madagascar ? Afin de trouver une solution « à la malgache », les Fdc (Forces de changement) entament des tractations pour rapprocher le PrĂ©sident et son Premier ministre. On connaĂźt la suite : « rien n’a filtrĂ© de leur entrevue, au palais d’Ambohitsorohitra, qui a durĂ© une heure ». DĂšs lors, oĂč se situe le droit du peuple Ă  savoir ? Quid des dĂ©clarations de transparence ? Ces « cachotteries » cachent trĂšs mal le fait qu’il existe un objet de chantage, pour ne pas dire qu’Andry Rajoelina lui-mĂȘme est l’objet de ce chantage. Il s’agit, pour Monja Roindefo de temporiser. Car, qu’il le veuille ou non, il devra quitter ce poste de Premier ministre propice Ă  toutes les tentations
 Il recule pour mieux sauter.

Marc Ravalomanana, prĂȘt jusqu’au bout, armĂ© du pilier de son immense richesse

VoilĂ  oĂč l’on en est actuellement. Une trĂȘve se fera grĂące Ă  la finale de l’Afrobasket Women 2009, ce 18 octobre mais, franchement, on se demande de quoi la semaine qui vient sera faite. Revenons un peu sur cette notion de consensus. En y rĂ©flĂ©chissant bien, il n’est inscrit nulle part sa conditionnalitĂ©. Est-ce un consensus impĂ©ratif ou un consensus dĂ©mocratique ? Dans le premier cas, effectivement, il faut la signature des quatre chefs de file. Mais dans le second cas, Ă  trois contre un, Ravalomanana doit s’y plier. Encore une carence de prĂ©cision dans ces accords de Maputo. Un Ravalomanana superbe dans ses propres contradictions. Il n’est pas d’accord pour une rencontre Ă  GenĂšve, pays europĂ©en mais ne rechigne pas pour Berlin. Une ville d’un pays africain que l’on ignore, sans doute


 

Tout le monde ne peut avoir les mĂȘmes idĂ©es. Saluons le courage de ces enfants de "Dada" bien qu'il est prouvĂ©, ici, qu'ils ne pourrons jamais s'en sortir par eux-mĂȘmes, sans un "pĂšre" et un Etat-providence qui n'ont jamais rien dĂ©veloppĂ© en 49 ans de dĂ©pendance en tous genres. Bien au contraire. Cela est du au manque d'informations pluralistes et de connaissance de l'histoire de leur propre pays. Un appauvrissement cukturel datant des annĂ©es socialistes de Didier Ratsiraka. A prĂ©sent libres, ces compatriotes malgaches goĂ»tent Ă  la libertĂ© de dire tout ce qu'ils veulent, au nom de la "dĂ©mocratie" retrouvĂ©e. SincĂšrement, auraient-ils pu le faire sous le rĂ©gime Ravalomanana, mandat II ? Non !

Petit miracle de ce samedi 17 octobre 2009, en direct du Magro. C'est au téléphone que Marc Ravalomanana a annoncé à ses partisans qu'il allait signer ces accords de Maputo, à condition que la rencontre se fasse dans une ville africaine. Bonne nouvelle mais restons sur nos gardes, vu tous les précédents...

« Tsy kilalaon-jaza ny fiainam-pirenena », dixit Andry Rajoelina, plusieurs fois déjà

Mais pour en revenir au cƓur de ce dossier, le plus grand reproche que j’adresse Ă  Andry Rajoelina, c’est ce mutisme complice Ă  l’issue de l’entrevue du 15 octobre dernier. Je me mets Ă  sa place, un instant. Certes, il faut louer les tractations menĂ©es par les Fdc pour une rencontre avec Monja Roindefo qui n'a pas hĂ©sitĂ© un instant jusqu’à aller au Conseil d’Etat pour contester ma dĂ©cision qui, somme toute, prend en compte les accords signĂ©s Ă  Maputo pour la nomination d’un Premier ministre de consensus. Par transparence et pour ce "peuple" qui m'a suivi depuis les dĂ©but,, j’aurai fait une dĂ©claration  rien que pour prouver, comme Andry Rajoelina l’a souvent rĂ©pĂ©tĂ©, que la vie de la nation n’est pas un jeu d’enfant (« Tsy kilalaon-jaza ny fiainam-pirenena »). Sur quoi reposait l’entrevue et quelles ont Ă©tĂ© les dĂ©cisions prises ou non ? Je suis le prĂ©sident, que diable ! Imposer un black-out signifie, pour le commun des Malgaches, un ascendant certain de Monja Roindefo sur moi. le "tsy misy afaka manery aho" (personne ne peut m'obliger) n'est donc rien qu'un effet d'annonce lors ? Cela est incompatible avec le devoir et le droit d'informer le public, Ă©tnt donc un "homme d'Etat". A mon sens, il ne devrait  y avoir aucun secret d'Etat dans cette pĂ©riode de transition limitĂ©e dans le temps. Donner des explications par la suite ne sera qu’une excuse de plus pour faire deux pas en avant et un pas en arriĂšre. Reculer aussi pour mieux sauter, en quelque sorte. Quid aussi, dĂšs lors, de la rĂ©solution de parler en direct, et le plus souvent possible avec le peuple, entendue Ă  la Tvm, le 9 octobre 2009 ? Un oubli ?...

Saut dans le vide. L’image parfaite de la situation à Madagascar, en ce mois d’octobre 2009

Que signifie cette locution ? Elle veut dire : Retarder une dĂ©cision inĂ©vitable. L’autre sens possible est : prendre du recul pour rendre possible une dĂ©cision. Dans le cas des hommes politiques de Madagascar, il semble que cela signifie prendre un Ă©lan pour amorcer un bond les deux pieds joints vers le vide.Certes, il existe une diffĂ©rence entre un mensonge et un non-dit. Mais Ă  un certain stade, c’est du pareil au mĂȘme. Il y a une temporisation de quelque chose qui nous dĂ©passe mais dont l’objet n’est surtout pas l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de la nation. Andry Rajoelina s’est trouvĂ©, par sa faute, objet d’un quelconque chantage -dont intĂ©rĂȘt- financier, il n’y a pas de doute Ă  ce sujet, malgrĂ© le langage « diplomatique » utilisĂ© ici et lĂ  que "tout va bien pour le meilleur des mondes entre les deux jeunes hommes". Il y a cette dĂ©marche auprĂšs du Conseil d'Etat qui ne trompe personne...

Il ne faudrait pas prendre, encore, ces combattants de la liberté pour des attardés mentaux

Si le peuple a luttĂ© et voulu de lui comme meneur, ce n’est pas pour qu’il fasse un bond en arriĂšre avec ce genre de cachotterie qui affaiblit la confiance portĂ©e aveuglĂ©ment envers lui. Ce n’est pas la premiĂšre fois qu’il va d’hĂ©sitation en hĂ©sitation. A la longue, d’homme d’influence, il va ĂȘtre taxé d’homme influencĂ©. Son mutisme, ici, n’est pas du Ă  une carence du service de communication de la PrĂ©sidence mais bel et bien d’un ordre intentionnel Ă  son niveau. Etant vu du cĂŽtĂ© du grand nombre, donc du peuple qui a luttĂ©, ce mutisme ne prĂ©sage rien de bon dans la conduite des affaires de la nation. Cela a un nom : autocensure entrainant la censure et les « tsaho » (rumeurs).1972-1991-2002-2009 : aurais-je encore luttĂ© pour rien ? Le temps perdu ne se rattrape pas. Mais il paraĂźt que tout dirigeant est perfectible si on sait le rappeler Ă  l’ordre quand il le faut, et non pas le laisser se bercer et/ou le bercer d’illusions dangereuses pour lui-mĂȘme.

Andry Rajoelina, Monja Roindefo et le prĂ©sident de l’association AV7, inaugurant la stĂšle des martyrs du 7 fĂ©vrier 2009

Nous attendons tous une explication plausible et non des excuses. Car, au stade oĂč en sont les choses, qui s’excuse s’accuse
 Sinon, adieu jusqu’à la prĂ©sidence de la IVĂš rĂ©publique. Car le peuple, qu’on oublie totalement actuellement, n’oublie pas, lui, ce genre de comportement qui vient de celui qui entend ĂȘtre dĂ©mocrate et homme d’état. Andry Rajoelina va-t-il enfin comprendre qu’il se trompe d’’approche et qu’il doit rectifier sa stratĂ©gie ? Il ne s’agit, en aucun cas, de faire plaisir Ă  tout le monde mais d’agir rigoureusement pour le bien du grand nombre dont certains ont donnĂ© leur vie, le 7 fĂ©vrier 2009. Souvent, un homme d’état se reconnaĂźt dans sa ferme dĂ©cision de prendre des mesures impopulaires dans l’immĂ©diat, mais bĂ©nĂ©fiques dans le terme. Et ne plus reculer pour mieux sauter
 dans le vide. Enfin, il faut Ă©galement dĂ©montrer que l'on supporte vraiment les critiques constructives du cĂŽtĂ© de cette Hat actuellement menĂ©e par un demi Premier ministre.  Au stade actuel de cette rĂ©volution orange devenue multicolore, ne parler que du ciel bleu et des oiseaux qui chantent devient suspect. Car l'excĂšs de louanges amĂšnent le plus doux des agneaux Ă  devenir un "tsy refesi-mandidy" (littĂ©ralement : dictateur).   A bon entendeur salut.

Enfin, pour ceux qui ont la mémoire courte, cliquez sur le lien suivant :

http://74.125.113.132/search?q=cache:NJ9F-e9omiIJ:andriamananoro.org/politique/417-municipales-a-antananarivo--dandriamanjato-a-andry-tgv.html+jean+ramambazafy&cd=12&hl=fr&ct=clnk&gl=fr

Jeannot Ramambazafy

17 octobre 2009

Mis Ă  jour ( Dimanche, 25 Octobre 2009 20:26 )  
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